Dordogne (pétrolier)
Le Dordogne est un pétrolier à vapeur qui sert dans la marine française en 1914, puis de 1919 à 1940. Construit par Armstrong Whitworth en 1913 pour la Eagle Oil Transport Company (en) sous le nom de San Isidoro, il est acheté par la marine française dès son lancement. Prêté à la Royal Navy de 1915 à 1919 où il prend le nom de Silverlip, il est sabordé à Brest en juin 1940 pour éviter de tomber aux mains de l'armée allemande.
Dordogne | |
Autres noms | 1914 : San Insidoro 1915-1919 : Silverlip |
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Type | Pétrolier |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale |
Constructeur | Armstrong Whitworth |
Chantier naval | Sr. W.G. Armstrong Whitworth & Co Shipyard NewCastle |
Lancement | |
Statut | Sabordé le |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 160 m |
Maître-bau | 20,27 m |
Tirant d'eau | 8,8 m |
Déplacement | 7 333 tonnes |
Propulsion | Mazout une machine à vapeur 2 chaudières |
Vitesse | 11 nœuds |
Carrière | |
Propriétaire | 1914 : marine française 1915-1919 : Royal Navy 1919-1940 : Marine française |
Pavillon | France |
IMO | 1136646 |
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Histoire
modifierEn 1912, Weetman Pearson fonde la Eagle Oil Transport Company (en) pour transporter le pétrole de ses gisements au Mexique au Royaume-Uni. L'entreprise commande une flotte de 20 pétroliers à des chantiers navals britanniques. Ils comprennent les navires sœurs San Isidoro et San Onofre construits au chantier naval d'Armstrong Whitworth à Hebburn sur la rivière Tyne dans le nord-est de l'Angleterre.
Le San Isidoro est lancé en et mis en service en mars 1914[1],[2]. Il est acheté par le gouvernement français la même année pour 5 296 000 francs et la marine nationale le rebaptise Dordogne[3],[4]. Le navire est prêté à la Royal Navy de 1915 à 1919 qui le rebaptise Silverlip et le met à la disposition de la Anglo Saxon Petroleum Co Ltd[5]. Le 21 octobre 1917, il évite une torpille tirée par un sous-marin allemand alors qu'il navigue au nord-ouest de l'Écosse[5].
De retour dans la marine française, il reprend son nom de Dordogne. De 1919 à 1931, il parcourt 450 000 miles et transporte vers la France 800 000 tonnes de produits pétroliers[6]. Le 7 mars 1928, il connaît une important avarie, la perte de son hélice, au large des côtes espagnoles, il est remorqué à Ferrol puis rentre fin mars sur Brest[7] En septembre 1931, il est retiré du service actif[6] puis, est de nouveau mis en service, en février 1932, à la suite de l'indisponibilité d'un autre pétrolier[8].
En 1939, il est positionné au cimetière des navires de Landévennec[9]. La même année, en mars, il devient, pour les besoins du film Remorques réalisé par Jean Grémillon, le Mirva mais seulement quelques plans tournés en mer sont exploitables[10], il est de nouveau utilisé pour le tournage en juillet[11]. Devant l'avancée de l'armée allemande, il est sabordé par son équipage, dans la Baie de Roscanvel, à Brest le [12],[13].
Bibliographie
modifier- (en) Henri Le Masson, The French Navy, vol. 2, Londres, MacDonald & Co. (Publishers) Ltd., coll. « Navies of the Second World War », (ISBN 9780356023847), p. 80–82
Références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « SS Dordogne » (voir la liste des auteurs).
- (en) Kees Helder, « San Isidoro », Helder Line, Kees Helder, (consulté le )
- (en) « SS San Isidoro (1914) », sur www.tynebuiltships.co.uk (consulté le )
- Le Masson 1969, p. 80, 82.
- « Achats de bâtiments », Impressions : projets, propositions, rapports... / Sénat, Imprimerie du Sénat, , p. 67 (lire en ligne sur Gallica).
- (en) « Requisitioned Auxiliary - Silverlip », sur historicalrfa.org (consulté le ).
- « La fin d'un pétrolier », Le Yacht : journal de la navigation de plaisance, no 2532, , p. 592 (lire en ligne sur Gallica).
- « Nouvelles diverses : L'accident de la « Dordogne » Un sauvetage difficultueux », L'Ouest-Éclair, no 9642, , p. 7 (lire en ligne sur Gallica).
- « Projet de voyage du Président de la République », Le Yacht : journal de la navigation de plaisance, no 2550, , p. 68 (lire en ligne sur Gallica).
- Paul Villes-Martin, « Cimetière marin », Ce soir, no 783, , p. 4 (lire en ligne sur Gallica).
- Jean-Pierre Berthomé, « La production de Remorques : un film dans la tourmente », 1895, revue d'histoire du cinéma, no hors-série Jean Grémillon, , p. 41-58 (DOI 10.3406/1895.1997.1243).
- « Remorques », La Dépêche de Brest et de l'Ouest, no 10191, , p. 3 (lire en ligne).
- Le Masson 1969, p. 82.
- Lars Hellwinkel, La base navale allemande de Brest: 1940-1944, Presses universitaires de Rennes, , 284 p. (ISBN 9782753587298, lire en ligne), p. 44.