Convergence animaux politique

Convergence animaux politique (CAP), est une association qui agit pour obtenir des avancées politiques en faveur des animaux. Fondée en 2016, elle est à ce titre la première association française dédiée au lobbying pour la cause animale[1]. Le rôle de l'association est en particulier de faire le lien entre le monde politique et les associations de défense des animaux, de tailles diverses et parfois très spécialisées[2]. Grâce à la constitution d’un réseau de parlementaires et d’un travail d’influence, CAP amène les politiques à agir en se basant sur le travail d’expertise des associations[3].

Convergence Animaux Politique
Logo de l’association
Logo de « Convergence Animaux Politique »
Cadre
But Bien-être animal
Droits des animaux
Zone d’influence Drapeau de la France France
Fondation
Fondation
Fondateurs Melvin Josse
Jean-Luc Vuillemenot
Identité
Siège 126 rue d'Alésia
Paris (14e)
Méthode Plaidoyer (politique)
Financement Dons
Slogan Une action politique efficace et coordonnée pour faire progresser la condition animale en France.
Site web https://convergence-animaux-politique.fr/

Origine et création

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Melvin Josse, docteur en sciences politiques et cofondateur de l'association, a été à ce titre le premier lobbyiste professionnel pour la cause animale en France[1]. Sa thèse portant sur la répression de la militance en faveur des animaux en Europe[4] a été soutenue à l'Université de Leicester au Royaume-Uni[5].

Sa volonté de politiser la question animale est partie du constat que la population française se déclarait très majoritairement opposée à certaines pratiques (comme le gavage ou l'élevage en batterie) mais que l'information militante ne suffisait pas à faire évoluer les pratiques. Réduire le fossé entre les aspirations du grand public et les décisions politique, afin de changer les lois, apparait alors pour lui comme étant le seul moyen de concrétiser des avancées pour les animaux[1]. Après avoir participé à la création du Parti animaliste[6], il co-créé Convergence Animaux Politique en 2016.

Modalités d'action

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En octobre 2024, avec une équipe constituée de 6 salariées et d’une vingtaine de bénévoles, CAP mobilise un réseau de 25 ONG partenaires[7]. Ses trois axes d’actions principaux sont ainsi de sensibiliser et mobiliser l’ensemble des décideurs politiques en faveur de la cause animale, d’accompagner et coordonner les ONG partenaires dans leurs démarches de plaidoyers pour favoriser la formulation de demandes politiques communes et cohérentes, et enfin de créer et renforcer les liens entre les acteurs politiques et associatifs[8]. Cela se traduit par exemple à travers l’organisation d’événements tels que les conférences ou petits déjeuners qu'elle organise avec des élus et représentants associatifs[9], ou de discussions lors de rendez-vous parlementaires ou aux ministères, ce qui permet la construction d’un réseau d’acteurs et d’actrices qui défendent la cause animale, autour d'un noyau dur d'élus sympathisants animalistes[1]. Elle cultive une approche policée et transpartisane, permettant de coaliser autour de la question animale des élus de tous bords politiques[6]. Pour ce qui est de l’accompagnement des ONG partenaires, grâce à son expertise institutionnelle et politique, CAP peut proposer et accompagner des actions spécifiques (questions au gouvernement, propositions de loi, amendements, auditions, etc.) ou collectives (tribunes, campagnes de communication), ainsi que soutenir leurs démarches de plaidoyer au travers de conseils, de formations, d’outils mis à leur disposition et d’un suivi personnalisé à la demande. Pour renforcer les liens entre ONG, les 7 et 8 mars 2024, Convergence Animaux Politique a par exemple réuni 53 ONG de protection animale à Paris, en provenance de 11 pays européens (Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Italie, Pologne…) pour la première édition de l’International Conference for Animals in Politics (ICAP)[10]. Parmi les participants figuraient notamment les ONG Four Paws, Humane Society International / Europe, ProVeg, Anima International ou encore GAIA, marquant le début d'une coopération renforcée entre les ONG à l'échelle transnationale.

Milton Federici, Responsable des affaires publiques de l’association, décrit CAP comme un « acteur facilitateur de liens entre les associations de protection animale et les politiques ». « On n’est pas une force politique en tant que telle, on est neutre, mais nos actions permettent de politiser la question animale, et de mener à des actions institutionnelles. ». Il estime également que CAP est complémentaire des associations de protection animale et du Parti animaliste[11].

En 2019, l'association bénéficie d'un budget annuel de 48 000 €[6].

