Ernst Schäfer

zoologue allemand (1910-1992)

Ernst Schäfer, né le à Cologne et mort à Bad Bevensen le , est un zoologue allemand, spécialisé en ornithologie. Il a effectué, avec Brooke Dolan II, deux expéditions scientifiques en Chine et au Tibet[1]. Son principal titre de gloire est une expédition scientifique qui séjourna au Tibet en 1938-1939, en allemand Deutsche Tibet-Expedition Ernst Schäfer (l'« expédition allemande au Tibet Ernst Schäfer ») selon le sous-titre choisi par Schäfer lui-même dans son livre de 1943, Geheimnis Tibet[2].

Ernst Schäfer
Ernst Schäfer en 1938.
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Ayant rejoint la SS à l'été 1933 selon Peter Levenda, ou en 1934 suivant le conseil du maire de Göttingen selon Isrun Engelhardt[1], et y atteignant les grades de Untersturmführer (sous-lieutenant) en 1936, Obersturmführer (lieutenant) en 1937, Hauptsturmführer (capitaine) en 1938 et Sturmbannführer (commandant) en 1942[3]. Selon le renseignement militaire américain en Europe, Schäfer œuvra dans le cadre de l'Ahnenerbe, un institut créé par Heinrich Himmler[4]. Selon Isrun Engelhardt, l'expédition ne fut pas subventionnée par l’Ahnenerbe[1].

Selon sir Basil Gould, le représentant de la Grande-Bretagne au Sikkim en 1938, Ernst Schäfer était « avant toutes choses, un nazi dans l'âme »[5]. De même, le diplomate britannique Hugh Richardson, qui se trouvait à Lhassa en 1939, se souvient de Schäfer comme d'« un nazi jusqu'au bout des ongles »[6].

Isrun Englehardt remet les déclarations des représentants britanniques dans le contexte précédant la Seconde Guerre mondiale. Elle mentionne aussi une rencontre entre Ernst Schäfer et le vice-roi des Indes, au cours de laquelle ce dernier lui remit un message à l'attention d'Adolf Hitler, ce qu'il ne pourra faire, en raison de l'opposition furieuse de Himmler[1].

Selon Alex McKay, Ernst Schäfer était un scientifique sérieux et apparemment un nazi réticent[7]. En 1932, il a été élu membre de l'Académie nationale des sciences américaine, une distinction qu'il a gardée à vie.

Études et première expédition en Chine et au Tibet (1931-1932)

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Né le à Cologne, Ernst Schäfer était le fils d'un grand industriel allemand, directeur de la compagnie de pneus Phoenix[8]. Quand ses parents s'installèrent à Hambourg, où son père était devenu président de la chambre de commerce et d'industrie, le jeune garçon se mit à négliger l'école au profit d'excursions dans les environs, si bien qu'on décida de l'envoyer en pension à Heidelberg. C'est là, à l'âge de 12 ans, qu'il découvrit la chasse, le directeur du pensionnat l'emmenant avec lui dans ses expéditions cynégétiques[9]. Après l'obtention de son Abitur (diplôme de fin d'études secondaires) à Mannheim en 1929, Schäfer entreprit des études universitaires de zoologie[10], géologie, botanique et géographie à l’université de Göttingen, en Basse-Saxe.

En 1930, le naturaliste américain Brooke Dolan II vint en Allemagne recruter des scientifiques pour une expédition zoologique[10]. Ernst Schäfer interrompit ses études pour rejoindre, en 1931, la première expédition de Brooke Dolan en Chine occidentale et au Tibet[10],[11]. Financée par l'Académie d'histoire naturelle de Philadelphie en Pennsylvanie et conduite par Brooke Dolan II, chasseur de gros gibier à ses heures, cette expédition gagna le Tibet oriental, au milieu des escarmouches entre le gouvernement nationaliste chinois, les seigneurs de la guerre et l'armée tibétaine[12].

Ernst Schäfer revint en Allemagne en 1932 pour reprendre ses études[10]. Il savait qu'il se retrouverait dans une impasse s'il ne finissait pas son Doktorarbeit[13].

En reconnaissance de ses nombreuses contributions scientifiques, il fut élu membre à vie de la National Academy of Sciences de Philadelphie en 1932[10],[14]. À peine âgé de 23 ans, il publia un premier livre, Berge, Buddhas und Bären. Forschung und Jagd in geheimnisvollem Tibet, où il racontait sa participation à cette première expédition[15]. L'ouvrage lui valut un début de notoriété[16].

Selon Christopher Hale, Schäfer serait revenu de cette première expédition non sans éprouver de la méfiance vis-à-vis du « lamaïsme », affirmant que les Tibétains, « un peuple puissant, sain », « étaient sous le joug de leur religion, laquelle les privait de toute possibilité de développement »[17].

Adhésion au nazisme

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Au printemps 1933, lorsque Hitler eut consolidé son pouvoir, Schäfer devint membre du parti nazi, sous le numéro 4690995, à l'instar de ces opportunistes que l'époque qualifiait de « violettes de mars » [18]. Dans la foulée, à l'été 1933, il s'engagea dans la SS [19].

Selon Isrun Engelhardt, c'est en 1934 qu'il s'engagea dans la SS suivant le conseil du maire de Göttingen[20], un ami de son père[21].

Seconde expédition en Chine et au Tibet (1934-1936)

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Entre 1934 et 1936 il participa à la seconde expédition scientifique de Brooke Dolan II en Chine et au Tibet oriental[10]. Cette expédition parvint en Chine occidentale et au Tibet oriental. Un missionnaire américain du nom de Marion H. Duncan était également du voyage[22]. Schäfer rencontra, en , le 9e panchen-lama, Thubten Chökyi Nyima, alors en exil à Hangzhou, en Chine[23].

