Discussion:Étréchy (Essonne)
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L’ÉGLISE D’ÉTRÉCHY SAINT-ÉTIENNE D’ÉTRÉCHY : Un élément primordial de notre patrimoine
UN MONUMENT EN PERPÉTUELLE ÉVOLUTION…
D’après les textes en notre possession, l’église Saint-Étienne d’Étréchy existait avant 1080, date à laquelle elle fait l’objet, ainsi que les biens qui lui sont rattachés, d’une donation aux moines bénédictins de l’abbaye de Saint-Martin de Fly (Oise). Un groupe de moines vint alors s’installer à Étréchy mais plusieurs d’entre eux quittèrent la ville en 1095 pour fonder l’abbaye de Morigny. Un important prieuré fut cependant maintenu à Étréchy. C’est vers le début du XIIé siècle que commencèrent les travaux de construction du bâtiment que nous admirons aujourd’hui. Ces travaux, réalisés en plusieurs phases successives, prirent fin vers le milieu du XIVé siècle.
A la fin du XIIé siècle, notre église se présente en effet sous la forme d’un grand bâtiment rectangulaire à chevet plat et à deux niveaux comprenant une nef centrale associée à deux bas-côtés. Sous le chœur apparaît une crypte éclairée par trois soupiraux. C’est dans le courant du XIVé siècle que l’édifice va être complété par la construction d’un transept qui lui donne un plan carré reposant sur quatre puissants piliers. Quatre arcs-boutants (cachés aujourd’hui par la toiture) venaient renforcer les murs de la nef. Enfin et au début du XVé siècle, deux portes latérales viennent encadrer le portail central qui s’ouvre sur la façade. L’église Saint-Étienne, construite selon un style gothique primitif relativement sobre était donc, à cette époque, beaucoup plus lumineuse qu’aujourd’hui car éclairée par de nombreuses fenêtres qui seront bouchées au XVIIé siècle lors de l’extension de la toiture sur les bas-côtés et de la construction de la sacristie.
DE L’OSTENTATION AU DÉPOUILLEMENT
Notre église, comme la grande majorité des édifices médiévaux de ce type était décorée intérieurement d’une vive polychromie qui habillait voûtes, colonnes, chapiteaux et murs. Quelques très rares traces de ce décor peint subsistent encore aujourd’hui mais l’on, sait grâce aux travaux d’érudits du XIXé siècle, que les colonnes de la nef étaient de couleur rouge et les feuillages de leurs chapiteaux ornés de bleu et de vert.
Au moyen âge, et compte tenu du caractère mixte de l’édifice (prieural et paroissial), le chœur, réservé aux moines, était séparé de la nef par une belle grille en fer forgé de style gothique.
C’est notamment à partir du XVIé siècle et surtout au XVIIé siècle que l’église, grâce à de nombreuses donations ; va être dotée d’un prestigieux mobilier, encore visible sur certaines cartes postales anciennes. L’autel était encadré par un très important retable en bois sculpté polychrome dans lequel était enchâssé un tableau du peintre Simon François de Tours réalisé en 1643. Sur les côtés et de part et d’autres étaient installées de hautes stalles en bois sculpté dont la principale était réservée au prieur. Dans la nef apparaissait un magnifique banc d’œuvre en chêne surmonté d’un dais de style Renaissance destiné aux notables et une table à offrande de style gothique flamboyant. Si vous rajoutez ici et là des tableaux, des candélabres, des draperies, des statuts en pierre ou en bois polychrome, des confessionnaux en noyer ouvragé, vous aurez une idée de la richesse de l’édifice à la veille de la Révolution.
