Nationalisme espagnol

nationalisme de l'État espagnol
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Le nationalisme espagnol ou espagnolisme est le mouvement politique, social et idéologique définissant et revendiquant l'identité nationale de l’Espagne. Concrètement, il affirme l’existence d'une nation espagnole, identifiée avec l'État espagnol actuel et son territoire intégral — la seule réclamation irrédentiste récurrente est celle de Gibraltar —, qu’il considère donc comme un État-nation.

Campagne « Mets un drapeau sur ton balcon » promue par le Parti populaire en 2018.

Il existe un large consensus historiographique pour situer la naissance du nationalisme espagnol autour de 1808 dans la guerre d’indépendance espagnole — qui ne fut ainsi nommée que rétrospectivement —[1],[2],[3],[4],[5],[6]. L’historiographie libérale postérieure transforma cette guerre en un mythe fondateur de la nation espagnole[7].

Comme c’est couramment le cas, le nationalisme espagnol n’est pas monolithique et présente une hétérogénéité. Historiquement, la pensée nationaliste espagnole s'est structurée autour de deux pôles opposés et en conflit, mais non étanches pour autant : schématiquement, une conception « primordialiste » — « casticiste » — de la nation et centraliste de l’État, ayant pour centre de gravité la Castille historique, défendant la langue castillane ou espagnol, le catholicisme et identifiant la nation à la Monarchie hispanique, et une conception « civique » ou « moderniste » de la nation, plus libérale, revendiquant une nation polycentrique et intégratrice des particularités régionales, défendant un républicanisme fédéraliste[8],[9],[10].

À l'exception de deux courtes périodes très instables — le Sexenio Democrático (1868-1874), surtout lors de la République fédérale (1873), et la Seconde République (1931-1936) —, c'est le modèle centraliste qui a été historiquement dominant dans les institutions[11].

À la fin du franquisme, la transition démocratique instaure un modèle d’État hybride, « l'État des autonomies », reconnaissant à la fois l’« unité indissoluble » de la nation et le « droit à l'autonomie » des régions d'Espagne — tout en maintenant à grands traits la division provinciale de 1833 —. Bien que largement décentralisé dans les faits[12],[13], ce modèle a souvent été présenté comme un « habile compromis » entre les deux tendances contradictoires[14],[15], et le processus de transition considéré comme exemplaire, par l'esprit de conciliation et d’apaisement qui l’aurait présidé[16],[17]. Toutefois, avec le temps l’historiographie a apporté une vision plus critique de cette étape[18],[19],[20],[21],[22], et depuis les années 2000 surtout, le modèle d'État est source de contestations politiques ouvertes, tant centrifuges (nationalismes périphériques)[23],[15] que centripètes (un certain courant néoconservateur[réf. nécessaire], qui a trouvé une grande visibilité politique avec l’émergence récente du parti ultranationaliste Vox)[24],[25],[26],[27],[28].

Dans l'historiographie, on a souvent insisté sur la défaillance de l’État espagnol dans le processus de nation building. C'est ainsi que l’on a pu expliquer l'émergence de forts nationalismes périphériques. Toutefois, si ces mouvements ont eu une importance fondamentale dans les représentations de la « nation espagnole », le nationalisme espagnol s’étant en grandie partie construit contre ces derniers[29], l'historiographie récente apporte une vision critique sur cette conception — les nationalismes périphériques pourraient aussi être une réaction à la nationalisation proactive de l'État, plutôt qu'une conséquence de sa faiblesse —, et tend à considérer le cas espagnol comme un exemple intégré dans un contexte européen plus large[30],[31].

Historiographie

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Jusque dans les années 1990, le nationalisme espagnol a fait l’objet de peu d’études dédiées, à la différence de nombre d’autres mouvements nationalistes[32],[33],[34].