Retour d'expédition via les États-Unis et doctorat

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Selon Isrun Engelhardt, Ernst Schäfer rentra aux États-Unis avec Dolan en . C'est à Philadelphie qu'il reçut un télégramme de félicitations émanant du gouvernement allemand et lui indiquant que son retour en Allemagne était souhaité. Peu de temps après, une nouvelle missive l'informa qu'en reconnaissance du succès de son expédition, il avait été nommé sous-lieutenant SS[24].

De retour au pays, Schäfer publia en 1937 le récit de ses expériences tibétaines dans un livre intitulé Unbekanntes Tibet (litt. « Tibet inconnu »), dans lequel il appelait à l'envoi d'une expédition scientifique allemande au Tibet[25],[26].

En outre, il poursuivit ses études à Berlin où il obtint le titre de docteur en zoologie en 1937[10].

Rencontre avec Heinrich Himmler

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Entretemps sa notoriété avait attiré l'attention de Heinrich Himmler, lequel l'avait nommé in absentia Untersturmführer (sous-lieutenant) dans la SS et sommé de lui faire son rapport dès son retour du Toit du monde[27]. Ce qui fut fait en  : très intéressé par le travail de Schäfer, Himmler lui déclara, lors de leur rencontre, qu'il souhaitait faciliter ses projets à venir et qu'il parrainerait sa prochaine expédition[28]. Il fut convenu que l'expédition aurait lieu, qu'elle serait parrainée par l'Ahnenerbe Forschungs and Lehrgemeinschaft (la « société du patrimoine ancestral »), institut de recherches anthropologiques et archéologiques créé par Himmler, que les membres de l'expédition seraient de la SS et que Schäfer se chargerait de la préparer et de choisir une équipe de savants, avec l'accord de Himmler[29].

En , Schäfer se rendit en Angleterre pour travailler au Musée britannique. Il y aurait étudié les collections d'oiseaux tibétains et himalayens aux fins de comparaison avec sa propre collection. À son retour en Allemagne en septembre, il fut invité par Himmler à rejoindre l'Ahnenerbe, honneur que Schäfer affirme avoir décliné à ce moment-là[30].

Toujours en 1936, il devait être invité d'honneur à la Reichsparteitag (ou Congrès de Nuremberg), où il rencontra tous les hauts responsables nazis[31].

Entre et , il écrivit un livre, Dach der Erde (« Le toit du monde ») et aida l'explorateur britannique Frank Wallace à organiser la partie asiatique du « Salon international des trophées » à Berlin. Il eut l'honneur de faire visiter l'exposition à Goering et Himmler en [32]. La même année, il obtint le grade de obersturmführer (lieutenant) [33].

Mariage et décès de son épouse

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À l'âge de 26 ans, il épousa Hertha Volz, une grande beauté blonde, après que celle-ci eut obtenu un certificat d'aryanité en bonne et due forme à l'instar de toute future conjointe de membre de la SS[34]. Elle devait périr à la suite d'un accident lors d'une partie de chasse au gibier d'eau avec des officiers SS et leurs épouses, le . Schäfer, l'auteur involontaire du coup de feu selon les attestations de toutes les personnes présentes, devait par la suite être tenaillé par un sentiment tenace de culpabilité[35],[36].

L'expédition allemande au Tibet (1938-1939)

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Le Dr Schäfer, sur le glacier de Zemu, au Sikkim

Origines

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Le Reichsfuehrer-SS Himmler tenta de profiter de la réputation d'Ernst Schäfer pour la propagande nazie et s’enquit de ses projets d'avenir. Ce dernier lui répondit qu’il voulait mener une autre expédition au Tibet. Il aurait souhaité placer son expédition sous le patronage du département culturel des affaires étrangères ou de la Deutsche Forschungsgemeinschaft (« Communauté scientifique allemande ») comme l’indiquent ses démarches[37]. Himmler était fasciné par le mysticisme asiatique et souhaitait qu'une telle expédition s'effectue sous les auspices de l’Ahnenerbe et que Schäfer développe une recherche fondée sur la théorie pseudo-scientifique de Hans Hörbiger, « la cosmogonie glaciaire », promue par l'Ahnenerbe. Schäfer avait des objectifs scientifiques, il refusa donc d’incorporer à son équipe Edmund Kiss, un adepte de cette théorie, et formula 12 exigences pour obtenir la liberté scientifique. En conséquence, Wolfram Sievers, de l'Ahnenerbe, critiqua les objectifs de l'expédition, si bien que celle-ci ne fut pas subventionnée. Himmler accepta que l'expédition s’organise à la condition que tous ses membres deviennent des SS. Schäfer dut accepter des compromis[1].

Préparation

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Dans le cadre du projet d'une expédition dénommée « expédition SS au Tibet » – c'est l'intitulé employé par Schäfer et les journaux allemands de l'époque [38],[39],[40], ou encore « expédition allemande au Tibet Ernst Schäfer » – c'est le sous-titre choisi par Schäfer dans son livre de 1943, Geheimnis Tibet[2], Schäfer publia des articles dans la revue SS Das Schwarze Korps (« Le Corps noir ») et autres périodiques nazis afin d'en faire connaître les buts et le rôle dans les visées de conquête mondiale du National Socialisme[41].

Placée sous l'égide de l'Ahnenerbe, l'expédition fut financée par des contributeurs publics et privés, le retour en avion étant pris en charge par la SS[42].