A partir de 1790, les objets et mobiliers les plus précieux sont vendus comme biens publics et l’église elle-même transformée en halle aux grains. Les rares biens ayant survécu disparaîtront malheureusement à leur tour dans les années 1960, compte tenu que la conception religieuse de l’époque tendait à donner aux églises une certaine sobriété intérieure jugée indispensable à la prière et au bon déroulement des offices. Ne subsistent plus aujourd’hui de cette splendeur passée qu’une chaire en noyer sculpté incomplète datée de 1637, un confessionnal du XVIIIé siècle de style jésuite et quelques statues mutilées… Aujourd’hui nous avons retrouvé la trace de certaines pièces de ce mobilier, notamment celle du grand retable du chœur et du tableau de Simon François… Peut être reviendront elles un jour à Étréchy pour retrouver la place qui était la leur…
UNE ÉNIGME SANS DOUTE RÉSOLUE…
Comme nous l’avons indiqué plus haut, notre église existait avant 1080, date à laquelle elle fût donnée aux bénédictins. Or, nous n’avions jusqu’à aujourd’hui aucune trace archéologique ou architecturale de ce bâtiment primitif dont l’existence est cependant incertaine.
Un examen approfondi de l’architecture de la crypte par des spécialistes de l’architecture religieuse de l’Université de Grenoble et les résultats de sondages et d’analyses menés par le Service des Monuments historiques préalablement aux travaux de restauration prévus par la commune, va nous apporter un début de réponse. Le rapport des spécialistes est clair : notre crypte de par son architecture (voûte en croisée d’arêtes soutenue par des arcs « formerets » en plein cintre, maçonnerie en arêtes de poisson…) est sans doute d’époque romane ou même préromane soit entre les IXé et XIé siècles. Par ailleurs, ce que chacun à toujours considéré comme des soupiraux sont en fait de hautes et étroites fenêtres en plein cintre dotées d’un glacis et partiellement murées. Les sondages menés en 1998 au droit du chevet de l’église montrent que les niveaux de terre extérieurs ne sont pas d’origine naturelle mais amenés volontairement par l’homme dans le courant des XIIé et XIIIé siècles. De plus, à la même occasion, un sol de circulation situé hors de l’édifice est mis en évidence à une profondeur de – 2,50 m. Ce fait, allié à la présence des fenêtres, indique clairement que nous n’avons sans doute pas affaire là à une crypte mais un bâtiment de surface remblayé afin de créer une terrasse sur laquelle a été construite l’église actuelle. Afin de vérifier la datation architecturale de ce bâtiment primitif, des échantillons de charbon de bois ont été prélevés dans ses joints de mortier pour une analyse au Carbone 14. Les résultats sont sans appel : notre bâtiment a été construit vers 880 + ou – 30 ans avec un pic de probabilité vers 910. Nous aurions donc affaire ici, non pas à une crypte, mais à tout ou partie de l’église primitive qui accueillit les moines vers 1080.
Certaines énigmes subsistent encore aujourd’hui, c’est notamment le cas des énormes blocs de grès qui servent d’assises aux murs latéraux de ce bâtiment. S’agirait-il des restes d’un édifice encore plus ancien, voir même gallo-romain, réutilisés par les constructeurs du début du Moyen Age ?
La question reste entière ?
Source : ÉTRÉCHY info n° 98 – Janvier 2008
PATRIMOINE : DÉCOUVRONS ENFIN NOTRE ÉGLISE
L’église, élément essentiel de notre patrimoine commun a été restaurée mais la vaste pièce voûtée souterraine située sous l’église actuelle reste encore une énigme : simple crypte comme on l’a longtemps présentée, ou bien plus probablement une église sous l’église ?
Le mystère demeure même si les architectes des Monuments historiques qui se sont penchés sur la question n’hésitent pas à parler d’un triple intérêt : historique, architectural et archéologique.
Vous avez envie de savoir ? Alors remontons ensemble le fil de l’Histoire : en 1958, une fouille partielle réalisée sous l’impulsion de l’Abbé TARIS, curé de la paroisse, par des gamins de 11 ans d’Étréchy, avait mis à jour des ossements dont certains étaient de probables vestiges de l’épidémie de 1652 qui ravagea notre région durant la Fronde. Leurs efforts avec un équipement des plus sommaires avaient permis de retirer environ 80 cm à 1 mètre de sable, insuffisant cependant pour livrer le secret de la « Crypte ».