Définition et problématique

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Comme l’a souligné Xosé Manoel Núñez Seixas — spécialiste de l’étude comparée des nationalismes européens et ibériques —, les personnes qui assument l'idée que l'Espagne est une nation, indépendamment de leur position sur l'échiquier politique, en général ne se définissent pas comme nationalistes et refusent cette étiquette, ce qui pose une difficulté lorsqu’il s'agit de déterminer quels mouvements, idéologies ou partis sont effectivement nationalistes[35]. Ce problème n’est pas spécifique du nationalisme espagnol, mais se retrouve dans l'ensemble des autres nationalismes européens ou plus généralement dans les nationalismes des États-nations[36], et ne se produit généralement pas dans le cas des mouvements des nationalismes sans État — dénommés « nationalismes périphériques » dans le contexte espagnol —[35]. Ainsi, « tandis qu’il s’agit d'une réalité évidente pour ses détracteurs, qui à leur tour n’ont habituellement pas d'inconvénient à se définir comme patriotes ou nationalistes avec un autre référent (catalan, galicien, basque , etc.), pour beaucoup de ses défenseurs, et comme tous les nationalismes d’État, [le nationalisme espagnol] serait inexistant, ou bien se confondrait avec la loyauté constitutionnelle envers un État constitué et à sa loi fondamentale : un patriotisme civique et vertueux »[37], particulièrement dans le contexte postérieur à l’adoption de la Constitution de 1978[38].

Pour surmonter ce problème, Núñez Seixas propose de considérer un parti, un mouvement ou une idéologie comme « nationaliste espagnol[e] » s’il assume les trois postulats suivants[38] :

  • « L’idée que l'Espagne est une nation et par conséquent un sujet souverain unique avec des droits politiques collectifs » ;
  • « La reconnaissance que la condition nationale de l’Espagne ne dérive pas exclusivement du pacte civique exprimé dans une Constitution […] mais que l'Espagne, comme communauté unie par des liens affectifs et culturels, par des expériences partagées et par une loyauté mutuelle entre ses membres, possède une existence historique commune qui date au moins depuis le XVe siècle; et qui, par conséquent, ont accepté ou acceptent que le demos que constitue l’espace territorial d’exercice de la souveraineté est prédéterminé par des facteurs entendus comme objectifs » ;
  • « L'opposition de principe à la possibilité théorique d’une sécession pacifique et démocratiques avec des règles claires des parties du territoire espagnol où pourrait prédominer, de manière clairement majoritaire et continue, une conscience nationale différente de l'espagnole »

Avant lui, les historiens José Luis de la Granja (es), Justo Beramendi (es) et Pere Anguera avaient déjà identifié comme « nationalistes espagnoles » les options politiques « pour lesquelles il y a seulement en Espagne un sujet légitime de souveraineté qui est, tel que le définit la Constitution [de 1978], cette nation espagnole formée par l’ensemble de tous les citoyens de l'État »[39].

Nationalisme espagnol « primordialiste »

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La conception « primordialiste », aussi dite « essentialiste » ou « historiciste » du nationalisme espagnol est développée dans l’œuvre de penseurs comme Ramón Menéndez Pidal ou Américo Castro[40].

Nationalisme espagnol « moderniste »

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Le nationalisme espagnol dans le panorama politique actuel

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À gauche

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À droite

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Histoire

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Origines

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Franquisme (1939-1975)

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Selon l’historien Jordi Bonells, le régime franquiste opère une identification totale entre l’État et une nation espagnole monolingue et catholique. Dès ses origines, le franquisme se caractérise par sa « pauvreté doctrinale », l’absence de « densité idéologique », sa « rhétorique kitsch » et sa conception manichéenne d’une lutte entre la « nation » et ses « ennemis ». « Le franquisme apparait comme l’institutionnalisation de la version autoritaire et traditionaliste du discours espagnoliste, légitimée par la victoire de 1939 ». Cette « carence idéologique […] limite sa capacité de mobilisation collective […] mais […] a deux avantages considérables » : elle limite les conflits internes au franquisme et « facilite une adhésion a minima sans obligation doctrinale, sur la base d’un apolitisme national ». « La négation de la politique a été la clé de voûte de l’édifice idéologique franquiste en tant que triomphe de l’unité nationale face à la fragmentation partisane de l’« anti-Espagne » »[41].

