Confédération des syndicats chrétiens
La Confédération des syndicats chrétiens, ou CSC (en néerlandais : Algemeen Christelijk Vakverbond, ou ACV), est une confédération syndicale belge. Elle est la principale organisation syndicale du pays en nombre d'adhérents et de voix aux élections syndicales[2].
Forme juridique | Syndicat |
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Zone d’influence | Belgique |
Fondation | 1912 |
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Siège | Bruxelles |
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Président | Marc Leemans |
Affiliation européenne | Confédération européenne des syndicats |
Affiliation internationale | Confédération syndicale internationale |
Membres |
1 600 000 revendiqués (en 2015)[1] |
Site web | www.csc-en-ligne.be |
Historique
modifierSon origine remonte au XIXe siècle, dans la foulée de la révolution industrielle. À cette époque, les conditions de travail sont épouvantables. C'est dans ce contexte que naîtra le syndicalisme chrétien.
Le est créée à Gand la Broederlijke Maatschappij der Wevers (Association fraternelle des tisserands) et un mois plus tard la Maatschappij der Noodlijdende Broeders (Association des frères dans le besoin)[3]. Ces premiers syndicats adoptent une attitude modérée et se concentrent sur la défense d'intérêts purement professionnels. Ils sont ouverts à tous les ouvriers, quelles que soient leurs convictions politiques ou philosophiques[3].
Très rapidement, une minorité radicale se rallie aux idées socialistes montantes, qui prônent la lutte des classes pour atteindre l'égalité et la justice[3]. Ceux qui ne se rallient pas à leurs conceptions vont fonder en décembre 1886, l'Antisocialistische Katoenbewerkersbond (ligue anti-socialiste des ouvriers du coton). Leur stratégie est la collaboration entre les classes plutôt que la lutte des classes[3].
Dans d'autres professions aussi, les ouvriers commencent à s'organiser. La bourgeoisie catholique et la hiérarchie de l'Église voulaient rassembler patrons et travailleurs en une seule association. Naissent ainsi de nombreuses sections professionnelles mixtes au sein de guildes et de cercles ouvriers patronnés par la bourgeoisie. Mais, progressivement, les associations professionnelles mixtes cèdent la place à de véritables syndicats indépendants, regroupant uniquement des ouvriers. Ce processus atteint vers 1900 un point de non-retour. Le mouvement syndical chrétien peut alors véritablement démarrer.
Le , sous l'impulsion d'un jeune dominicain, le père Rutten, le Secrétariat Général des Unions Professionnelles Chrétiennes est mis en place[4]. De nombreux syndicats voient le jour et en 1904, on compte 115 syndicats chrétiens totalisant près de 15 000 membres. En , les chiffres sont passés à plus de 1 300 organisations regroupant plus de 100 000 membres[5].
En décembre 1908 naît le (Vlaams) Verbond der Christene Beroepsverenigingen (Ligue flamande des unions professionnelles)[6]. En juin 1909, la Confédération des syndicats chrétiens et libres des provinces wallonnes voit le jour[6]. En juin 1912, on décide de fusionner les deux fédérations régionales en une seule confédération nationale, la Confédération générale des syndicats chrétiens et libres de Belgique (en néerlandais Algemeen Christelijk Vakverbond)[6]. Gustaaf Eylenbosch devient le premier président de la CSC[7].
La CSC est donc l’une des trois organisations syndicales avec la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB) et la Centrale Générale des Syndicats Libéraux de Belgique (CGSLB) reconnues dès le projet d’accord de solidarité sociale de 1944 résultant d’une longue négociation des partenaires sociaux[8].
Ce projet d’accord, architecture fondamentale du paysage syndical belge, était basé sur une philosophie de paix sociale reposant sur les principes suivants :
- La reconnaissance réciproque des organisations patronales et syndicales comme fondement de la paix sociale et d’une collaboration loyale ;
- L’amélioration des conditions d’existence de la population dans son ensemble grâce à la prospérité économique comme but commun de la collaboration ;
- La bonne marche des entreprises qu’il s’agit de favoriser grâce à la prospérité économique ;
- La répartition jugée équitable du revenu issu d’une production croissante qui doit être garantie par l’institutionnalisation de la négociation collective (ou paritaire) et de la sécurité sociale ;
- Un partage des gains de productivité qui doit se faire au niveau de la branche (ou du secteur de production)[9].
