Diacritiques de l'alphabet hébreu

système de signes diacritiques utilisés pour représenter les voyelles ou distinguer les prononciations alternatives des lettres de l'alphabet hébreu

En hébreu, les diacritiques sont appelés נִיקוּד (translittération : nīqūd ou nikkoud) ou נְקֻדּוֹת (translittération : nəquddōṭ ou nekuddōth, pluriel du précédent), ou plus communément nikkudot ou « points voyelles ».

Il y a eu de nombreuses versions différentes, mais la plus utilisée aujourd’hui a été inventée par les Massorètes (ba'alei masorah, בעלי מסורה), pour compléter l’écriture consonnantale de plusieurs abjads sémitiques (dont l’abjad hébreu, l’abjad arabe, plusieurs variantes araméennes dont le samaritain, des écritures utilisées alternativement pour la transcription de la langue hébraïque).

Les nikkudot sont de petits signes, comparés aux consonnes qu’ils complètent, et ont ainsi l’avantage de pouvoir être directement ajoutés sur un texte n’en comportant pas.

Les étudiants en hébreu, qui ne le parlent pas ou pas encore couramment, font particulièrement attention à ces diacritiques, notamment en ce qui concerne la controverse du tétragramme — écrit נִיקוּדיְהוָה en hébreu. L’interprétation permettrait de retrouver l’ancienne prononciation (authentique disent certains) de Jéhovah ou Yahweh.

Les signes du nikkud

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Ce tableau utilise la consonne ב comme lettre de base pour montrer le placement et la forme des nikkudot vocaliques, et leur interprétation phonétique en fonction des éventuelles semi-consonnes (א aleph, ה , ו waw ou י yodh) qui peuvent les suivre. Remarquez qu’il y a parfois, en fonction du dialecte ou de la tradition, des différences de prononciation. Ce tableau donne la transcription la plus commune, celle utilisée en Israël, qui est par exemple différente de la prononciation ashkénaze.

D’autre part le début de ce tableau rappelle la présence des nikkudot consonantiques (les dageshim, דגשים, qui précisent la lecture des consonnes ש ou ב qu’ils complètent) ; leurs associations les plus communes sont traitées plus complètement dans l’article principal sur l’alphabet hébreu.

