Daniel Monbars
Daniel Monbars, dit Monbars l'exterminateur, est un pirate français du XVIIe siècle qui attaquait les bateaux espagnols afin de venger le peuple indien et les esclaves noirs.
Biographie
modifierNé en 1645, Monbars était probablement originaire du Languedoc, venant d'une bonne famille[1].
Sa haine profonde à l'égard de l'Espagne lui viendrait de la lecture de récits de Las Casas sur la colonisation espagnole de l'Amérique, narrant les massacres, les cruautés et les brigandages commis par ces derniers[1].
Plus tard, lorsque Monbars apprend que la guerre est déclarée entre la France et l'Espagne, il s'échappe de la maison familiale et part rejoindre un de ses oncles, capitaine dans la marine du roi au Havre. Il embarque avec lui écumer les mers et aborde tout bateau espagnol rencontré sur son chemin. Il y massacre alors tous les occupants à l'exception des non-Espagnols, qu'il appelle souvent à coopérer en lui indiquant la position d'autres bateaux espagnols[1].
Lors de l’abordage, il enfonce la porte, saute l’épée à la main sur le pont du navire espagnol et se bat furieusement. À l’arrivée à Saint-Domingue, les boucaniers apportent à l’équipage du sanglier fumé, tout en s’excusant d’en apporter en petite quantité, disant que les Espagnols détruisaient leur boucan. Montbars leur propose de prendre leur tête pour marcher sur les Espagnols. Quittant son oncle, il débarque à terre, veut attaquer une troupe de cavaliers espagnols qui a repéré les boucaniers, mais, sur les conseils d’un vieux boucanier, attend que les boucaniers se réunissent, fait mine de camper sur la plage alors que les boucaniers se cachent dans les bois. Lorsque les Espagnols attaquent, les boucaniers surgissent des bois et les massacrent. Pour Monbars, c’est le plus beau jour de sa vie… Une expédition qui resta fameuse dans les annales de la flibuste.
Il rejoint son oncle, arme une patache et extermine ses adversaires en mer, malgré l’inégalité des forces, luttant contre quatre grands vaisseaux de guerre espagnols. Contrairement aux autres flibustiers, il n’est pas intéressé par le butin. Il veut « tuer » l’Espagnol au combat naval. La vue du sang lui donnait comme une suprême ivresse.
Voici ce que dit de lui Alexandre-Olivier Exquemelin, chirurgien et flibustier[2] : « Je me souviens de l’avoir vu en passant dans le golfe du Honduras ». Il était vif, alerte et plein de feu comme le sont tous les Gascons. Il avait la taille haute, droite et ferme, l’air grand, noble et martial, le teint basané. Pour ses yeux, on n’en saurait dire au juste ni la forme, ni la couleur ; ses sourcils noirs et épais se joignaient en arcade au-dessus et les couvraient presque entièrement, en sorte qu’ils semblaient cachés comme sous une voûte obscure. On pouvait juger, à première vue, qu’un tel homme devait être terrible. Aussi disait-on communément que dans le combat, il commençait à vaincre par la terreur qu’inspiraient ses regards et qu’il achevait par sa force herculéenne, à laquelle il était presque impossible de résister corps à corps ». Exquemelin ne sait pas ce qu’il est devenu.
Références
modifier- « Biographie de Monbars l'Exterminateur - Pirates & Corsaires célèbres », sur www.pirates-corsaires.com (consulté le ).
- Alexandre-Olivier Exquemelin. Nouvelle Edition. Atrevoux. Par la Compagnie, M DCC LXXV., Histoire des Aventuriers Flibustiers qui se sont signalés dans les Indes. Nouvelle édition., Atrevoux., m dcc lxxv, 447 p. (lire en ligne), Tome second, pp.246-269.
Article connexe
modifierBibliographie
modifier- Jean-Baptiste Picquenard, Monbars l'exterminateur, ou le Dernier chef des flibustiers ; anecdote du Nouveau-Monde. 1807. Tome 1 [lire en ligne], Tome 2 [lire en ligne] et Tome 3 [lire en ligne];
- Luc Anthoons, Monbars l'Exterminateur, EstLibris, 2003 ;
- (pt) Hixinio Puentes, Monbars O Exterminador, Coll. Edición Literaria - Narrativa, Edicións Xerais, 2009 ;