Cyanotrichite
La cyanotrichite est une espèce minérale composée de hydroxy-sulfate de cuivre et d'aluminium hydraté de formule[1]: Cu4Al2[(OH)12/SO4].2H2O. Les cristaux peuvent atteindre 3 cm [4].
Cyanotrichite[1] Catégorie VII : sulfates, sélénates, tellurates, chromates, molybdates, tungstates[2] | |
Cyanotrichite - Arizona | |
Général | |
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Classe de Strunz | 7.DE.10
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Classe de Dana | 31.2.1.1
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Formule chimique | Cu4 Al2 [(OH)12 / SO4] 2H2O |
Identification | |
Masse formulaire[3] | 644,328 ± 0,024 uma H 2,5 %, Al 8,38 %, Cu 39,45 %, O 44,7 %, S 4,98 %, |
Couleur | Bleu |
Système cristallin | orthorhombique |
Clivage | aucun |
Cassure | inégale |
Habitus | fibreux, buissons, massif |
Faciès | Prismatiques, aciculaires allongée sur [001] |
Échelle de Mohs | 3,5 à 4[1] |
Trait | bleu pâle |
Éclat | vitreux |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | a=1,588, b=1,617, g=1,655 |
Biréfringence | Biaxe (+) ; 0,0670 |
Angle 2V | 82° |
Fluorescence ultraviolet | Aucune |
Transparence | translucide |
Propriétés chimiques | |
Densité | 3,7 à 3,9 |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | Aucun |
Radioactivité | Aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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Historique de la description et appellations
modifierInventeur et étymologie
modifierLa première étude a été effectuée sur un échantillon de Moldova Nouă (Roumanie) par Abraham Gottlob Werner en 1808. Mais c'est la description d'Ernst Friedrich Glocker[5] qui fait référence en 1839. Il l'a nommé à partir du grec ancien κυανός ou du latin cyaneus (bleu foncé) et du grec ancien θρίξ, θριχός (chevelure, poil) soit "chevelure bleue" qui est l'habitus le plus commun pour ce minéral.
Topotype
modifierLe gisement topotype est localisé à Moldova Nouă, Banat roumain, Roumanie.
Synonymes
modifier- cuivre velouté (Armand Lévy) [6]
- lettsomite (Percy 1850) [7] Le minéral est dédié au minéralogiste anglais William G. Lettsom (1805-1887)
- namaqualite[8]
Caractéristiques physico-chimiques
modifierCritères de détermination
modifierLa cyanotrichite forme des cristaux aciculaires de couleur bleu ciel à bleu azur, disposés en buissons globuleux de longues aiguilles, ou en encroûtement de courtes aiguilles donnant un aspect velouté. Ces cristaux sont translucides, avec un éclat vitreux à soyeux. Ils ne possèdent aucun plan de clivage, et leur fracture est inégale. Vus au microscope polariseur analyseur, en lumière non analysée, ils présentent un pléochroïsme : leur couleur varie du bleu pâle au bleu intense.
La cyanotrichite est un minéral plutôt tendre (3,5 à 4 sur l'échelle de Mohs) et peu dense (densité mesurée variant de 3,7 à 3,9[1]).
Ce minéral laisse un trait bleu pâle.
Composition chimique
modifierLa cyanotrichite, de formule Cu4Al2[(OH)12/SO4].2H2O, a une masse moléculaire de 644,33 u. Elle est donc composée des éléments suivants :
Élément | Nombre (formule) | Masse des atomes (u) | % de la masse moléculaire |
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Soufre | 1 | 32,06 | 4,98 % |
Aluminium | 2 | 53,96 | 8,37 % |
Cuivre | 4 | 254,19 | 39,45 % |
Hydrogène | 16 | 16,13 | 2,50 % |
Oxygène | 18 | 287,99 | 44,70 % |
Total : 41 éléments | Total : 644,33 u | Total : 100 % |
Cette composition place ce minéral :
- selon la classification de Strunz : dans la catégorie des sulfates (07), avec des anions additionnels et H2O (07.D) et des cations de taille seulement moyenne (07.DE) ;
- selon la classification de Dana : dans la catégorie des sulfates hydratés contenant un groupement hydroxyle ou un halogène (31), de forme (A+ B++)6 (XO4) Zq·x(H2O) (31.02).