Les préparatifs de l'expédition s'échelonnèrent de janvier à [43].

Elle était composée de cinq membres (outre Schäfer, déjà promu lieutenant), quatre sous-lieutenants SS : Edmund Geer, le chef d'expédition et technicien ; Ernst Krause, un entomologiste, photographe et preneur de vues cinématographique de l'expédition; Karl Wienert, un géophysicien; Bruno Beger, un anthropologue et ethnologue[44],[45].

Déroulement

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Sous le sigle SS et la swastika, les membres de l'expédition recevant les dignitaires tibétains et chinois, à Lhassa; à gauche : : Ringang, Beger, Tschang (ambassadeur de la Chine au Tibet), Geer ; au centre: Tsarong Dzasa, Schäfer; à droite : Jigmé Taring, Yabshi Langdün, Wienert, Möndro (Möndo)
 
L'anthropologue Bruno Beger en compagnie du Régent du Tibet, Reting Rinpoché, à Lhassa, capitale du Tibet

Schäfer, qui avait opté de gagner le « pays interdit » depuis l'Inde britannique et le Sikkim[46], se rendit à Londres pour obtenir des lettres de recommandation de la part de diverses personnalités germanophiles[47].

Partie le , l'expédition arriva à Calcutta le . Schäfer obtint le soutien du ministre des affaires étrangères et du vice-roi [48], et la permission d'adresser au gouvernement de Lhassa une demande pour entrer au Tibet[49].

Après avoir fait halte dans l'État semi-indépendant du Sikkim[50], Schäfer résolut de franchir, en , malgré l'absence de réponse, la frontière entre le Nord Sikkim et le Tibet[51]. Les autorités tibétaines accordèrent finalement à l'expédition la permission de se rendre à Lhassa et d'assister aux fêtes du Nouvel An.

L'expédition arriva à Lhassa le et y resta deux mois[52], pendant lesquels ses membres établirent de bons rapports avec les responsables tibétains[53]. Schäfer rencontra le régent Reting Rinpoché.

Buts officiels

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Beger en train de prendre des mensurations faciales
 
Funérailles célestes à Lhassa

Selon Claudio Mutti, les buts officiels de l'expédition étaient d'étudier les régions tibétaines sur les plans géographique, géologique, zoologique, anthropologique, botanique et culturel et de contacter les autorités locales en vue d'établir une représentation dans le pays[54].

Selon Kathy Brewis, les membres de l'expédition recueillirent une énorme quantité de plantes et d'animaux. Wienert prit des mesures géomagnétiques. Krause étudia les guêpes tibétaines. Schäfer observa les rituels tibétains, dont les funérailles célestes. Ils photographièrent et filmèrent des manifestations folkloriques[55].

Témoignages sur la personnalité de Schäfer

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La personnalité de Schäfer à l'époque nous est connue par ce qu'en dit le représentant de la Grande-Bretagne au Sikkim en 1938, sir Basil Gould, lequel eut l'occasion d'observer l'expédition lors de sa formation à Gangkok : un personnage « intéressant, énergique, versatile, érudit, vaniteux à un degré frisant la puérilité, insensible aux règles sociales et aux sentiments d'autrui, et avant toutes choses, un nazi dans l'âme » [56]. Il était également « sujet à de violents emportements », affirme l'écrivain britannique Patrick French[57].

Retour en Allemagne

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Munis de deux lettres de courtoisie du Régent destinées à Hitler et à Himmler ainsi que de cadeaux pour le Führer (un habit de lama et un chien de chasse)[58], Schäfer et ses compagnons quittèrent le Tibet en , emportant également un exemplaire de la « bible » tibétaine, le Kangyour (120 volumes en tout), des objets précieux et des animaux rares. Un hydravion les emmena de Calcutta à Bagdad puis à Berlin, où ils furent accueillis sur la piste de l'aéroport de Tempelhof par Himmler en personne[59].

Lors de son interrogatoire par le Renseignement militaire américain en 1946, Schäfer déclara qu'à son retour du Tibet en , il avait rencontré Himmler pour lui exposer son projet d'une nouvelle expédition en cas de guerre : avec quelques hommes, il se rendrait au Tibet en avion, gagnerait les Tibétains à la cause allemande et mettrait sur pied un mouvement de résistance en s'inspirant de l'action de l'Anglais Lawrence pendant la Première guerre mondiale[60]. Ce projet toutefois n'eut pas de suite.

En 1942, il fut promu au grade de Sturmbannführer (major) dans la SS[61].

Selon Kathy Brewis, en 1943, on lui confia, dans le cadre de l'Ahnenerbe, la direction d'un tout nouvel institut des études asiatiques qu'il baptisa Sven Hedin Institut für Inner Asien und Expeditionem (« Institut Sven Hedin pour la recherche en Asie centrale »), du nom de l'explorateur suédois Sven Hedin[62],[63].

C'est lui qui fut à l'origine, avec le botaniste SS Heinz Brücher, de la mission visant à s'approprier des semences du botaniste soviétique Nikolaï Vavilov et effectuée par Brücher à la mi-1943, les deux demandant l'autorisation pour ce faire, le , à l'Obergruppenführer Oswald Pohl[64].

L'année 1943 vit aussi la sortie du film Geheimnis Tibet (de) (« Tibet secret »), réalisé à partir des pellicules rapportées du Tibet. Il fut projeté à l'occasion de l'inauguration officielle de l'Institut Sven Hedin le , en présence de l'explorateur suédois lui-même. Ce dernier, sous le coup de l'enthousiasme, s'écria : « Grandiose, merveilleux, ce que nous avons vu ici ! », et se tournant vers Schäfer : « Vous êtes l'homme qui devait continuer mes recherches et qui doit les continuer ». Et de fait, sous la conduite de Schäfer, l'Institut devait devenir le plus grand département de l'Ahnenerbe [65].