La politique de « renationalisation » du régime eut un effet contraire à celui escompté à moyen et à long terme au sein des secteurs insatisfaits du régime : la délégitimation sociale du nationalisme espagnol tout entier, identifié avec le franquisme. Cela fut spécialement évident au sein de l'opposition au franquisme, qui en prenant ses distances avec l'espagnolisme, en vint à assumer une grande part des postulats et revendications des nationalismes sous-étatiques[42],[43].

Transition démocratique

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Après la fin du franquisme, pratiquement aucune des forces politiques démocratiques d’extension étatique n’accepta le qualificatif de « nationaliste », l’idée du nationalisme espagnol étant dans les esprits identifiée à l’ancien régime, largement délégitimé dans l'opinion, et sa propagande[44]. L’Espagne sur ce point ne constitue néanmoins pas une exception : il est assez commun dans les nationalismes des États-nations de recourir à l’étiquette plus neutre et positive de « patriotisme »[45]. Au contraire de l’espagnolisme, au cours de la dictature les nationalismes périphériques acquirent une connotation positive au sein du mouvement d’opposition à la dictature. De plus, la transition se caractérise par l’absence d’« un consensus antifasciste qui agisse comme un mythe relégitimateur, voire refondateur, de la nouvelle communauté démocratique », à la différence de ce qui s’était produit dans d'autres pays d’Europe après la fin du second conflit mondial — après 1975 il n’y eut pas de consensus collectif sur ce qu’avait été la période de la guere civile et de la dictature franquiste —, ce qui empêcha la formation d’un véritable « patriotisme constitutionnel » espagnol basé sur la critique et le dépassement du passé récent[46].

Ainsi, le nationalisme espagnol dut affronter un quadruple défi durant la transition démocratique : « recomposer sa légitimité historique », « accepter la réalité ethnoculturelle » et « contrecarrer le permanent défi des nationalismes sous-étatiques », tout en le faisant sur un mode compatible avec l’intégration européenne[47],[43].

Le résultat fut une profonde mutation du nationalisme espagnol dans son ensemble, qui « est passé de sa propre négation à la reconnaissance des conséquences politiques de la pluralité identitaire du pays, et de sa propre identification avec un État centraliste à une assomption plus ou moins bonne de cette pluralité et son autoidentification avec un État décentralisé, autonomique ou fédéral. […] Ceci n’empêche pas qu’il s’affronte au nationalismes sous-étatiques lorsque ces derniers tentent de transgresser les limites décentralisatrices marqués par la Constitution actuelle »[23]. Toutefois, la question du « problème national » apparu au début du XXe siècle reste en suspens et n’est toujours pas résolue[48].

Années 2000

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En 2018, l'historien Núñez Seixas faisait le bilan suivant du nationalisme espagnol : « Le nationalisme espagnol est loin d'avoir trouvé la formule idoine pour affronter les défis qui se présentent à lui dans la deuxième décennie du XXe siècle. Ancré dans ses vieux dilemmes hérités de la Transition, il a aussi également été incapable depuis des lustres de donner des réponses théoriques imaginatives. Si quelque chose semble dominer dans les principales variantes du discours patriotique espagnol dans l'actualité, c'est une recherche du futur dans le passé. Un futur qui, pour certains, est le status quo garanti par la Constitution de 1978. [...] Pour d'autres; ce futur se trouve dans un fédéralisme jamais réalisé de façon explicite, prisonnier des dilemme entre symétrie et dissymétrie, entre république et monarchie, et entre fédéralisme d'en haut ou d'en bas par le biais d'un processus constituant »[49].

