Croix-Rouge libanaise

La Croix Rouge Libanaise (CRL) (arabe : الصليب الأحمر اللبناني, al-Ṣalīb al-aḥmar al-lubnānī ) est une organisation humanitaire membre de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et qui travaille avec le CICR ; elle assure les premiers secours au Liban[1]. Fondée en 1946, elle a reçu un mandat du ministère de la Santé libanais pour accomplir ce service de premiers soins sur l'ensemble du territoire[1].

Croix-Rouge libanaise
Histoire
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La Croix-Rouge libanaise repose sur le bénévolat[1].

Elle est perçue au sein de la société comme neutre et non impliquée dans les divisions partisanes[1], y compris pendant la guerre du Liban (1975-1990)[2].

La Croix-Rouge libanaise est dirigée depuis 2021 par le Secrétaire général Georges Kettaneh[3]

Histoire

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La CRL est reconnue par l'Etat en 1946 comme organisme public à but non lucratif et comme équipe auxiliaire du service médical de l'armée libanaise[2].

En 1947, elle devient membre de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et rejoint le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Depuis 1964, «la CRL a été désignée officiellement par les autorités libanaises pour la prise en charge pré-hospitalière et le transport des malades sur tout le territoire libanais avec plus que 4 000 secouristes volontaires et 400 ambulances»[4].

En 2008, la CRL est organisée de la manière suivante : elle a un président, une Assemblée générale, où repose l'autorité ultime, un comité central composé de 42 membres bénévoles, un comité exécutif composé de 9 membres chefs des départements actifs du CRL (en plus du président, du vice-président et du trésorier).

Depuis 2008, la Croix-Rouge libanaise travaille également avec les composantes concernées des autorités libanaises, avec les agences des Nations Unies et les ONG. Son siège social se trouve dans la capitale libanaise, Beyrouth.

Activités et missions

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« La médecine pré-hospitalière libanaise est fondée essentiellement sur la Croix-Rouge libanaise » selon Olivier Hagon, spécialiste de la médecine d'urgence[1]. La CRL fournit les premiers soins prompts et assure le transport vers les hôpitaux[1].

En 2008, les équipes secouristes de la CRL ont assuré 194389 missions (166172 en 2006; 177053 en 2007)[1]. Les premiers secours préhospitaliers et le transport médical urgent représentaient 39,5% des missions, les premiers soins dans les stations représentaient 52,5% des missions, les soins à domicile 4,7% ; d'autres tâches comme les unités de sang, le transport de corps, les évacuations de civils en danger, 3,1%[1].

La Croix Rouge libanaise dispose de 250 à 300 ambulances équipées (en 2018)[2], 46 centres de premiers secours[2], elle compte 16 employés permanents. En 2009, 2 600 bénévoles travaillent au sein de la CRL[1] ; en 2018 ils seraient 8 000 volontaires, dont 3 800 ambulanciers[2]. Les services utilisent un système de communication radio à partir de quatre salles d'opération centrales, une dans la capitale Beyrouth, une à Tibnin dans le sud, une à Tripoli et la dernière dans la Bekaa. L'organisation des premiers secours et des ambulances représente l'épine dorsale de la préparation aux catastrophes médicales d'urgence dans le pays.

Elle compte les structures suivantes :

  • 46 stations ou centres de premiers secours[2]
  • 50 centre médico-Sociaux
  • 33 clubs ou maisons de jeunes[2],[5]
  • 13 cliniques mobiles
  • 13 Centres de transfusion sanguine[2],[6]
  • 6 Instituts de soins infirmiers
  • 2 écoles d'assistants de santé
  • 1 Unité de sécurité et de sûreté
  • 30 chapitres ou comité locaux

Situations de catastrophe

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Explosion dans le port de Beyrouth en 2020

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Lors de l'explosion dans le port de Beyrouth en 2020, la Croix-Rouge libanaise assure 30 à 40 % des besoins en sang au Liban ; elle prend appui pour cette mission sur ses 13 banques de sang[4]. Elle crée sept hôpitaux de campagne grâce aux moyens offerts par l’aide internationale, en particulier celle des pays arabes[4]. Elle a participé avec le ministère de la santé et l’armée libanaise à la distribution de l'aide médicale à 127 hôpitau[4].

Guerre entre Israël et le Hezbollah en 2023-2024

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Pendant la guerre entre Israël et le Hezbollah en 2023-2024, dans le sud du Liban, les responsables de la Croix-Rouge libanaise sont en lien avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban qu'ils informent des lieux où les équipes de secouristes effectuent des missions de sauvetage ; les Casques bleus de la FINUL communiquent à l'armée israélienne les informations reçues[7].

Toutefois le , la Croix-Rouge libanaise annonce que 4 de ses secouristes ont été blessés par des tirs israéliens alors qu'ils accomplissaient une mission de sauvetage dans le village de Taybeh (Marjayoun) (en)[8]. Euronews rappelle les chiffres à cette date de l'Organisation mondiale de la santé selon lesquels « 28 professionnels de santé ont été tués au cours de la journée écoulée au Liban. L'annonce de ces décès intervient après la fermeture de trois douzaines d'établissements de santé dans le sud du pays et l'évacuation partielle ou totale de cinq hôpitaux à Beyrouth »[9].