Selon Kathy Brewis, il aurait aussi fait des photographies d'expériences médicales menées au camp de travail de Dachau[66]. Selon Peter Levenda, il aurait en outre reçu une collection de « crânes asiatiques » prélevés sur des prisonniers par l'anthropologue Bruno Beger[67].

Schäfer passa les dernières années de la guerre à la tête non seulement de l'Institut Sven Hedin mais aussi d'un institut d'étude et de recherche sur la génétique des plantes et d'une fondation d'étude et de recherche sur l'élevage chevalin, tous deux liés à l'Ahnenerbe également[68]. Selon Kathy Brewis, il enfourcha le tout dernier dada de Himmler : les origines d'un mythique cheval roux à la crinière blanche[69].

Dénazification

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À l'été 1945, il tomba aux mains des Alliés à Munich. Étant officier d'une organisation criminelle, la SS, il eut droit à la dénazification et fut interné trois ans durant avant d'obtenir un certificat d'exonération (persilschein)[70]. Selon Kathy Brewis, il minimisa ses liens avec le régime nazi et prétendit que ni la politique ni l'idéologie n'étaient entrées en ligne de compte dans ses recherches scientifiques[71]. Il affirma qu'il était devenu SS, uniquement mû par le désir d'obtenir les moyens d'effectuer ses recherches[72]. Selon Kathy Brewis, il s'était retrouvé « pris dans une toile d'araignée ». Il s'en tira avec une amende[73].

Carrière après guerre

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Selon Kathy Brewis, en 1949, Schäfer partit pour le Venezuela dans le but d'y créer un parc animalier[74]. Un ouvrage publié en 1956 le donne comme « professeur à l'Université centrale, ancien chef de la Station biologique de Rancho Rio Grande, Venezuela ». Cette carrière universitaire se termina en 1959.

Il devint également conseiller scientifique de l'ancien roi des Belges Léopold III. Il entreprit un voyage de recherches au Congo belge et réalisa, en collaboration avec le professeur Heinz Sielmann, un film sur les gorilles, Herrscher des Urwalds (« Les seigneurs de la jungle »), qui sortit en 1958.

De 1960 à 1970, il fut conservateur de la section d'histoire naturelle du musée d'État de Basse-Saxe à Hanovre.

Selon Kathy Brewis, dans les années 1970, il échafauda le projet d'une réserve dans le nord de l'Inde mais celui-ci capota, faute de visa pour son auteur[75]. Toujours selon l'auteure, la toute dernière photo de lui, prise avant sa mort en 1992, montre un homme méfiant et blessé[76].

Schäfer aura laissé son nom à une espèce de caprins habitant les hautes gorges du Yangtze en Chine, le petit bharal ou, de son nom scientifique, Pseudois schaeferi.

Des documents concernant Schäfer se trouvent dans le fonds Ahnenerbe conservé aux Archives nationales des États-Unis : il s'agit non seulement de sa correspondance personnelle et officielle, de ses carnets du Tibet, de son dossier individuel à la SS, mais aussi de coupures de journaux allemands relatant la SS-Tibet Expedition[77].

Œuvre scientifique

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Schäfer a laissé des articles de revues scientifiques, plusieurs livres et a collaboré à la réalisation du film Geheimnis Tibet (litt. Tibet secret), fait à partir de scènes filmées lors de la 3e expédition (le site YouTube présente, sous le titre The Nazi Expeditions to Tibet, des scènes tournées par l'expédition).

Articles :

  • (de) Habits of the Pheasants of the Chinese-Tibet Frontier (titre originel en allemand non disponible), in Journal für Ornithologie, LXXXII, Heft 4, October 1934.
  • (en) Four New Birds from Tibet, in Proceedings of the Academy of Natural Sciences, Philadelphia, 1937.
  • (de) Forschungsraum Innerasien, in Asienberichte. Viertejahresschrift für asiatische Geschishte und Kultur, Nà 21, , p. 3-6.

Livres :

  • (de) Berge, Buddhas und Bären (litt. Montagnes, bouddhas et ours). Forschung und Jagd in geheimnisvollem Tibet, Berlin, Paul Parey, 1933, 354 p., 32 p. illus., 2 cartes.
  • (de) Unbekanntes Tibet (litt. Tibet inconnu): Durch die Wildnisse Osttibets zum Dach der Erde. Tibetexpedition 1934/36, Berlin, Paul Parey, 1937, viii, 295 p., [48] p. of plates.
  • (de) Dach der Erde (litt. Le toit du monde): Durch das Wunderland Hochtibet. Tibetexpedition 1934/36, Berlin, Paul Parey, 1938, xii, 292 p.
  • (de) Geheimis Tibet : Erster Bericht der Deutschen Tibet-Expedition Ernst Schäfer, 1938/39; Schirmherr Reichsführer SS H. Himmler, München, F. Bruckmann, 1943, 183 p.
  • (de) Fest der weissen Schleier: Eine Forscherfahrt durch Tibet nach Lhasa, der heiligen Stadt des Gottkönigtums, Braunschweig, Vieweg, 1949, 199 p.
  • (de) Über den Himalaja ins Land der Götter : Auf Forscherfahrt von Indien nach Tibet, Hamburg - Berlin, Dt. Hausbücherei, 1951, 214 p.
  • (fr) Éblouissant Venezuela, Bruxelles, J. Malvaux, 1956, 190 p. (adaptation française de Samivel) ; édition en anglais : Ebullient Venezuela, Brussels, 1956, 195 p. (traduction de Eric Peters (texte général) et Anne M. MacGregor (notes scientifiques)).
  • (fr) Les Conotos : Étude comparative de Psarocolius angustifrons et Psarocolius decumanus, Zoologische Forschungsinst, Museum Alexander Koenig, 1957, 147 p.
  • (de) Unter Räubern in Tibet : Abenteuer in einer vergessenen Welt zwischen Himmel und Erde, Durach, Windpferd, , 215 p. (ISBN 3-89385-052-X)
  • (de) Die Vogelwelt Venezuelas und ihre ökologischen Bedingungen, Berglen, Wirtemberg-Verl. Lang-Jeutter und Jeutter, 1996,1999,2004,2009 4.Bd.