Idem pour la partie « Histoire » :
1652 : ÉTRÉCHY PENDANT LA FRONDE OU LES MALHEURS DE LA GUERRE …
NOUS SOMMES EN AOÛT 1648
Depuis la mort de Louis XIII, la régence est assurée par la Reine Anne d’Autriche, en l’attente de la majorité, fixée à 13 ans, du futur Louis XIV. Le Premier Ministre est alors le Cardinal de Mazarin . Très impopulaire de par sa politique fiscale (les impôts et les taxes augmenteront de 55 % entre 1646 et 1648), Mazarin, soutenu par la Reine, va cristalliser les mécontentements. La première révolte sera provoquée par le Parlement de Paris, puis relayée par la haute noblesse à partir de mars 1650, date à laquelle le Prince de Condé , hostile à Mazarin, est arrêté et enfermé au Château de Vincennes. Cette arrestation entraîne une insurrection de la noblesse provinciale de Bourgogne, de Normandie, du Limousin, du Poitou et d’Aquitaine, ce qui force la régente à libérer Condé .
Le 7 septembre le futur LOUIS XIV, alors âgé de 13 ans, atteint la majorité et peut désormais régner en toute légalité.
Marqué dans son enfance par les troubles ayant suivi la mort de son père, refusant par principe de renvoyer Mazarin et décidé à rétablir l’ordre, sa première décision en tant que Roi de France est de lever une armée contre le Prince de Condé et ses partisans. Le commandement des troupes royales est alors confié au Vicomte de Turenne . La première bataille entre les deux armées reste indécise. Condé décide alors de contourner l’armée royale et de prendre Paris car selon lui « qui tient Paris tient… le Mazarini ».
C’est alors qu’Étréchy va rentrer bien malgré elle dans l’Histoire…
L’avant-garde des troupes du Prince de Condé et le gros de sa cavalerie sont commandés par le Comte de Tavannes Celui-ci décide de remonter vers Paris depuis Bourges via Orléans et Etampes, Turenne marche à sa rencontre. Sachant l’armée royale proche, Tavannes prend la décision, le 25 avril, de se retrancher derrière les fortifications d’Etampes et envoie ses troupes piller les villages alentour afin de se procurer le ravitaillement nécessaire à un siège éventuel. Turenne, commandant de l’armée royale, décide alors « …d’empescher à l’ennemi la communication de Paris… et de l’assiéger dans Etampes… ». La lettre qu’il écrit alors est datée du 4 mai 1652 et rédigée Étréchy.
