Denys Colomb de Daunant
Denys Colomb de Daunant (Nîmes, - Nîmes, le ) est un écrivain, poète, photographe et cinéaste connu pour être l'auteur et le coscénariste du film Crin-Blanc (1952) réalisé par Albert Lamorisse. Personnage hautement symbolique de la Camargue, aristocrate et dandy, il fut aussi manadier et hôtelier.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Albin Théodore Denys Colomb de Daunant |
Nationalité | |
Activités |
Écrivain, scénariste, réalisateur de cinéma, photographe, manadier |
Conjoint |
Monique Colomb de Daunant (d) |
Propriétaire de |
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Biographie
modifierOrigines familiales
modifierFils d'Auguste Colomb de Daunant et de L. Carenou[1], Albin Théodore Denys Colomb de Daunant est issu d'une famille protestante du Gard, les Colomb de Daunant, grands propriétaires de terres, de mas agricoles et d'usines.
Prisonnier des Franquistes
modifierSous l'Occupation, il fut contraint de fuir la France après avoir insulté un officier allemand. Il essaya de rejoindre l'armée française libre au Maroc, mais fut arrêté en passant la frontière pyrénéenne et jeté en prison par les Franquistes.
Le manadier
modifierÀ son retour en France, il acheta en 1947, à l'âge de 25 ans, le Mas de Cacharel[2], aux Saintes-Maries-de-la-Mer, et s'y installa[3].
En 1948, il épousa Monique Bonis, petite-fille du marquis de Baroncelli-Javon[4], et monta sa propre manade avec la jumenterie de Baroncelli[5]. C'est là qu'il vécut, entre ses nombreux voyages, pendant soixante ans[6], dans ce qui était une manade de taureaux et de chevaux réputée[4].
Outre manadier, Colomb de Daunant fut directeur des Arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer, où il a lui-même toréé[5]. En 1986, il remet le Prix des neuf muses au torero Curro Caro[7]. En 1997, il présida la corrida du Rejón d'or, dans les arènes de Méjanes à Arles[8].
L'aubergiste
modifierEn 1954, Denys Colomb de Daunant monte une auberge rustique pour cavaliers (trois chambres, une table d'hôtes, mais sans eau courante, ni électricité, ni téléphone)[9]. L'historien d'art John Richardson rapporte, dans son livre The Sorcerer's Apprentice, que Colomb de Daunant s'attachait à perpétuer l'esprit du grand-père charismatique de son épouse et vivait et s'habillait comme du temps du marquis. Opposé aux poteaux électriques, il refusait l'électricité[10].
De trois chambres, l'hôtel passa à 10 chambres en 1962 et l'eau, l'électricité et le téléphone furent finalement posés entre 1966 et 1968[6].
En 1986, Denys Colomb de Daunant laissait la gestion de l'hôtel à son fils Florian[6].
L'écrivain
modifierColomb de Daunant fut l'un des coauteurs, avec Albert Lamorisse, du scénario du court-métrage Crin-Blanc : le cheval sauvage, sorti sur les écrans en 1952[11], ainsi que coauteur, avec Albert Lamorisse, du roman de même nom paru en 1953. C'est avec ses chevaux que fut tourné Crin-Blanc tandis que le mas de Cacharel servit de lieu de tournage aux scènes de dressage et de combat[5].
Il fut également coauteur, avec l'écrivain Jean Proal, du livre Camargue – terre des chevaux et des taureaux sauvages, paru aux éditions Marguerat en 1955[12].
Le photographe
modifierEn collaboration avec Pierre Aubanel, il publia en 1990 un recueil illustré, Les Derniers cavaliers du monde, où il fait montre de ses talents photographiques[8].
Mort
modifierDenys Colomb de Daunant meurt le 22 mars 2006, deux ans après la disparition de son épouse[4]. Lui survivent deux enfants, Florian et Sylvie Colomb de Daunant.
