Dominique Fourcade

poète français

Dominique Fourcade, né le à Paris[1], est un écrivain et poète français.

Dominique Fourcade
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (86 ans)
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Nationalité
Activités
Marque-page par Simon Hantaï, 1990.

Biographie

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À partir de 1958, Dominique Fourcade entretient pendant une quinzaine d'années une amitié très étroite avec René Char dont il dirige en 1971 le Cahier de l'Herne[2]. En 1972, il achève un travail commencé quatre ans plus tôt en publiant les Écrits et propos sur l’art de Matisse aux éditions Hermann[3].

 
“le ciel pas d'angle”, affiche réalisée avec Pierre Buraglio, 1981.

Pendant une dizaine d’années, entre 1972 et 1982 environ, Dominique Fourcade ne publie pas de poésie et n’en écrit que très peu. C’est principalement en dialogue avec les figures du moderne en peinture (Matisse, comme le montre son essai republié aux éditions du Centre Pompidou Rêver à trois aubergines[4], mais aussi Cézanne, comme le montre le n° 43 de Le ciel pas d’angle), en danse ou en sculpture que Dominique Fourcade élabore une poétique entièrement nouvelle dont Le ciel pas d’angle et Rose-déclic sont les deux coups d’envoi, publiés respectivement en 1983 et 1984 aux éditions P.O.L.

Dans le prolongement du travail sur Matisse, il se rend en 1973 aux États-Unis où il se lie notamment avec Clement Greenberg et découvre de manière générale l’art moderniste de son temps, en particulier dans la sculpture alors inconnue en France : celle de David Smith auquel il a consacré un texte dans le catalogue de l’exposition de 2006 au Centre Pompidou[5], celle d'Anthony Caro[6] dont il fait à cette date la connaissance, et celle de Michael Steiner dont il fut également proche et à qui il a consacré plusieurs textes[7].

À New York, il rencontre aussi des poètes de cette ville, dont John Ashbery, par exemple, qu’il lit depuis déjà longtemps[8]. Mais il fait également la connaissance de James Schuyler, dont il introduit la poésie en France grâce aux traductions qu’il publie dans l’anthologie Vingt poètes américains éditée par Michel Deguy et Jacques Roubaud en 1980 aux éditions Gallimard[9]. Il fera plus tard la connaissance de Susan Howe dont il partage notamment la grande proximité avec la poésie d’Emily Dickinson, et il encourage la diffusion de sa poésie en France.

Présents dans toute sa poésie depuis Le ciel pas d’angle, les États-Unis donnent lieu au vaste poème « Amérique » dans Le sujet monotype publié en 1997.

C’est également dans le cadre du travail sur Matisse qu’il fait la connaissance de Jean Fournier qui lui fait rencontrer Simon Hantaï au moment de la parution des Écrits et propos sur l’art de Matisse. À partir de cette date, Dominique Fourcade n’aura de cesse de faire connaître l’importance de l’œuvre de Hantaï, jusqu’à la première grande rétrospective qu’il organise en 2013 après la mort du peintre au Centre Georges Pompidou avec Isabelle Monod-Fontaine et Alfred Pacquement. Le n° 44 de Le ciel pas d’angle, le livre sans lasso et sans flash et Simon Hantaï (thème, motif, motet, parenthèses) sont des poèmes écrits à partir de et en écho à l’œuvre de Hantaï à laquelle il a également consacré des études, notamment dans les catalogues des expositions de 1977 et 2013 au Musée national d'Art moderne. Cette exposition est venue parachever des années de travail consacrées à rendre visibles et compréhensibles la poétique et le modernisme de Matisse.

Dominique Fourcade a réalisé trois autres expositions de premier plan : Henri Matisse. Dessins et sculpture au Musée National d'Art Moderne du Centre Pompidou en 1975 ; Matisse : The Cut-Outs en 1977 à Washington, la première rétrospective consacrée aux papiers découpés, et en 1986, à Washington également : Henri Matisse : The early years in Nice, 1916-1930.

Ouvrages

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Au travail ma chérie, avec Pierre Buraglio, Imprimerie nationale, 1992.

Des textes et des plaquettes de Dominique Fourcade sont régulièrement publiés aux éditions Chandeigne.

Notes et références

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  1. « Dominique Fourcade », sur Babelio (consulté le )
  2. Collectif, L'Herne René Char, Paris, L'Herne,
  3. Voir Henri Matisse, Écrits et propos sur l'art, texte, notes et index établis par Dominique Fourcade, Paris, Hermann, 1972
  4. Dominique Fourcade, Rêver à trois aubergines, Paris, éditions du Centre Georges Pompidou,
  5. Cf. « David Smith jusqu’en 1952, une lecture », Catalogue de l’exposition David Smith, Centre Pompidou, Paris, éd. du Centre Georges Pompidou, 2006, p. 34-47.
  6. Voir notamment le Catalogue de l’exposition Antony Caro, Galerie Piltzer-Rheims, Paris, 1976 [repris dans Art International, juillet-août 1977, p. 9-13].
  7. Voir notamment l'Introduction au Catalogue de l’exposition Michael Steiner Neue Skulpturen, Galerie André Emmerich, Zürich, 1977 ; « De quelques conséquences de la sculpture moderne », Catalogue de l’exposition Gonzalez, Smith, Caro, Scott, Steiner, exposition itinérante de sculptures en acier choisies par Dominique Fourcade, Galerie de France, 1980 ; « Quelques Remarques sur les Nouvelles Sculptures de Michael Steiner », Catalogue de l’exposition Michael Steiner New Sculpture, Galerie André Emmerich, 3-26 novembre 1983, New York.
  8. "le cap C", publié par Dominique Fourcade en 2017 aux éditions Michel Chandeigne comprend un hommage à John Ashbery
  9. Sur la relation de Dominique Fourcade à James Schuyler, voir notamment Improvisations et arrangements, Paris, P.O.L, 2018, p. 21-25.

Liens externes

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