L'année 2018 marque une forte ascension du parti politique Vox, qui remporte 52 sièges de députés au Congrès avec 15,09 % des voix. Ce parti défend un ultranationalisme espagnol (« ultraespagnolisme »), en lien avec les idéologies d'autres formations d'extrême droite espagnoles et européennes[50]. Vox considère que l'unité nationale espagnole est menacée par les nationalismes périphériques[51] ; il propose comme solution la fin à l'État des autonomies et la mise en place d'un « État fort » centralisé (« Un seul gouvernement pour toute l'Espagne »)[52], et défend un modèle essentialiste de la nation espagnole, qu’il ne définit pas comme l'ensemble des citoyens mais sous une forme essentialiste, incluant les générations passées et celles à venir. Vox prétend défendre l'« Espagne vivante », qu'il oppose à l'« Anti-Espagne (es) » (les « séparatistes », les « communistes »)[53]. Selon le politologue Carles Ferreira, son « objectif est d'atteindre un État monoculturel et mononational » et pour ce faire il se propose de supprimer « les projets nationaux alternatifs des minories catalane et basque »[54]. Il défend l'interdiction des partis et organisations qui « cherchent la destruction de l'unité territoriales de la Nation et de sa souveraineté »[55],[56],[57] et souhaiter doter de la « protection légale maximale les symboles de la nation », spécialement l'hymne, le drapeau et la Couronne, soutenant qu'« aucune offense envers eux ne doit rester impunie ». Vox défend le monolinguisme castillan et s'oppose à la coofficialité des langues propres dans les régions où elles sont reconnues[57]. Il propose un « plan intégral pour la connaissance, la diffusion et la protection » de l'identité nationale et de l'apport de l'Espagne à la civilisation et à l'histoire universelle, avec une attention spéciale accordée aux « gestes et exploits de nos héros nationaux »[58]. Tout ceci correspond à une conception de l'espagnolité « fortement enracinée dans les mythes ethnonationaux » comme la colonisation de l'Amérique ou la Reconquista. La définition monoculturelle de la nation espagnole a également pour conséquence la rejet radical du multiculturalisme et la critique de la société ouverte[59]. Concernant le contexte international et européen, le parti prétend donner la primauté à l'intérêt national et s'opposer aux lobbys et organisation supranationales, sa position s'identifiant ainsi avec l'euroscepticisme du groupe de Visegrád[60],[61],[62].

Mythes fondateurs et stéréotypes

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Comme les autres mouvements nationalistes, le nationalisme espagnol se base sur un certain nombre de mythes fondateurs, issus d’une lecture révisionniste de l’histoire.

Parmi ceux revendiqués par les courants conservateurs — essentialistes, traditionalistes et historicistes, ou « organico-historicistes » selon la terminologie utilisées par Xosé Manoel Núñez Seixas, parmi lesquels le carlisme —, on peut citer les suivants :

Un mythe fondateur revendiqué par le nationalisme libéral ou « moderniste » — mais aussi par une partie du nationalisme conservateur, bien qu’avec une moindre insistance —, est celui de la « guerre d’indépendance espagnole » — baptisée ainsi a posteriori — entre 1808 et 1814, notamment celui du soulèvement du Dos de Mayo[75],[7]. S’il existe un consensus dans l’historiographie pour la considérer comme la naissance du nationalisme moderne en Espagne — notamment à cause de son implication massive du peuple —, ce conflit, qui n’est qu’un épisode d’un conflit plus large, celui des guerres napoléoniennes, qui opposent en Europe la France et le Royaume-Uni, est relu par le nationalisme comme un acte de résistance de la nation et du peuple espagnols contre l’« envahisseur » français[76]. Dans les faits pourtant, il ne s’agit pas d’une invasion : Napoléon ne prétend pas « annexer » l'Espagne à la France, mais remplacer le monarque sur le trône par un autre — son frère Joseph Bonaparte — qui lui est favorable, il s’agit donc d’un conflit qui se rapproche sur ce point de celui de la guerre de succession du début du XVIIIe siècle. De plus, sur le plan intérieur, le conflit révèle une désunion, avec le parti des afrancesados, et peut donc être vu comme une guerre civile, loin derrière l’unanimité « nationale » supposée des Cortes de Cadix[77].