Films :

  • (de) Geheimnis Tibet (de), 1943 (acteur, réalisateur, auteur) (autre titre : Lhasa-Lo - Die verbotene Stadt)[78]
  • (de) En collaboration avec Heinz Sielmann, Herrscher des Urwalds, 1959 (version française : Les seigneurs de la forêt, 1958).

Émission de télé (en tant qu'acteur) :

  • (de) Unterwegs zur Familie Mann: Das Monstrum, #1.2, 2001.

Sources

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Detlev Rose, « L'expédition allemande au Tibet de 1938-39 : Voyage scientifique ou quête de traces à motivation idéologique ? », Deutschland in Geschichte und Gegenwart, Bruxelles-Munich-Tübingen, Synergies européennes, no 3,‎ .  
  • (fr) Blondeau, Buffetrille, Robin H. Stoddard, Réponse sur les liens entre le dalaï-lama et les nazis, Libération  
  • (en) Isrun Engelhardt, The Ernst-Schaefer-Tibet-Expedition (1938-1939): new light on the political history of Tibet in the first half of the 20th century, in McKay Alex (ed.), Tibet and Her Neighbours : A History, Édition Hansjörg Mayer, London, 2003 (ISBN 3883757187)
  • (fr) Claudio Mutti, Les SS au Tibet, article publié sur le site Claudiomutti.com, . 
  • (en) The Activities of Dr Ernst Schaefer, United States Forces - European Theater, Military Intelligence Service Center, APO 757 Final Interrogation Report (OI-FIR) (no), . 
  • (en) John J. Reilly, Compte rendu du livre de Christopher Hale, Himmler's Crusade. The Nazi Expedition to Find the Origins of the Origins of the Aryan Race, John Wiley & Sons, Hoboken (NJ), 2003. 
  • (en) Alexander Berzin, The Nazi Connection with Shambhala and Tibet, The Berzin Archives, The Buddhist Archives of Dr Alexander Berzin, May 2003. 
  • (en) Kathy Brewis, « Quest of the Nazis », The Sunday Times,‎ (lire en ligne).  
    sur l'expédition SS au Tibet et sur la carrière de Schäfer, d'après le livre de Christopher Hale, Himmler's Crusade.
  • (en) Patrick French, « The master race in the mountains », The Telegraph,‎ (lire en ligne).  
    compte rendu de Himmler's Crusade de Christopher Hale
  • (en) Julie G. Marshall, Britain and Tibet, 1765-1947: a select annotated bibliography of British relations with Tibet, revised and updated to 2003, Routledge, 2005, 607 p. 
  • (en) Peter Levenda (préf. Norman Mailer), Unholy alliance : a history of nazi involvement with the occult, New York, Continuum, , 2e éd., 423 p. (ISBN 978-0-8264-1409-0, lire en ligne), p. 191-197.  
  • (en) Christopher Hale, Himmler's Crusade : The Nazi Expedition to Find the Origins of the Aryan Race, Hoboken, N.J, John Wiley & Sons, , 422 p. (ISBN 0-471-26292-7, OCLC 811606122).  
  • (en) Isrun Engelhardt (sous la direction de), Bianca Herleman, Clare Harris, Claudius Müller, Tibet in 1938-1939. Photographs from the Ernst Schäfer Expedition to Tibet, Serindia, Chicago, 2007.  
  • (de) Michael H. Kater, Das "Ahnenerbe" der SS 1935-1945; ein Beitrag zur Kulturpolitik des Dritten Reiches, Stuttgart, Deutsche Verlags-Anstalt, 1974 (paperback édition 2001, Oldenbourg Verlag, 2001 (ISBN 3-486-56529-X))

