EFE (agence de presse)
L'EFE est la principale agence de presse en langue espagnole au monde et la quatrième en importance au niveau planétaire après Associated Press, Reuters et l'Agence France-Presse[2],[3]. Fondée en Espagne en 1939, c'est une société anonyme dont l'actionnaire majoritaire est l'État[réf. nécessaire]. Elle a pour ancêtre l'Agence de presse Fabra.
Agencia EFE | |
Siège à Madrid | |
Création | 1919 : Agence Fabra 1939 : Agence EFE |
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Fondateurs | Ramón Serrano Súñer |
Forme juridique | Société anonyme |
Slogan | Eso es. |
Siège social | Madrid, Communauté de Madrid Espagne |
Direction | Gabriela Cañas |
Président | Gabriela Cañas (d) (- |
Actionnaires | Gouvernement de l'Espagne |
Activité | Agence de presse |
Produits | Agence de presse |
Société mère | Société d'État des participations industrielles |
Site web | http://www.efe.com |
Société précédente | Agencia Febus (d) |
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Histoire
modifierL'agence EFE a été fondée en Espagne en 1939, à la fin de la Guerre civile espagnole par le Général Franco, pour prendre la succession de l'Agence de presse Fabra, jugée trop liée à l'Agence Havas française.
La création
modifierAu moment de la création d'EFE, Fabra disposait encore de très nombreux quotidiens espagnols comme clients, mais subissait la concurrence des services en espagnols d'agences allemandes[4]. La création de la nouvelle agence se fait dans la ville de Burgos, siège des franquistes, fin 1938, et prévoit la fusion entre les deux agences espagnoles existantes, Faro y Febus et l'Agence de presse Fabra. Le premier directeur est Vicente Gállego, qui participe à la création, puis s'installe début janvier à Madrid. Selon les versions, le signe EFE désigne les initiales des agences fusionnées[5] ou de la Falange[6].
EFE n'a cependant jamais joui d'un strict monopole, même si les agences de presse mondiales et généralistes ont été limitées dans leurs projets de développement en Espagne. Cette situation a duré jusqu'à la mort du général Franco en 1975. Ensuite, les agences mondiales ont repris la distribution de leurs informations en Espagne[7].
Franco a accordé aux journalistes américains ses premiers entretiens après la guerre civile espagnole, afin d'expliquer la position espagnole pendant le conflit mondial. L'United Press et l'agence EFE ont alors signé un accord sur la réception par la seconde des nouvelles de la première[8].
Modeste rapprochement avec Reuters en 1944
modifierEn 1944, EFE a accepté de se rapprocher de l'agence britannique Reuters pour recevoir ses nouvelles internationales, puis distribuer en Espagne les services d'information économique de Reuters par le biais d'une coentreprise créée en 1946, du nom de Comtelsa et accueillir Reuters dans le bâtiment d'EFE à Madrid[9]. En 1966, Henry Buckley, le correspondant de Reuters en Espagne depuis 1929, qui avait écrit plusieurs livres de référence sur la Guerre civile espagnole et qui venait de partir à la retraite, a reçu la Croix du cavalier d'Isabelle la Catholique, une importante décoration espagnole[10].
À la fin des années 1950, au moment de la décolonisation, Pedro Gomez Aparicio, qui a dirigé pendant vingt ans l'agence EFE, de 1938 à 1958, prit sa plume pour soutenir les schémas souhaités par la diplomatie espagnole concernant l'avenir du Maroc[11].
La stratégie des années 1960
modifierDans les années 1960, la stratégie franquiste en matière d'information connaît des évolutions. En décembre 1962, le nouveau ministre de l'information et du tourisme espagnol Manuel Fraga Iribarne, qui souhaitait la modernisation de l'État franquiste et l'essor du tourisme[12], a décidé de faire d'EFE une agence de presse internationale, pour se développer en Amérique latine. Reuters lui a proposé d'être son distributeur sur ce continent, moyennant un partage des revenus. EFE a finalement décidé en 1966, quatre ans après, d'opérer en pour son propre compte en Amérique latine[13].
Les années 1990 en Amérique du Sud
modifierLe succès fut au rendez-vous une vingtaine d'années plus tard, EFE devenant la première agence de presse sur ce continent à partir de 1992, avec un quart du marché contre 18 % à Associated Press et 13 % pour l'AFP comme pour Reuters, profitant plus que les autres de l'effondrement de United Press International, qui détenait encore 39 % de ce marché en 1976, année où EFE n'en avait que 8 %[14]. EFE dispose d'un réseau puissant en Amérique du Sud, où elle bénéficie d'une importante aide gouvernementale à travers le marché réservé de la communication aux représentations du ministère des affaires étrangères dans les différents pays[15].
En 1993, l'agence EFE est au cœur d'un projet de création d'une fondation pour la défense de la langue, l'associant, ainsi que l'académie, plusieurs ministères et entreprises publiques[16]. L'Agence avait déjà créé à partir de 1985 un service d'analyse du style permettant de répondre à toutes les questions de tous les journalistes sur l'utilisation de la langue espagnole.
Notes et références
modifier- « https://www.eldiario.es/politica/gobierno-propone-exsecretario-miguel-angel-oliver-nuevo-presidente-agencia-efe_1_10748165.html »
- (es) « EFE », sur asociacionmkt.es (consulté le ).
- « The world from a Latin perspective. » [archive du ], sur efe.com (consulté le )
- Jean-Marc Delaunay, Méfiance cordiale: Les relations économiques franco-espagnoles de la fin du XIXe siècle à la Première guerre mondiale, L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-54511-3, lire en ligne)
- "El predominio matizado de EFE", de Jesús Timoteo Álvarez y otros, Historia de los medios de comunicación en España. Periodismo, imagen y publicidad (1900-1990), Ariel, Barcelona, 1989
- "El origen franquista de los medios públicos", par Antonio José Chinchetru
- Notes et études documentaires, La Documentation Française, (lire en ligne)
- "Relations internationales", par Graduate Institute of International Studies (Geneva, Switzerland), S.E.H.R.I.C, Université de Paris I: Panthéon-Sorbonne. Institut d'histoire des relations internationales contemporaines
- "CASTRO AND STOCKASTER a Life in Reuters", par Michael Nelson, décembre 2011, éditions Matador page 51
- "CASTRO AND STOCKASTER a Life in Reuters", par Michael Nelson, décembre 2011, éditions Matador page 53
- Jean Wolf, Maroc: la vérite ́sur le protectorat franco-espagnol ; l'épopée d'Abd el Khaleq Torres, Eddif, (ISBN 978-2-908801-65-1, lire en ligne)
- Françoise Dreyfus, L'administration dans les processus de transition démocratique, Publications de la Sorbonne, (ISBN 978-2-85944-505-8, lire en ligne)
- "CASTRO AND STOCKASTER a Life in Reuters", par Michael Nelson, décembre 2011, éditions Matador page 52
- (en) Oliver Boyd-Barrett et Terhi Rantanen, The Globalization of News, SAGE, (ISBN 978-0-7619-5387-6, lire en ligne)
- Pierre Musso, Philippe Souêtre et Lionel Levasseur, Presse écrite et télévision dans les régions d'Europe, Council of Europe, (ISBN 978-92-871-2806-5, lire en ligne)
- Bernard Bessière, La culture espagnole: les mutations de l'après-franquisme (1975-1992), L'Harmattan, (ISBN 978-2-7384-1477-9, lire en ligne)
Voir aussi
modifierLien interne
modifier- Lola Álvarez, dirigeante d'EFE de 2005 à 2012.
Lien externe
modifier- (mul) Site officiel