La Clorinde est une frégate de la marine française, cinquième navire de la classe Pallas (en), lancée en 1808 après avoir été mise en chantier le . Elle possédait quarante-quatre canons et a été conçue par Sané.

La Clorinde combattant le HMS Eurotas.

Services

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La Clorinde prend son service en avec Le Milan (seize canons) et La Renommée (trente-huit canons). En , elle fait route avec la Renommée, La Loire et La Seine vers la Guadeloupe. Le , elle capture, sous le commandement du capitaine Jacques de Saint-Cricq, la HMS Junon (qui avait été prise auparavant par les Britanniques en tant que navire français) commandée par John Shortland (en). Mais le commandant de l'escadre, François Roquebert (en), la trouve dans un tel état qu'il ordonne de la mettre hors service et de la détruire.

Elle part ensuite de Brest en avec La Renommée et La Néréide, pour protéger l'île de France (aujourd'hui île Maurice) après que l'île Bonaparte (aujourd'hui La Réunion) eut été prise par les Anglais. La Clorinde met quatre-vingt-treize jours pour arriver à l'île de France, ayant passé le cap de Bonne-Espérance le . Elle arrive le au large du port du Sud-Est. Les officiers français apprennent alors que l'île est passée sous domination britannique depuis cinq mois. Les navires décident de faire des vivres à Madagascar, où ils arrivent le . Ensuite la Clorinde prend part à la bataille de Tamatave le [1].

Elle arrive trop tard pour sauver les frégates la Renommée (commandée par le capitaine Roquebert (en), commandant de division) et la Néréide (en) (commandée par le capitaine Le Maresquier puis après sa mort par le commandant en second François Ponée). Après la bataille, La Clorinde part pour les Seychelles où elle arrive à Mahé le [2] et après ravitaillement retourne à Brest, en ayant pris au passage la cargaison de navires anglais, le . Son commandant, le capitaine Jacques de Saint-Cricq, est accusé d'avoir fui le combat et désobéi aux ordres de commandement de ses supérieurs. Il est jugé comme coupable à un conseil de guerre tenu en 1812, démis de sa Légion d'honneur, dégradé et condamné à trois ans de prison. L'arrivée de Louis XVIII au pouvoir casse la décision du tribunal et il est réhabilité, ayant clamé son innocence par des requêtes justificatives.

Le , La Clorinde commandée par Denis-Lagarde est prise en chasse par la frégate anglaise HMS Eurotas (trente-huit canons) à la latitude 47° 40' N., et la longitude de 9° 30' O. au sud de l'Irlande. Un combat violent s'ensuit pendant deux heures et vingt minutes au cours duquel les deux navires sont démâtés. L'équipage britannique perd trente hommes (dont le commandant de bord, le capitaine John Phillimore (en)) et vingt blessés ; l'équipage français quatre-vingts hommes et trente blessés. Les deux navires procèdent à des travaux de réparation pendant la nuit, lorsqu'au matin les deux navires anglais HMS Dryad (en) et HMS Achates entrent en action.

La Clorinde tombe après le premier coup de canon de le HMS Dryad qui l'amène à Portsmouth. Elle est rebaptisée en HMS Aurora et mise au service des opérations navales d'Amérique du Sud à partir de 1821, puis sert dans l'océan Indien en 1827 et dans les Caraïbes l'année suivante.

Elle sert de dépôt de charbon à Falmouth à partir de 1832, puis est mise à la casse en 1851.

  1. C'est donc la fin de la campagne de 1809-1811 visant à désorganiser le commerce britannique depuis les Indes à partir des colonies françaises des Mascareignes. Bonaparte était tombée à l'été 1810 et passé sous domination britannique (elle retournera à la France en 1815). La bataille de Grand Port avait permis de laisser encore pour quelque temps l'île de France à la France.
  2. Le navire passe ensuite la pointe sud de Madagascar les 16 et 17 juillet, le cap de Bonne-Espérance le 1er août, la ligne équinoxiale le 21 août

Bibliographie

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  • Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Toulon, J.-M. Roche, , 527 p. (ISBN 978-2-952-59170-6).
  • Jean-Gabriel Peltier, L'Ambigu, Volume XXXV, 1811. Combat Naval à Madagascar, pages 366 à 371.

Voir aussi

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