Structure
modifierL'organisation la CSC s'appuie sur deux piliers: le pilier professionnel (centrales) et le pilier interprofessionnel (fédérations). L'affiliation de chaque membre est fondée sur deux critères: son lieu de travail et son domicile. L'action syndicale dans l'entreprise relève du pilier professionnel et l'action syndicale sur le plan local relève du pilier interprofessionnel. On peut être militant dans l'entreprise et sur le plan local. De ce fait, la CSC possède une structure fédérale interprofessionnelle plus forte que les autres organisations syndicales[10].
Direction
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Notes et références
modifier- « Connaitre la CSC (2016) », sur csc-en-ligne.be, (consulté le ).
- « Élections sociales 2020 – Résultats approuvés par les partenaires sociaux le 19 mars 2021 », sur emploi.belgique.be (consulté le ).
- Mampuys 1994, p. 153.
- Mampuys 1994, p. 156.
- Mampuys 1994, p. 159.
- Arcq et Blaise 2007, p. 16.
- Mampuys 1994, p. 163.
- CASSIERS Isabelle, « Le pacte social belge de 1944, les salaires et la croissance économique en perspective internationale. », Het Sociaal Pact van 1944, Oorsprong, betekenis en gevolgen, D. LUYTEN et G. VANTHEMSCHE (dir.), , p. 162 (lire en ligne [PDF])
- CASSIERS Isabelle, « Concertation sociale et transformations socio-économiques en Belgique, de 1944 à nos jours », Institut de recherches économiques et sociales de l'Université catholique de Louvain, , p. 2 (lire en ligne [PDF])
- "Connaître la CSC", "Syndicaliste" n°677 du 10 mars 2008, CSC, Bruxelles, p. 20.
- 130 jaar ACV (p.5-10); Wie is en wat doet het ACV; Officiële website; 10 december 2015
- GERARD Emmanuel; De christelijke arbeidersbeweging in België Deel 2 (p.266); Universitaire Pers Leuven (1991); (ISBN 90 6186 449 6)
- ARTHUR James; Ann Vermorgen élue nouvelle présidente de la CSC; [1]; L’essentiel; 23 juin 2023
- Emmanuel Gerard et Paul Wynants, Histoire du mouvement ouvrier chrétien en Belgique, Leuven University Press, , 399 p. (ISBN 978-90-6186-582-7, lire en ligne)
- LECLUYSE Wim; Nieuwe algemeen secretaris bij ACV; De Standaard; 18 maart 2014
Bibliographie
modifier- Samuel Barnes, « Political Culture and Christian Trade Unionism : The Case of Belgium », Relations Industrielles / Industrial Relations, vol. 19, no 3, , p. 354–378 (ISSN 0034-379X, lire en ligne, consulté le )
- Jozef Mampuys, chap. III « Le syndicalisme chrétien », dans Emmanuel Gerard et Paul Wynants (dirs.), Histoire du mouvement ouvrier chrétien en Belgique, t. 2, Louvain, Leuven University Press, (ISBN 90-6186-582-4, lire en ligne), p. 150-277
- (en) Patrick Pasture, « Diverging Paths : The development of Catholic Labour Organisations in France, the Netherlands and Belgium since 1944 », Revue d'Histoire Ecclésiastique, Louvain, vol. 89, no 1, , p. 54-90
- (en) Carl Strikwerda, « A resurgent religion : The rise of Catholic social movements in nineteenth-century Belgian cities », dans Hugh Mcleod (dir.), European religion in the age of great cities 1830-1990, London - New York, Routledge, coll. « Christianity and society in the modern world », (1re éd. 1995) (ISBN 9781138006706), p. 61-89
- Patrick Pasture (trad. du néerlandais par Serge Govaert), Histoire du syndicalisme chrétien international : La difficile recherche d'une troisième voie, L'Harmattan, (ISBN 978-2-7384-8306-5)
- (en) Lex Heerma van Voss, Patrick Pasture et Jan de Maeyer (éds.), Between Cross and Class : Comparative Histories of Christian Labour in Europe 1840-2000, Peter Lang, (ISBN 3-03910-044-0)
- Étienne Arcq et Pierre Blaise, « Les organisations syndicales et patronales », Dossiers du CRISP, vol. N° 68, , p. 9–149 (ISSN 2736-2280, lire en ligne, consulté le )
- « Connaître la CSC », Syndicaliste, Bruxelles, CSC, no 677,
- (en) Quentin Jouan and Pierre Tilly et Pierre Tilly, chap. 5 « The Belgian trade union organisations : National divisions and common European action », dans Andrea Ciampani et Pierre Tilly (éds.), National trade unions and the ETUC : A history of unity and diversity, Bruxelles, ETUI, (ISBN 978-2-87452-430-1), p. 120-137