Notes et références

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  1. a b c d et e (en) Isrun Engelhardt, The Ernst-Schaefer-Tibet-Expedition (1938-1939): new light on the political history of Tibet in the first half of the 20th century, in McKay Alex (ed.), Tibet and Her Neighbours : A History, Edition Hansjörg Mayer, London, 2003 (ISBN 3883757187)
  2. a et b (de) Ernst Schäfer, Geheimis Tibet : Erster Bericht der Deutschen Tibet-Expedition Ernst Schäfer, 1938/39; Schirmherr Reichsführer SS H. Himmler, München, F. Bruckmann, 1943, 183 p.
  3. « his personnel record shows membership in the SS as beginning in the summer of 1933, rising in rank to Untersturmführer in 1936, Obersturmführer in 1937, Hauptsturmführer in 1938 and finally to Sturmbannführer in 1942. (...) The orders raising him in rank were signed by Himmler » Levenda 2002, p. 193
  4. (en) European Theater of Operations, The Activities of Dr Ernst Schaefer, United States Forces - European Theater, Military Intelligence Service Center, APO 757 Final Interrogation Report (OI-FIR) No. 32, Feb. 12, 1946. : « Schaefer was a member of Das Ahnenerbe, the organization founded by Himmler in 1935 to investigate a variety of scientific and pseudo-scientific problems raised in Germany following the Nazi ascension to power ».
  5. « first and foremost always a Nazi » French 2003
  6. « The British diplomat Hugh Richardson, who was in Lhasa in 1939, remembered Schäfer as 'an out and out Nazi'. » Hale 2003
  7. (en) Alex McKay Introduction, in : (en) Alex McKay, Tibet and her neighbours : a history, Londres, Edition Hansjörg Mayer, , 239 p. (ISBN 3-88375-718-7, OCLC 52784305), p. 16 : « The mission's leader, Ernst Schaeffer, was a serious scientist and apparently a reluctant Nazi »
  8. « Ernst Schäfer was (...) the son of an important industrialist and director of the Phoenix Rubber Company » Levenda 2002, p. 193
  9. « The son of a wealthy businessman, Schäfer was born in Cologne in March 1910. [...] The Schäfers moved to Hamburg where his father had become president of the local board of trade and industry. Young Ernst would disappear for much of the day on long expeditions out of the city. [...] His father, angered by poor school reports [...], tried to rein in his son: [...] he was sent – ‘for taming’ – to a boarding school in Heidelberg. » Hale 2003
  10. a b c d e f et g Isrun Engelhardt, op. cit.
  11. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « Schaefer left the University of Goettingen in 1930, and in 1931 joined the scientific staff of an expedition to Tibet, led by Brooke Dolan, an American, under the auspices of the Academy of Natural Sciences, Philadelphia, Pennsylvania ».
  12. (en) John J. Reilly, Compte rendu du livre de Christopher Hale, Himmler's Crusade, John Wiley & Sons, Hoboken (NJ), 2003 : « Dolan and Schäfer journeyed to eastern Tibet, a debatable land of chronic skirmishing among the Chinese Nationalist government, various war lords, the ineffectual Tibetan army (...) ».
  13. « he knew that he faced a dead end if he did not return to university and finish his Doktorarbeit. So he returned to University. » Hale 2003
  14. Schweizerische Gesellschaft für Asienkunde, Asiatische Studien: Études asiatiques, Volume 58, Numéros 1 à 2, Éditeur A. Francke., 2004 p. 63 : « In recognition of his many scientific contributions Dr. Schafer was elected to life membership in the Academy in 1932 »
  15. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « This expedition furnished him the material for his first book, Berge, Buddhas und Baeren (Mountains, Buddhas and Bears). »
  16. Brewis 2003
  17. « By the time he had returned to Germany and written about his experiences, Schäfer appears to have begun to distrust Lamaism. The Tibetans he viewed as "hard and cruel like the land itself", but "their whole life and work is dominated by their fanatical Lamaist religion. I know the Tibetans are a powerful, healthy people - but they suffer under the yoke of their religion, depriving them of any chance of development" » Hale 2003
  18. « it appears as if Schäfer was one of the "March violets" who got on the Nazi bandwagon after Hitler consolidated his political power that spring » Levenda 2002, p. 193
  19. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « In 1933 he returned to Germany from the United States, and resumed his studies at the University of Goettingen. In the summer of that year, he joined the SS ».
  20. Isrun Engelhardt, op. cit. : « In 1934 he followed the advice of the Lord Mayor of Göttingen to enter the SS ».
  21. « Urged by the Mayor of Göttingen, a friend of his father, he applied to join the SS. » Hale 2003
  22. « Marion Duncan joined them in July, and on a hot, torpid evening Schäfer and the Americans boarded the SS Ichang and began their journey » Hale 2003, p. 63
  23. « In June, (...), Schäfer decided to travel south to Hangshou where he had heard that the Panchen Lama was staying in a mountain temple. He turned out to be a middle-aged man 'with a good-natured, but forceful facial expression and beautiful dark eyes' » Hale 2003, p. 62-63
  24. Isrun Engelhardt, op. cit. : « he recieved a telegram from the German government congratulating him (...) indicating that his return to Germany was desired. Shortly thereafter, a second cable arrived, informing him that in recognition of the success of his expedition he had been nominated SS Unterstrumfeuhrer (SS Second Lt.) »
  25. (de) Unbekanntes Tibet. Durch die Wildnisse Osttibets zum Dach der Erde. Tibetexpedition 1934/36, Berlin, Paul Parey, 1937, viii, 295 p., [48] p. of plates.
  26. (en) Joseph Cummins, History's great untold stories: obscure events of lasting importance, Murdoch Books, 2006, 366 p., chap. Explorers of the Deep, en part. p. 326 (ISBN 1740458087) : « After returning to Germany, Schäfer was lionised as a veteran explorer of Tibet and published a book about his experiences, Unknown Tibet, in which he called for a German scientific expedition to the country. »
  27. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « The recognition he gained through this work brought him to the attention of Himmler, who promoted him in absentia to SS Untersturmfuehrer, and requested him to report to Berlin immediately upon his return to Germany ».