Le 13 octobre 2024 la Croix-Rouge annonce que plusieurs de ses secouristes ont été blessés dans un bombardement israélien alors qu'ils avaient été envoyés dans le sud du Liban "en coordination" avec la FINUL[10],[11] ; ils intervenaient dans une maison à Srobbin (en)[12] ciblée par une frappe une première fois, et, après l'arrivée des secours, une deuxième fois, selon les déclarations de la Croix-Rouge[13]. A cette occasion le ministère de la Santé libanais souligne le fait que « plus de 150 secouristes et soignants ont été tués et 130 ambulances endommagées » en un an de conflit entre Israël et le Hezbollah[14].

Le 22 octobre 2024 la Croix-Rouge annonce que trois de ses secouristes ont été blessés alors qu'ils avaient été envoyés sur un lieu ciblé par un bombardement israélien à Nabatiyeh dans le sud du Liban[15] ; ils ont été victimes d'une deuxième frappe qui succédait de peu à la première[16].

Début novembre 2024, à la suite de 13 mois d'un conflit où 3 000 personnes ont été tuées et plus de 13 000 blessés au Liban, et 1,4 million de personnes déplacées; la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge lance un appel d'urgence international de 100 millions de francs suisses (115,8 millions de dollars) pour aider la Croix-Rouge libanaise à faire face à la crise humanitaire au Liban[17]. La FICR a également appelé toutes les parties à « protéger les ambulanciers  » en temps de guerre[17].

Références

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  1. a b c d e f g h et i O. Hagon, B. Crettenand Pecorini, N. Jabr, J.-P. Stamm, « Croix Rouge Libanaise : un authentique partenariat pour un projet de formation des volontaires », Revue médicale suisse,‎ , p. 528-531 (lire en ligne)
  2. a b c d e f g et h «Red Cross volunteers, the unknown soldiers of Lebanon’s wars», The Arab Weekly, 2 juin 2018, lire en ligne
  3. Entretien avec Kettaneh, G., réalisé par Wade, P. (2020) . 1. «La Croix-Rouge libanaise et les principes humanitaires, à la croisée de l’aide internationale et de l’action sociale», dans Abiyaghi, M. et Troit, V. (dir.), Transition humanitaire au Liban Humanitarian transition in Lebanon. ( p. 25 -30 ). Karthala, lire en ligne
  4. a b c et d Marianne Zoghbi, Eugénie Bitar, Elio Haroun et Anthony Nasr, « 4 août 2020 : explosion du port de Beyrouth, réponse de la Croix-Rouge libanaise et leçons apprises », Médecine de Catastrophe - Urgences Collectives, explosion Beyrouth – Masques de protection repiratoire, vol. 5, no 4,‎ , p. 292–295 (ISSN 1279-8479, DOI 10.1016/j.pxur.2021.07.004, lire en ligne, consulté le )
  5. « Lebanese Red Cross » [archive du ], www.redcross.org.lb (consulté le )
  6. « Lebanese Red Cross » [archive du ], www.redcross.org.lb (consulté le )
  7. (en) Neil Michael, « Lebanese Red Cross volunteer: 'We never imagined we would end up in the front line of a war zone' », sur Irish Examiner, (consulté le )
  8. AFP, « L'armée libanaise riposte à des tirs israéliens pour la première fois depuis un an », sur Le Journal de Québec, (consulté le ).
  9. « Israël cible Beyrouth dans une nouvelle vague de frappes », sur euronews, (consulté le )
  10. Belga Belga, « La Croix-Rouge rapporte une frappe ayant blessé des secouristes en mission dans le sud du Liban », sur La Libre.be, (consulté le )
  11. « Des secouristes de la Croix-Rouge en intervention touchés lors d'une frappe sur une maison du sud du Liban », sur midilibre.fr (consulté le )
  12. (en) « Lebanon: Israel’s targeting of relief teams, Red Cross crews is a serious violation of int’l humanitarian law [EN/AR] - Lebanon | ReliefWeb », sur reliefweb.int, (consulté le )
  13. « Affrontements au Liban : Des secouristes de la Croix-Rouge blessés et 15 personnes tuées après des frappes israéliennes sur des localités hors des bastions du Hezbollah », sur lindependant.fr (consulté le )
  14. « Guerre au Proche-Orient : bombardements israéliens meurtriers au Liban, deux membres de la Croix-Rouge blessés… Le point ce mercredi soir », sur SudOuest.fr, (consulté le )
  15. « Au moins 1 552 morts dans les frappes israéliennes au Liban en près d’un mois », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
  16. « Guerre au Proche-Orient : le Liban fait état de 10 morts dans deux frappes israéliennes sur le sud et l'est du pays », sur Franceinfo, (consulté le )
  17. a et b (en) « Red Cross launches international emergency appeal urging donors to provide resources for Lebanon », sur AP News, (consulté le )

Bibliographie

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  • (ar) Annie Tohme-Tabet, « The War Remembered: A Look at the Voluntary and Humanitarian Work of Young People with the Lebanese Red Cross in the Outskir », Omran, vol. 3, no 12,‎ , p. 7–30 (ISSN 2305-2473, lire en ligne, consulté le )
  • El Sayed, M. J., & Bayram, J. D. (2013). «Prehospital emergency medical services in Lebanon: overview and prospects». Prehospital and disaster medicine, 28(02), 163-165.
  • Badr N. (2016), «Could ICT Be Harnessed for Prehospital Emergency Medical Services? - The Case of the Lebanese Red Cross». In Proceedings of the 9th International Joint Conference on Biomedical Engineering Systems and Technologies - Volume 5: HEALTHINF, (BIOSTEC 2016) (ISBN 978-989-758-170-0), pages 269-276. DOI: 10.5220/0005671902690276

Lien externe

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