La clique du Plateau est un terme utilisé pour décrire une certaine élite progressiste, une intelligentsia associée à la gauche caviar, composée de gens qui auraient une influence importante sur la culture et les médias du Québec à partir de la ville de Montréal, et plus précisément l'un de ses quartiers, le Plateau Mont-Royal, où résident plusieurs artistes et journalistes.

La clique du Plateau est accusée d'être associée à la gauche politique, et dans certains cas à la souveraineté du Québec, et elle est considérée comme réfractaire aux idéologies centristes ou droitistes[1].

Cette clique est perçue par plusieurs comme ayant un certain pouvoir politique, étant donné que ses membres seraient sur-représentés dans le pouvoir décisionnel lié au contenu des médias québécois[2].

Origine

modifier

C'est d'abord le terme « clique de Montréal » qui est forgé par l'animateur de radio de Québec Jeff Fillion sur les ondes de CHOI-FM en 2004, mais le terme « clique du plateau » va vite lui être privilégié. C'est d'ailleurs peu de temps après que le terme « radio poubelle » sera recensé dans des médias montréalais, en réaction au style provocateur de cette station[3].

Biens d'autres appellations ont été utilisées à CHOI pour désigner la clique : « l’armée du Plateau Mont-Royal », « les péteux de Montréal », « l’establishment québécois », « la péteuterie », « la tribu », etc. La clique réunirait ainsi « les journalistes, les éditorialistes, donc nos grandes institutions, les grands journaux, nos politiciens, nos artistes, nos associations, nos regroupements syndicaux » (26 juillet 2004) mais aussi des « femmes qui se rassemblent […] dans un café gauchiste » (23 juillet)[1]. Selon Fillion, du moins à cette époque, c’est la « tribu du Plateau Mont-Royal » qui, après les médias et les politiciens, est le groupe le plus opposé à ses auditeurs. Il estime d'ailleurs que Montréal, la tribu, veut démolir et « montréaliser » la ville de Québec[1].

Le mot clique signifie ici coterie, soit une bande de gens qui veulent parvenir à leurs fins d’une manière peu honnête. Bien que l'existence d'une telle clique soit réfutée par plusieurs, le terme est mentionné par différents animateurs ou journalistes : Pierre Foglia[4], Patrick Lagacé[5], le journal Voir[6], David Desjardins[7], Stéphane Gendron[8], Richard Martineau et son émission Les Francs-Tireurs à Télé-Québec.

L'animateur de Tout le monde en parle, Guy A. Lepage, est fréquemment mentionné comme le représentant principal de la clique du Plateau[9]. Des personnalités telles Patrick Lagacé, Amir Khadir, Luck Mervil, Richard Martineau y ont également été associées sans que leurs lieux de résidence n'aient été vérifiés[réf. nécessaire].

Enjeux politiques et idéologie

modifier

Les principales préoccupations et enjeux politiques défendus par la clique du Plateau sont la justice sociale, le multiculturalisme, l'antiaméricanisme et l'écologisme[10].

Influence alléguée sur la culture du Québec

modifier

Information et médias

modifier

Arts et culture

modifier

« [...] La télévision n'est plus ce qu'elle était quand j'y fis mes premiers pas. [...] [Elle] a cessé d'occuper le territoire québécois pour se faire carrément montréaliste. »

— Victor-Lévy Beaulieu[11]

Notes et références

modifier
  1. a b et c Marty Laforest, Diane Vincent et Olivier Turbide, « Les « X » à Québec : La construction discursive d’un groupe exclusif », Recherches sociographiques, vol. 49, no 1,‎ , p. 87–112 (lire en ligne, consulté le )
  2. Mario et la gang du Plateau, Gilbert Lavoie, Le Soleil, 7 mars 2009.
  3. Marie-Renée Grondin, « Y a-t-il un lien de causalité entre «la clique du plateau» et «les radios poubelles»? », sur Le Journal de Québec (consulté le )
  4. Le Plateau, La Presse, 13 novembre 2010.
  5. Clique du Plateau : la revanche silencieuse, Patrick Lagacé, Cyberpresse, 28 août 2008.
  6. À l'est de la clique du Plateau - Le monde cool d'à côté, Marie-Claude Marsolais, Voir, .
  7. L'attrait du vide, David Desjardins, Voir, 3 septembre 2008.
  8. Le Figaro rapporte la victoire de Obama au Texas pendant que la Presse et Isabelle Maréchal déclarent la victoire de Hillary, Stéphane Gendron, François Gariépy, Jean-René Dufort, Dale Hunter, .
  9. Dominic Tardif, « Juste entre toi et moi: L’intransigeante honnêteté de Guy A. Lepage », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Jean-François Cloutier, Jeff Fillion et le Malaise québécois, Liber, (ISBN 978-2-89578-157-8), p. 65.
  11. Cloutier 2008, p. 66.

Articles connexes

modifier