Campagnes

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L'association porte les demandes de ses ONG partenaires, couvrant l’ensemble des sujets liés à la protection animale (élevage et alimentation, animaux sauvages et biodiversité, expérimentation animale, animaux de compagnie, captivité et corrida, éducation, droit et gouvernance). Parmi les demandes portées par les ONG via CAP, la limitation de l'accès aux corridas par des mineurs[12],[13], l'interdiction des représentations avec animaux sauvages dans les cirques[14] ou la végétalisation des repas en restauration collective[15].

Plan de relance :

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En mai 2020, CAP fédère 56 ONG, 39 parlementaires, 22 personnalités et 31 scientifiques et chercheurs autour d’une tribune demandant au gouvernement que la protection des animaux et de l’environnement soit prise en compte dans son futur plan de relance économique[16]. À la suite de cette publication, l’association envoie au gouvernement 57 propositions concrètes d’ONG pour la relance[17]. Depuis,18 d’entre elles ont déjà été partiellement ou totalement approuvées ou réalisées[18].

Loi contre la maltraitance animale :

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CAP a notamment accompagné l’élaboration de la Proposition de loi contre la maltraitance animale dès son origine, en travaillant auprès de la députée Laëtitia Romeiro Dias[2]. En mai 2021, l'association réunit 30 parlementaires et 43 organisations non gouvernementales pour interpeler le gouvernement, à travers une lettre ouverte publiée dans Le Journal du Dimanche, afin que la Proposition de loi contre la maltraitance animale puisse être votée au sénat[19]. Le 10 juin 2021, les porte-paroles de l'association sont reçus par le cabinet de Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, pour échanger sur cette question. Le 20 juillet, la conférence des Présidents du Sénat accepte de mettre la proposition de loi au débat dans les mois qui suivent[20]. La loi est par la suite adoptée en novembre 2021 à la quasi-unanimité à l'Assemblée nationale[21] et au Sénat[22], avec un total de 450 voix pour et 2 contre. Cette loi a par exemple entraîné une modification du code de l’éducation, l’enseignement moral et civique devant désormais sensibiliser les élèves au respect des animaux de compagnie, du CP à la terminale[23]. Cependant, de nombreuses mesures de cette loi nécessitent la promulgation de décrets d’application par le gouvernement, qui tarde à s’emparer du sujet. En 2022, une mission d’application sur la Loi contre la maltraitance animale a donc été lancée par les députées Danielle Simonnet et Anne-Laurence Petel, pour faire un état des lieux des dispositions prises ou non, un an après l’adoption de cette loi. CAP et plusieurs ONG partenaires ont été auditionnés, et ont pu faire remonter des questionnements et des alertes quant à la mise en application de la loi et du retard pris depuis un an. En 2023, c’est par un communiqué de presse que CAP et 4 autres ONG mettent en alerte sur les retards quant à l’application de cette loi[24].

Engagement Animaux :

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Dans le cadre des élections présidentielles 2022 et alors que 57% des Français[25] déclarent que les propositions des candidats en matière de protection animale pourraient influencer leur vote, à l’initiative de CAP 29 ONG de protection animale se sont rassemblées pour inciter l’ensemble des candidats à la présidentielle à s’engager sur la condition animale[26]. 22 mesures prioritaires ont été définies pour les animaux, ce qui a permis d’attribuer un score d’engagement aux candidats. 8 candidats présidentiels sur les 12 ont signé la charte Engagement Animaux 2022.

La campagne Engagement Animaux a par la suite été renouvelée pour les élections législatives de 2022[27]. Celle-ci a permis l’engagement de 410 candidats aux législatives et 9 partis politiques pour la cause animale.

Finalement, dans le cadre des élections européennes de 2024, la campagne Engagement Animaux en partenariat avec Eurogroup for Animals[28] a fait s’engager 9 listes et un total de 737 candidats. Parmi les 81 eurodéputés français élus au Parlement européen le 9 juin 2024, 41 ont signé un manifeste de 33 mesures.

Loi de finances :

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Par la suite, dans le cadre de la loi de finances 2024, CAP a collaboré avec la députée Corinne Vignon afin d’obtenir une dotation financière d’aide aux collectivités territoriales en matière de stérilisation des chats. L’amendement déposé à l’Assemblée nationale, et porté pour l’APRAD, a été repris par le Gouvernement et conservé jusqu’aux termes du processus législatif malgré plusieurs recours à l’article 49.3 de la Constitution. CAP a ainsi obtenu une dotation de 3 millions d’euros pour l’année 2024[29].

