Dactyle (lune)

satellite de (243) Ida
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Dactyle, officiellement (243) Ida I Dactyle (internationalement (243) Ida I Dactyl), est une lune astéroïdale (1,4 km de diamètre) qui orbite autour de l'astéroïde (243) Ida. Sa surface est constituée des mêmes matériaux que celle d'Ida et présente, comme cette dernière, des cratères d'impact. L'origine de Dactyle reste incertaine, mais les données recueillies lors de son survol suggèrent que c'est un fragment du corps parent de la famille de Coronis.

Dactyle
(243) Ida I
Image illustrative de l’article Dactyle (lune)
Type Satellite de (243) Ida
Caractéristiques orbitales
(Époque J2000.0)
Demi-grand axe 108 km
Période de révolution 1,54 d
Inclinaison
Caractéristiques physiques
Dimensions 1,4 km
Caractéristiques de l'atmosphère
Découverte
Découvreur Ann Harch
Date de la découverte 17 février 1994
Désignation(s)
Nommé d'après Dactyles
Désignation(s) provisoire(s) S/1993 (243) 1

Dactyle a été photographié par la sonde Galileo le . Elle se trouvait alors à 90 kilomètres d'Ida et se déplaçait sur une orbite prograde. Les images ne furent envoyées sur Terre que début 1994, permettant alors pour la première fois de prouver directement l'existence de lunes astéroïdales[1],[2].

Découverte

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Dactyle a été découvert le par Ann Harch, membre de la mission Galileo, alors qu'elle analysait les images prises par la sonde[3]. Galileo a pris 47 images de Dactyle sur une période d'observation de 5,5 heures en [4]. La sonde se trouvait à 10 760 kilomètres d'Ida[5] et à 10 870 kilomètres de Dactyle lorsque la première image de la lune a été prise, 14 minutes avant que Galileo ne fît son observation la plus proche[6].

Dactyle, désigné 1993 (243) 1[5],[7],[N 1] à titre provisoire, a été nommé par l'Union astronomique internationale en 1994[7], d'après les créatures appelées Dactyles qui vivaient sur le mont Ida en Crète selon la mythologie grecque[8],[N 2].

Caractéristiques géologiques

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De forme ovoïde[9], Dactyle est cependant « remarquablement sphérique »[8] pour un objet aussi petit (1,6 × 1,4 × 1,2 km[9]). Son axe le plus long se trouvait orienté vers Ida[9]. Comme Ida, Dactyle présente une surface saturée de cratères d’impact[9]. Plus d'une douzaine d'entre eux ont des diamètres supérieurs à 80 mètres, signe que la lune a été l'objet d'un grand nombre de collisions[10]. Au moins six cratères forment une chaîne linéaire, sans doute due à des débris produits à proximité (probablement éjectés d'Ida)[9]. Les cratères de Dactyle peuvent comporter un pic central, contrairement à ceux d'Ida[11]. Ces caractéristiques et la forme presque sphérique de Dactyle impliquent un rôle prédominant de la gravité sur cette lune, en dépit de sa petite taille[11]. Comme celle d'Ida, la température moyenne de Dactyle est de 200 kelvins (−73 °C)[3].

Dactyle partage plusieurs caractéristiques avec Ida. Leurs albédos et spectres de réflexion sont très similaires[12]. Les petites différences indiquent que le processus d'érosion spatiale est moins actif sur Dactyle[13]. Sa petite taille rendrait impossible la formation de grandes quantités de régolithe[13],[5], au contraire d'Ida qui est couvert d'une épaisse couche de ce régolithe.

Les cratères de Dactyle sont nommés d'après les Dactyles :

Cratère Éponyme Diamètre (m)[14]
Acmon Acmon (en) 300
Celmis Celmis (en) 200
 
Diagramme des orbites potentielles de Dactyle autour d'Ida

Dactyle orbite autour d'Ida en 1,54 jour à une distance moyenne de 108 kilomètres dans un sens prograde[15] et à une inclinaison de 8 degrés par rapport à l'équateur de Ida[4]. On ne connaît pas très précisément l'orbite car Galileo est passée très près en prenant les images[16].

D'après des simulations informatiques, le périapside de Dactyle doit être supérieur à 65 kilomètres d'Ida pour lui permettre de rester sur une orbite stable[17]. Le nombre d'orbites générées par les simulations a été réduit par la nécessité de faire passer l'orbite là où Galileo observa Dactyle à 16:52:05 UT le , soit à environ 90 km d'Ida[18],[19]. Le , le télescope spatial Hubble observa Ida pendant huit heures et fut incapable de détecter Dactyle. Il aurait pu l'observer si la lune s'était trouvée à plus de 700 km d'Ida[16].

La période orbitale est d'environ 20 heures[12]. Sa vitesse orbitale est d'environ 10 m/s, ce qui est comparable à une course rapide[N 3].

Origine

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243 Ida (à gauche) et Dactyle (à droite). Photo prise par Galileo.

