Débat sur les langues
Le Débat sur les langues fut un des premiers débats de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada (aujourd'hui, le Québec), tenu le 21 janvier 1793[1]. À cette occasion, il fut décidé de tenir le procès-verbal de la Chambre en français et en anglais, sans préséance de la seconde langue (pourtant langue du pouvoir britannique) sur la première. On peut admirer au Salon bleu de l'Assemblée nationale du Québec une toile représentant le débat peinte par Charles Huot et inaugurée en 1913.
Interprétation du tableau
modifierChartier de Lotbinière est représenté alors qu'il déclare:
« Le plus grand nombre de nos électeurs étant placés dans une situation particulière, nous sommes obligés de nous écarter des règles ordinaires et sommes contraints de réclamer l’usage d’une langue qui n’est pas celle de l’Empire ; mais aussi équitables envers les autres que nous espérons qu’on le sera pour nous-mêmes, nous ne voudrions pas que notre langage vînt à bannir celui des autres sujets de Sa Majesté, mais demandons que l’un et l’autre soient permis[2]. »
Les députés francophones sont représentés debout, alors que les députés anglophones sont assis.
Histoire du tableau
modifier« Les propositions de tableaux ne soulèvent pas l’enthousiasme de la classe politique »; les superbes cadres déjà installés dans les deux salles du Palais législatif restent vides depuis leur installation en 1886. Le gouvernement fait paraître une annonce dans le journal La Presse du [3].
AUX ARTISTES. Le gouvernement
de la province de Québec vient de
décider d’ouvrir un concours, entre nos
peintres, pour un tableau historique qui
devra orner la salle des délibérations
de l’Assemblée législative. Le montant
alloué au paiement de cette toile, de
25 pieds x 12 sera, dit-on, de $ 2,000.
[…] On nous assure que le nombre de
concurrents sera considérable et que
MM. Jos Saint-Charles, Henri Beau,
Franchère, Dyonnet et Suzor Côté sont
déjà à l’ouvrage.
À la fin de , Huot présente au gouvernement une esquisse, dont Hormisdas Magnan démontre que le peintre a déjà arrêté sa composition [3]: « Au centre est la Chambre d’Assemblée. Les députés, en costume du temps de la Révolution, perruques blanches, etc. entourent une longue table. Ils se tiennent par groupe assis et debout. Ils paraissent en proie à une vive agitation. On voit quelques chaises renversées. […] Un orateur, M. de Lotbinière, d’un geste impérieux revendique fièrement l’usage de sa langue maternelle. Le courageux tribun est debout en face du trône présidentiel où siège M. J. A. Panet, et que ses compatriotes ont élu après une lutte très vive. On voit au bout opposé de la table un groupe de députés anglais. […] Du côté opposé au trône, on voit une galerie bien garnie de spectateurs. »
Bibliographie et autres medias
modifier- Joanne Chagnon, « Charles Huot et le débat sur les langues », BULLETIN BIBLIOTHÈQUE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE, Québec, vol. 37, no 1, , p. 20 à 24 (lire en ligne, consulté le )
- Noémi Mercier, « Le tableau de la discorde », L'Actualité, (consulté le ).
- Richard Godin, « Premières assemblées délibérantes au Bas-Canada : une démocratie partielle », sur ameriquefrancaise.org, Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française, (consulté le ).
- Dave Noël, « «Le débat sur les langues»: la tour de Babel parlementaire », sur Le Devoir, (consulté le )