  28. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « In June 1936, Schaefer had his first interview with Himmler, who showed great interest in the former's studies. At this interview, Himmler said that he would like to facilitate Schaefer's future plans for exploration, and that he would take over the sponsorship of Schaefer's next expedition ».
  29. Joseph Cummins, History's great untold stories: obscure events of lasting importance, op. cit., p. 326 : « In the summer of 1936, as Germany prepared for the Olympics, he met with Himmler in his offices in Berlin. At the meeting, it was agreed that a German expedition to Tibet should occur, sponsored by the Ahnenerbe and comprising SS scientists, and that it would be Schafer's job to organise the expedition and choose a team of scientists, with Himmler's approval. »
  30. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « In August 1936 Schaefer went to England to work in the British Museum. He claims to have studied the collections of Tibetan and Himalayan birds for comparison with his own collection, which had been shipped to Germany from the United States. Upon his return to Germany in September, he was invited by Himmler to join the Ahnenerbe Forschungs and Lehrgemeinschaft (Society for Research and Teaching of Ancestral Heritage), an honor which for the time being he declined ».
  31. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « Schaefer was a special guest at the Reichsparteitag, in 1936, at which he met all high Nazi officials ».
  32. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « Between November 1936, and June 1937, he wrote a book, Dach der Erde (Roof Top of the World), and helped the British explorer Frank Wallace organize the Asiatic part of the International Trophy Show in Berlin. »
  33. « rising in rank to Untersturmführer in 1936, Obersturmführer in 1937 » Levenda 2002, p. 193
  34. « his fiancée had to undergo the usual investigation of her racial background as the prospective spouse of an SS officer » Levenda 2002, p. 193
  35. « He was a difficult character, plagued by remorse over the death of his wife. They had taken a boat out onto a lake in Germany so that he could shoot game. He leapt up to fire at some ducks, but stumbled and accidentally shot Hertha in the head. She died an hour later, and Schäfer's guilt and grief heightened an already volatile nature » Brewis 2003
  36. Joseph Cummins, History's great untold stories: obscure events of lasting importance, op. cit., p. 327 : « On 8 November 1937 he was out on a lake in a remote forest estate, hunting ducks with a large party of SS officers and their wives. Accompanying Schafer was his wife, the tall, blonde and beautiful Hertha Volz Schafer [...]. Schafer stood up to fire as some ducks sped through the sky. He stumbled, his rifle fell against the oarsman's seat and discharged. Hertha, shot in the head, died an hour later. Every one testified it was an accident, but Schafer, wracked by guilt, was never to be the same again. »
  37. Rose 2006.
  38. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « A new Tibetan expedition, to be called the SS Tibet Expedition, was then in preparation ».
  39. « the official SS-Tibet Expedition referred to in the press » Levenda 2002, p. 192
  40. « the following article from the Nazi Völkischer Beobachter of July 29, 1939, relates: Dr. Ernst Schäfer, SS-Hauptsturmführer, has now completed the first German SS-Tibet Expedition with extraordinarily great success » Levenda 2002, p. 194
  41. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « Articles under Schaefer's name appeared in Das Schwarze Korps and other Nazi periodicals, publicizing the expedition, its scientific goals, and its role in the National Socialistic scheme for world domination ».
  42. Une liste en est fournie dans le rapport du renseignement militaire américain en Europe daté de 1946 : The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « The expedition was financed by the following contributors: Werberat der Deutschen Wirtschaft - RM 40.000, (Propaganda Council for German Economy) ; I.G. Farbenindustrie (through Filchner, Tibet explorer) - RM 35,000 ; Illustrierter and Voelkischer Beobachter - RM 40,000 (Eher Publishing House, later claimed sponsorship of the expedition.) ; Reichsforschungsdienst (Reich Research Service) - RM 6,000 ; Deutsche Forschungsgesellschaft (German Research Society) - RM 10,000 ; Hecker, head of Ilseder Huette - RM 2,000 ; Phoenix Rubber Works, Harburg (plant owned by Schaefer's father) - RM 3,000 ; Academy of Natural Sciences, Philadelphia - $1,000 ; Varying amounts from several smaller firms and associations. The cost of equipping the expedition was RM 65,000, and the expedition itself cost another RM 65,000, excluding the flight back to Germany, which was financed by the SS. »
  43. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « The SS Tibet Expedition was finally organized between January and April 1938 ».
  44. « The other team members were SS officers too: Ernst Krause, a botanist and entomologist, who would double as the official cameraman; Karl Wienert, a geophysicist; Edmund Geer, the expedition's manager; and Bruno Beger, an anthropologist » Brewis 2003
  45. Claudio Mutti, Les SS au Tibet, article publié sur le site Claudiomutti.com, 10 octobre 2005 : « Outre Schäfer, faisaient partie du groupe quatre Obersturmführer SS : le chef de caravane et " technicien " Edmund Geer, l'anthropologue et ethnologue Bruno Beger, le géographe et géomagnétologue Dr. Karl Wienert, le photographe et opérateur cinématographique Ernst Krause ».
  46. (en) Dr Bruno Beger, The Status of Independence of Tibet in 1938/39 according to the travel reports (memoirs), publié sur le site du gouvernement tibétain en exil Tibet.com en 1996; « Tibet was regarded as the "Forbidden Land". (...) The Schaefer Tibet Expedition of 1938/39 finally chose the route via India and Sikkim (...) ».
  47. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « Schaefer flew to London to get letters of recommendation for the expedition, and obtained a large number of them (...) ».
  48. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « He was received in India by Foreign Secretary Sir Aubrey Metcaffe, and by the Viceroy, Lord Linlithgow. Schaefer claims to have had their full support throughout the expedition ».
  49. Dr Bruno Beger, op. cit. : « After causing some trouble, British India had given its permission to the expedition to address a request for entry to the Government in Lhasa. They were very keen on keeping up their limited influence in South Tibet, for they feared the ambitions of China and the Soviet Union ».
