Râle de Cuvier
Dryolimnas cuvieri
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Aves |
Ordre | Gruiformes |
Famille | Rallidae |
Genre | Dryolimnas |
Le Râle de Cuvier (Dryolimnas cuvieri) est une espèce d’oiseaux de la famille des Rallidae et seul membre vivant du genre Dryolimnas. Il ne migre pas, n'ayant pas la faculté de voler. L'espèce ne compte plus que deux sous-espèces, une troisième étant éteinte. Elle vit à Madagascar, dans plusieurs îles de l'archipel des Seychelles et autres îles environnantes et n'est pas menacée.
D. c. aldabranus
modifierLa sous-espèce D. c. aldabranus de l'île d'Aldabra, quelquefois considérée comme une espèce distincte, peut être appelée Râle d'Aldabra, et tyomityo en créole. En tsimihety, dialecte du malgache, il est nommé Kitsiabe na Tsikoza[1].
Une sous-espèce aptère jadis présente sur Aldabra disparu il y a 136 000 ans lors de l'élévation du niveau de la mer ; or 36 000 ans plus tard, à la suite du retrait des eaux, les oiseaux de la sous-espèce malgache ont de nouveau colonisé Aldabra, pour évoluer et devenir la sous-espèce contemporaine D. c. aldabranus, présentant les mêmes particularités aptères que la sous-espèce antérieure sur Aldabra[2] ; on parle alors de désextinction itérative.
Description
modifierLe Râle de Cuvier mesure entre 30 et 33 cm de long. Les mâles pèsent de 145 à 218 g et les femelles de 138 à 223 grammes[3].
Il est entièrement brun châtaigne, à l'exception d'une petite bavette blanche. Il est assez svelte, avec longues pattes et de fins doigts. Le cou est également long, ainsi que le bec, droit et foncé. Ce dernier est rose à sa base chez les femelles, alors que chez les mâles cette partie est plus sombre et mate[4].
Il est la dernière espèce d'oiseaux ne pouvant voler des îles de l'océan Indien occidental[5],[6],[7] et tient souvent ses ailes atrophiées le long de son corps.
Alimentation
modifierLe Râle de Cuvier est omnivore, ayant une préférence pour les insectes[8]. Il se nourrit également de mollusques (Melanoides, Littorina) et de crustacés (Ocypode cordimanus), ainsi que d'œufs ou de petits de tortues, comme ceux de la Tortue verte (Chelonia mydas)[3],[9].
Répartition et habitat
modifierDistribution géographique
modifierCette espèce vit aux Comores, à Madagascar, Mayotte et aux Seychelles. Son aire de répartition avoisine les 591 000 km2 selon BirdLife International, pour une population comprenant en 2009 entre 5 100 et 7 500 individus[10].
Dryolimnas cuvieri aldabranus a été réintroduit en 1999 sur l'île Picard depuis l'île Malabar, une autre île de l'atoll d'Aldabra. Les chats sauvages, cause de sa disparition, ayant été éradiqués[11].
Habitat
modifierIl habite plusieurs variétés d'habitats, comme les mangroves, les fruticées densément plantées de Pemphis acidula, les zones buissonneuses ouvertes ainsi que les plages de cailloux et de sable[8].
Taxinomie
modifierL'espèce fut initialement décrite en 1845 sous le protonyme de Rallus cuvieri, par l'ornithologue français Jacques Pucheran[12],[13]. Il a également été classé dans le genre Canirallus[14] avant de rejoindre le genre Dryolimnas.
Synonymes
modifierPlusieurs synonymes sont recensés, l'espèce ayant été décrite plusieurs fois par différents auteurs[15] :
- Rallus gularis Lesson
- Rallus cuvieri Pucheran
- Eulabeomis gularis Gray
- Rougetius bernieri Bonaparte
- Rougetius gularis Bonaparte
- Oanirallus kioloides Pucheran
- Rallus bernieri Grandidier, 1868
- Calamodromus bernieri Heine & Reichen
Sous-espèces
modifierSelon Avibase, trois sous-espèces sont reconnues[12] :
- D. c. cuvieri (Pucheran, 1845), la sous-espèce type ;
- † D. c. abbotti (Ridgway, 1894), de protonyme Rougetius abbotti, était endémique de l'île de l'Assomption avant son extinction dans le début du XXe siècle ;
- D. c. aldabranus (Günther, 1879), de protonyme Rallus gularis aldabrana, n'est trouvée que sur Aldabra, et considérée par certaines sources comme une espèce à part entière, Dryolimnas aldabranus.
