Corps des gardiens de la révolution islamique

organisation paramilitaire dépendant du chef suprême de la république islamique d'Iran

Le corps des gardiens de la révolution islamique (en persan : سپاه پاسداران انقلاب اسلامى, Sepâh-e Pâsdârân-e Enghelâb-e Eslâmi), souvent appelé gardiens de la révolution (abrégé CGRI) ou Sepâh-e Pâsdârân — fréquemment abrégé en Pasdaran —, est une organisation paramilitaire de la république islamique d'Iran dépendant directement du Guide suprême de la révolution, le chef de l'État iranien.

Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI)
سپاه پاسداران انقلاب اسلامی
Drapeau du corps des gardiens de la révolution islamique
Drapeau du corps des gardiens de la révolution islamique
Fondation 1979
Branches Forces terrestres
Marine
Force aérospatiale
Al-Qods
Basij
Commandement
Guide suprême de la Révolution islamique Ali Khamenei
Chef d'état-major Major général Hossein Salami
Main-d'œuvre
Actifs 125 000 (2024)[1],[2] (hors Basij)

Selon la constitution iranienne, alors que l'armée régulière iranienne est chargée de la défense des frontières du pays et du maintien de l'ordre dans le pays, les gardiens de la révolution constituent une milice chargée de protéger le système de la République islamique[3].

Les gardiens de la révolution sont très actifs sur la scène politique[4]. On les présente souvent comme plus puissants que le gouvernement officiel de l'Iran[5], voire comme un véritable État dans l'État[5],[6].

Les gardiens de la révolution mènent une répression sanglante contre les manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini[6].

Depuis , leur commandant en chef est le général Hossein Salami, nommé par le guide suprême de la révolution, l'ayatollah Khamenei[7].

Histoire

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Le corps des gardiens de la révolution islamique est créé le , trois semaines après le référendum qui valide la formation de la république islamique d'Iran[8].

Plusieurs de ses hauts-commandants ont été assassinés lors d'un attentat-suicide, le , à Zahedan (Sistan-Baloutchistan) revendiqué par le groupe radical sunnite Joundallah[9],[10].

Le , le corps des gardiens de la révolution islamique est classé comme organisation terroriste par l'Arabie saoudite et Bahreïn[11].

Le , les États-Unis l'inscrivent sur la liste des organisations considérées comme terroristes par le département d'État des États-Unis[12],[13].

Le , le Parlement européen demande au Conseil de l'Union européenne d'inscrire le Corps des gardiens, la force Al-Qods et le Basij sur la liste des organisations terroristes[14],[15]. Cette résolution du Parlement européen de classer le Corps des gardiens comme organisation terroriste n'est pas reprise par le Conseil de l'Union européenne. Néanmoins 18 personnes et 19 entités sont sanctionnées[16].

Le , le Canada l’inscrit sur sa liste des organisations considérées comme terroristes[17].

Description du corps des Pasdaran

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Le Sepah-e Pasdaran est séparé de l'armée iranienne régulière et lui est parallèle. Il est très bien équipé avec ses propres marine, armée de l'air et forces terrestres. Le corps est aussi responsable des missiles balistiques sur lesquels l'armée régulière n'a aucun contrôle. Son quartier général se situe sur la base aérienne de Doshan Tappeh, siège également du commandement de l'armée de l'air iranienne.

Des efforts récents ont été faits afin de créer un commandement conjoint entre l'armée régulière et les gardiens de la révolution, mais ils ont été limités par leur nature et n'ont pas eu d'impact significatif.

Le corps des gardiens de la révolution a été fondé par un décret du , en tant que force soumise à l'autorité unique du Guide suprême de la révolution, l'ayatollah Khomeini. Il est en fait placé sous l'autorité du Guide de la révolution, actuellement Ali Khamenei. C'est devenu une force armée à part entière pendant la guerre Iran-Irak où l’utilisation de vagues humaines, constituées très souvent d’adolescents inexpérimentés (Basij), contre l’armée irakienne a causé des pertes pour les GRI deux fois supérieures à celles subies par l’armée régulière.

En 2000, on estime que les GRI regroupent 130 000 hommes dans une vingtaine de grandes formations, dont des unités parachutistes, d’opérations spéciales ou d’infanterie de marine.

L'ancien président d'Iran Mahmoud Ahmadinejad, était membre des gardiens de la révolution pendant la guerre Iran-Irak.

Organisation

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Commandants du corps des gardiens

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Composantes

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Département de sécurité et de renseignement extérieurs

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Cette structure spécifique des GRI pour les opérations de renseignements et d’actions clandestines gère différents services ou cellules chargées des opérations clandestines dans le monde entier.

Il est responsable des groupes « Al-Qods », cellules des Pasdarans opérant à l’étranger, qui assurent la formation, l’entraînement et parfois, l’encadrement de mouvements islamiques, comme en Bosnie-Herzégovine durant la guerre civile dans ce pays, ou un soutien aux mouvements chiites irakiens dans la guerre en Irak.

Implantation au Liban

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Ce groupe paramilitaire dispose d'un quartier-général opérationnel libanais à Ras al-Aïn (Baalbek). L'une de ses fonctions est de piloter les activités militaires hors d'Iran[réf. nécessaire].

