Joseph Lothar von Königsegg-Rothenfels
Le comte Joseph Lothar Dominik von Königsegg-Rothenfels (appelé également Lothar Joseph), né le à Vienne et mort le dans la même ville, est un diplomate impérial et maréchal autrichien. De 1736 à 1738, il est président du Conseil aulique de guerre.
Ambassadeur d'Autriche en France |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Joseph Lothar von Königsegg-Rothenfels |
Activités | |
Période d'activité |
À partir de |
Père |
Leopold Wilhelm Königsegg und Rothenfels (d) |
Grade militaire | |
---|---|
Conflit | |
Distinctions |
Biographie
modifierJeunes années
modifierLothar von Königsegg est l'un des fils cadets du comte Leopold Wilhelm von Königsegg-Rothenfels (de) issu de son premier mariage avec Maria Polyxena, comtesse Scherffenberg (de), fille de Johann Wilhelm von Schärffenberg (bg). Ses parents lui projettent alors une carrière spirituelle et l'envoient à l'école des Jésuites de Besançon. Plus tard, à l'âge de 16 ans, Lothar devint chanoine à Salzbourg et Passau. Il est ensuite censé compléter sa formation de camerlingue à Rome. Cependant, Lothaire n'étant pas comblé par la profession cléricale, il quitte Rome et rejoint l'armée impériale, alors en guerre contre les Turcs en Hongrie.
Début de la carrière militaire et diplomatique
modifierDe 1691 à 1699, il sert dans le régiment de cuirassiers Hohenzollern dans la guerre contre les Turcs. Il participe ensuite aux campagnes de la Guerre de Succession d'Espagne (1701-1714) en Italie sous le commandement du prince Eugène de Savoie (1663-1736). Le , il est nommé colonel (Oberst) et le reçoit son propre régiment d'infanterie. Le , il est promu Generalfeldwachtmeister et peu de temps après, il est nommé Feldmarschallleutnant (). Il continue à servir en Italie tout au long de la guerre, se distinguant à la bataille de Turin (1706) et restant par la suite commandant de la forteresse de Mantoue. À la fin de la guerre, le comte Lothar a joué un rôle important dans les négociations diplomatiques qui mènent au traité de Rastatt.
En 1716, il épouse, à Bruxelles, Marie-Thérèse de Lannoy ( - ), fille de François-Hyacinthe de Lannoy, 4e comte de la Motterie et d'Anne-Françoise de Gavre ; ce mariage reste sans enfant.
Königsegg reste aux commandes des troupes autrichiennes dans les Pays-Bas autrichiens nouvellement acquis de 1714 à 1717. Le , il est promu Feldzeugmeister. Des missions diplomatiques à Paris (à la cour de Louis XV), Dresde et Varsovie (la Saxe et la Pologne sont alors unies par une union personnelle sous le règne d'Auguste II) se succèdent entre 1717 et 1722[1]. Au cours de cette mission, il est décoré de l'ordre de l'Aigle blanc[2]. À partir de 1722, Königsegg dirige le commandement en Transylvanie, où il est nommé maréchal le 16 octobre 1723[3]. Cette activité est de courte durée, car peu de temps après, il se voit de nouveau confier des missions diplomatiques à La Haye et à Madrid (1725-1730). De retour d'Espagne, il reçoit l'Ordre de la Toison d'or (1731), et devient également conseiller privé impérial[4]. À partir de 1728, Königsegg est vice-président du Conseil aulique de guerre.
Guerre de Succession de Pologne
modifierPendant la guerre de Succession de Pologne (1733-1735/38), il prend le commandement suprême dans le nord de l'Italie en juillet 1734, succédant à feu le général de Mercy-Argenteau. D'abord, il opère défensivement contre la coalition franco-espagnole et a début septembre 1734 une action d'avant-garde favorable à Gradella. Cependant, comme l'armée impériale est déjà sans approvisionnement suffisant, Königsegg décide d'évacuer son camp et d'attaquer l'ennemi. Dans cette opération, Frédéric-Louis de Wurtemberg dirige un corps de 10 000 hommes contre la ville de San Benedetto, où le roi Charles-Emmanuel avait son quartier général. Lors des batailles de Quistello (it) et Bondanello (sh), il parvient à surprendre l'armée franco-sarde le 15 septembre et à conquérir tout le camp ennemi. L'armée franco-sarde se retire pour se renforcer et bat de manière décisive les impériaux le à la bataille de Guastalla. L'année suivante, les impérialistes se retirent au Tyrol, où Königsegg démissionne du commandement suprême.
