Conservation
La conservation ou préservation est le maintien d'un élément dans un état constant.
Physique
modifierLa conservation de l'énergie est un principe physique, selon lequel l'énergie totale d'un système isolé est invariante au cours du temps[1]. Ce principe, largement vérifié expérimentalement, est de première importance en physique, et impose que pour tout phénomène physique l'énergie totale initiale du système isolé soit égale à l'énergie totale finale, donc que de l'énergie passe d'une forme à une autre durant le déroulement du phénomène, sans création ni disparition d'énergie.
Introduit par Leibniz et postulé en mécanique newtonienne, ce principe est démontrable en mécanique lagrangienne par le biais d'un théorème de Noether.
On peut ainsi étudier les transformations d'énergie durant une combustion (où n'interviennent que l'énergie thermique et l'énergie des liaisons chimiques) ou une réaction nucléaire (où intervient principalement l'énergie présente dans les noyaux des atomes et l'énergie thermique).
Ce principe rend impossible un mouvement perpétuel car aucun système physique réel n'étant parfaitement isolé de son environnement, son mouvement perd de l'énergie sous une forme ou une autre (frottement, lumière, chaleur, etc.).
Écologie
modifierLa conservation de la nature[2] consiste en la protection des populations d'espèces animales et végétales, ainsi que la conservation de l'intégrité écologique de leurs habitats naturels ou de substitution (comme les haies, carrières, terrils, mares ou autres habitats façonnés par les humains). Son objectif est de maintenir les écosystèmes dans un bon état de conservation et de prévenir ou de corriger les dégradations qu'ils pourraient subir.
Botanique
modifierEn botanique, la conservation est un principe de nomenclature.
Agroalimentaire
modifierLa conservation des aliments est un ensemble de procédés de traitement permettant de conserver les propriétés gustatives (certains y ajoutent du goût, en particulier ceux qui nécessitent un additif) et nutritives, les caractéristiques de texture et de couleur des denrées alimentaires. Et aussi leur comestibilité, par la prévention des éventuelles intoxications alimentaires.
La conservation des denrées alimentaires concerne donc tous les facteurs biotiques (micro-organismes, animaux, germination végétale…) et abiotiques (lumière, oxygène, chaleur, irradiation, UV…) qui peuvent détériorer la qualité de la denrée stockée. L'emballage et les conditions d'entreposage des aliments sont aussi essentiels.
Muséographie
modifierArchitecture
modifierLa conservation du patrimoine architectural décrit le processus par lequel la matérialité, l'histoire et l'intégrité conceptuelle du patrimoine bâti et de l'humanité sont prolongées par des interventions soigneusement planifiées. La personne engagée dans cette recherche est un restaurateur en architecture. Les décisions de quand et comment s'engager dans une intervention sont essentielles à la conservation de l'objet ultime immobilier. En fin de compte, la décision est fondée sur des valeurs : une combinaison de valeurs artistiques, contextuelles et d'information est normalement considérée. Dans certains cas, la décision de ne pas intervenir peut être le choix le plus approprié.
Archivistique et sciences de l'information et des bibliothèques
modifierLe principe de conservation des documents en archivistique ou en sciences de l'information et des bibliothèques est l'un des piliers essentiels de ces disciplines, avec la collecte des documents, le classement des archives ou les classifications décimales ou documentaires des bibliothèques ou centres de ressources.
Les mesures appliquées par les bibliothécaires et les archivistes, notamment, pour conserver les documents (livres, archives, objets) ont pour but initial de leur assurer une « durée de vie » maximale. Ces documents, sources primaires, secondaires ou tertiaires doivent être rangés dans les conditions optimales. Les responsables des bibliothèques et des services d'archives veillent à ce qu'ils soient bien manipulés, afin d'écarter tout risque de détérioration. Ceci concerne autant les manipulations pour le classement, la consultation que pour un transport ou un déménagement.
La consultation de documents (livres et archives) nécessite quelques règles à respecter pour leur permettre d’avoir une plus grande « durée de vie », et partant, de pérenniser leur accessibilité aux ayants droit (sur le plan administratif ou juridique, en tant que preuve) puis aux chercheurs (comme source d'étude et d'enseignement).
Cinématographie
modifierLa conservation et restauration des films présente un certain nombre de difficultés, différentes suivant les types de supports utilisés.
Pour exister en tant qu'œuvre, un film doit vivre sur l'écran[3]. Restaurer un film consiste à le remettre dans une forme aussi proche que possible de la forme d’origine[4]. Un énorme pourcentage de films muets et sonores d'avant 1950 sont irrémédiablement ou présumés perdus[5].
