Convention franco-algérienne de 1830
La convention franco-algérienne de 1830[1], est, dans l'histoire de l'Algérie, le traité qui met fin au régime de la régence d'Alger et préfigure la période coloniale. Elle est signée le par Hussein Dey, le dey d'Alger, et le maréchal de Bourmont commandant les troupes françaises lors de l'expédition d'Alger. Ce traité sanctionne la prise d'Alger, sa casbah et la capitulation du dey contre le respect de garanties — notamment des biens, de la religion et des coutumes locales — par les troupes françaises[2],[3]. S'il fixe le sort d'Alger, il ne porte pas sur le territoire de l'Algérie, ce qui ouvre la voie à de longues campagnes de conquêtes de l'Algérie par la France et à la résistance qui en découle. Ce traité outre les répercussions sur le plan intérieur, a eu des répercussions diplomatiques, notamment auprès de l'Angleterre, de l'Espagne et de l'Empire Ottoman[3].
Type de traité | Capitulation |
---|---|
Langues | français, arabe |
Signé |
Djenane Raïs-Hamidou (Villa du Traité) à El Biar |
---|
Signataires | Hussein Dey | Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont |
---|---|---|
Ratifieurs | Régence d'Alger | Royaume de France |
Désignations alternatives
modifierLa convention est aussi connue comme l'acte de capitulation[4].
Texte de la capitulation
modifierSuites
modifierLe , le dey quitte Alger avec son harem, sa famille et une suite comprenant 118 personnes dont 58 femmes. Il embarque à bord de la frégate Jeanne d'Arc. Après avoir fait escale à Naples le , il séjournera Livourne puis à Gênes[6]. Il mourra à Alexandrie en 1838.
Environ 1 300 janissaires sont expulsés, seuls ceux âgés, ou mariés sont autorisés à rester à Alger[7].
Effets
modifierDans la convention (§ 5), la France s'engage à respecter la religion musulmane (islam) et, par conséquent, le statut des biens (statut réel) et celui des personnes (statut personnel) qui lui sont liés. La France adoptera le principe de la personnalité des lois en vertu duquel, sur le territoire algérien, chacun sera jugé selon sa loi : française, musulmane ou juive. La France appliquera ce principe jusqu'à l'indépendance de l'Algérie tout en réduisant son domaine[8].
Notes et références
modifier- Abderrahmane Bouchène, Jean-Pierre Peyroulou, Ouanassa Siari Tengour et Sylvie Thénault (postface de Gilbert Meynier), Histoire de l'Algérie à la période coloniale : 1830-1962, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », , 717 p., 24 cm (ISBN 978-2-7071-7326-3 et 2-7071-7326-6, OCLC 816634917, BNF 42761015, présentation en ligne), p. 120 [lire en ligne (page consultée le 6 octobre 2016)].
- Salah Guemriche, Alger la Blanche : biographies d'une ville, Paris, EDI8, 2012, 416 p., p. 185
- Mahfoud Kaddache, L'Algérie des Algériens, Alger, EDIF2000, 2011 (1re éd. 1982), 786 p., p. 563.
- Pierre-Louis Fort et Christiane Chaulet-Achour (dir.), La France et l'Algérie en 1962 : de l'Histoire aux représentations textuelles d'une fin de guerre, Paris, Karthala, coll. « Lettres du Sud », , 1re éd., 332 p., 22 cm (ISBN 978-2-8111-1047-5 et 2-8111-1047-X, OCLC 874058914, BNF 43736240, présentation en ligne) [lire en ligne (page consultée le 6 octobre 2016)].
- Robert Estoublon et Adolphe Lefébure, Code de l'Algérie annoté, Alger, Adolphe Jourdan, , 1064+135, in-4o (BNF 30771510), p. 1 (lire en ligne)
- Jérôme Louis (préf. de Jean Tulard), La question d'Orient sous Louis-Philippe, Paris, SPM, coll. « Kronos » (no 78), , 1re éd., 543 p., 24 cm (ISBN 978-2-917232-25-5 et 2-917232-25-0, OCLC 910251724, BNF 44329567, présentation en ligne), p. 21 [lire en ligne (page consultée le 6 octobre 2016)].
- Stéphen d'Estry, Histoire d'Alger, de son territoire et de ses habitants, de ses pirateries... depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours..., Ad Mame et Cie, , 390 p. (lire en ligne), p. 214
- Nourredine Bessadi, « Le droit en Algérie entre héritage colonial et tentative(s) d'algérisation », dans Amar Mohand-Amer et Belkacem Benzenine (dir.), Le Maghreb et l'indépendance de l'Algérie, Oran, Tunis et Paris, Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle, Institut de recherche sur le Maghreb contemporain et Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 1re éd., 262 p., 24 cm (ISBN 978-2-8111-0756-7, BNF 42795663, présentation en ligne), p. 24-38, p. 24-26 [lire en ligne (page consultée le 7 octobre 2016)].