Doville
Doville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 327 habitants[Note 1].
Doville | |
Église Saint-Martin en restauration. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Côte Ouest Centre Manche |
Maire Mandat |
Christophe Fossey 2020-2026 |
Code postal | 50250 |
Code commune | 50166 |
Démographie | |
Population municipale |
327 hab. (2021 ) |
Densité | 29 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 19′ 54″ nord, 1° 32′ 25″ ouest |
Altitude | Min. 2 m Max. 128 m |
Superficie | 11,09 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Créances |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Géographie
modifierSitué dans le Cotentin, Doville est un village à mi-chemin entre Saint-Sauveur-le-Vicomte et La Haye-du-Puits qui fait partie du canton de Créances. La réserve naturelle nationale des marais de la Sangsurière et de l'Adriennerie occupe le nord du territoire communal. Le mont Doville culmine à 129 mètres au sud-est.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 996 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 23 km à vol d'oiseau[4], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Doville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (61,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (70,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones humides intérieures (32,3 %), prairies (26,7 %), zones agricoles hétérogènes (18,9 %), terres arables (15,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,5 %), mines, décharges et chantiers (2,7 %), forêts (0,2 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLes formes les plus anciennes montrent que deux appellations s'appliquaient à ce village au Moyen Âge : Dodville en 1082, Dovilla vers 1280, Odonis Villa sans date d'une part et,Sanctus Martinus de Escalleclif au XIIe siècle, Escaulleclif en 1213 d'autre part[13].
- Doville est apparenté à Douville (Eure, Dotvilla 1028-1033 ) signifie « la ferme de Doto ou Dodo », nom d'homme germanique occidental, hypocoristique du terme dod[13]. Sans rapport avec Deauville (Calvados).
- Escalleclif se serait plutôt rapporté à l'ancien mont de Doville, mentionné comme de Monte Escauleclive, avec l'appellatif norrois klif qui signifie « escarpement, falaise » (Cf. anglais cliff ) et que l'on retrouve précisément en face dans le nom du mont Étenclin (Estenclif en 1262) et dans divers noms de lieux de Normandie : Clitourps, Risleclif, Cléville, Mesnil-Verclives, etc. Le premier élément est celui du propriétaire scandinave de la ferme d'à côté, aujourd'hui manoir d'Écolleville, un certain Skalli[13].
Le gentilé est Dovillais.
Histoire
modifierEudes ou Odon Le Bouteiller, seigneur d'Escalleclif et de Lestre donne, avant de partir en Terre sainte, l'église de Doville et celle de Lestre à l'abbaye de Blanchelande[14].
Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de La Haye[15]. Le lieu dépendait du comté de Mortain[16].
Politique et administration
modifierLe conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[17].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].
En 2021, la commune comptait 327 habitants[Note 2], en évolution de +3,15 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Martin (1840-1843), dans le bourg. Elle a été construite avec les dommages d'un procès gagné contre Saint-Sauveur-le-Vicomte relatifs aux droits des marais. Elle abrite une verrière du XIXe de L. Mazuet et du XXe, de R. Desjardin et S. Mauméjean[14].
- Chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours du XVIIe siècle, située sur le mont Doville auprès de l'ancienne église paroissiale du XIe siècle détruite en 1750. Elle n'est plus utilisée depuis la construction de la nouvelle église dans le bourg de Doville, et a été récemment restaurée. Elle abrite les statues de saint Jouvin du XVe, saint Sébastien du XVIIIe, saint Martin évêque du XVe, groupe sculptée saint Martin et le pauvre[14], Vierge à l'Enfant du XVe, œuvres classées au titre objet aux monuments historiques[22]. La statue de saint Jacques-le-Majeur du XVe également classée a été volée en 1972.
- Ruines d'un moulin à vent, situé également sur le mont Doville.
- Ancien corps de garde du XVIIe siècle construit sous l'Ancien Régime sur le mont Doville. Il servait de campement aux militaires. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1992[23].
- Manoir de la Gauguinerie du XVIe siècle et sa tour d'escalier[24]. Il est recouvert d'une toiture de chaume.
- Chapelle de la cour d'Aisy.
- La Néhourie.
- Gués.
-
La chapelle Notre-Dame.
-
Vue depuis le mont de Doville.
-
Corps de garde.
-
Moulin à Vent.
Activité et manifestations
modifierPersonnalités liées à la commune
modifier- Pierre-Adrien Toulorge (1757-1793), chanoine prémontré, vicaire de Doville, « martyr de la vérité », arrêté à Doville et guillotiné à Coutances en 1793, béatifié en 2012.
- Auguste Hostingue (1798-1872), maire de Doville. C'est sous son mandat que fut construite la nouvelle église.
- Barbey d'Aurevilly qui se sert du marais de Sangsurière comme cadre de son roman Un prêtre marié[16].
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 76.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 186.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique de Doville sur le site de l'Insee
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2021.
- Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Doville et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Doville »..
- « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, édition Picard 1986.
- Gautier 2014, p. 186.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 185.
- Delattre, 2002, p. 76.
- « Doville (50250) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Œuvres mobilières classées à Doville.
- Notice no PA00110667, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 164.