Fin de carrière
modifierAprès la mort du prince Eugène de Savoie en 1736, il devient président du Conseil aulique de guerre. Dans la guerre austro-russo-turque (1735-1739) qui s'ensuit, Königsegg prend lui-même le commandement suprême en 1737. Cependant, comme la guerre tourne mal pour l'Autriche, il doit démissionner de tous les postes militaires l'année suivante. Il reçoit le poste d'Oberhofmeister auprès de l'impératrice Élisabeth-Christine, tandis que son pouvoir politique se limite au poste de ministre de la Conférence. Avec cette simple dégradation, Königsegg « s'en tire bien », car certains officiers militaires autrichiens de premier plan sont dans le même temps condamnés à des peines d'emprisonnement pour leur échec dans la guerre turque. Après l'arrivée au pouvoir de Marie-Thérèse en 1740, le comte est nommé Oberst-Land- und Hauszeugmeister. Dans cette fonction, il participe essentiellement à des missions diplomatiques dans le cadre de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748). Il élabore des plans de campagne contre la France et la Prusse. Il devient conseiller militaire du commandant en chef Charles de Lorraine et, en 1742, prend brièvement le commandement suprême de l'armée autrichienne en Moravie et en Bohême. Ainsi, il participe à la bataille perdue de Chotusitz (1742), puis mène en 1743 des négociations pour le retrait de l'armée française de Prague. En 1744, il est brièvement commandant de Vienne avant d'assumer le commandement suprême des Pays-Bas autrichiens. Lors de la bataille de Fontenoy (), Königsegg commande le corps autrichien (tandis que le commandement suprême des troupes alliées est laissé au duc de Cumberland). Blessé et démis de ses fonctions (il sera remplacé au commandement suprême des Pays-Bas autrichiens par Charles-Urbain de Chanclos de Rets de Brisuila), le comte retourne à Vienne, où il n'occupe plus que le poste de ministre de la Conférence. Il y meurt sans enfant le à l'âge de 78 ans et est inhumé dans l'église franciscaine Saint-Jérôme.
Famille
modifierIl est le frère de Hugo Franz von Königsegg-Rothenfels (de) (1660-1720), évêque de Leitmeritz, et l'oncle de Christian Moritz von Königsegg-Rothenfels (1705-1778), maréchal de l'armée impériale autrichienne, et de Maximilien-Frédéric de Königsegg-Rothenfels (1708-1784), archevêque de Cologne.
Bibliographie
modifier- (de) Constantin von Wurzbach, « Königsegg und Rothenfels, Lothar Joseph Dominik Graf », dans Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, vol. 12, Vienne, L. C. Zamarski (lire sur Wikisource, lire en ligne), p. 229-231
- Bernhard von Poten (Hrsg.): Handbuch der gesamten Militärwissenschaften. Band 5, Leipzig 1878.
- (de) Karl Friedrich Hermann Albrecht, « Lothar Joseph Dominik Graf von Königsegg und Rothenfels », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 16, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 523-525
- Gerhard Seewann: Königsegg-Rothenfels, Joseph Lothar Dominik Graf. In: Biographisches Lexikon zur Geschichte Südosteuropas. Band 2. München 1976, S. 454 f.
- (de) Max Braubach, « Joseph Lothar Graf von Königsegg-Rothenfels », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 12, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 356–358 (original numérisé).
Références
modifier- (de)/(cs) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en allemand « Joseph Lothar von Königsegg-Rothenfels » (voir la liste des auteurs) et en tchèque « Lothar von Königsegg-Rothenfels » (voir la liste des auteurs).
- (cs) KUBEŠ, Jiří a kolektiv: V zastoupení císaře. Česká a moravská aristokracie v habsburské diplomacii 1640–1740; Nakladatelství Lidové noviny, Praha, 2016 s. 301–302 (ISBN 978-80-7422-574-1)
- Kawalerowie i statuty Orderu Orła Białego 1705-2008, 2008, s. 149.
- Rakouští generálové 1680–1740
- (cs) HRBEK, Jiří: Barokní Valdštejnové v Čechách 1640–1740; Nakladatelství Lidové noviny, Praha, s. 345, 373 (ISBN 978-80-7422-233-7)
Voir aussi
modifierArticle connexe
modifierLiens externes
modifier
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Portraits