Crise entre le Bénin et le Niger

détérioration des relations entre le gouvernement bénininois et les nouvelles autorités du Niger

La Crise entre le Bénin et le Niger est déclenchée suite au coup d’État au Niger, en juillet 2023, qui renverse le président élu Mohamed Bazoum et installé un régime militaire. En réponse, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) impose des sanctions diplomatiques et économiques contre les nouvelles autorités nigériennes comme la fermeture des frontières. Bien que la plupart de ces sanctions soient levées, en février en 2024, les militaires au pouvoir entretiennent le statu quo avec le Bénin.

Contexte

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Le 26 juillet 2023, un coup d’État a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger ayant pour conséquences des jours plus tard que la CEDEAO mette œuvre des sanctions diplomatiques et économiques contre le Niger. Il s'agit de la fermeture des frontières, la suspension des transactions financières et le gel des avoirs du Niger dans les banques étrangères. Les quinze États membres de la CEDEAO sont concernés, à l’exception des quatre membres déjà suspendus en raison de leurs régimes militaires : le Burkina Faso, la Guinée, le Mali et le Niger. De plus, les huit membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine sont également impliqués dans ces sanctions[1].

Le 10 décembre 2023, la CEDEAO maintient les sanctions contre le Niger et réclament le retour à l’ordre constitutionnel en réinstallant le Président Bazoum dans ses fonctions[2].

Les autorités béninoises, notamment le président Patrice Talon, s’alignent sur la position officielle de la CEDEAO en faveur du projet d’intervention militaire[3],[4].

Réactions

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En fin décembre 2023, le président béninois Patrice Talon annonce la levée de la suspension des importations de marchandises transitant vers le Niger par le port autonome de Cotonou après le sommet de la Cedeao tenu le 10 décembre à Abuja[5]. Mais, la Chambre de commerce et de l’industrie du Niger a recommandé, le 1er janvier 2024, aux commerçants de continuer à utiliser les ports et les corridors qui ont permis de desservir le pays notamment le port de Lomé[6]. Le Niger maintient, alors, ses frontières fermées pour des « raisons sécuritaires »[7], affirme le premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine évoquant la présence des bases militaires françaises au nord Bénin[8]. Le porte parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Hougbédji, réplique qu' « une base militaire n’est pas une aiguille dans une botte de foin quand même ! Le premier ministre peut déployer les moyens satellitaires qu’il veut avec ses alliés militaires du moment pour vérifier si on a une base militaire »[9].

Face au refus des autorités nigériennes de rouvrir les frontières, le Bénin bloque l’exportation du pétrole nigérien à partir du port de Sémè avant de faire volte-face[10]. En juin 2024, cinq nigériens sont arrêtés sur la plateforme du pipeline au Bénin dont trois condamnés à 18 mois de prison avec sursis pour usage de faux badge et accès frauduleux au site selon le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, Mario Metonou[11],[12] puis libérés[13]. Le Niger réagit dans la foulée et accuse le Bénin d'avoir kidnappé ses ressortissants en mission de contrôle pour le chargement pétrolier[14].

Médiation

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Pour une sortie de crise, les anciens président béninois, Nicéphore Soglo et Boni Yayi ont entamé, le 24 juin 2024, une médiation auprès du Général Tiani, président de la transition au Niger[15],[16].

Note et références

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  1. « Sanctions de la Cedeao après le coup d’État au Niger : un réajustement s’impose | Crisis Group », sur www.crisisgroup.org, (consulté le )
  2. « Niger : la Cédéao maintient les sanctions et réclame la libération de Mohamed Bazoum | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  3. Vincent Agué, « Niger : au Bénin, le projet d’intervention militaire de la CEDEAO fait débat », sur ORTB, (consulté le )
  4. ORTB, « Niger : feu vert de la CEDEAO pour une intervention militaire », sur ORTB, (consulté le )
  5. « La frontière Bénin Niger reste fermée malgré la levée des sanctions », sur La Nouvelle Tribune, (consulté le )
  6. Échos du Niger, « Niger : la chambre de commerce et d’industrie préfère se passer du port de Niamey - », sur lesechosduniger.com, (consulté le )
  7. « Niger : la frontière fermée avec le Bénin pour 'des raisons de sécurité' | TV5MONDE Afrique », sur afrique.tv5monde.com (consulté le )
  8. « Accusations des autorités nigériennes sur l’existence de bases militaires au Nord : Tiani doit faire une descente au Bénin », sur Le Potentiel, (consulté le )
  9. Angèle M. ADANLE, « Prétendue présence de bases militaires françaises: le Bénin répond et fait une demande au Niger », sur Benin Web TV, (consulté le )
  10. « Fermeture de la frontière Niger - Bénin : comment Niamey en subit les conséquences », sur BBC News Afrique, (consulté le )
  11. ORTB, « Pipeline Niger-Bénin : 5 Nigériens arrêtés pour accès frauduleux à la station de Sèmè (Procureur) », sur ORTB, (consulté le )
  12. « Les cinq Nigériens en mission au Bénin pour Wapco Niger de retour à Niamey », sur RFI, (consulté le )
  13. « Différend Niger-Bénin : malgré la libération des agents arrêtés à Cotonou, Niamey n’entend pas encore rouvrir les vannes du pipeline », sur ActuNiger, (consulté le )
  14. « Le Niger accuse le Bénin d'avoir 'kidnappé' cinq de ses ressortissants | TV5MONDE - Informations », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  15. « Crise Niger-Bénin : les anciens Présidents Soglo et Boni Yayi à Niamey pour tenter une médiation », sur ActuNiger, (consulté le )
  16. Marc Mensah, « La rencontre YAYI-SOGLO et TIANI du Niger en images », sur 24 HEURES AU BENIN, (consulté le )