Description lagrangienne

description d'un écoulement

En dynamique des fluides, la description lagrangienne (parfois appelée méthode lagrangienne[1]) est une méthode de description du mouvement d'une particule de fluide qui consiste à la suivre dans le temps le long de sa trajectoire : c'est une description intuitive du mouvement, en ce qu'elle est identique à l'étude classique du mouvement d'un point matériel au cours du temps, le point matériel étant ici notre particule fluide[2]. Néanmoins la description eulérienne qui repose sur le champ vectoriel des vitesses est souvent préférée, car elle facilite grandement l'expression des conditions aux limites de l'écoulement. La description lagrangienne est en revanche plus adaptée à la modélisation du comportement mécanique de solides déformables.

Principe

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En représentation lagrangienne, la position M à l'instant t de la particule qui se trouvait en   à l'instant 0 est donnée par une relation du type

 .

Cela correspond à la description paramétrique de la trajectoire en coordonnées cartésiennes :

 
 
 .

Dérivée particulaire

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Dans une description lagrangienne classique du mouvement, l'expression des conditions aux limites peut se révéler être particulièrement compliquée. La description eulérienne de la vitesse se sert, elle, du champ vectoriel des vitesses du fluide :   en coordonnées cartésiennes. Cela revient donc à considérer la vitesse d'un point fixe de l'écoulement, et non plus la vitesse   de la particule fluide suivie le long de sa trajectoire. Il faut bien comprendre que dans cette description, les variables   et   sont indépendantes, les variables   et   ne décrivant que la position d'un point fixe donné de l'écoulement par lequel passent des molécules de fluide, contrairement à la description lagrangienne où   et   décrivent cette fois la position d'une particule mouvante de fluide à un instant donné, et contenant donc toujours les mêmes molécules de fluides. Ainsi, la variation temporelle de la vitesse (l'accélération, définie, de manière lagragienne, par  ) ne peut plus s'exprimer comme une simple dérivée temporelle de la vitesse. La conservation d'une définition lagragienne de l'accélération et la volonté d'utiliser une description eulérienne de la vitesse nous amène donc à établir un lien entre ces deux descriptions.

Le vecteur accélération est défini comme étant la limite du taux d'accroissement du vecteur accélération sur un intervalle de temps infinitésimal :

 

Cette variation spatialement et temporellement infinitésimale du vecteur vitesse peut s'exprimer, en coordonnées cartésiennes, à l'aide des dérivées partielles du vecteur de la façon suivante :

 

Finalement,

 

L'accélération est donc, pour une description eulérienne de la vitesse, la somme d'un premier terme convectif, dû à la variation spatiale de vitesse à   fixé, et d'un terme temporel, dû à la variation temporelle de vitesse à variables spatiales fixes.

On note plus généralement ce résultat, appliqué à une grandeur   scalaire ou vectorielle :

 

Cet opérateur est appelé dérivée particulaire de  .

L'opérateur  , qui provient directement de l'utilisation d'une description eulérienne de la grandeur  , est dénommé opérateur d'advection.

Lien entre la description lagrangienne et la description eulérienne

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Soient les notations   et   désignant une même propriété d'un fluide, exprimée dans une description lagrangienne (  ) ou eulérienne ( ). Considérons la particule  , ayant pour coordonnée spatiale  . On peut noter :

 

Dans le référentiel de la particule  , la propriété   dépend uniquement du temps. Ainsi, on peut contracter l'écriture pour obtenir une expression de   qui soit spécifique à la particule   :

 

Au temps  , la particule   possède la coordonnée spatiale  . L'équivalence entre la description lagrangienne et eulérienne s'écrit alors de la manière qui suit:

 

Naturellement, l'expression suivante peut alors être établie :

 

Il est alors clair qu'un développement de Taylor permet d'établir le lien entre la dérivée particulaire d'ordre   de   et la dérivée temporelle de  . Pour le membre de gauche, un développement limité donne :

 

Pour le membre de droite, un développement limité bidimensionnel donne :

 

En regroupant les termes de même ordre, il vient d'abord pour l'ordre  :

 

Et évidemment, avec   désignant la dérivée totale d'ordre   :

 

Il est intéressant de remarquer que la dérivée totale de   correspond en fait à la simple dérivée temporelle de  . Cela peut en effet faciliter l'intégration d'équations aux dérivées partielles faisant intervenir la dérivée totale. Ainsi, la dérivée totale de   peut être remplacée par la dérivée temporelle de  . Une éventuelle intégration suppose bien sûr d'être réalisée en remplaçant   par  . Le résultat peut ensuite être reconverti en remplaçant, à l'inverse,   par   dans la solution éventuelle.

Pour le second ordre, on peut introduire la notion de dérivée totale d'ordre  , notée   et en posant  :

 

Vient alors l'expression qui suit :

 

Remarques

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Dans le cadre de cette description, et   désignant la densité du fluide,   désigne la densité du fluide qui, initialement (temps 0), était à la position   et se trouve désormais (temps t) en  ... mais cela peut bien sûr s'appliquer à n'importe quelle autre fonction décrivant une propriété locale du fluide.

Cette description donne une bonne idée de ce qui se passe dans le fluide, par exemple, si  , alors on peut affirmer que le fluide s'étend (la densité de la particule fluide baisse). En particulier, on peut faire un bilan des forces s'appliquant à la particule fluide que l'on suit, et appliquer la relation fondamentale de la dynamique en écrivant que la somme des forces vaut la masse de la particule fluide multipliée par son accélération, écrite comme    est la vitesse.

Notes et références

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  1. Amiroudine et Battaglia 2022, p. 70.
  2. PC/PSI Cinématique des fluides-Euler- Lagrange-dérivée particulaire-, E-Learning Physique (, 20:38 minutes), consulté le

Annexes

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Bibliographie

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Liens externes

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Articles liés

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