Une dermatomyosite est une maladie auto-immune rare et hétérogène, caractérisée par une atteinte inflammatoire non infectieuse des muscles et de la peau associée à une vasculopathie qui représente l'élément physiopathologique prédominant[1]. Elle peut être très sévère et ses complications sont nombreuses. C'est une myopathie acquise et inflammatoire faisant partie du groupe des myosites.

Dermatomyosite
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Causes Maladie auto-immuneVoir et modifier les données sur Wikidata
Symptômes Papules de Gottron (en), érythème et faiblesse musculaire (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Traitement Corticoïde, azathioprine, ciclosporine, méthotrexate et intravenous immunoglobulin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité Rhumatologie, immunologie, neurologie et dermatologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 M33.0-M33.1 (ILDS M33.910)
CIM-9 710.3
DiseasesDB 10343
MedlinePlus 000839
eMedicine 332783
derm/98
MeSH D003882

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La dermatomyosite anti-MDA5 (en) (MDA5+-DM) évolue progressivement en pneumopathie interstitielle diffuse avec un taux de mortalité important. Cette maladie auto-immune contre MDA5 présente des similitudes avec le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (MIS-C) observé pendant la pandémie de Covid-19. MDA5 est un capteur d’ARN et un récepteur clé de reconnaissance pour le SARS-CoV-2. Les cas de cette maladie rare ont augmenté lors de la pandémie de Covid-19, et seraient corrélés à une exposition soit au virus, soit au vaccin, d'où l'importance d'en comprendre et prévenir le mécanisme[2],[3].

Épidémiologie

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Sa prévalence serait de 1 à 5 pour 100 000[4].

Diagnostic

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Le diagnostic repose sur un ensemble de données :

  • données cliniques : myalgies, faiblesses musculaires, œdème musculaire, fièvre et altération de l'état général, érythème palpébral rouge ou violacé, accompagné d'un œdème, l'atteinte cutanée pouvant être isolée, érythème de la face d'extension des doigts et du pourtour des ongles (signe de la manucure de Siguier) ;
  • électromyogramme ;
  • données biologiques : élévation du taux d'enzymes musculaires (CPK, LDH, myoglobine, transaminases, aldolase). Il peut être parfois mis en évidence des anticorps anti–Jo-1 ou anti p. 155. Dans ce dernier cas, la maladie est fréquemment associée à un cancer qu'il convient de rechercher[5] ;
  • biopsie musculaire, qui montre un infiltrat inflammatoire avec une atrophie périfasciculaire[6]. Elle peut être guidée par une imagerie par résonance magnétique musculaire permettant de visualiser un œdème musculaire[7].

Diagnostic différentiel

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La dermatomyosite peut être exceptionnellement confondue avec certaines formes atypiques de la maladie de Lyme[8],[9]. Une erreur de diagnostic associée avec la prescription d'une corticothérapie peut même aggraver les symptômes alors que le traitement antibiotique anti-borrélien[10],[11],[12],[13],[8].

Certains traitements médicamenteux à base d'hydroxyurée (par exemple utilisée cotre l'anémie falciforme ou la drépanocytose) miment également cette maladie[14].

Maladie associée

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La dermatomyosite peut être associée à un cancer[15].

Traitement

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Le traitement par la corticothérapie est empirique, et ne guérit pas la maladie. Un traitement par injection de gammaglobulines est parfois proposé, mais ne guérit pas non plus[16].

En cas d'échec un immunodépresseurs (méthotrexate, azathioprine) voire des échanges plasmatiques sont prescrits. Le rituximab[17], le lenabasum[18], le tocilizumab[19] et l'anakinra[20] pourraient avoir un certain intérêt.

Dans sa phase non inflammatoire, la maladie peut laisser de très graves séquelles invalidantes, nécessitant souvent un fauteuil électrique roulant.