Menaces et protection
modifierSur l'ensemble de son territoire, l'espèce ne connaît pas de déclin numérique supérieur à 30 % en 10 ans ou en trois générations, et est donc classé par l'UICN en LC (préoccupation mineure)[16],[10]. Le râle de Cuvier n'a pour seul prédateur sérieux que le chat domestique, importé pour combattre les rats[17], mais qui a fait disparaître l'oiseau du sud et de l'ouest de l'archipel des Seychelles[8].
Voir aussi
modifierRéférences taxinomiques
modifier- (en) Référence Congrès ornithologique international : Dryolimnas cuvieri dans l'ordre Gruiformes
- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Dryolimnas cuvieri dans Gruiformes
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Dryolimnas cuvieri
- (en) Référence Catalogue of Life : Dryolimnas cuvieri (Pucheran, 1845) (consulté le )
- (fr + en) Référence Avibase : Dryolimnas cuvieri (+ répartition)
- (fr + en) Référence ITIS : Dryolimnas cuvieri (Pucheran, 1845)
- (en) Référence Animal Diversity Web : Dryolimnas cuvieri
Liens externes
modifier- (fr) Référence Oiseaux.net : Cuvier.html Dryolimnas cuvieri (Cuvier.html + répartition)
- (en) Référence UICN : espèce Dryolimnas cuvieri (Pucheran, 1845) (consulté le )
- (en) « Aldabra rail (Dryolimnas aldabranus) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ARKive.org
Notes et références
modifier- [PDF] Paul Atkinson, « Espèces d’oiseaux dans et en périphérie du Parc National de Marojejy, Madagascar »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), (consulté le ).
- « The bird that came back from the dead », sur Science Daily.
- (en) Joseph del Hoyo, Andrew Elliott et Jordi Sargatal, Handbook of the Birds of the World : Hoatzin to Auks, vol. 3, Barcelone, Lynx Edicions, , 821 p. (ISBN 978-84-87334-20-7)
- (en) « Aldabra rail (Dryolimnas aldabranus) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur ARKive.org.
- (en) Ross Mcleod Wanless de la Seychelles Islands Foundation, « Ministry of Environment - Aldabra »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur env.gov.sc (consulté le ).
- (en) Helen Crowley, « World Wildlife Fund - Aldabra Island xeric scrub », sur worldwildlife.org (consulté le ).
- (en) Katy Beaver et Ron Gerlach, Aldabra Management Plan, Seychelles Islands Foundation et la Banque mondiale, , 143 p. (lire en ligne), p. 13 à 18 (Part two - Introduction to Aldabra)
- (en) M.J. Penny et A.W. Diamond, « The White-throated Rail Dryolimnas cuvieri on Aldabra », Philosophical Transactions of the Royal Society, Series B, Biological Sciences, Londres, , p. 529-548 (lire en ligne).
- (en) Taylor Barry (ill. Ber Van Perlo), Rails : A Guide to the Rails, Crakes, Gallinules and Coots of the World, Yale University Press, , 600 p. (ISBN 978-0-300-07758-2).
- (en) « White-throated Rail Dryolimnas cuvieri »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur BirdLife International.
- (en) « Seychelles Islands Foundation - Long term monitoring programmes », sur sif.sc (consulté le ).
- Avibase, consulté le 25 juin 2011
- (fr) Jacques Pucheran, « Notes sur quelques espèces de Madécasses de l'ordre des Échassiers », Revue et Magasin de Zoologie pure et appliquée, no 8, , p. 277-279 (lire en ligne)
- (en) « White-throated Rail (Dryolimnas cuvieri) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur IBC (Internet Bird Collection).
- (en) Richard Bowdler Sharpe et British Museum (Natural History) - Dept. of Zoology, Catalogue of the Birds in the British Museum, vol. 23, Order of the Trustees, , 353 p. (lire en ligne), p. 70
- UICN, consulté le 6 janvier 2010
- (en) « Alien Invasive species (Animals) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Ministry of environment.