Ernest-Théodore Valentin Deschamps
Ernest-Théodore Valentin Deschamps dit l'abbé Deschamps né le à Villiers-sur-Tholon (Yonne), mort le à Auxerre, est un prélat français, fondateur de l'association pour la jeunesse auxerroise connue pour son club de football : l'AJ Auxerre. Le stade de football d'Auxerre porte son nom.
Ernest-Théodore Valentin Deschamps | ||
Biographie | ||
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Naissance | Villiers-sur-Tholon (Yonne) |
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Ordination sacerdotale | ||
Décès | (à 81 ans) Auxerre |
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Dernier titre ou fonction | Protonotaire apostolique | |
Autres fonctions | ||
Fonction religieuse | ||
Archiprêtre de la cathédrale d'Auxerre | ||
Fonction laïque | ||
Président-fondateur de l'Association de la jeunesse auxerroise | ||
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Biographie
modifierFils de Théodore Deschamps et d'Aline Isménée Trollé, Ernest-Théodore Deschamps est né à Villiers-sur-Tholon[D 1] à 20 km au nord-ouest d'Auxerre, où son père, radical-socialiste anticlérical, exerce la profession de boucher. Bien que celui-ci soit peu porté sur les questions religieuses, Ernest-Théodore est baptisé le en l'église de son village natal. De même, il reçoit la première communion en 1880, toujours dans l'église de Villiers-sur-Tholon[D 2].
Vers le notariat
modifierAprès des études au collège d'Auxerre, le futur abbé obtient le baccalauréat de philosophie en 1887[D 3]. La même année, il contribue à fonder le patronage paroissial Saint Joseph d'Auxerre dont il devient premier président[D 4]. Diplôme en poche, Ernest Deschamps choisit son orientation professionnelle et devient clerc de notaire dans l'étude de Maître Guimard à Auxerre en qualité de troisième clerc puis de second clerc chez Maître Frété à Joigny en 1890[D 5].
En 1892 il s'expatrie comme premier clerc dans l'étude de Maître Boutfol notaire à Argenteuil près de Paris. Il participe alors largement à la vie du patronage local, la Saint-Georges d'Argenteuil dont il assure la vice-présidence[1]. Il fait alors profiter la Saint Joseph d'Auxerre de l'expérience de son nouveau patronage[D 6] dont les statuts et le fonctionnement sont cités en exemple par le Bulletin des patronages[1] et mûrit sa vocation dans l'exil[D 7].
L'abbé Deschamps
modifierSur le point d'acquérir une étude notariale, il abandonne son projet à la mort de son père en 1896 pour entrer au grand séminaire[1] de Sens. Ordonné prêtre le [D 8], il est nommé vicaire à la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre et directeur du patronage paroissial Saint-Joseph[D 9]. En , afin d'anticiper l'effet des mesures anticléricales, il le transforme en Association de la jeunesse auxerroise (AJA) qu'il déclare aussitôt en préfecture[D 10] et affilie à la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF)[D 11].
Pour répondre à l'hostilité déclarée de la municipalité[D 12] son premier souci est de développer les activités : la gymnastique et la fanfare, mais aussi l'escrime, l'athlétisme, la boxe française, les boules, le ping-pong, le scoutisme, la préparation militaire, la colonie de vacances du Bon Air à Saint-Martin-sur-Armançon (Yonne) et surtout le football[D 11]. Les séances récréatives, les cercles d'études, les déplacements et randonnées complètent la vie du patronage qui inclut messes, vêpres et confessions[D 13]. Le maire d'Auxerre, M. Surugue, finit par s'incliner en disant aux militants laïcs en quête de subventions : « je peux bien vous donner de l'argent mais ce que je ne peux vous donner, c'est un abbé Deschamps »[D 14].
En 1905, l'AJA joue d’abord sur un terrain de la route de Vaux[B 1] puis sur celui des « Ocreries » près du pont de la Tournelle[B 2]. En 1912, l’abbé achète une dizaine de parcelles le long de l'Yonne dans la plaine de Preuilly[B 3] et commence à y aménager un stade avec des bénévoles[D 15]. En 1914, il est nommé par l'évêque aumônier de l'hôpital militaire de l'Hôtel-Dieu[D 16] alors que ses jeunes se distinguent sous les drapeaux. Cinquante-deux reviennent sous-officiers et trente officiers, totalisant 84 décorations mais 57 n'en reviennent pas. Jusqu'à son décès, l'abbé célèbre pour eux la messe du [D 17].