Les origines de Dactyle ne sont pas connues. Il y a toutefois deux hypothèses : selon la première, Dactyle et Ida auraient été formés en même temps ; selon la seconde, Dactyle aurait été détaché d'Ida par un impact. Les deux hypothèses possèdent des lacunes qui n'ont pas encore pu être résolues.

  1. La présence du « S/ » avant la désignation provisoire est une disposition de 1995 pour éviter toute confusion avec la désignation provisoire des comètes adoptée cette année-là.
  2. Pausanias, 5.7.6 :
    « When Zeus was born, Rhea entrusted the guardianship of her son to the Dactyls of Ida, who are the same as those called Curetes. They came from Cretan Ida – Heracles, Paeonaeus, Epimedes, Iasius and Idas. »
  3. Byrnes et D'Amario 1994 :
    « ...about the speed of a fast run or a slowly thrown baseball. »

Sources

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Références

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  1. (en) Ida and Dactyl sur solarviews.com
  2. « Erreur 404 », sur obspm.fr via Wikiwix (consulté le ).
  3. a et b Holm 1994.
  4. a et b Petit et al. 1997, p. 177.
  5. a b et c Belton et Carlson 1994.
  6. Mason 1994, p. 108.
  7. a et b Green 1994.
  8. a et b Schmadel 2003, p. 37.
  9. a b c d et e Chapman 1996, p. 709.
  10. NASA 2005.
  11. a et b Asphaug, Ryan et Zuber 2003, p. 463.
  12. a et b Chapman et al. 1994, p. 455.
  13. a et b Chapman 1995, p. 496.
  14. (en) « Planetary Names: Dactyl », IAU (consulté le )
  15. Petit et al. 1997, p. 179.
  16. a et b Byrnes et D'Amario 1994
  17. Petit et al. 1997, p. 195.
  18. Petit et al. 1997, p. 188.
  19. Petit et al. 1997, p. 193.

Bibliographie

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  • (en) Erik Asphaug, Eileen V. Ryan et Maria T. Zuber, « Asteroid Interiors », Asteroids III, Tucson, University of Arizona,‎ , p. 463–484 (Bibcode 2002aste.conf..463A, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (en) Jeanne Holm et Jan Jones (dir.), « Discovery of Ida's Moon Indicates Possible "Families" of Asteroids », The Galileo Messenger, NASA, no 34,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Jean-Marc Petit, Daniel D. Durda, Richard Greenberg, Terry A. Hurford et Paul E. Geissler, « The Long-Term Dynamics of Dactyl’s Orbit », Icarus, vol. 130, no 1,‎ , p. 177–197 (DOI 10.1006/icar.1997.5788, Bibcode 1997Icar..130..177P, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (en) Michael J. S. Belton et R. Carlson, « 1993 (243) 1 », IAU Circular, International Astronomical Union, no 5948,‎ (Bibcode 1994IAUC.5948....2B, lire en ligne).
  • (en) John W. Mason, « Ida's new moon », Journal of the British Astronomical Association, vol. 104, no 3,‎ , p. 108 (Bibcode 1994JBAA..104..108M, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (en) Daniel W. E. Green, « 1993 (243) 1 = (243) Ida I (Dactyl) », IAU Circular, International Astronomical Union, no 6082,‎ (Bibcode 1994IAUC.6082....2G, lire en ligne).
  • (en) Lutz D. Schmadel, IAU commission, Dictionary of minor planet names, vol. 20, Springer, , 992 p. (ISBN 978-3-540-00238-3, lire en ligne), « Catalogue of Minor Planet Names and Discovery Circumstances ».
  • (en) Clark R. Chapman, K. Klaasen, Michael J. S. Belton et Joseph Veverka, « Asteroid 243 IDA and its satellite », Meteoritics, vol. 29,‎ , p. 455 (Bibcode 1994Metic..29..455C, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (en) Dennis V. Byrnes, Louis A. D'Amario et Galileo Navigation Team, « Solving for Dactyl's Orbit and Ida's Density », The Galileo Messenger, NASA, no 35,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Pausanias (trad. du grec ancien par W. H. S. Jones et H. A. Omerod), Description of Greece, Cambridge (Mass.)/London, Loeb Classical Library, , 272 p. (ISBN 0-674-99104-4, lire en ligne).
  • (en) Clark R. Chapman, « Galileo Observations of Gaspra, Ida, and Dactyl: Implications for Meteoritics », Meteoritics, vol. 30, no 5,‎ , p. 496 (Bibcode 1995Metic..30R.496C, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (en) Clark R. Chapman, « S-Type Asteroids, Ordinary Chondrites, and Space Weathering: The Evidence from Galileo's Fly-bys of Gaspra and Ida », Meteoritics, vol. 31,‎ , p. 699–725 (Bibcode 1996M&PS...31..699C, lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (en) « Images of Asteroids Ida & Dactyl », National Aeronautics and Space Administration, (consulté le ).

Compléments

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Articles connexes

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Liens externes

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