Cristallochimie
modifierLa cyanotrichite sert de chef de file à un groupe de minéraux isostructuraux qui porte son nom[9] :
Groupe de la cyanotrichite
modifier- Camérolaïte : Cu4Al2(HSbO4,SO4)(CO3)(OH)10• 2H2O
- Carbonatecyanotrichite : Cu4Al2(CO3,SO4)(OH)12• 2H2O
- Cyanotrichite : Cu4Al2(SO4)(OH)12• 2H2O
- Khaidarkanite : Na0.34Cu4Al3(OH)14F3• 2H2O
Cristallographie
modifier- Paramètres de la maille conventionnelle : = 10,16 Å, = 12,61 Å, = 2,9 Å ; Z = 1 ; V = 371,54 Å3
- Densité mesurée = 3,8 g cm−3
Gîtes et gisements
modifierGîtologie et minéraux associés
modifierMinéral fibreux à aciculaire, filiforme sous forme de dépôts sur une roche mère, la roche est formée par l'érosion et l'oxydation prolongée[1] des gisements de cuivre en présence aluminium.
Les minéraux souvent associés sont : brochantite, spangolite, chalcophyllite, olivénite, tyrolite, parnauite, azurite, malachite, connellite.
Gisements producteurs de spécimens remarquables
modifier- Canada
- Eastern Metals Mine, Saint-Fabien-de-Panet, municipalité régionale de comté de Montmagny, Québec[10]
- États-Unis
- France
- Mine de Cap Garonne, Le Pradet, Var, Provence-Alpes-Côte d'Azur [11]
- Mine de Couloumier, Auzat, Ariège, Midi-Pyrénées [12]
- Grece
- Kamariza (ou Camarésa ?), Mines du Laurion, Attique[13]
- Roumanie
- Moldova Nouă, Banat roumain (topotype).
Notes et références
modifier- Rupert Hochleitner (trad. de l'allemand), 300 roches et minéraux, Paris, Delachaux et Niestlé, , 256 p. (ISBN 978-2-603-01698-5)
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- The Handbook of Mineralogy Volume IV, 2000 Mineralogical Society of America by Kenneth W. Bladh, Richard A. Bideaux, Elizabeth Anthony-Morton and Barbara G. Nichols
- (de) Jochen Schlüter et Reinhardt Kurtz (éd.), Typmineralkatalog Deutschland, Hamburg, Universität Hamburg (lire en ligne).
- Armand Lévy,Henri Heuland - Description d'une collection de Minéraux Volume 3 p. 100
- Percy (1850) Philosophical Magazine and Journal of Science: 36: 100.
- Mason, B. (1961): The identity of namaqualite with cyanotrichite. Mineralogical Magazine 32, 737-738.
- Hager, S. L., Leverett, P. & Williams, P. A. (2009): Possible structural and chemical relationships in the cyanotrichite group. Canadian Mineralogist 47, 635-648.
- Sabina (1992) GSC Misc. Report 46, 62
- SARP, H., MARI, G., MAGNAN, M.-T., CAMEROLA, M., DELORY, B., GUARINO, A. and ILTIS, A. (1997) La mine de Cap Garonne (Var, France) Haut lieu de la minéralogie internationale. Riviéra scientifique, Nice, 3-58.
- Rémy, P.& Font, P. (2008) La mine du Couloumier, Auzat (Ariège). MicroMinéral Magazine n° 2
- Wendel, W. and Rieck, B. (1999); Die wichtigsten Mineralfundstellen und Bergbauanlagen Lavrions, LAPIS 24 (7/8), 25-33