Gouvernement Odilon Barrot (2)
Cet article présente la composition du gouvernement de la France sous le Président du Conseil Odilon Barrot, du au . Il s'agit du second gouvernement d'Odilon Barrot.
Président du Conseil | Odilon Barrot |
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Formation | |
Fin | |
Durée | 4 mois et 28 jours |
Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République (1848-1852)
modifierLe second ministère Odilon Barrot est constitué après les élections à l'Assemblée législative en . Il succède au Premier gouvernement Odilon Barrot. Il est renvoyé par le Président de la République Louis Napoléon Bonaparte le , qui forme alors un gouvernement à sa dévotion
Composition du gouvernement
modifierLes élections à l'Assemblée législative ont conforté le « parti de l'Ordre » (monarchistes), mais ont renforcé le camp des républicains. Aussi le président de la République Louis Napoléon Bonaparte est contraint de maintenir Odilon Barrot à la tête du ministère (Le maréchal Bugeaud, Adolphe Thiers et Molé s'étant récusés). Il y apporte quelques changements par rapport au premier gouvernement Odilon Barrot.
Ministres nommés du
modifier- président du Conseil, ministre de la Justice : Odilon Barrot
- ministre de l'Intérieur : Jules Dufaure, pourtant « bête noire » du président[réf. nécessaire]
- ministre des Affaires étrangères : Alexis de Tocqueville, conservateur mais favorable au maintien de la République[1], vice-président de l'Assemblée[2]
- ministre des Finances : Hippolyte Passy, économiste, d'opinion orléaniste de « gauche »
- ministre de l'Agriculture : Victor Lanjuinais
- ministre des Travaux publics : Théobald de Lacrosse
- ministre de la Guerre : Joseph Marcellin Rulhières
- ministre de la Marine et des Colonies : Victor Destutt de Tracy
- ministre de l'Instruction publique et des Cultes : le comte de Alfred de Falloux, un des chefs monarchistes légitimistes
Remaniement du
modifier- ministre de l'Instruction publique et des Cultes par intérim : Victor Lanjuinais
Politique du gouvernement
modifierEn accord avec la majorité conservatrice de L'Assemblée législative et le président de la République, le gouvernement continue la lutte contre le "parti républicain" dont l'aile gauche sort renforcée des élections du . La question romaine va en être le prétexte[3]. Dès que les résultats électoraux sont connus, le gouvernement donne l'ordre au corps expéditionnaire français bloqué devant Rome par l'armée romaine de Giuseppe Garibaldi, de passer à l'offensive. Le les Français assiègent Rome. Le , la gauche républicaine tente de mettre en accusation le gouvernement (car c'est l'assemblée qui déclare la guerre, or la nouvelle assemblée n'a pas été consultée). La demande est rejetée par 361 voix contre et 202 pour. Le 13, les dirigeants républicains appellent à manifester pacifiquement dans Paris pour défendre la Constitution qu'ils estiment violée par le gouvernement. Mais la manifestation, qui dégénère vite en émeute, prend des allures de révolution. Une foule se dirige alors vers l'Assemblée nationale, mais est dispersée par les troupes du général Changarnier. Pour cette implication dans la journée du , 34 députés républicains sont ainsi déchus de leur mandat et traduits devant la Haute Cour (beaucoup sont déjà en fuite vers l'exil). L'état de siège est décrété. Des troubles ont lieu en Province dès le à Toulouse, le 13 Lyon se soulève et des manifestations ont lieu à Grenoble, Vienne, Valence, Perpignan, Strasbourg et dans l'Allier. Ils sont réprimés. La loi du , qui interdit les clubs politiques est prorogée, et les délits de presse sont étendus afin de museler les journaux républicains les plus extrêmes, tenus en effet pour responsable des derniers mouvements insurrectionnels[4].
Le gouvernement obtient du pape quelques concessions (amnistie partielle et création d'un conseil consultatif), Pie IX peut se réinstaller à Rome sous la protection de l'armée française (qui y reste jusqu'en 1870)
Mais Louis Napoléon Bonaparte supporte difficilement la dualité président-premier ministre. C'est ainsi que le , il oblige le gouvernement à démissionner, et le remplace aussitôt par un gouvernement formé de bonapartistes[5].
Références
modifier- Tocqueville, Souvenirs, troisième partie, chapitre II.
- sur l'expérience politique de Tocqueville, Arnaud Coutant, Tocqueville et la Constitution démocratique, Paris, Mare et Martin, 2008.
- A. Lebey, Louis-Napoleon Bonaparte et le ministère Odilon Barrot, Cornely, 1912, 719 p.
- Sylvie Aprile, la Deuxième république et le second Empire, Pygmalion, 2000
- Inès Murat, La Deuxième République, Fayard
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Sylvie Aprile, Histoire politique de la France, La IIe République et le Second Empire, 1848-1870 : du prince président à Napoléon III, Paris, Pygmalion, , 397 p. (ISBN 2-85704-680-4).
- Arnaud Coutant, 1848, quand la république combattait la Démocratie, Mare et Martin, 2009, 555 p.
- Georges Duveau, 1848, Gallimard, collection Idées.
- Samuel Hayat, Quand la République était révolutionnaire : citoyenneté et représentation en 1848, Paris, Éditions du Seuil, , 404 p. (ISBN 978-2-02-113639-5, présentation en ligne), [présentation en ligne], [présentation en ligne].
- A. Lebey, Louis-Napoleon Bonaparte et le ministère Odilon Barrot, Cornely, 1912, 719 p.
- Inès Murat, La Deuxième République, Paris, Fayard, , 533 p. (ISBN 2-213-01832-4, présentation en ligne).
- Philippe Vigier, La Seconde République, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 295), , 8e éd. (1re éd. 1967), 127 p. (ISBN 2-13-052359-5, présentation en ligne).