Publications
modifier- Braco, livre illustré en héliogravure de 47 photographies, Éditions Julliard (1954)
- En collaboration avec Jean Proal, Camargue, livre illustré de 94 photographies, Éditions Marguerat (1955)
- La Nuit du Sagittaire, Au Diable Vauvert, Vauvert, 2006, 239 p. (ISBN 2846261059 et 978-2846261050)
Filmographie
modifierComme réalisateur
modifier- Glamador (1954) (également comme scénariste)
- Corrida interdite (1959)
- Le Songe des chevaux sauvages (1960) (également comme scénariste)
- L'Abrivade (1963)
Comme acteur
modifier- Crin-Blanc : le cheval sauvage (1953) (également comme scénariste)
- Aux frontières du possible (1974)
- Alerte au minotaure (1974)
Notes et références
modifier- Cf la généalogie de sa famille sur le site de la Société genevoise de généalogie.
- « Cacharel » est le nom camarguais de la sarcelle d'été (Anas querquedula). Dans son livre, Les Enfants du cinéma, éditions Grasset, 2011, François-Guillaume Lorrain explique que c'est de sa fréquentation du lieu que Jean Bousquet tira le nom de sa maison de couture Cacharel.
- Biographie de l'auteur, sur le site de la maison d'édition Au diable vauvert.
- « La Petite Histoire de notre Hôtel - Sur les traces de Crin Blanc », op. cit..
- Biographie de l'auteur, sur le site de la maison d'édition Au diable vauvert.
- Page « La Petite Histoire de Cacharel - Sur les traces du film "Crin Blanc" » sur le site Hôtel de Cacharel.
- « MILIEU TSIGANE », sur Gérard Gartner, (consulté le )
- Temporada : Nîmes – Denis Colomb de Daunant a rejoint Crin Blanc, corrida.tv, 23 mars 2006.
- Sur l'architecture des bâtiments de l'auberge cavalière de Cacharel, cf. L'évolution de la cabane camarguaise au XXe siècle d'après des cartes postales et photos anciennes, VI - « Les Cabanes de Cacharel » aux Saintes-Maries-de-la-Mer, sur le site pierreseche.com, 12 octobre 2008.
- (en) John Richardson, The Sorcerer's Apprentice: Picasso, Provence, and Douglas Cooper, University of Chicago Press, 2001, 335 p., p. 117. Compagnon du collectionneur d'art Douglas Cooper au Château de Castille de 1949 à 1961, John Richardson mentionne Colomb de Daunant en ces termes : « Denys Colomb perpetuates the spirit of his wife's charismatic grandfather. I recently read somewhere that he had finally installed electricity in his austerely handsome home, Le Mas de Cacharel, otherwise he continues to live and dress much as people did in the days of Baroncelli. »
- « La Petite Histoire de notre Hôtel - Sur les traces de Crin Blanc », op. cit. : « Père du mondialement connu Crin Blanc, il en écrivit l'histoire et le scénario et co-réalisa en 1952 le film qui a bouleversé des générations d'enfants ».
- Jean Proal, Denys Colomb de Daunant, Camargue, terre des chevaux et des taureaux sauvages... , Marguerat, 1955, 33 pages.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- [Bastide et Durand 1999] « Colomb de Daunant, Denys », dans Bernard Bastide et Jacques-Olivier Durand, Dictionnaire du cinéma dans le Gard, Montpellier, Les Presses du Languedoc, (ISBN 2-85998-215-9), p. 76-79.
- Catherine Bernié-Boissard, Michel Boissard et Serge Velay, Petit dictionnaire des écrivains du Gard, Nîmes, Alcide, , 255 p. (présentation en ligne), p. 74-75
- Patrick Cabanel, « Denys Colomb de Daunant », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 709-710 (ISBN 978-2846211901)
- Florian Colomb de Daunant et Sylvie Brunel, Crin-Blanc ou l'invention de la Camargue, l’œuvre de Denys Colomb de Daunant, Actes Sud, 2016
Liens externes
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