Le réseau CAP Municipal :

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Après les élections municipales de 2020 et l’apparition de nombreuses délégations locales à la condition animale, CAP a lancé en novembre 2020 une plateforme permettant de mettre en relation ces élus municipaux intéressés par la cause animale avec des ONG mobilisées sur le sujet[30]. Ce réseau municipal permet ainsi un espace d’échange dans lequel les élus partagent leurs projets, réalisations, sollicitent l’accompagnement des ONG si besoin, et se voient partager des documents utiles comme des fiches thématiques et techniques. En 2024, ce réseau rassemble plus d’une vingtaine d’ONG et une cinquantaine d’élus municipaux pour la plupart ayant mandat d’une délégation à la condition animale. Ces élus représentent des petites communes rurales, des villes moyennes ou des grandes villes, et sont de tout bord politique.

Lien externe

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Articles connexes

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Notes et références

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  1. a b c et d Sarah Finger, « Melvin Josse : «La cause animale est devenue un enjeu politique» », sur Libération (consulté le )
  2. a et b « En quelques années, le bien-être animal est devenu une cause politique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Entretien fructueux avec "Convergence Animaux Politique" », sur Le site officiel de Claire O'Petit, (consulté le )
  4. Josse, Melvin (2022). Repression and Animal Advocacy. University of Leicester. Thesis. https://doi.org/10.25392/leicester.data.18319376.v1
  5. (en) « Perspective - Pushing animal rights up France's political agenda », sur France 24, (consulté le )
  6. a b et c « Des abattoirs aux couloirs de l’Assemblée nationale, la grande offensive des végans », sur LEFIGARO (consulté le )
  7. « Plaquette Bilan Année 7 - Convergence Animaux Politique »
  8. « Nos missions », sur Convergence Animaux Politique (consulté le )
  9. « Évènements », sur Convergence Animaux Politique (consulté le )
  10. Le Point Vétérinaire.fr, « 53 ONG de protection animale réunies à Paris », sur Le Point Vétérinaire.fr (consulté le )
  11. Juliette Benguigui, « Protection animale : quelle réalité aujourd’hui en France ? », sur On’, (consulté le )
  12. « Victoire au Sénat : une proposition de loi sur la corrida débattue pour la première fois dans l’hémicycle ! », sur Convergence Animaux Politique, (consulté le )
  13. Sarah Finger, « Corridas : le Parlement appelé à arbitrer entre pro et anti », sur Libération (consulté le )
  14. « Animaux sauvages et divertissement », sur Convergence Animaux Politique (consulté le )
  15. « Agriculture et alimentation », sur Convergence Animaux Politique (consulté le )
  16. Le JDD, « TRIBUNE. "Pour une relance économique intégrant la protection des animaux et de l’environnement" », sur lejdd.fr (consulté le )
  17. « Protection animale : 57 propositions d’ONG pour relancer l’économie et préparer le monde d’après », sur Convergence Animaux Politique (consulté le )
  18. « Relance : le gouvernement approuve 18 mesures portées par CAP pour les ONG de protection animale », sur Convergence Animaux Politique, (consulté le )
  19. Le JDD, « Maltraitance animale : l'appel de 30 parlementaires et 43 ONG pour que le texte soit débattu au Sénat », sur lejdd.fr (consulté le )
  20. « Nos 7 actions politiques majeures de l’année en faveur des animaux ! », sur Convergence Animaux Politique, (consulté le )
  21. « Que contient la proposition de loi contre la maltraitance animale adoptée définitivement par l'Assemblée nationale ? », sur Franceinfo, (consulté le )
  22. « Lutte contre la maltraitance animale - Sénat », sur www.senat.fr (consulté le )
  23. Par Axelle Playoust-Braure Le 7 novembre 2022 à 12h32, « L’apprentissage du respect des animaux fait son retour à l’école », sur leparisien.fr, (consulté le )
  24. « Cirques, montreurs d’ours… », sur Convergence Animaux Politique, (consulté le )
  25. « Les Français et la condition animale », sur IFOP (consulté le )
  26. Alan LE BLOA, « Présidentielle. Les candidats attendus sur la question de la cause animale », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  27. Arièle Bonte, « Législatives et condition animale : 30 ONG passent les engagements des candidats à la loupe », sur POSITIVR, (consulté le )
  28. « Européennes 2024 : 27 ONG exhortent les candidats à s’engager en faveur de la condition animale », sur CNEWS, (consulté le )
  29. « Nos 8 actions politiques phares de l’année », sur Convergence Animaux Politique, (consulté le )
  30. « Le Réseau CAP Municipal », sur Convergence Animaux Politique (consulté le )