Clown hospitalier

clown spécialement formé pour intervenir en milieu hospitalier

Les « clowns hospitaliers » sont des clowns spécialement formés pour intervenir en milieu hospitalier et dans les centres de soins. Ils sont parfois appelés hôpiclowns[1] ou « Docteur clown » (anglais : Clown Doctor, une marque déposée dans plusieurs pays). L'action des clowns hospitaliers a pour but de contribuer au processus de guérison grâce à la force positive de l'espoir et de l'humour. Ils ont aussi un effet positif pour le personnel et les familles de malades[2].

Un groupe de clowns en fonction à l'hôpital pédiatrique Bambino Gesù de Rome.

Histoire

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Des clowns hospitaliers professionnels ont commencé à travailler en 1986 dans des hôpitaux de New York. Depuis lors, des programmes analogues existent en Australie, en Nouvelle-Zélande[3], aux États-Unis (dans tous les États), au Canada et dans de nombreux pays d'Europe.

 
Vladimir Olshansky, clown d'origine russe, cofondateur de Soccorso Clown. À l'Hôpital des enfants de Florence en 1999.

La Fédération européenne des organisations de clowns hospitaliers (European Federation of Hospital Clown Organizations - EFHCO) est fondée en 2011. Elle réunit des associations d'Allemagne (KlinikClowns Bayern, Bavière, 43 000 visites par an), Autriche (Rote Nasen Clowndoctors (de), 88 000 visites), Belgique (Cliniclowns België, 22 000 visites), Écosse (Hearts & Minds, 15 000 visites), France (Le Rire médecin, 71 000 visites), Italie (Soccorso Clown Societa, 45 000 visites), Norvège, Pays-Bas (CliniClowns, 95 000 visites par an), Suisse (Fondation Théodora, 77 000 visites, et Hôpiclowns, 500 visites) et République tchèque.

D'autres faîtières existent en Allemagne (Clowns in Medizin und Pflege, 2004)[4], en France (Fédération française de clowns hospitaliers - FFACH, 2009) et en Suisse romande (Association romande de clowns d'hôpital - ARCHOP, 2004).

Une association dédiée existe aussi en Russie (Hospital Clowns, 2005)[5][source insuffisante].

Technique

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Clowns tchèques en hôpital, 2010.

Les clowns hospitaliers s'adressent spécifiquement aux besoins psycho-sociaux des enfants hospitalisés, et ils rendent aussi visite à des adultes[6]. Ils parodient la routine des soins pour aider les enfants à s'adapter à cet environnement, ils les distraient et démystifient les procédures douloureuses ou effrayantes[7]. L’atmosphère ludique peut aider les enfants à oublier pour quelques instants la maladie et le stress.

Les techniques utilisées comprennent la prestidigitation, les histoires et d'autres outils des clowns qui permettent aux enfants de se renforcer pour faire face aux émotions qu'ils peuvent vivre à l'hôpital : la peur et l'anxiété[8],[9], la solitude et l'ennui.

L'humour et le rire agissent contre le stress et réduisent le sentiment de douleur par la libération d'endorphines (l'antidouleur naturel du corps), renforcent le système immunitaire par l'augmentation des lymphocytes T et par la diminution du cortisol sérique, promeuvent une attitude positive, aident à faire face aux situations difficiles et créent des liens et ainsi le soutien entre les personnes, et tout ceci participe au processus de guérison.

Des recherches sur les effets bénéfiques du rire sur la santé ont été faites depuis des décennies par des médecins, et se poursuivent. Des chercheurs s'intéressent aussi aux effets psychologiques du rire, et spécifiquement au travail des clowns hospitaliers[source secondaire souhaitée].

Notes et références

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  1. Marc Avelot, Prendre soin. Savoirs, pratiques, nouvelles perspectives. Du soin clownesque., Hermann, , 424 p. (lire en ligne), p. 313-322
  2. (en) Battrick, Cath; Glasper, Edward Alan; Prudhoe, Gill and Weaver, Katy, « Clown Humour: The Perceptions of Doctors, Nurses, Parents and Children », in Journal of Children's and Young People's Nursing, 1(4): 174-179, 2007.
  3. (en) « Clown Doctors », Jim Mora, 14 juillet 2009, Radio New Zealand National interview.
  4. (de) Clowns in Medizin und Pflege.
  5. Hospital Clowns, histoire du projet.
  6. (en) Nuttman-Shwartz, Orit; Scheyer, Rachel and Tzioni, Herzl, « Medical Clowning: Even Adults Deserve a Dream », in Social Work in Health Care, 49: 581–598, 2010.
  7. (en) Tener, Dafna; Lev-Wiesel, Rachel; Lang-Franco, Nessia and Ofir, Shoshi, « Laughing Through This Pain: Medical Clowning During Examination of Sexually Abused Children: An Innovative Approach », in Journal of Child Sexual Abuse, 19(2): 128-140, 2010.
  8. (en) Vagnoli, Laura; Caprilli, Simona; Robiglio, Arianna and Messeri, Andrea, « Clown Doctors as a Treatment for Preoperative Anxiety in Children: A Randomized, Prospective Study », in Pediatrics, 116(4): 563-567, 2005.
  9. (en) Golan, G; Tighe, P; Dobija, N; Perel, N. and Keidan, I.,« Clowns for the Prevention of Preoperative Anxiety in Children: A Randomized Controlled Trial », in Pediatric Anesthesia, 19: 262–266, 2009.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Caroline Simonds et Bernie Warren (trad. de l'anglais par Marie-France Girod), Le Rire Médecin : Journal du Docteur Girafe [« The Clown Doctor Chronicles »], Paris, Albin Michel, , 282 p. (ISBN 2-266-12552-4).
  • Aline Crétaz, Le clown d'hôpital : Le jeu d'être soi, Fribourg, Academic Press / Éditions Saint-Paul, coll. « Lectures du social », , 98 p. (ISBN 2-8271-1011-3).
  • Eric Mathyer, Clown d'hôpital, mon métier : Docteur Panosse, Lausanne, Éditions d'en Bas, , 174 p. (ISBN 2-8290-0323-3, lire en ligne).
  • Dedieu, Clown d'urgence, Paris, Seuil Jeunesse, (ISBN 2-02-051070-7).
  • (en) Bernie Warren et Peter Spitzer, Smiles are everywhere : integrating clown-play into healthcare practice, London / New York, Routledge, , 144 p. (ISBN 978-0-415-50515-4 et 0-415-50515-1).

Articles connexes

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Liens externes

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