Illustrations

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Notes et références

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  1. Brigitte Bader-Meunier et Olivier Benveniste, « Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) Dermatomyosite de l’enfant et de l’adulte », sur has-sante.fr,
  2. Redbran, « COVID-19 et vaccinations corrélés à l'émergence d'une maladie rare et mortelle », sur techno-science.net/, .
  3. (en) Paula David, Saptarshi Sinha, Khizer Iqbal, Gabriele De Marco, Sahar Taheri, Ella McLaren et al., « MDA5-autoimmunity and interstitial pneumonitis contemporaneous with the COVID-19 pandemic (MIP-C) », The Lancet, vol. 104, no 105136,‎ (DOI 10.1016/j.ebiom.2024.105136, lire en ligne, consulté le ).
  4. Inserm, « Orphanet: Dermatomyosite », sur www.orpha.net (consulté le )
  5. Trallero-Araguás E, Rodrigo-Pendás JA, Selva-O’Callaghan A et al. Usefulness of anti-p. 155 autoantibody for diagnosing cancer-associated dermatomyositis: a systematic review and meta-analysis, Arthritis Rheum, 2012;64:523-532
  6. Amato AA, Barohn RJ, Evaluation and treatment of inflammatory myopathies, J Neurol Neurosurg Psychiatry, 2009;80:1060-1068
  7. Tomasová Studynková J, Charvát F, Jarosová K, Vencovský J, The role of MRI in the assessment of polymyositis and dermatomyositis, Rheumatology (Oxford), 2007;46:1174-1179
  8. a et b (en) Garima Singh, Sri Krishna jayadev Magani, Rinku Sharma, Basharat Bhat, Ashish Shrivastava, Madhusudhan Chinthakindi et Ashutosh Singh, « Structural, functional and molecular dynamics analysis of cathepsin B gene SNPs associated with tropical calcific pancreatitis, a rare disease of tropics : Table 1: The Single Nucleotide Polymorphisms in cathepsin B protein mined from literature », PeerJ,‎ (PMID 16492714, DOI 10.7717/peerj.7425, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Madiha Mahfoudhi, Sami Turki et Adel Kheder, « Forme atypique d’une maladie de Lyme », Pan African Medical Journal, vol. 21,‎ (ISSN 1937-8688, PMID 26516401, PMCID PMC4606031, DOI 10.11604/pamj.2015.21.100.6354, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Matthew Novitch, Ahsan Wahab, Radhika Kakarala et Ridhwi Mukerji, « The Emergence of a Forgotten Entity: Dermatomyositis-like Presentation of Lyme Disease in Rural Wisconsin », Cureus,‎ (ISSN 2168-8184, PMID 30013872, PMCID PMC6039222, DOI 10.7759/cureus.2608, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) H. W. Horowitz, K. Sanghera, N. Goldberg et D. Pechman, « Dermatomyositis Associated with Lyme Disease: Case Report and Review of Lyme Myositis », Clinical Infectious Diseases, vol. 18, no 2,‎ , p. 166–171 (ISSN 1058-4838 et 1537-6591, DOI 10.1093/clinids/18.2.166, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Jörg C. Hoffmann, Dirk O. Stichtenoth, Henning Zeidler et Markus Follmann, « Lyme disease in a 74-year-old forest owner with symptoms of dermatomyositis », Arthritis & Rheumatism, vol. 38, no 8,‎ , p. 1157–1160 (DOI 10.1002/art.1780380820, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Hien Nguyen, Connie Le et Hanh Nguyen, « Acute lyme infection presenting with amyopathic dermatomyositis and rapidly fatal interstitial pulmonary fibrosis: a case report », Journal of Medical Case Reports, vol. 4, no 1,‎ , p. 187 (ISSN 1752-1947, DOI 10.1186/1752-1947-4-187, lire en ligne, consulté le )
  14. Richard, M., Truchetet, F., Friedel, J., Leclech, C., & Heid, E. (1989) Skin lesions simulating chronic dermatomyositis during long-term hydroxyurea therapy. Journal of the American Academy of Dermatology, 21(4), 797-799.
  15. Shah AA, Casciola-Rosen L, Rosen A, Review: cancer-induced autoimmunity in the rheumatic diseases, Arthritis Rheumatol, 2015;67:317-326
  16. Dalakas MC, Illa I, Dambrosia JM et al. A controlled trial of high-dose intravenous immune globulin infusions as treatment for dermatomyositis, N Engl J Med, 1993;329:1993-2000
  17. Oddis CV, Reed AM, Aggarwal R et al. |http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/art.37754/abstract Rituximab in the treatment of refractory adult and juvenile dermatomyositis and adult polymyositis: a randomized, placebo-phase trial], Arthritis Rheum, 2013;65:314-324
  18. Victoria P. Werth, Emily Hejazi, Sandra M. Pena et Jessica Haber, « Safety and Efficacy of Lenabasum, a Cannabinoid Receptor Type 2 Agonist, in Patients with Dermatomyositis with Refractory Skin Disease: A Randomized Clinical Trial », The Journal of Investigative Dermatology, vol. 142, no 10,‎ , p. 2651–2659.e1 (ISSN 1523-1747, PMID 35490744, DOI 10.1016/j.jid.2022.03.029, lire en ligne, consulté le )
  19. Narazaki M, Hagihara K, Shima Y, Ogata A, Kishimoto T, Tanaka T, Therapeutic effect of tocilizumab on two patients with polymyositis, Rheumatology (Oxford), 2011;50:1344-1346
  20. Zong M, Dorph C, Dastmalchi M et al. Anakinra treatment in patients with refractory inflammatory myopathies and possible predictive response biomarkers: a mechanistic study with 12 months follow-up, Ann Rheum Dis, 2014;73:913-920