« Depuis la fin du XVIIIe siècle l'Espagne avait représenté le pays romantique par excellence. Pour le reste du continent européen — duquel, fréquemment, elle se voyait symbolique exclue —, l'Espagne devint une mode exotique : tous les écrivains, artistes, philosophes, britanniques, français et aussi allemands, sentirent le besoin de voyager de l’autre côté des Pyrénées. L’Espagne était l'autre oriental (un parmi les « autres » orientaux) sur lequel projeter ses opinions, jugements de valeur, peurs… en même temps qu'ils recherchaient ce qui — selon leurs propres conceptions — formait le véritable caractère national de l'Espagne »[78].

Le mouvement « régénérationniste » au tournant du XXe siècle se vit comme une réaction et une tentative de contrer une représentation extrêmement négative l'Espagne — une « anormalité » ou « monstruosité »[79] — et de l’histoire « nationale », perçue comme une « décadence perpétuelle », et les clichés antiespagnols très diffusés en Europe et en Espagne[77],[80],[81], dont la plus célèbre incarnation est la Légende noire.

Un autre mythe diversement partagé au sein des courants nationalistes espagnols se structure autour de l’idée irrédentiste et la revendication de Gibraltar[82].[réf. à confirmer]

La guerre civile renforce l’image d’un pays « tragique, violent, romantique, à la fois généreux et idéaliste […], sanguinaire et brutal »[83].