Archiprêtre
modifierLe , le stade de la route de Vaux est inauguré sur l’un de ces terrains. Nommé chanoine honoraire de la cathédrale le [D 18], l'abbé développe dans l'entre-deux-guerres une seconde colonie de vacances à Saint-Étienne-de-Cuines en Savoie. Il poursuit également les travaux du stade et en 1930 l’évêque d’Auxerre bénit la première tribune de 150 places[B 4]. Il crée aussi le bulletin du patronage, La grappe[D 19] et l'utilise pour lancer l'emprunt nécessaire à la construction de la salle de spectacle qui voit le jour en 1933. L'année suivante l'abbé est nommé archiprêtre de la cathédrale le et doit céder provisoirement la place à la tête de l'AJA[D 20] car son successeur étant mobilisé en 1940, il estime nécessaire de revenir aux affaires pendant l'Occupation[D 21]. Le , le chanoine Deschamps est élevé au titre de prélat de sa Sainteté[D 22]. L'année suivante il investit dans une troisième colonie de vacances à Peisey-Nancroix en Tarentaise[D 23]. Mgr Deschamps, affaibli par plusieurs accidents cardiaques, meurt le [D 24] à 81 ans. Plus de 10 000 personnes assistent à ses obsèques[2]. Il est inhumé dans la cathédrale d'Auxerre[2].
Notoriété
modifierLe il est nommé protonotaire apostolique[D 25] et reçoit le de l'année suivante la croix de la Légion d'honneur des mains du président Vincent Auriol[D 26].
Le stade de l'AJA porte son nom.
Notes et références
modifierRéférences
modifier- Antoine Demeaux 1999, p. 19.
- Antoine Demeaux 1999, p. 22.
- Antoine Demeaux 1999, p. 29.
- Antoine Demeaux 1999, p. 34.
- Antoine Demeaux 1999, p. 33.
- Antoine Demeaux 1999, p. 41.
- Antoine Demeaux 1999, p. 45.
- Antoine Demeaux 1999, p. 55.
- Antoine Demeaux 1999, p. 59.
- Antoine Demeaux 1999, p. 62-63.
- Antoine Demeaux 1999, p. 64.
- Antoine Demeaux 1999, p. 65-67.
- Antoine Demeaux 1999, p. 73-74.
- Antoine Demeaux 1999, p. 77.
- Antoine Demeaux 1999, p. 75.
- Antoine Demeaux 1999, p. 79.
- Antoine Demeaux 1999, p. 80.
- Antoine Demeaux 1999, p. 86.
- Antoine Demeaux 1999, p. 83.
- Antoine Demeaux 1999, p. 88.
- Antoine Demeaux 1999, p. 93.
- Antoine Demeaux 1999, p. 109.
- Antoine Demeaux 1999, p. 110.
- Antoine Demeaux 1999, p. 119.
- Antoine Demeaux 1999, p. 114.
- Antoine Demeaux 1999, p. 116.
- Pierre Bonnerue 2005, p. 20.
- Pierre Bonnerue 2005, p. 22.
- Pierre Bonnerue 2005, p. 25.
- Pierre Bonnerue 2005, p. 33.
Autres références
modifier- Claude Piard 2009, p. 15.
- Pierre Wolf-Mandroux, « L'abbé Deschamps, le sport pour édifier l'âme », La Croix, , p. 24.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- AJA (Fiche biographique de l'Abbé Deschamps antérieurement sur le site Histoaja.free.fr désormais inexistant).
Bibliographie
modifier- Pierre Bonnerue, AJA 100 ans : Livre du centenaire, Auxerre, studio Y. Yvonneau, , 221 p.
- Antoine Demeaux, L'abbé Deschamps (1868-1949) : Fondateur de l'A.J.A., Auxerre, Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, , 137 p. (ISBN 2-9511836-2-3, BNF 38966194)
- Claude Piard, 125 ans avec un patro de banlieue : la Saint-Georges d'Argenteuil, 1884-2009, Paris, L'Harmattan, , 93 p. (ISBN 978-2-296-07636-5, BNF 421301267, lire en ligne)