Discussion:La Pomme (Marseille)
|
Le tarot des surréalistes
modifierTrouvé ceci sur la page de discussion sur l'article Tarot de Marseille :
« Au cours du mois de janvier 1941, création à la villa Air Bel du « Jeu de Marseille », inspiré du Tarot de Marseille, à l'initiative d'André Breton.
Le principe des séries traditionnelles est conservé mais les noms et les honneurs sont changés.
Ainsi les quatre couleurs (carreau, cœur, pique, trèfle) ont respectivement pour symboles :
la roue sanglante (= Révolution), la flamme (= Amour), l'étoile noire (= Rêve), la serrure (= Connaissance).
Les figures (As, Roi, Dame) deviennent Génie, Mage, Sirène (il n'y a pas de valet) qui représentent une personnalité historique ou un personnage de la littérature : Alice de Lewis Carroll, Charles Baudelaire, Sigmund Freud, Hegel, Lamiel (héroïne de Stendhal), Novalis, Paracelse, Sade, Hélène Smith, Pancho Villa
Vingt projets de cartes sont dessinés par :
- André Breton « Paracelse. Mage de Connaissance - Serrure » et « As de Connaissance - Serrure »,
- Victor Brauner « Hélène Smith. Sirène de Connaissance - Serrure » et « Hegel. Génie de Connaissance - Serrure »,
- Frédéric Delanglade « Dos pour le Jeu de Marseille »,
- Oscar Dominguez « Freud. Mage de Rêve - Étoile » et « As de Rêve - Étoile »,
- Max Ernst « Pancho Villa. Mage de Révolution - Roue » et « As d'Amour - Flamme »,
- Jacques Hérold « Lamiel. Sirène de Révolution - Roue » et « Sade. Génie de Révolution - Roue »,
- Wifredo Lam « Lautréamont. Génie de Rêve - Étoile » et « Alice. Sirène de Rêve - Étoile »,
- Jacqueline Lamba « As de Révolution - Roue », intitulée aussi « La Roue sanglante » et « Baudelaire. Génie d'Amour - Flamme »,
- André Masson « La Religieuse portugaise. Sirène d'Amour - Flamme » et « Novalis. Mage d'Amour - Flamme ».
Le joker est le Père Ubu tel que l'a dessiné Alfred Jarry.
Tous ces projets sont reproduits dans « Le Jeu de Marseille. Autour d'André Breton et des Surréalistes à Marseille en 1940-1941 », Éditions Alors Hors Du Temps, Marseille, 2003, pages 86 à 129.
Merci de votre attention. Cordialement, -- Arcane17 d 3 septembre 2008 à 14:02 (CEST)
Je demande à Arcane17 si je peux copier ce texte dans cet article-ci. --Fr.Latreille (d) 7 septembre 2008 à 21:59 (CEST)
Villa Air-Bel
modifier- Octobre 1940
André Breton et Jacqueline Lamba trouvent refuge à la villa Air Bel, dans la quartier de la Pomme à Marseille, une maison comprenant huit chambres découverte par Mary Jane Gold, une richissime américaine, pour le Comité américain de secours ("Rescue Comitee for Intellectuals") créé par le journaliste américain Varian Fry. S'y retrouvent également l'écrivain Victor Serge et son épouse Laurette. V. Serge : « Nous avions baptisé "Espervisa" le château délabré. Breton y écrivait des poèmes dans la serre, au soleil de novembre. J’écrivais des pages de roman et ce n’était pas par amour de la littérature. »
Les dimanches après-midi, la villa reçoit d'autres artistes, surréalistes ou non : Arthur Adamov, Hans Bellmer, Victor Brauner, René Char, Frédéric Delanglade, Oscar Dominguez, Marcel Duchamp, Max Ernst, le photographe André Gomès, à qui l'on doit de nombreuses photos de cette période, Peggy Guggenheim, Jacques Hérold, le comédien Sylvain Itkine, Wifredo Lam, André Masson, Péret, Tristan Tzara, Remedios Varo, Wols et Ylla, pseudonyme de Camilla Koeffler.
Cf. « Varian Fry et les candidats à l'exil. Marseille 1940-1941 », Actes Sud, Arles, 1999, catalogue d'exposition reproduisant des photos, des œuvres d'artistes ayant fréquenté la Villa et de nombreux "cadavres exquis dessinés" et
« Le Jeu de Marseille. Autour d'André Breton et des surréalistes à Marseille en 1940-1941 », Éditions Alors Hors Du Temps, Marseille, 2003, avec vingt huit photographies prises entre novembre 1940 et février 1941 et la reproduction pleine page de tous les projets créés pour le "Jeu de Marseille".
-- Arcane17 d 9 septembre 2008 à 14:18 (CEST)