Notes et références

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  1. « Los primeros liberales españoles, reunidos en las Cortes de Cádiz (1810-1812), elaboraron una concepción moderna de la Nación española como colectividad de los ciutadanos dotados de una ley común, y que asimismo incorporaba planteamientos orgánico-historicistas […] » (Núñez Seixas 2018, p. 25).
  2. « La nación española moderna nace al calor de la resistencia contra la ocupación napoleónica » (De la Granja, Beramendi et Anguera 2001, p. 16).
  3. « [Le Deux-Mai] constitua […] la base sur laquelle allait s’appuyer la mythologie nationaliste dominante au cours du XIXe siècle et d'une bonne partie du XXe siècle. Le Deux-Mai équivalait donc au Quatre-Juillet nord-américain, au Quatorze-Juillet français ou à toute autre date se trouvant au fondement de la nation. C’était le commencement de sa liberté, la grande affirmation initiale de son existence » (Álvarez Junco 2011, p. 25-26).
  4. « Se creó un moderno nacionalismo español, comparable al naciente en otros países europeos, por el hecho de resistir a Napoleón » (Carr 2003, p. 113).
  5. « El 24 de septiembre de 1810, las Cortes reunidas en Cádiz proclamaron en su primera sesión que en ellas residía la soberanía de la nación. Dicha declaración entrañaba, de facto, una revolución, pues trastocaba el orden político vigente según el cual la soberanía era un atributo exclusivo de la monarquía. » (Martorell Linares et Juliá 2019, p. 6).
  6. Riquer i Permanyer 1994, p. 14–15.
  7. a et b Núñez Seixas 2018, p. 25.
  8. Fusi 2000, p. 6.
  9. « En el caso específico de España, a o largo del tiempo todos los intentos de llegar a un acuerdo sobre lo que habían logrado o lo que esperaban en el futuro parecen haber naufragado. En parte, esto se debe a que ha habido divisiones entre los españoles sobre su manera de concebir su nación. Algunos tienen una visión primordial de su pasado y piensan en la nación como si fuera una entidad atemporal; otros son modernistas y la consideran fruto de factores políticos y étnicos, en cierta medida inventados » (Kamen 2021, p. 15).
  10. Álvarez Junco 2011, p. 13, 321.
  11. Guereña 2001, p. 14.
  12. « En aquest moment [de la Transició], l'Estat espanyol és de iure un estat compost […] » Castiñeira2006, p. 71.
  13. Menéndez 2002.
  14. Guereña 2001, p. 13-14, 36.
  15. a et b Campuzano 2011, p. 101, 172-173.
  16. Guereña 2001, p. 13.
  17. « Un dels paradigmes més gastats sobre la Transició és, sens dubte, l’absència de violència. » (Mayayo 2006, p. 329)
  18. Juliá 2008, p. 86-88.
  19. Mayayo 2006.
  20. Pons Prades 1987.
  21. « Force est de constater que la transition n’est plus considérée aujourd’hui comme un modèle de transition ni même comme une transition exemplaire. » (Campuzano 2011, p. 173)
  22. « la historia oficial […] de la Transición excluye los temas vinculados a [la] violencia política. En esa forma de contar las cosas parece que el tránsito de la dictadura a la democracia se hizo sin apenas traumas, cuando partió por la mitad el país, y, a pesar de las políticas de reconciliación que siguieron desde diferentes instituciones, sobre todo desde el Partido Comunista de España (PCE) y la Iglesia católica, o a una gran mayoría de sus miembros, la violencia política fue muy fuerte; existía una determinada voluntad de mantener las cosas como estaban; de no ir a la democracia. Por es hubo más de 200 muertos entre esos años de 1976 a 1979 y muchísimos heridos […] » (Ruiz Huertas 2010, p. 41)
  23. a et b De la Granja, Beramendi et Anguera 2001, p. 203.
  24. Álvarez-Benavides et Jiménez Aguilar 2021, p. 5, 7.
  25. (es) « Vox se trae a la líder de la ultraderecha italiana para apoyar la campaña de Olona », El País,
  26. (en) Martin Caparros, « Vox and the Rise of the Extreme Right in Spain », New York Times,
  27. (es) Joan Antón-Mellón, « Vox. Del nacional-catolicismo al ultranacionalismo neoliberal », Agenda Pública,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  28. (ca) Xavier Casals i Meseguer, « El ultranacionalismo de VOX. Cinco claves para comprender "La España viva" », Grand place: pensamiento y cultura, no 13,‎ , p. 27-35 (ISSN 2386-429X, lire en ligne)
  29. Saz 2012, p. 266.
  30. Gilarranz Ibáñez 2019, p. 247-250.
  31. Fusi 2015, loc 282-651.
