Danse en Inde
La danse en Inde connaît de nombreux styles, généralement considérés comme classiques ou folk. Comme les autres aspects de la culture Indienne, les différentes formes de danses sont originaires des différentes régions de l'Inde, élaborées selon les traditions locales et également puisées dans des éléments provenant d'autres parties du pays[1].
La danse indienne comprend entre autres beaucoup de danses rituelles et de théâtre dansé.
Significations religieuses de la danse
modifierDans la religion hindoue, la danse est relié au monde religieux, notamment à travers le Tandava, danse cosmique effectuée par le dieu Shiva sous sa forme Nataraja (litérallement "roi de la danse")[2].
Classification des danses traditionnelles
modifierLes danses indiennes traditionnelles sont généralement classées en fonction de leur appartenance à la danse classique ou à la danse folklorique. Cette catégorisation viendrait d’une utilisation politique différente des danses indiennes[3].
D’un côté, les danses traditionnelles (ou danses folks) et danses tribales, permettent de représenter la diversité culturelle indienne, et la richesse ethnique des minorités en Inde.
D’un autre côté, la catégorisation de certaines danses en danses dites classiques, notamment en recherchant et établissant volontairement un lien avec des textes anciens comme le Natyashastra, permet de représenter une culture indienne plus élitiste et intellectuelle, et institutionnalisée.
Pour certains chercheurs[4] , il s’agit d’une véritable « invention de la tradition » pendant la décolonisation, avec un discours officiel insistant sur la qualité ancestrale, pure et historique des danses indiennes dites classiques.
La reconnaissance d'une danse comme classique permet de valoriser la sophistication et le raffinement de cette danse, mais relègue les danses "folkloriques" à un niveau subalterne. La classification peut être considérée comme arbitraire, et n'est pas fixe : la Sangeet Natak Akademi (en) (académie indienne nationale de danse et de musique) compte aujourd'hui huit styles de danses classiques, mais ce nombre a évolué au cours du temps. Restreinte en 1958 au Bharatanatyam, Kathak, Manipuri et Kathakali, l'appellation "danse classique" s'est officiellement étendue au Kuchipudi, à l'Odissi et au Mohiniattam entre les années 1950 et 1960, puis à la danse Sattryia en 2000. D'autres danses non considérées comme classique par l'académie tentent d'obtenir cette reconnaissance[5], et la danse Chhau, bien que non reconnue classique par l'académie, l'est par le ministère de la culture indien.
Danses classiques
modifierSangeet Natak Akademi, l'académie nationale des arts de la scène en Inde, reconnaît huit danses traditionnelles comme les danses classiques indiennes[6], tandis que d'autres sources et chercheurs en reconnaissent davantage[7],[8]. Ces danses ont des racines dans le texte sanskrit Natya Shastra[9] et les arts religieux du spectacle de l'hindouisme[10],[11],[12].
Les danses classiques sont codifiées de manière stricte, et leur apprentissage requiert rigueur et temps.
Danses folkloriques et tribales
modifierDanse de régions bengalis
modifier- Chhau, danse semi-classique de tradition martiale et folklorique. Originaire de la région de Kalinga (Odisha), mais aussi dansée au Bengale Occidental et à Jharkhand.
- Jatra, théâtre populaire et traditionnel bengali comprenant des danses.
Danses du Nord de l'Inde et du Pakistan
modifier- Bhangra, danse du Pendjab.
- Chholiya, danse avec épée de l'Uttarakhand.
- Garba, danse du Gujarat, exécutée pendant les neuf jours du festival hindou Navarātrī.
- Giddha, danse féminine du Pendjab.
- Kalbelia, danse du peuple kalbelia du Rajasthan.
- Khattak (danse) (en) (à ne pas confondre avec la danse classique Kathak), danse des pachtounes au Pakistan.
- Kikkli, danse féminine du Pendjab.
- Lavani (en), danse du Maharashtra.
- Tamasha, théâtre traditionnel marathi, souvent accompagné de danses et de chants.
Danses himalayennes
modifier- Cham et Singhi Chham, ensemble de danses rituelles du bouddhisme tibétain.
Danses du Nord-Est de l'Inde
modifier- Bihu (danse) (en), danse de l'Assam, réalisée pendant le festival de Bihu.
