Cleo Odzer

autrice de livres américaine

Cleo Odzer, née Sheila Lynne Odzer[1] le et morte le , est une Américaine autrice de livres sur la prostitution en Thaïlande, la culture hippie de Goa et le cybersexe.

Cleo Odzer
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Biographie
Naissance

New York, USA
Décès
(à 50 ans)
Goa, India
Nationalité
Formation
Activité
groupie, anthropologue, écrivaine

Jeunesse

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Cleo Odzer grandit à Manhattan, New York City. Elle est la fille de Harry Odzer, président d'une entreprise de textile et qui meurt quand elle a 16 ans, et de son épouse Rena Abelson Odzer[2],[3]. Elle arrête ses études après un baccalauréat professionnel en 1968, et commence à écrire des articles sur la scène musicale pour un petit journal de Greenwich Village. Elle fait la connaissance du chanteur de rock Keith Emerson. Un article du Time Magazine de la décrit comme une « super groupie » et lui fait dire qu'ils seraient fiancés ; Emerson dément, et met fin à leur relation[4],[5],[6].

Peu de temps après elle enregistre un album intitulé The Groupies, produit par Alan Lorber, constitué essentiellement d'interviews d'elle et de quelques-unes de ses amies où elles décrivent leurs aventures sexuelles avec des musiciens de rock.

Années hippies à Goa

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Au début des années 1970, Cleo Odzer voyage en Europe et au Moyen-Orient et travaille comme mannequin. Elle vit la fin des années 1970 immergée dans la culture hippie à Anjuna, dans la province indienne de Goa. Elle suit quelque temps l'enseignement du gourou Bhagwan Shree Rajneesh[7]. Elle racontera cette expérience, teintée de forte consommation de cocaïne et d'héroïne, mouillée dans un trafic international de drogue pour financer son séjour qui lui vaudront deux semaines de prison dans son deuxième livre Goa Freaks: My Hippie Years in India (1995)[8].

Retour aux États-Unis et recherches en Thaïlande

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Après son retour aux États-Unis à la fin des années 1970, elle suit un traitement médicamenteux dans un centre de désintoxication de New York. Elle reprend ses études et décroche en 1990 un doctorat en anthropologie à la New School for Social Research à New York, avec une thèse sur la prostitution en Thaïlande, pays où elle passe trois ans de 1987 à 1990 dans le cadre de ces recherches. Dans sa thèse, elle étudie les cas de 17 personnes liées à l'industrie du sexe à Patpong, et conclut que les opportunités économiques offertes par le travail du sexe ne se traduisent pas par un statut plus élevé des femmes, en raison de la stigmatisation persistante et des idées sur l'inégalité des sexes dans la société thaïlandaise[9].

En 1994, elle consacre un ouvrage à ses expériences en Thaïlande : Patpong Sisters: An American Woman's View of the Bangkok Sex World[10],[11]. Elle y dépeint les prostituées thaïlandaises qu'elle a rencontrées comme des entrepreneuses vives d'esprit plutôt que comme des victimes exploitées, parfois vénérées dans leurs villages d'origine pauvres. Elle raconte également sa propre liaison problématique avec un petit ami souteneur thaïlandais.

Après la publication du livre, elle travaille dans le centre de désintoxication qu'elle avait fréquenté quinze ans plus tôt[12].

De 1995 à 1998, elle produit plusieurs dizaines d'épisodes de son émission Cleo's Adventures pour un réseau de télévision de Manhattan. Son troisième livre, Virtual Spaces: sex and the cyber citizen (1997), traite du cybersexe.

Retour à Goa

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En 1999, déçue de la vie à New York, elle retourne à Goa, où elle se heurte à l'hostilité de certains anciens hippies, agacés par la lumière que son livre a projeté sur la communauté[13].

Elle y meurt en 2001 (d'un accident vasculaire cérébral lié à un taux de cholestérol très élevé et à de graves problèmes circulatoires pour lesquels elle était traitée au cours de sa dernière année selon un médecin[14], peut-être du SIDA d'après des membres de la communauté hippie[15]). Son corps aurait été incinéré après une brève cérémonie, ou serait resté un mois non réclamé dans une morgue de Mapusa avant d'être finalement enterré sans funérailles[15].

Le documentaire de 2002 Last Hippie Standing de Marcus Robbin se consacre aux vestiges de la communauté hippie et contient des séquences super-8 de Cleo Odzer dans les années 1970.

Liens externes

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Références

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  1. New York Times, Birth Notices (April 16 1950, p. 105)
  2. « Rena Dorothy Abelson Odzer », findagrave.com (consulté le )
  3. « Harry Odzer Is Dead at 62; President of Textile Firm », nytimes.com, (consulté le )
  4. Emerson, Keith, 1944-2016., Pictures of an exhibitionist, London, John Blake, , 121, 132 (ISBN 1844540537, OCLC 55104781)
  5. The Groupies, Time, Feb. 28, 1969
  6. Interview by Marcus Robbin (January 2000, Goa, India)
  7. Ma Prem Madhumaya
  8. (en) David Abram, The Rough Guide to Goa, Rough Guides, (ISBN 978-1-84353-851-6, lire en ligne)
  9. Cleo Odzer, Patpong Prostitution. Its Relationship to, and Effect on, The Position of Women in Thai Society. Dissertation, New School for Social Research, April 1990. Abstract
  10. (en) Nils Johan Ringdal, Love for Sale: A World History of Prostitution, Grove/Atlantic, Inc., (ISBN 978-1-55584-808-8, lire en ligne)
  11. (en) Roger Schlesinger, Fritz Blackwell, Mary Watrous-Schlesinger et Kathryn Meyer, Global Passage: Sources in World History, Since 1500, CENGAGE Learning, (ISBN 978-0-618-06796-1, lire en ligne)
  12. Urban Desire contributors
  13. Arun Sladanha, Psychedelic White: Goa Trance and the Viscosity of Race, p. 83-84. University of Minnesota Press, 2007.
  14. Telephone conversation with Cookie, 5 February 2009.
  15. a et b Arun Sladanha, Psychedelic White: Goa Trance and the Viscosity of Race, p. 86. University of Minnesota Press, 2007.

Liens externes

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