Daniel Eymery
Daniel Eymery, né le à Gap et mort le à Louveciennes, est un ingénieur français, diplômé des Arts & Métiers (ENSAM).
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Il a notamment dirigé l'usine Peugeot de Poissy (aujourd'hui usine Stellantis de Poissy), dans un contexte social parfois tendu.
Biographie
modifierDaniel Eymery est né en 1938 à Gap. Il est ingénieur A&M de la promotion Ai.157 (Aix en Provence 1957). Après différentes affectations chez Peugeot, il est directeur de l'usine Peugeot de Dijon de 1977 à 1981[1]. Il est ensuite nommé directeur du personnel puis directeur de l'usine Peugeot de Poissy, jusqu'à son départ en retraite, en 2002. En parallèle à ses activités de dirigeant, il crée et anime le club business Entreprises et Passions[2].
Il meurt le à Louveciennes[3].
La grève de 1982 à l'usine Peugeot de Poissy
modifierSe revendiquant « paternaliste[1] », mais « réputé parmi les plus durs de l'équipe dirigeante de Talbot[4] », il est l'un des acteurs de l'important conflit social qui survient en 1982 et 1983 à Poissy (anciennement SIMCA, Chrysler puis Talbot et Peugeot, devenu Stellantis).
Ce conflit donne lieur à de nombreux incidents. Le 3 juin 1982, les ouvriers grévistes et non grévistes s'affrontent dans l'un des bâtiments de l'usine. Lorsque les cadres entrent accompagnés d'ouvriers non grévistes, les écrous pleuvent. On dénombre 102 blessés dont plusieurs blessés graves. Daniel Eymery perd un œil[5],[4],[6]. Bien que moins violentes par la suite, les relations sociales à l'usine Peugeot de Poissy restent parfois tendues. Leur évolution pendant la direction de Daniel Eymery jusqu'en 2002 fait l'objet d'un suivi régulier dans la presse[7],[8],[9].
De 1982 à 2002, le développement du site Peugeot de Poissy
modifierPour développer le site PSA de Poissy (Peugeot SA devenu Stellantis), Daniel Eymery mise sur l'automatisation. À l'époque c'est une prise de risque importante. Cet axe de modernisation paie. Il rend le site attractif pour la production de véhicules des différentes marques du groupe (Citroen, Peugeot)[10].
Citation
modifier« Je me suis aperçu au cours de mes stages de l'importance du savoir-faire humain. »[11]
— Extrait du discours de départ à la retraite de Daniel Eymery en 2002
Distinctions
modifierHommages
modifierDaniel Eymery apparait à plusieurs reprises dans « L’homme de Poissy »[14]. Ce roman de Joseph Théhel, ancien maire communiste de Poissy[15] et ancien salarié de l'usine[16], relate les mouvements sociaux de 1982 à l'usine automobile de Poissy. En voici un extrait :
« En un instant, l’atmosphère devient irrespirable, les pièces métalliques volent, des coups violents sont échangés. Eymery, blessé au visage, est évacué. La haine ou la peur éclate sur les visages »
Karl Olive, ancien député et maire UMP de Poissy participe aux obsèques de Daniel Eymery qui fut en quelque sorte son parrain après avoir employé son père à l’usine PSA de Poissy[17].
Notes et références
modifier- Charles Marquès, « Patron chez Peugeot : Un parachuté s'enracine », Le Monde, (lire en ligne)
- J.G., « Nous sommes devenus des interlocuteurs valables », Le Parisien, (lire en ligne)
- Florent Jacono, « Disparition : mort de Daniel Eymery, ancien directeur de Peugeot à Poissy », Actu.fr, (lire en ligne)
- Jean Benoit, « La grève chez Talbot Poissy prend à nouveau l'allure d'un affrontement entre la C.G.T. et la direction », Le Monde, (lire en ligne)
- « Talbot-Poissy. L'explosion », Le Courrier des Yvelines, (lire en ligne)
- Nathalie Perrier, « Un dirigeant marqué par les conflits sociaux », Le Parisien, (lire en ligne)
- « A l'usine Peugeot-Talbot de Poissy A Poissy, la semaine de quatre jours, quatre mois après Expérience concluante, disent les dirigeants de Peugeot-Talbot. Les salariés sont plus réservés », Le Monde, (lire en ligne)
- « Le pieds de nez de Poissy », L'humanité, (lire en ligne)
- « En raison de la chute du marché automobile L'usine Peugeot de Poissy suspend la semaine de quatre jours travaillés dix heures », Le Monde, (lire en ligne)
- Nicolas Hatzfeld et Jean-Louis Loubet (préf. Daniel Eymery), Poissy. Une légende automobile, Boulogne, ETAI, (ISBN 2-7268-8520-9)
- Isabelle Masoni, « Le bâtisseur de l'usine Peugeot jette l'éponge », Le Parisien, (lire en ligne)
- « ORDRE DE LA LEGION D'HONNEUR Décret du 12 juillet 1996 portant promotion et nomination », JORF n°163, (lire en ligne)
- « Annuaire de la société des ingénieurs Arts et Métiers » (consulté le )
- Joseph Tréhel (préf. Père Piquet), L'homme de Poissy, Paris, Editions sociales - Notre temps - Société, (ISBN 2-307-16931-8, lire en ligne )
- Damien Régis, « Poissy a sanctionné son maire trop militant », Le Monde, (lire en ligne)
- « YVELINES PEUGEOT ASSURE LA PÉRENNITÉ DE SON IMPLANTATION A POISSY La mise en chantier d'un nouvel atelier de peinture doit mettre un terme aux rumeurs de fermeture de l'usine », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Jean-Pierre Pillard, « In Memoriam Daniel Eymery », Arts et Métiers Magazine, no N°448, janvier février 2024, p. 131