Finance
modifierPolitique
modifierLe conservatisme est une philosophie politique qui est en faveur des valeurs traditionnelles et affirme le primat de la nature sur la raison humaine. Le conservatisme prône la préservation d'une situation ou le retour à une situation passée dans les domaines social, politique, moral, culturel, religieux. En ce sens, il s'oppose au progressisme[6].
Pour Michael Freeden, le conservatisme croit seulement en un changement limité de ce qui est naturel ou organique. Pour les conservateurs, l'ordre social est indépendant de la volonté humaine[7]. Ainsi, le conservatisme s'oppose fortement au libéralisme à partir de ce qu'est ou doit être le droit ; les droits sont acquis et protégés par les institutions établies, et donc, ne sont pas innés ou attachés à l'individu[8],[9].
La critique conservatrice s'applique en général au progressisme : l'État n'a pas de finalité éthique et ne peut améliorer la société ou les individus[10]. Le conservatisme se divise, dans la réaction contre les Lumières (libéralisme, socialisme…), entre les partisans du droit naturel (aristotéliciens / thomistes) et les pessimistes héritiers de l'augustinisme[11],[12],[13]. La doctrine du droit naturel est une critique de l'humanisme, maintenant au sein de l'ordre politique, l'idée de hiérarchie et de l'hétéronomie ; le pessimisme moral suppose juste, sans toutefois souscrire au jusnaturalisme, de souligner les dangers ou l'impossibilité de la liberté humaine, de l'autonomie et de l'émancipation[14],[15],[16].
Le terme vient de « conserver », du latin conservare « maintenir, observer (une loi, une coutume) », composé de servare « préserver, garder ». Bien que ce ne soit pas une idéologie en soi, le conservatisme est une philosophie politique dont les idées sont en grande partie liées à leur contexte d'existence. Il est défini en partie par l'accent mis sur la tradition comme source de sagesse, bien au-delà de ce qui peut être démontré ou explicitement établi. Il se fonde sur la conservation d'un ordre préétabli, selon les conventions, chacun à sa place.
Le conservatisme ne doit pas être confondu avec la réaction (d'où le terme « réactionnaire ») ou avec l'immobilisme[17].
Génétique
modifierEn génétique, on parle de conservation lorsqu'une séquence génétique se retrouve de façon identique au sein d'un même génome ou de deux génomes distincts.
Psychologie du développement
modifierEn psychologie du développement, la notion de conservation physique et spatiale acquise lors de la période des opérations concrètes ou de l'intelligence opératoire.
Références
modifier- Lev Landau et Evgueni Lifchits, Physique théorique, t. 1 : Mécanique [détail des éditions], § 3 et 6
- Selon les textes ou les personnes, on parlera de conservation de la nature, conservation de la biodiversité ou de diversité biologique, conservation des écosystèmes.
- La première projection cinématographique publique a été réalisée à Paris, le 28 décembre 1895, par Antoine Lumière (Georges Sadoul, Histoire du cinéma mondial, des origines à nos jours, Flammarion, 1968, p. 19). « La première projection cinéma numérique publique d'Europe a été réalisée à Paris, le 2 février 2000, par Philippe Binant » (Eric Le Roy, Cinémathèque et archives du films, Armand Colin, 2013, note 2, p. 82).
- McGreevey, Tom. Our Movie Heritage. Rutgers University Press, 1997.
- Films muet que l'on croit disparu à jamais
- « CONSERVATISME », sur Encyclopædia Universalis
- Voir Ashworth, p. 6, Liberalism and the emergence of IR in Ashworth, 1999, "Creating International Studies".
- Vincent Schnebel, « Les droits de l’homme, une œuvre critiquée par Edmund Burke », sur Les Chevaliers des Grands Arrêts,
- « L'histoire occultée du conservatisme », sur fr.danielpipes.org
- P. SCHOUPPE, « Le réalisme juridique », Revue interdisciplinaire d'études juridiques, , p. 192 (lire en ligne)
- Francesco Paolo Adorno, « Pascal et le droit naturel », dans Les Pascal à Rouen, 1640-1648, Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. « Hors collection », (ISBN 979-10-240-1094-6, lire en ligne), p. 357–374
- Antonio Punzi, « Pour une philosophie réaliste du droit : Villey et les équivoques sur le droit naturel », Droit et société, , p. 69-92 (lire en ligne)
- « "Le combat pour les Lumières n'est pas fini ! " », sur www.lhistoire.fr
- François, « L’éclipse des Lumières, ou le refus du péché originel », sur La droite d'avant,
- Jean-François Mattéi, « Platon ou l’humanisme », Cahiers du GADGES, vol. 4, no 1, , p. 41–50 (lire en ligne)
- Matthieu Giroux, « Nicolas Berdiaev : le mal et la liberté chez Dostoïevski », sur PHILITT,
- « Qu'est-ce que l'immobilisme ? », sur journaldunet.com (consulté le )
Voir aussi
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