Cinq commandements opérationnels sont situés à Beyrouth-sud, Tyr, Aïn Boussawr, Mlita (Djebel Safi) et Macheghara (Beka'a Ouest). Le chef au Liban est Assadalah Hadji Reza Asgar (« Abou Asager »)[réf. nécessaire].

Influence sur l'économie iranienne

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Les gardiens de la révolution sont le plus grand groupe d'influence économique en Iran. Entre autres, ils contrôlent des ports et aéroports sur lesquels passent des marchandises non déclarées, notamment le port de conteneurs de Bandar Abbas. Ils détiennent ou contrôlent des entreprises dans le secteur du bâtiment, de la construction navale et des télécommunications.

Entreprises détenues ou sous contrôle des gardiens de la révolution :

  • Khatam ol-Anbia (grand holding, aussi "Khatam ol Anbia Gharargah Sazandegi Nooh" - BTP, secteur militaire)
  • Oriental Oil Kish
  • Ghorb Nooh
  • Sahel Consultant Engineering
  • Ghorb-e Karbala
  • Sepasad Engineering Co
  • Omran Sahel
  • Hara Company
  • Gharargahe Sazandegi Ghaem
  • SADRA (construction navale)
  • Telecommunication Company of Iran (TCI) (50 %, depuis oct. 2009)
  • Islamic Republic of Iran Broadcasting : Chaîne publique nationale iranienne dirigée de 2004 à 2014 par Ezzatollah Zarghami, précédemment membre du Corps[18]

Sanctions

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Une partie des entreprises liées au Pasdaran, notamment Khatam ol-Anbia, est inscrite sur la liste des organismes sanctionnés par les États-Unis et l'Union européenne[19].

En , plusieurs responsables locaux du Corps sont sanctionnés par l'Union européenne pour leurs activités pendant la répression des manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini. L'UE accuse ces différents commandants d'être responsables de violations des droits humains en ayant utilisé la force de manière disproportionnée[20].

Notes et références

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  1. https://www.reuters.com/world/middle-east/irans-revolutionary-guards-powerful-group-with-wide-regional-reach-2024-04-01/
  2. The International Institute of Strategic Studies (IISS), The Military Balance 2020, vol. 120, Routledge, , 348–352 p. (ISBN 9780367466398, DOI 10.1080/04597222.2020.1707968, S2CID 219624897), chap. 1 (« Middle East and North Africa »)
  3. (en) « Profile: Iran's Revolutionary Guards », sur news.bbc.co.uk, (consulté le )
  4. Madjid Zerrouky et Ghazal Golshiri, « En Iran, le pouvoir des gardiens de la révolution transforme progressivement le pays en une dictature militaire », sur Le Monde,
  5. a et b « En Iran, Mohammad Javad Zarif face aux Gardiens de la révolution », sur Le Temps,
  6. a et b Jean-Pierre Perrin, « Ebrahim Raïssi et les gardiens de la révolution, les deux implacables rouages de la répression iranienne », sur Le Monde, jean-pierre perrin
  7. « Iran: le guide suprême nomme un nouveau chef des Gardiens de la Révolution », sur Voice of America, (consulté le )
  8. (en) Mehrzad Boroujerdi, Kourosh Rahimkhani, Postrevolutionary Iran: A political Handbook, Syracuse University Press, (ISBN 978-0-8156-5432-2, lire en ligne), p. 9
  9. « Plusieurs arrestations en Iran après l'attentat contre les Gardiens de la révolution », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Delphine Minoui, « Après l'attentat sanglant, l'Iran accuse le Pakistan », sur Le Figaro, (consulté le )
  11. (en) « Saudi, Bahrain add Iran's Revolutionary Guards to terrorism lists », sur reuters.com, (consulté le )
  12. « Washington considère les Gardiens de la révolution comme une organisation terroriste », sur Radio-Canada.ca, (consulté le ).
  13. « Iran : les Gardiens de la révolution placés sur la liste des organisations terroristes », sur Le Point, (consulté le )
  14. « Iran: les eurodéputés votent pour l'inscription des Gardiens de la Révolution comme organisation terroriste, mise en garde de Téhéran », sur Le Figaro,
  15. « PROPOSITION DE RÉSOLUTION COMMUNE sur la réaction de l’Union européenne face aux manifestations et aux exécutions en Iran », Parlement européen,
  16. Philippe Jacqué, « Bruxelles et Londres approuvent de nouvelles sanctions contre le régime iranien », Le Monde,
  17. Mélanie Marquis, « Les Gardiens de la révolution islamique au registre des entités terroristes », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. (en) Mehran Riazaty, Khomeini’S Warriors : Foundation of Iran’S Regime, Its Guardians, Allies Around the World, War Analysis, and Strategies, Xlibris Corporation, , 600 p. (ISBN 978-1-5144-7031-2, lire en ligne)
  19. « Décision du Conseil du 23 juin 2008 mettant en œuvre l'article 7, paragraphe 2, du règlement (CE) no 423/2007 concernant l'adoption de mesures restrictives à l'encontre de l'Iran »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur eur-lex.europa.eu
  20. (en) « Council implementing regulation (EU) 2022/2428 of 12 December 2022 implementing Regulation (EU) No 359/2011 concerning restrictive measures directed against certain persons, entities and bodies in view of the situation in Iran », Journal officiel de l'Union européenne,

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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