Didyme (chimie)

composé chimique

Le didyme est un mélange de praséodyme et de néodyme, deux éléments chimiques. On l'utilise pour faire des verres qui arrêtent efficacement la lumière émise par le sodium en fusion, tout en laissant passer la plupart des longueurs d'onde du visible, permettant ainsi d'avoir une bonne visibilité, contrairement aux verres noirs des soudeurs. En photographie, il sert à faire des filtres qui renforcent le rouge et coupent une partie de la pollution lumineuse originaire des lampes à vapeur de sodium. On l'utilise aussi dans les matériaux d'étalonnage en spectrométrie.

La première édition du tableau périodique des éléments de Mendeleïev montrant l'élément didyme.
Didyme (Di=95) dans la première édition du tableau périodique des éléments de Mendeleïev.

Découverte

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Découvertes des terres rares.
Yttrium (1794)

Yttrium



Terbium (1843)



Erbium (1843)
Erbium

Erbium



Thulium (1879)



Holmium (1879)

Holmium



Dysprosium (1886)






Ytterbium (1878)

Ytterbium

Ytterbium



Lutécium (1907)




Scandium (1879)








Cérium (1803)

Cérium


Lanthane (1839)

Lanthane


Didyme (1839)
Didyme

Néodyme (1885)



Praséodyme (1885)



Samarium (1879)

Samarium

Samarium



Europium (1901)





Gadolinium (1880)







Prométhium (1947)


Diagrammes des découvertes des terres rares. Les dates entre parenthèses sont les dates d'annonces des découvertes[1]. Les branches représentent les séparations des éléments à partir d'un ancien (l'un des nouveaux éléments conservant le nom de l'ancien, sauf pour le didyme).

Il a été découvert en janvier 1840 par Carl Gustaf Mosander. À partir du sulfate de lanthane (ru), Mossander obtient deux oxydes qu'il nomme   (l'oxyde de lanthane) et   (le nouvel oxyde). Il nomme ensuite   « didyme » (du grec δίδυμο (« jumeau »)) en raison de sa ressemblance avec le lanthane, dans lequel il l'a mis en évidence[2],[3]. Mosander croyait qu'il s'agissait d'un nouvel élément, et que la cérite, isolée en 1803 par Jöns Jacob Berzelius, était un mélange de trois éléments : le cérium, le lanthane et le didyme. On lui attribue en effet l'identification comme élément du lanthane qu'il a isolé en 1839. Jean Charles Galissard de Marignac suggère en 1853 que l'oxyde de didyme (didymia) est un oxyde impur[4]. En 1878, Marc Delafontaine indiqua que le spectre d'absorption du didyme isolé de la samarskite n'était pas identique à celui du didyme de la cérite. Paul-Émile Lecoq de Boisbaudran confirme l'affirmation de Delafontaine et isole une impureté dans le didyme de la samarskite en 1879 qu'il nomma samaria (oxyde de samarium)[a]. Carl Auer montra en 1885 que l'oxyde de didyme (didymia) était en fait un mélange de deux oxydes qu'il nomma praséodidymia et néodidymia, plus tard abrégés en praséodymia (« didymia vert »), l'oxyde de praséodyme, et néodymia (« nouveau didymia »), l'oxyde de néodyme[6],[7],[8],[4].

Notes et références

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  1. Jean Charles Galissard de Marignac identifia une autre impureté dans la samarskite en 1880 qu'il nomma Yα (Yα a ensuite été identifié en 1886 par Paul-Émile Lecoq de Boisbaudran dans l'oxyde de samarium) puis gadolinia (oxyde de gadolinium), que Delafontaine pense avoir également identifié sous le nom de décipium[5], et Eugène Anatole Demarçay identifia l'europium également à partir du samaria en 1901[4].

Références

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  1. (en) Episodes from the History of the Rare Earth Elements, Springer Netherlands, coll. « Chemists and Chemistry », (ISBN 9789401066143 et 9789400902879, DOI 10.1007/978-94-009-0287-9), xxi.
  2. Jean-Claude Baudet, Curieuses histoires de la science : quand les chercheurs se trompent, Bruxelles, Éditions Jourdan, , 232 p. (ISBN 978-2-87466-124-2, OCLC 708360490), p. 66.
  3. (en) Jacob A. Marinsky, Episodes from the History of the Rare Earth Elements, Springer Netherlands, coll. « Chemists and Chemistry », (ISBN 978-94-010-6614-3 et 9789400902879, DOI 10.1007/978-94-009-0287-9_6, lire en ligne), p. 91–107.
  4. a b et c (en) Aaron J. Ihde, The Development of Modern Chemistry, Courier Corporation, , 851 p. (ISBN 0-486-64235-6, lire en ligne), p. 378.
  5. (en) F. Szabadvary et C. Evans, Episodes from the History of the Rare Earth Elements, Springer Netherlands, coll. « Chemists and Chemistry », (ISBN 978-94-010-6614-3 et 9789400902879, DOI 10.1007/978-94-009-0287-9_4, lire en ligne), p. 59-60.
  6. (en) Shyama P. Sinha, Complexes of the Rare Earths, Elsevier, , 214 p. (ISBN 978-1-4831-5679-8 et 1-4831-5679-6, lire en ligne), p. 2.
  7. (en) John Emsley, Nature's Building Blocks : An A-Z Guide to the Elements, OUP Oxford, , 699 p. (ISBN 978-0-19-960563-7 et 0-19-960563-7, lire en ligne), p. 171.
  8. Nagaiyar Krishnamurthy, Chiranjib Kumar Gupta, Extractive Metallurgy of Rare Earths, 2de édition, 2015, CRC Press. (ISBN 1466576383), (ISBN 9781466576384), google book.

Liens externes

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