Doctrine Giedroyc
La doctrine Giedroyc (polonais : doktryna Giedroycia) est une doctrine politique appelant à la réconciliation entre les pays d'Europe centrale et orientale. Elle est développée par des émigrés polonais d'après-guerre, et appelée ainsi d'après le nom de Jerzy Giedroyc.
Conception
modifierHistoire
modifierJerzy Giedroyc a développé cette doctrine dans les années 1970 avec Juliusz Mieroszewski dans le journal Kultura (la doctrine est parfois appelée la doctrine Giedroyc-Mieroszewski)[1],[2] et d'autres émigrés du groupe « Maisons-Laffitte[1],[3],[4],[5],[6] ». Cette doctrine est comparable au projet « prométhéiste » de Józef Piłsudski[6].
Thèse
modifierCette doctrine considère que la Pologne doit abandonner toute ambition impériale et accepter les frontières de l'après-guerre[3],[5],[6]. Elle appelle à l'indépendance de la Biélorussie et de l'Ukraine[3] et à refuser tout traitement spécial pour la Russie[1],[4]. Cette doctrine n'est pas hostile à la Russie, mais souhaite que la Russie et la Pologne abandonnent l'affrontement pour la domination des pays d'Europe orientale — les États baltes, la Biélorussie, l'Ukraine (d'où le fait que la doctrine a un second nom : la « doctrine ULB » pour « Ukraine, Lithuania, Belarus »)[1],[3],[4],[5].
La doctrine est favorable à l'entrée de la Pologne au sein de l'Union européenne, qu'elle intègre en 2004, et à la sortie des pays d'Europe centrale et de l'Est de la sphère d'influence russe[3]. Après la chute du communisme en 1989, la doctrine fait partie intégrante de la politique extérieure de la Pologne[3],[4],[6]. Dans le même esprit, Varsovie a soutenu l'adhésion ukrainienne à l'Union européenne et à l'OTAN[3]. La doctrine également provoqué des tensions entre Moscou et Varsovie[3].
La doctrine a été remise en question par certains politiques et observateurs, particulièrement au XXIe siècle[4]. Certains commentateurs affirment qu'elle a été abandonnée par le ministère des Affaires étrangères[5] quand d'autres pensent qu'elle est toujours source d'inspiration[1],[7].
Voir aussi
modifier- Intermarium (Międzymorze)
- Gouvernement polonais en exil
- Prométhéisme
Références
modifier- Živilė Dambrauskaitė, Tomas Janeliūnas, Vytis Jurkonis, Vytautas Sirijos Gira, Lithuanian – Polish Relations Reconsidered: A Constrained Bilateral Agenda or an Empty Strategic Partnership?, pp. 126–27 « online »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ), also (en) « Polish Relations Reconsidered: A Constrained Bilateral Agenda or an Empty Strategic Partnership? »
- (en) Nazwa *, « Do uczniów Giedroycia | Tygodnik "Przegląd" », Przeglad-tygodnik.pl (consulté le )
- (en) Aleks Szczerbiak, Poland Within the European Union : New Awkward Partner or New Heart of Europe?, CRC Press, , 272 p. (ISBN 978-1-134-17902-2, lire en ligne)
- Piotr A. Maciążek, Słownik Polityki Wschodniej. Polityka Wschodnia, 2011
- (en) « The Giedroyc era ended in foreign policy », Liberte World, (consulté le )
- (en) Andreas Lorek, Poland's Role in the Development of an 'Eastern Dimension' of the European Union, GRIN Verlag, , 128 p. (ISBN 978-3-640-25671-6, lire en ligne)
- "O Giedroycia sporu nie ma. Rozmowa z Radosławem Sikorskim", Nowa Europa Wschodnia 1/2010, pp. 69–77.
Liens externes
modifier- „Jeśli nie ULB, to co? Doktryna Giedroycia w XXI w.” ("If Not ULB, Then What? The Giedroyc Doctrine in the 21st Century", 17 June 2010)
- Bartłomiej Sienkiewicz, "Pożegnanie z Giedroyciem" ("Farewell to Giedroyc", Rzeczpospolita, 28-05-2010).
- Zdzisław Najder, "'Doktryna ULB – koncepcja Giedroycia i Mieroszewskiego w XXI wieku" ("The ULB Doctrine: Giedroyc's and Mieroszewski's Concept in the 21st century"). [1].
- Marcin Wojciechowski, "Co po Giedroyciu? Giedroyc!" ("What Comes after Giedroyc? Giedroyc!"), Nowa Europa Wschodnia (New Eastern Europe), 1/2010, pp. 69–77.