- Dewgharar Dev-Natir Nritya, danse de l'Assam.
- Sankitarna, danse de Manipur.
- Savaguwa et Rang-guwa Ojapali, danse de l'Assam.
Danses du sud de l'Inde
modifier- Bhagavata Mela, danse théâtrale du Tamil Nadu, (Thanjavur), dansée par des groupes d'hommes.
- Karakattam, danse du Tamil Nadu dont les interprètes tiennent un pot en équilibre sur leur tête.
- Kutiyattam, théâtre dansé du Kerala.
- Theyyam, un rituel religieux dansé du Kerala.
- Yakshagana, théâtre musical et dansé du Karnataka.
Danses contemporaines
modifierDanse bollywood
modifierLa danse bollywood désigne tous les styles de danses utilisés dans les films bollywood. Les styles utilisés sont très larges et on donné lieu à des sous-genres comme les item song ou le Dappankuthu (en).
Références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Dance in India » (voir la liste des auteurs).
- Charlie T. McCormick et Kim Kennedy White, Folklore : An Encyclopedia of Beliefs, Customs, Tales, Music, and Art, ABC-CLIO, , 1287 p. (ISBN 978-1-59884-241-8, lire en ligne), p. 705.
- Louis Frédéric, « Danse », dans Le nouveau dictionnaire de la civilisation indienne, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (ISBN 978-2-221-21496-1, lire en ligne).
- (en) Urmimala Sarkar Munsi, « Boundaries and Beyond: Problems of Nomenclature in Indian Dance History », dans Dance: Transcending Borders, New Delhi, Tulika Books, (lire en ligne), p. 79 - 98.
- (en) Rustom Bharucha, Theatre and the World: Performance and the Politics of Culture, Routledge, (ISBN 978-0-203-16817-2, DOI 10.4324/9780203168172, lire en ligne).
- Barbara Čurda, Enjeux identitaires, relationnels et esthétiques de la transmission de la danse Odissi en Inde : Le cas d'une école émergente à Bhubaneswar. (Thèse de doctorat en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives), Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand 2, , 362 p. (lire en ligne), p. 41 - 42.
- Bishnupriya Dutt et Urmimala Sarkar Munsi, Engendering Performance : Indian Women Performers in Search of an Identity, SAGE Publications, , 332 p. (ISBN 978-81-321-0612-8, lire en ligne), p. 216.
- Williams 2004.
- Don Rubin, Chua Soo Pong et Ravi Chaturvedi, The World Encyclopedia of Contemporary Theatre : Asia/Pacific, Routledge, , 130–139 p. (ISBN 978-0-415-26087-9, lire en ligne).
- James G. Lochtefeld, The Illustrated Encyclopedia of Hinduism : N-Z, The Rosen Publishing Group, , 467 p. (ISBN 978-0-8239-3180-4, lire en ligne), Quote: "the Natyashastra remains the ultimate authority for any dance form that claims to be 'classical' dance, rather than 'folk' dance".
- Julius Lipner, Hindus : Their Religious Beliefs and Practices, Routledge, , 448 p. (ISBN 978-1-135-24061-5, lire en ligne), p. 206, Quote: "It would be appropriate here to comment on Hindu classical dance. This developed in a religious context and was given high profile as part of temple worship. There are a number of regional and other styles as well as source texts, but the point we wish to stress is the participative nature of such dance. In form and content, the heart of dance as worship in Hinduism has always been 'expression' (abhinaya), i.e. the enacting of various themes".
- Jean Holm et John Bowker, Worship, Bloomsbury Academic, (ISBN 978-1-85567-111-9, lire en ligne), p. 85, Quote: Hindu classical dance-forms, like Hindu music, are associated with worship. References to dance and music are found in the vedic literature, (...)".
- Frank Burch Brown, The Oxford Handbook of Religion and the Arts, Oxford University Press, , 195–196 p. (ISBN 978-0-19-972103-0, lire en ligne), Quote: All of the dances considered to be part of the Indian classical canon (Bharata Natyam, Chhau, Kathak, Kathakali, Kuchipudi, Manipuri, Mohiniattam, Odissi, Sattriya and Yakshagana) trace their roots to religious practices (...) the Indian diaspora has led to the translocation of Hindu dances to Europe, North America and to the world.".