Digue d'Offa
La digue d'Offa (Offa's Dyke en anglais, Clawdd Offa en gallois) (ou le mur d'Offa ou encore la levée d'Offa) est un ensemble de constructions formant la frontière traditionnelle entre l’Angleterre et le Pays de Galles, composé principalement d’un grand mur de terre dont la construction est en grande partie attribuée au roi Offa, qui régna sur la Mercie de 757 à 796[1] (certaines parties de la digue pourraient cependant être antérieures).
Digue d'Offa | ||
Localisation | ||
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Pays | Angleterre | |
Coordonnées | 52° 20′ 38″ nord, 3° 02′ 56″ ouest | |
Géolocalisation sur la carte : Angleterre
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Géographie
modifierElle part de l’estuaire de la rivière Dee au nord, jusqu’à la rivière Wye au sud, soit approximativement 240 kilomètres. La digue d’Offa n’est pas continue, car elle ne fut érigée que là où des frontières naturelles n’existaient pas, ce qui ramène sa véritable longueur à environ 130 kilomètres. Selon les endroits elle peut atteindre 20 mètres de large (en incluant le fossé qui borde le mur) et 2,5 mètres de haut.
L’Offa's Dyke Path (en) est un sentier de randonnée qui suit une grande partie de la digue.
Histoire
modifierIl est probable que ce mur a été érigé pour défendre la Mercie des invasions galloises[1]. Selon les termes de Charles Richard Whittaker, professeur d'histoire ancienne, « l'opinion qui domine de nos jours considère que cette digue représentait moins une frontière militaire qu'une « ligne de contrôle » au sein du territoire « Mercian », c'est-à-dire qu'elle ne marquait pas la limite du royaume d'Offa, qu'elle traversait des communautés existantes qui continuaient à fonctionner comme par le passé. Aucune frontière culturelle n'existait[2] ».
D'après Charles Richard Whittaker, la digue d'Offa « est l'un des plus grands travaux d'ingénierie jamais exécutés : on estime qu'elle aurait demandé quatre millions d'heures de travail humain[2] ».
Culture
modifierLe tracé de la digue d'Offa préfigure l'actuelle frontière entre l'Angleterre et le pays de Galles[1],[3]. L'ouvrage possède une grande importance symbolique, comparable à celle du mur d’Hadrien qui traverse le Nord de l’Angleterre, séparant l'empire romain de l'ancienne Écosse.
« Il était de coutume pour les Anglais de couper les oreilles de tout Gallois découvert à l’est de la digue, et pour les Gallois de pendre tout Anglais découvert à l’ouest. »
— George Borrow, Wild Wales[4] (folklore)
Notes et références
modifier- André Poulin, « Le Pays de Galles aux XIXe et XXe siècles : renaissance d’une nation », Bulletin d'histoire politique, vol. 21, no 1, , p. 44 (lire en ligne, consulté le ).
- Charles Richard Whittaker (trad. Christian Goudineau, Christine Castelnau), « Les frontières de l'Empire romain », Annales littéraires de l'Université de Besançon, vol. 390, , p. 25 (lire en ligne, consulté le ).
- Élisabeth Vallet et Charles-Philippe David, « Du retour des murs frontaliers en relations internationales », Études internationales, vol. 43, no 1, (ISSN 0014-2123, lire en ligne, consulté le ).
- (en) George Borrow, Wild Wales : Its People, Language and Scenery, Londres, John Murray, , 579 p. (ISBN 978-1-58057-283-5, lire en ligne), p. 50.