Le siège d’Etampes durera jusqu’au 7 juin de la même année. Le séjour et les pillages des troupes des deux camps auront les conséquences que l’on peut imaginer… Laissons simplement la parole à Charles de Grémont-Bréville, jeune porte-étendard au Régiment de Picardie, dans une lettre qu’il écrit à sa mère le 4 mai 1652 :
« … Les quelques heures de répit que l’on nous offre aujourd’hui me permettent enfin de vous écrire ces modestes mots pour vous dire que nous avons quitté Corbeil pour venir assiéger Estampes ou une partie de l’Armée de ces Messieurs a trouvé refuge derrière les murs. Monsieur de Turenne a établi ses quartiers dans un village du nom de Estréchy où nous sommes depuis ce deuxième jour de mai. Ma chère Mère, si l’on ne nous a point donné le choix, il faut bien dire que la guerre est chose fort laide que Dieu nous a donné pour nous punir de nos ingratitudes. Nos oreilles bourdonnent nuit et jour du canon et de la mousquetade Ici, tout n’est que ruines et malheur et ceci depuis Corbeil et bien au delà. Les villageois d’Estréchy n’ont plus de bétail ni nourriture et les femmes sont si faibles qu’elles ne peuvent point allaiter leurs nourrissons. Le pauvre homme chez qui Vraincourt et moi avons établi nos quartiers est fort navré car il il a eu ses deux fils tués sous ses propres yeux par les hommes de Tavannes qui en voulaient à leurs souliers. Ces mêmes hommes, nous les avons fortement surpris et étrillés ce jour dans les faubourgs d’Estampes. Cependant, vous vous devez de savoir que nos troupes manquent de tout et Monsieur de Turenne est fort inquiet de la situation qui se présente à nous ce jour. Nos soldats vont sans doute prendre à ces miséreux le peu qu’il leur subsiste car ils n’ont reçu ni solde depuis deux mois, ni pain depuis bientôt cinq jours. Le Roy qui est proche d’ici dans la ville de Châtres (aujourd’hui Arpajon) devrait déjeuner ici l’après demain avec les gentilshommes de sa Maison avant de se rendre devant la place d’Estampes… »
Le jeune Louis XIV ne viendra en fait que le 30 mai à Étréchy. Il quittera notre ville le 2 juin pour se rendre à Palaiseau.
L’armée royale étant mal ravitaillé en pain et en munitions, le siège se termine par un échec et les troupes de Turenne se replient sur Charenton et Joinville afin d’y attendre, devant Paris, les troupes de Condé ?
LE 23 JUIN, LE COMTE DE TAVANNES SE DECIDE A SORTIR D’ETAMPES
Ses troupes affamées, se livrent de nouveau sur la route de Paris, au pillage et au meurtre, venant en cela terminer le « travail » déjà accompli par eux avant le siège et celui résultant du séjour des troupes royales. Le désastre est tel dans notre village et ses alentours que Saint-Vincent de Paul y envoie en juillet 1652 des « missionnaires » chargés de soigner les malades, les blessés, mais aussi de nourrir les vivants ayant survécu et de combattre une épidémie de choléra.
Saint-Vincent de Paul écrit lui-même le 12 juillet 1652 :
« … le village d’Estréchy où les armées ont campé et séjourné est rempli de mourants et de morts. Nos missionnaires ont donné la sépulture à ceux qui étaient exposés à la pâture des bêtes… Ils ont établi deux marmites pour les malades d’Etampes dont le nombre est très grand, dont une à Estréchy, l’autre à Villeconin… »
Un peu plus tard, soit le 21 juillet, il écrit de nouveau :
« … notre Frère David a laissé sa vie à Estréchy pour le labeur qu’il y a accompli . Ce village, comme nombre d’autres, n’est plus que ruines et désolation… seuls les corbeaux y trouvent affaire… .
Le jeune roi gardera finalement Paris. La Fronde des Princes se terminera le 3 août 1653 avec la prise de Bordeaux par les troupes royales et la fuite du Prince de Condé en Espagne.
Malgré le prix qu’il a payé, notre village survit et en 1655, les habitants écrivent au roi Louis XIV en lui rappelant les malheurs qu’ils ont subis. Beaucoup de chefs de famille sont morts, les vignes et les récoltes ont été dévastées par les soldats, les maisons brûlées… Ils demandent donc « la faveur royale » pour être exonérés de taxes et d’impôts pendant dix ans. Cette « faveur » leur sera accordée.
Aujourd’hui, près de 22 villages de notre région ont disparu. Ils sont mentionnés sur les anciens plans terriers établis aux XVé et XVIé siècles… Et pourtant, à leur emplacement, il ne reste plus aujourd’hui que des bois ou des champs ? C’est le sort qui aurait pu être celui de notre ville, mais l’Histoire et surtout la volonté de ses habitants en ont décidé autrement.
Source : ÉTRÉCHY info n° 9Cdlt,--Cyrilb1881 (d) 8 avril 2009 à 17:06 (CEST)