Dominique Prieur

espionne française

Dominique Prieur, née Dominique Maire en 1949, est une femme, officier des forces armées françaises, ancienne membre de la DGSE, les services secrets français. À partir de 1985, elle fut médiatisée à l'occasion de l'affaire du Rainbow Warrior, une affaire judiciaire entre la France et la Nouvelle-Zélande dans laquelle elle a été reconnue coupable d'homicide involontaire.

Dominique Prieur
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Dominique MaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Sophie TurengeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Membre de
Grades militaires
Commandant (depuis )
Colonel (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Condamnée pour
Lieux de détention

Biographie

modifier

Après des études à la faculté de lettres de Dijon et une courte période où elle enseigna, Dominique Prieur s'est engagée dans l'armée française en 1974 et a été recrutée comme agent secret en août 1977, à la DGSE, au sein du Service action[1].

Affaire du Rainbow Warrior

modifier

Après avoir travaillé au sein de la Direction du renseignement de la DGSE, où elle était chargée du suivi des organisations européennes, Dominique Prieur a été missionnée pour entrer sous un faux nom en Nouvelle Zélande, à Auckland, en juillet 1985, dans le but de couler le bateau Rainbow Warrior.

Se faisant passer pour un jeune couple en lune de miel avec l’agent Alain Mafart, qui jouait le rôle de son mari, elle avait l’objectif d’empêcher le navire de Greenpeace de perturber les essais nucléaires français qui devaient avoir lieu sur l’atoll de Mururoa en prenant à sa charge l’organisation logistique et l’évacuation des autres agents impliqués dans la même opération[2]. Elle devait principalement permettre l'évacuation des hommes grenouilles qui posèrent une bombe sous le Rainbow Warrior, dans la nuit du , provoquant la mort du photographe néerlandais Fernando Pereira et coulant le bateau.

Dominique Prieur est arrêtée quelques heures après l’attentat et accusée de meurtre. Incarcérée tout d'abord dans l'aile réservée aux femmes de la prison de Mount Eden, située à Auckland (tandis qu'Alain Mafart est incarcéré dans l'aile réservée aux hommes)[3],[4], elle est par la suite transférée à la prison pour femmes de Christchurch (en), située dans la ville du même nom, jusqu’à son procès tandis qu'Alain Mafart reste à Auckland mais est transféré à la prison de Paramoremo[4],[5],[6]. Elle plaide coupable des accusations d'homicide involontaire et de dommages volontaires devant le tribunal de district d'Auckland et est condamnée à dix ans d'emprisonnement le . Après un accord avec la France, le gouvernement néo-zélandais a accepté de transférer Dominique Prieur sur l’île de Hao en Polynésie française, où elle fut assignée à résidence avec son collègue Alain Mafart[7]. Elle ne revient en métropole que le , presque trois ans après l'opération[8].

Retour en France, et poursuite de sa carrière professionnelle

modifier

En 1989, Dominique Prieur a été promue au grade de commandant, puis, en 2002, elle a été promue au grade de colonel[9].

En 1995, Dominique Prieur a publié un livre Agent secrète[10] à propos de son rôle dans l'attentat. Sur la mort de Pereira, elle écrit :

« Nous étions terrifiés et consternés... Nous n'étions pas venus ici pour tuer qui que ce soit. »

En 2005, Dominique Prieur et Alain Mafart ont saisi la Cour suprême de Nouvelle-Zélande pour empêcher la diffusion à la télévision des images de leurs plaidoyers de culpabilité. La Cour suprême a néanmoins autorisé la diffusion des images[11].

En 2009, Dominique Prieur a été embauchée comme directrice des ressources humaines des sapeurs pompiers de Paris[12].

Vie privée

modifier

Dominique Prieur est l'épouse de Joël Prieur, général de division, ancien commandant de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris (BSPP) d'octobre 2007 à juillet 2011[13].

Notes et références

modifier
  1. Jean Guisnel, « Dominique Prieur. L'agente secrète refait surface et écrit. En 1985, la DGSE la charge de préparer l'attentat contre le «Rainbow Warrior». Dix ans plus tard, l'ancienne fausse épouse Turenge publie un livre-confession. », sur Libération (consulté le ).
  2. « Dominique Prieur, agent de la DGSE et héroïne malgré elle de l'affaire du Rainbow Warrior », sur franceinter.fr (consulté le ).
  3. « Dominique Prieur alias Sophie Turenge », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (en) « Auckland's most infamous inmates », sur NZ Herald, (consulté le )
  5. « Les " Turenge " ont changé de prison », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « Two French prisoners moved as precaution against escape - UPI Archives », sur UPI (consulté le )
  7. Marie Guichoux, « Alain Mafart, 48 ans. L'agent secret emprisonné après le désastre du «Rainbow-Warrior» exerce en livre un «droit de réponse lointain». Agent simple. », sur Libération (consulté le ).
  8. « Le retour de Mme Prieur en France Le Quai d'Orsay invoque également de " graves raisons familiales " », lemonde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. Renaud Lecadre, « Dominique Prieur, fausse épouse en sous-marin », sur Libération (consulté le ).
  10. Jean-Marie Pontaut et Dominique Prieur, Agent secrète, (lire en ligne).
  11. « Jugement de la cour d'appel de Nouvelle Zélande »  , .
  12. « L'espionne du Rainbow Warrior chez les pompiers », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  13. « Une saboteuse du Rainbow Warrior chez les pompiers », sur lefigaro.fr, (consulté le ).

Liens externes

modifier