  50. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « (...) in the semi-independent native state of Sikkim, en route, he established good relations with the local authorities, including the Maharajah ».
  51. Dr Bruno Beger, op. cit. : « A non-permitted frontier crossing in October 1938, leading in from North Sikkim to the King of Tharing, who at the time resided at Doptra-Dzong, brought about our first contact with the Tibetan Government ».
  52. (en) Julie G. Marshall, Britain and Tibet, 1975-1947, a select bibliography of British relations with Tibet, revised and updated to 2003, Routledge, 2005, 607 pages, p. 496.
  53. Julie G. Marshall, op. cit., p. 496.
  54. Claudio Mutti, op. cit. : « Le but officiel de l'expédition était d'étudier la région tibétaine du point de vue anthropologique, géographique, zoologique et botanique. Mais pour Himmler il importait aussi d'établir le contact avec l'abbé Reting, devenu Régent du pays en 1934, un an après la mort du treizième Dalaï-lama ».
  55. « The Germans collected anything they could: thousands of artefacts, a huge number of plants and animals, including live specimens. Wienert took four sets of geomagnetic data. Krause studied Tibetan wasps. Schäfer observed Tibetan rituals, including sky burials (he even bought some human skulls). And they took stills and film footage of local culture, including the spectacular New Year celebrations when tens of thousands of pilgrims descended upon Lhasa » Brewis 2003
  56. « interesting, forceful, volatile, scholarly, vain to the point of childishness, disregardful of social conventions and the feelings of others, and first and foremost always a Nazi » French 2003
  57. « (he was) prone to violent rages » French 2003
  58. The activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « When Schaefer left Lhasa the Tibetan ruler gave him a letter to Hitler and one to Himmler. He does not recall the exact contents of these letters, but states that they were purely complimentary notes. He also received a present for Hitler consisting of a Lhama dress and a hunting dog ».
  59. « In August 1939, the five men fled south to Calcutta taking with them 120 volumes of the Tibetan ‘Bible’, the Kangyur, hundreds of precious artefacts and assorted rare animals. At the mouth of the Hoogli River, they boarded a seaplane and began the long journey home – first to Baghdad, then to Berlin. [...] When their aircraft touched down at Tempelhof Airport an ecstatic Heinrich Himmler was waiting on the runway. For the Reichsführer, the ‘German Tibet Expedition’ had been a triumph. » Hale 2003
  60. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « After his return from Tibet in August 1939, just shortly before the war, Schaefer had a meeting with Himmler. On this occasion Schaefer outlined his plans to launch another expedition in case of war to try to win the Tibetans to the German side. His plan was to fly to Tibet with only a few men and organize a resistance movement along the same lines as Lawrence had done during World War 1 ».
  61. Peter Lavenda, op. cit., p. 193 : « his personal record shows membership in the SS (...) rising in rank to (...) Sturmbannführer in 1942. »
  62. « On returning from Tibet, he had been given his own institute, which he named after an anti-semitic Swedish explorer. The Sven Hedin Institute for Inner Asian Research opened in January 1943 » Brewis 2003
  63. Explorateur suédois ayant voyagé au Tibet en 1907; par des propos favorables à l'Allemagne nazie il s'était efforcé de faire libérer des juifs déportés vers la même époque, cf Sven Hedin.
  64. Carl-Gustaf Thornstrom et Uwe Hossfeld, Instant appropriation-Heinz Brücher and the SS botanical collecting commando to Russia 1943, PRG Newsletter, no 129, p. 54-57.
  65. Victor et Victoria Trimondi, Le film SS « Le secret du Tibet », Online Magazine, 2003.
  66. « In 1942, Schäfer and Krause had photographed some of Dr Rascher's gruesome medical experiments in the labour camp at Dachau » Brewis 2003
  67. « Beger even provided Schäfer with a collection of Asian skulls while he was collecting over a hundred "Jewish Commissars" skulls for the Berlin Institute » Levenda 2002, p. 193
  68. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « Subsequently he headed the following three scientific organizations: the Sven Hedin Institute, the Instruction and Research Foundation for Horse-breeding, and the Instruction and Research Institute for Plant Genetics, all of which were connected with the Ahnenerbe ».
  69. « Schäfer spent the last part of the war investigating Himmler's latest obsession: the origins of a mythical red horse with a white mane » Brewis 2003
  70. « In the summer of 1945, Schäfer was captured in Munich by the Allies (...). Because he was an officer in a 'criminal organization', the SS, he (...) would now endure 'de-nazification'. Schäfer was interned for three long, uncomfortanle years (...). He had to fight hard to get his Persilschein, the much-coveted certificate of exoneration » Hale 2003, p. 6
  71. « When the allies' victory was declared, he surrendered, playing down his links to the regime. He tried to convince his captors that he had maintained a purely scientific vision, untainted by politics or ideology » Brewis 2003
  72. The Activities of Dr Ernst Schaefer, op. cit. : « Now he claims that he used the SS solely to obtain the means for his scientific work ».
  73. « Schäfer would later claim he had been trapped 'in a spider's web'. (...) He was let off with a fine » Brewis 2003
  74. « (...) in 1949 (he) moved to Venezuela to create a new wildlife park » Brewis 2003
  75. « In the 1970s, Schäfer applied to set up a conservation project in northern India, but was denied a visa » Brewis 2003
  76. « In the last known photograph taken before his death in 1992, he looks distrustful, slightly wounded » Brewis 2003
  77. « (...) the records [in the Captured German Documents Section of the National Archives] contain not only Schäfer's personal and official correspondence, his Tibet notebooks, and his permanent SS files, but also clippings from German newspapers chronicling the "SS-Tibet Expedition" » Levenda 2002, p. 192
  78. Victor et Victoria Trimondi, « Le film SS Le secret du Tibet »

Annexes

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