Corentin Jean Carré

militaire français

Corentin Jean Carré, né le au Faouët[1] et mort le à Souilly, est considéré comme le plus jeune poilu de France.

Corentin Jean Carré
Corentin Carré durant la guerre (1915).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 18 ans)
VerdunVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Sergent (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflit

Biographie

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Après le départ de son père pour la guerre[2], le jeune Corentin veut le suivre mais sa demande d'engagement est rejetée en raison de son jeune âge. Il se rend à Pau où il se présente, profitant de la confusion des premiers mois de guerre, au bureau de recrutement sous le nom d'Auguste Duthoy né à Rumigny dans les Ardennes occupées (ce qui explique l'absence de papiers d'identité), le . Il suit avec succès un peloton d'élèves caporaux et monte au front le dans le secteur de Le Mesnil-lès-Hurlus. Nommé sergent en juin 1916, il est cité le et reçoit la croix de guerre. Fin décembre 1916, il décide de révéler sa véritable identité, mais il doit, malgré l'appui de son chef de corps, démissionner de son grade et se rengager comme simple soldat. Il combat dans les tranchées au sein du 410e régiment d'infanterie et, sur l'insistance du colonel commandant le régiment, il retrouve son grade. Il reçoit une nouvelle citation à l'ordre de la division en juin 1917 : « Sous-officier d'une admirable bravoure, s'est engagé à quinze ans sous un nom d'emprunt pour aller plus tôt au feu […]. Toujours volontaire pour les missions les plus périlleuses, qu'il exécute avec un sang-froid et un courage admirable[3],[4]. »

La presse nationale s'empare de son histoire dès 1916. Le journal Le Petit Parisien en fait « le plus jeune poilu de France »[5].

Le , dans une lettre à son ancien instituteur, il écrit : « ce sentiment de l'Honneur, c'est à l'école que je l'ai appris » ; « c'est là que j'ai appris que la Patrie représentait non seulement la terre où je suis nê, mais qu'elle représentait encore la tradition et l'honneur d'une race à faire respecter »[6].

Volontaire pour servir dans l'aviation, il est breveté pilote durant l'été 1917 et est affecté à l'escadrille SO 229 équipée de Sopwith 1½ Strutter. L'adjudant-pilote Carré est abattu au-dessus de Verdun[7] et meurt de ses blessures à l'hôpital militaire de Souilly le [8]. Il reçoit une troisième citation, à titre posthume, à l'ordre de l'Armée : « Adjudant Carré Jean Corentin, du 410e régiment d'infanterie, pilote à l'escadrille SO 229 attaqué par trois avions ennemis, le , s'est défendu énergiquement jusqu'à ce que son appareil soit abattu, l'entraînant dans une mort glorieuse. ».

Il est inhumé dans la nécropole de Rembercourt-Sommaisne, tombe 1510.

Hommages et distinctions

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  •   Croix de guerre 1914-1918 attribuée le 24 novembre 1916.
  • En 1919, un inspecteur d'académie écrit son apologie et une affiche, dessinée par Victor Prouvé, est placardée dans les établissements scolaires, accompagnée de la reproduction de la lettre qu'il avait adressée à son instituteur.
  • Un monument en l'honneur de Corentin Carré est inauguré par le général Weiss dans sa commune natale du Faouët le .
  • Sa rue natale au Faouët porte son nom ainsi que d'autres rues dans plusieurs villes de Bretagne : Rennes, Brest, Lorient, etc.

Dans les arts

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Notes et références

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  1. Registre de l'état civil de Le Faouët
  2. Stéphanie Trouillard, « Jean-Corentin Carré, enfant soldat et héros de la Grande Guerre », sur www.france24.com, (consulté le ).
  3. François Cochet (dir.) et Rémy Porte (dir.), Dictionnaire de la Grande guerre 1914-1918, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Inédit ; Bouquins », , 1120 p. (ISBN 978-2-221-10722-5, OCLC 265644254).
  4. Jean-Pascal Soudagne, Les Bretons dans la guerre de 14-18, éd. Ouest-France, 2006.
  5. En fait Gustave Chatain, originaire de la région de Saint-Brieuc, fut un enfant soldat encore plus jeune que Corentin Carré et il en existe d'autres exemples comme Pol Woitelin, Émile Bigarré, Léonce Mallet, etc.
  6. Émile Gilles, Les enfants-soldats. Le Petit Poilu du Fauët, Pontivy, , pages 54-55.
  7. Source: 1939-1945 en centre Bretagne, ouvrage collectif de l'association Mémoires, éditions Livr'éditions (ISBN 2-84497-059-1).
  8. Fiche de Corentin Jean Carré sur le site Mémoire des Hommes.

Annexes

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Bibliographie

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  • Émile Gilles (préf. Charles Le Goffic, ill. Jean Bouchaud), Le petit poilu du Faouët, Pontivy, Imprimerie Charles Anger, coll. « Les enfants soldats », , 61 p. (lire en ligne)
  • André Fontaine, Le plus jeune héros de la guerre : Jean-Corentin Carré (1900-1915-1918), Versailles, Cerf, , 30 p.
  • Pascal Bresson et Jean-Luc Simon (ill. Stéphane Duval et Lionel Chouin), Jean-Corentin Carré, l'enfant soldat : Intégrale, Paquet, coll. « BP.MEMOIRE », , 144 p. (ISBN 978-2888908890)
  • Sophie Crépon, La Véritable Histoire de Jean-Corentin Carré, jeune soldat de la guerre 14-18, Bayard Jeunesse, coll. « Les Romans-Doc Histoire »,

Articles connexes

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Liens externes

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