Symbole Lecture hébraïque tibérienne Lecture hébraïque standard
nom hébreu nom latin Translittération[1] nom hébreu nom latin Translittération
שׁ ? šin dot   שִׁנדוֹת šindout, plus souvent shin dot ou chine dot Ce n’est pas techniquement une voyelle. Elle modifie ש de sorte qu’il doive être translittéré š (API /ʃ/).
שׂ ? śin dot   ? śin, plus souvent sin ou zhine Ce n’est pas techniquement une voyelle. Elle modifie ש de sorte qu’il doive être translittéré ś (API /ɬ/). La réalisation courante aujourd'hui est s (API /s/).
בּ דגש dāḡēš   דגש dageš, plus souvent daguesh Ce n’est pas techniquement une voyelle. Elle double une consonne qu’elle modifie (gémination), ou rend une consonne occlusive. Le résultat peut encore prendre une voyelle.
בְ שוא šəwâ Translittérée ə (API /ə/ ou silencieuse) שווא šəva, plus souvent schwa. Translittérée ə (API /ə/ ou silencieuse), plus souvent translittérée e, ou comme une apostrophe , voire pas écrite du tout
חֱ חטף סגול ḥăṭep̄ səḡôl Translittération ĕ (API /ɛ/) חטף סגול ḥataf seggol, plus souvent chataf segol ou segol réduit Translittérée e (API /e/)
חֲ חטף פתח ḥăṭep̄ páṯaḥ Translittérée ă (API /a/) חטף פתח ḥataf pátaḥ, plus souvent chataf pátach ou patach réduit Translittérée a (API /a/)
חֳ חטף קמץ ḥăṭep̄ qāmeṣ Translittérée ŏ (API /ɔ/) חטף קמץ ḥataf qamaẓ, plus souvent chataf kamatz ou qamets réduit Translittérée o (API /o/)
בִ חירק ḥîreq Translittérée i (API /i/) ou í (API /iː/) חיריק ḥiriq, plus souvent chirik ou hiriq Translittérée i (API /i/)
בִי חירק מלא ḥîreq mālê Translittérée î (API /iː/) חיריק מלא ḥiriq male, plus souvent chirik malei ou hiriq yodh Translittérée i (API /i/)
בֵ צרי ṣērê Translittérée ē (API /eː/) צירי ẓere, plus souvent tzeirei Translittérée e (API /e/)
בֵא
בֵה
בֵי
צרי מלא ṣērê mālê Translittérée ê (API /eː/) צירי מלא ẓere male, plus souvent tzeirei malei ou tsere yodh Translittérée e (API /e/), plus souvent ei (API /ei/)
בֶ סגול səḡôl Translittérée e (API /ɛ/) ou é (API /ɛː/) סגול seggol, plus souvent segol ou seghol Translittérée e (API /e/)
בֶא
בֶה
בֶי
סגול מלא səḡôl mālê Translittérée (API /ɛː/) סגול מלא seggol male, plus souvent segol malei, ou seghol yodh Translittérée e (API /e/), mais avec י plus souvent ei (API /ei/)
בַ פתח páṯaḥ Translittérée a (API /a/) ou á (API /aː/) פתח pátaḥ, plus souvent pátach Translittérée a (API /a/)
בַה
בַא
פתח מלא páṯaḥ mālê Translittérée (API /aː/) פתח מלא pátaḥ male, plus souvent pátach malei Translittérée a (API /a/)
בָ
בָֽ
קמץ גדול qāmeṣ gāḏôl Translittérée ā (API /ɔː/) קמץ גדול qamaẓ gadol, plus souvent kamatz gadol, parfois simplement nommé qamets (parfois marquée avec un metheg à gauche du kamatz[2]), pour le distinguer de kamatz katan Translittérée a (API /a/)
בָא
בָה
קמץ מלא qāmeṣ mālê Translittérée â (API /ɔː/) קמץ מלא qamaẓ male, plus souvent kamatz malei ou qamets he Translittérée a (API /a/)
בָ קמץ קטן qāmeṣ qāṭān Translittérée o (API /ɔ/) קמץ קטן qamaẓ qatan, plus souvent kamatz katan ou qamets hatuf (souvent remplacé par cholam malei en israélien) Translittérée o (API /o/)
בֹ חלם ḥōlem Translittérée ō (API /oː/) חולם ḥolam, plus souvent cholam (souvent remplacé par cholam malei en israélien) Translittérée o (API /o/)
בֹא
בֹה
בוֹ
חלם מלא ḥōlem mālê Translittérée ô (API /oː/) חולם מלא ḥolam male, plus souvent cholam malei Translittérée o (API /o/)
בֻ קבוץ qibbûṣ Translittérée u (API /u/) ou ú (API /uː/). קובוץ qubbuẓ, plus souvent kubutz (souvent remplacé par shuruk en israélien) Translittérée u (API /u/)
בוּ שורק šûreq Translittérée û (API /uː/) שורוק šuruq, plus souvent shuruk ou churuq Translittérée u (API /u/)

Voir aussi

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Notes et références

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  1. The SBL Handbook of Style for Ancient Near Eastern, Biblical, and Early Christian Studies, p. 26
  2. Il y a un problème technique pour la saisie normale du metheg entre la lettre de base et la voyelle diacritique kamatz, causé par la normalisation Unicode qui réassocie prioritairement le meteg avec cette lettre de base, et le metheg apparait alors centré sous la lettre et laisse la voyelle diacritique kamatz isolée et dessinée à gauche ; la solution avec Unicode serait d’encoder un caractère diacritique invisible bloquant (combining grapheme joiner ou CGJ) entre le metheg et la kamatz pour bloquer ce réordonnement ; cependant ce codage n’est généralement pas encore supporté dans les navigateurs. Ici, la solution a été de coder le meteg séparément associé à un caractère espace avant la lettre de base à laquelle est lié le kamatz, uniquement pour donner une idée du rendu souhaité. Pour ces raisons, la majorité des textes hébreux ne représentent pas le metheg dans ce cas.

Bibliographie

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Articles connexes

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  • Les différents autres signes diacritiques qui peuvent être ajoutés à une lettre de l'alphabet :
    • daguech : point diacritique marquant le redoublement, la gémination de certaines consonnes (daguech dur) ou leur mutation phonétique (daguech doux)
    • rafè : signe diacritique (tombé en désuétude) marquant explicitement l'absence de renforcement des consonnes (contrairement au daguech dur), pour leur amuissement ou leur prononciation silencieuse (alternative au daguech doux), voire purement vocalique (pour le matres lectionis)
    • mappiq (ou shourouq sur le vav) : signes diacritiques similaires au daguech, mais donnant un caractère consonantique à certaines voyelles
    • tag (ou taguim au pluriel) : ornementation attachée à certaines lettres (utilisée dans l'écriture de noms sacrés ou révérés)
    • cantillation hébraïque : signes de cantillation (té`amim) pour la récitation rituelle (ou le chant) des vers de textes sacrés
  • Alphabet hébreu
  • Grammaire hébraïque
  • Alphabet arabe