Dans l'immense tristesse
Dans l'immense tristesse est une mélodie pour voix et piano de Lili Boulanger composée en 1916 sur un poème de Bertha Galeron de Calonne.
Dans l'immense tristesse LB 38 | |
Première page de la copie manuscrite de Nadia Boulanger ayant servi à la gravure de la partition (1917). | |
Genre | mélodie |
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Musique | Lili Boulanger |
Texte | Bertha Galeron de Calonne |
Langue originale | français |
Effectif | voix et piano |
Durée approximative | 5 min |
Dates de composition | 1916 |
Dédicataire | Claire Croiza |
Publication | 1918 Ricordi |
Création | Paris |
Interprètes | Jan Reder (nl) |
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Composition
modifierDans l'immense tristesse est composé en 1916 (achevé le ) sur le poème Le Cimetière de Bertha Galeron de Calonne extrait du recueil Dans ma nuit (Paris, A. Lemerre, 1890)[1]. C'est la dernière mélodie de Lili Boulanger[2].
L'incipit de l'œuvre est : « Dans l'immense tristesse et dans le lourd silence »[1]. Le texte évoque « un fantôme de femme [qui] vient au cimetière pour consoler son enfant de sa perte[2] ».
La mélodie est dédiée à Claire Croiza[1].
Création
modifierL'œuvre est créée le à Paris (Le Parthénon, Festival de musique féminine), par Jan Reder (nl)[1].
Elle est reprise à la Société nationale de musique le , salle de la Société des concerts, par Claire Croiza, dédicataire de la partition[1].
Édition
modifierLa date de première publication de la partition par Ricordi (Paris, 1918-1919, cotage R. 484) est le . Le copyright a été attribué en [1].
La mélodie est aussi publiée par Schirmer (New York) en 1979 (cotage ED. 3217-48181c) au sein du recueil Quatre Chants pour voix et piano, avec une traduction anglaise de Jane May (In a infinite Sadness)[1].
L'œuvre est ensuite publiée par Durand en 2000 (Paris, cotage D.&F. 15284) au sein du recueil Quatre Mélodies[1].
Commentaires
modifierDans l'immense tristesse est d'une durée moyenne d'exécution de cinq minutes environ[1].
Pour le musicologue Christian Goubault, c'est « encore la tristesse, la plus poignante et la plus hallucinante qui soit. Le poème de Bertha Galéron de Calonne — murée en elle-même, puisqu'elle ne pouvait ni voir, ni entendre, ni parler — trouve un écho lugubre et touchant dans cette mélodie [...] : glas sinistre qui résonne avec ses lents et grands mouvements parallèles de quinte à vide, sa note pédale, sa citation, fantomatique, de la berceuse Dodo, l'enfant do dans les dernières mesures[3] ».
Discographie
modifier- In Memoriam Lili Boulanger, Doris Reinhardt (mezzo-soprano) et Émile Naoumoff (piano), Marco Polo 8.223636, 1993.
- Lili Boulanger : les mélodies, Sonia de Beaufort (mezzo-soprano) et Alain Jacquon (piano), Timpani 1C1042, 1998.
- Lili & Nadia Boulanger : mélodies, Cyrille Dubois (ténor) et Tristan Raës (piano), Aparté, 2020[4].
- Les heures claires : The Complete Songs Nadia & Lili Boulanger, Lucile Richardot (mezzo-soprano) et Anne de Fornel (piano), Harmonia Mundi HMM 90235658, 2023[5].
Références
modifier- Laederich 2007, p. 387.
- Gaudin 2007, p. 53.
- Goubault 1994, p. 64.
- Matthieu Roc, « Cyrille Dubois et Tristan Raës rendent grâce aux sœurs Boulanger », sur ResMusica,
- Jean-Luc Clairet, « Les Mélodies de Nadia et Lili Boulanger : deux compositrices, une époque », sur ResMusica,
Bibliographie
modifier- Mireille Gaudin, « Lili Boulanger », dans Association Femmes et Musique, Compositrices françaises au XXe siècle, Sampzon, Delatour, (ISBN 2-7521-0043-4), p. 51-55.
- Alexandra Laederich, « Catalogues de l'œuvre de Nadia Boulanger et de l'œuvre de Lili Boulanger », dans Alexandra Laederich (dir.), Nadia Boulanger et Lili Boulanger : témoignages et études, Symétrie, coll. « Perpetuum mobile », , 533 p. (ISBN 978-2-914373-29-6), p. 309-402.
- Christian Goubault, « Lili Boulanger », dans Brigitte François-Sappey et Gilles Cantagrel (dir.), Guide de la mélodie et du lied, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 916 p. (ISBN 2-213-59210-1), p. 62-64.
Liens externes
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