  32. « […] dans la grande vague d’études sur le nationalisme de ces dernières décennies, l'identité espagnole représentait, il y a peu de temps encore, une lacune fort regrettable et c'est encore le cas aujourd'hui » (Álvarez Junco 2011, p. 15)
  33. « Desde finales de los años noventa, los estudios sobre el nacionalismo español han conocido notables avances. Así, lejos del enorme vacío de hace quince años, contamos ya con abundantes trabajos que abordan las distintas etapas de la historia contemporánea de España » (Fuertes Muñoz 2012, p. 179)
  34. Riquer i Permanyer 1994, p. 12.
  35. a et b Núñez Seixas 2018, p. 12-14.
  36. (es) Joan Baptista Culla i Clarà (es), « Nacionalistas sin espejo », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  37. Núñez Seixas 2018, p. 183.
  38. a et b Núñez Seixas 2018, p. 15-16.
  39. De la Granja, Beramendi et Anguera 2001, p. 204.
  40. Fusi 2000, p. 15-17.
  41. Bonells 2001, p. 127-128.
  42. De la Granja, Beramendi et Anguera 2001, p. 167.
  43. a et b « la transición a la democracia que se produjo a la muerte de Francpo en 1975 y la posterior liquidación de la dictadura, conllevaron la urgencia de «inventar» una identidad española nueva. […] regiones y nacionalidades constituían la nueva idea democrática de España; la misma voz «España» pareció a veces una expresión casi vergonzante, a menudo desplazada por la de «Estado español». Pareció incluso percibirse que el país había experimentado un cierto proceso de desnacionalización. » (Fusi 2000, p. 31)
  44. « El franquismo desacreditó […] el españolismo y, con el tiempo, dio alternativamente nueva legitimidad a la afirmación de la identidad propia y separada de las regiones y territorios históricos del país, especialmente de aquéllos como Cataluña, País Vasco y Galicia donde desde finales del siglo XIX, si no desde antes, habían surgido con más o menos fuerza […] movimientos políticos y culturales nacionalistas, que el régimen de Franco había condenado y prohibido a partir de 1939. » (Fusi 2000, p. 30)
  45. Núñez Seixas 2018, p. 79.
  46. Núñez Seixas 2018, p. 79-80.
  47. Núñez Seixas 2018, p. 80-81.
  48. De la Granja, Beramendi et Anguera 2001, p. 211.
  49. Núñez Seixas 2018, p. 193-194
  50. Acha Ugarte 2021, p. 103-104.
  51. Acha Ugarte 2021, p. 118.
  52. (es) Carmen González Enríquez, La excepción española: el fracaso de los grupos de derecha populista pese al paro, la desigualdad y la inmigración, Real Instituto Elcano, (DOI 10.13140/RG.2.2.11632.56327)
  53. Acha Ugarte 2021, p. 102-104.
  54. Ferreira 2019, p. 81.
  55. Ferreira 2019, p. 86.
  56. (es) Ana I. Sánchez, « ¿Ley de Seguridad, 155 o estado de excepción? », ABC, (consulté le ) : « Vox, por su parte, urgió ayer a declarar el estado de excepción »
  57. a et b Thomàs 2019, p. 281.
  58. Thomàs 2019, p. 281-282.
  59. Ferreira 2019, p. 87.
  60. Thomàs 2019, p. 288.
  61. Ferreira 2019, p. 87-88.
  62. Thomàs 2019, p. 281, 290.
  63. Kamen 2021, p. 19-42.
  64. a b c d e et f Núñez Seixas 2018, p. 33.
  65. Kamen 2021, p. 43-78.
  66. Kamen 2021, p. 102.
  67. Parra Monserrat 2012, p. 225-241.
  68. Kamen 2021, p. 103-134, 471-475.
  69. Kamen 2021, p. 135-164, 317-338.
  70. De la Granja, Beramendi et Anguera 2001, p. 19-20.
  71. Núñez Seixas 2018, p. 45.
  72. Kamen 2021, p. 191-2010.
  73. Kamen 2021, p. 165-190.
  74. Kamen 2021, p. 211-234.
  75. Álvarez Junco 2011, p. 25-26.
  76. Le premier historien espagnol à avoir considéré la guerre « d'indépendance » comme un épisode des conflits révolutionnaires qui opposent le libéralisme à l'Ancien Régime déclinant est Miguel Artola Gallego dans Los orígenes de la España contemporánea (Madrid, Centro de Estudios Políticos (es), 1959) ; Voir à ce sujet Segarra Estarelles 2012.
  77. a et b Kamen 2021, p. 426-444.
  78. Morant i Ariño 2012, p. 151.
  79. Fusi 2000, p. 18.
  80. Preston 2019, ch. 1 « El tópico español », p. 15-83.
  81. « En el caso español ocurriría, sin embargo, que crisis históricas, estereotipos e interpretaciones historiográficas pondrán el énfasis […] en el dramatismo de determinadas manifestaciones de la vida colectiva española y producirían una visión extremadamente negativa y crítica de España en la historia » (Fusi 2000, p. 23).
  82. Kamen 2021, p. 416-419.
  83. Fusi 2000, p. 27.

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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