Discussion:Insurrection de Kościuszko
"crime contre l'humanité"
modifierLa version antérieure au 1° juillet 2021 comportait la phrase "Le massacre de soldats russes désarmés allant assister au service de Pâques a été considéré comme un « crime contre l'humanité » par les Russes".
J'ai remplacé la formule « crime contre l'humanité », parce qu'elle paraît anachronique, même entre guillemets, par « considéré comme criminel ».
Il serait préférable d'indiquer quelle formulation a été utilisée effectivement (« crimes de droit commun », « crimes de lâches », « crimes de guerre » (?), autre ?) et pour cela, il faudrait une référence.
A propos de la partie "Conséquences"
modifierIl me semble que cette partie, dans sa version antérieure comme dans l'actuelle, est fondée sur une confusion entre les conséquences de la défaite de Kosciuszko et les conséquences du troisième partage de la Pologne.
1) Conséquences de la défaite de Kosciuszko
Le troisième partage est certainement une conséquence de cette défaite, mais la date du traité, 24 octobre 1795, presque un an après la fin de l'insurrection, montre que les choses ne devaient pas aller de soi. On peut se demander pour quelle raison l'Autriche participe au partage, alors qu'elle n'a pas participé à la guerre de 1794, ni au deuxième partage, ni à la guerre de 1792.
On peut aussi se demander se qui se passe en Pologne entre le 16 novembre 1794 (capitulation) et le 24 octobre 1795 : c'est une période d'occupation, mais comment celle-ci est-elle organisée ? Quelle répression est exercée ?
A partir du 24 octobre 1795, il ne s'agit plus d'occupation, mais d'annexion : les territoires deviennent russes, prussiens ou autrichiens ; les habitants deviennent sujets russes, prussiens, autrichiens, de même pour le droit : par exemple, en Prusse-Méridionale, à partir de janvier 1797, le code civil est régi par le code prussien Allgemeines Landrecht der Preussischen Staaten (Droit territorial général des Etats prussiens) jusqu'en mai 1808 où il est remplacé par le Kodeks Napoleona Ksiestwa Warszawskiego (Code Napoléon du duché de Varsovie).
En ce qui concerne les Légions polonaises, elles peuvent aussi être vues comme une poursuite de l'insurrection (notamment par le rôle de Dombrowski).
2) Conséquences du troisième partage
Si on traite ce point sur cette page, il faut éviter d'être trop manichéen et trop abstrait.
Il ne fait pas de doute que dans un premier temps, il y avait une volonté de "mater" les Polonais (comme le montre la convention de janvier 1797). Catherine II notamment était très montée contre la Pologne et les Polonais.
Mais il n'en va pas tout à fait de même avec Paul Ier, qui libère Kosciuszko, et encore moins avec Alexandre Ier, dont un des amis proches est Adam Jerzy Czartoryski, dont le patriotisme polonais est indéniable, bien qu'il soit en même temps russophile (ce qui était le cas de la famille Czartoryski, la "Familia", dès le milieu du XVIIIème siècle). Czartoryski est ministre des Affaires étrangères de Russie en 1804-1805, et surtout, de 1801 à 1823, il est curateur (grand-maître, président) de l'université de Wilno (Vilnius), université de langue polonaise, fondée par Alexandre I en 1801 sur la base du collège anciennement jésuite qui y existait. A ce poste, il est en fait responsable de l'enseignement supérieur et secondaire (voire primaire) pour tous les gouvernements de l'ancien grand-duché de Lituanie.
En fait, de 1801 à 1823, Czartoryski est une sorte de ministre de l'Education des provinces polonaises de l'Empire russe. Et en 1816, c'est Alexandre qui accepte la création de l'université de Varsovie dans le nouveau royaume de Pologne.
On peut aussi se demander ici quelles ont été les réactions à l'étranger à la disparition de l'Etat polonais, en interaction avec une situation internationale très agitée (guerres de la Première Coalition) ; noter cependant que la Prusse fait la paix avec la France dès avril 1795 (traité de Bâle), donc avant le traité du troisième partage.
A propos de l'importance stratégique de la bataille de Raclawice
modifierLa phrase
« Bien que l'importance stratégique de la victoire de Racławice soit faible, elle a un grand retentissement politique »
dérive d'une version plus ancienne (https://fr.wiki.x.io/w/index.php?title=Insurrection_de_Ko%C5%9Bciuszko&oldid=182215715) qui énonçait, de façon plus radicale :
« Bien que l'importance stratégique de la victoire ait été proche de zéro, son retentissement est important ».
Cette idée ne paraît en fin de compte pas très fondée : en fait, on peut penser que si Kosciuszko avait été battu à Raclawice, c'était tout simplement la fin de l'insurrection.
La victoire permet au contraire de faire d'un soulèvement encore local militairement une insurrection nationale. Le soulèvement de Varsovie, en particulier, est manifestement une suite logique de Raclawice.
Donc, il semblerait plus logique de dire que Raclawice a eu une importance stratégique et politique majeure. A moins de sourcer et de préciser le concept d'« importance stratégique proche de zéro ».
En tout état de cause, le mieux sera de s'abstenir de porter ce type de jugements à l'emporte-pièce.