Claude Mademba Sy

militaire français de la Seconde Guerre mondiale

Cheikh Claude Mademba-Sy, né le à Versailles (Seine-et-Oise) et mort le à Lagrave (Tarn)[1], est un officier français, membre des Forces françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale. Décoré par le général De Gaulle, il a ensuite été l'un des fondateurs de l'armée sénégalaise, sous la présidence de Léopold Sédar Senghor. Il achève sa carrière au grade de colonel. Devenu diplomate, il s'est fait connaître pour son combat pour une meilleure reconnaissance par la France des troupes issues de ses anciennes colonies et pour la revalorisation de leurs pensions militaires.

Claude Mademba Sy
Claude Mademba-Sy à Fréjus en 2012.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 90 ans)
LagraveVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Cheikh Claude Mademba-SyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Militaire, diplomateVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflits
Claude Mademba-Sy officier de la Légion d'honneur, novembre 1963.

Biographie

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Claude Mademba-Sy est né à Versailles, pendant un stage en métropole de son père, Abedlkader Mademba-Sy, lui-même commandant des troupes coloniales et combattant décoré de la Première Guerre mondiale[2]. Il passe son enfance à Madagascar, au Mali puis au Sénégal.

 
Claude Mademba-Sy et Jean Johannet, Paris, 25 août 1944.

Fils, neveu et petit-neveu d'officiers français d'origine africaine, il est engagé volontaire à dix-neuf ans dans les Forces françaises libres, pendant la Seconde Guerre mondiale[3].

Le 1er août 1944, il débarque en Normandie à Utah Beach, au sein du Régiment de marche du Tchad de la 2e division blindée du général Philippe Leclerc. Il est célèbre pour avoir été le seul membre Noir de la division à avoir participé à la Libération de Paris le 25 août 1944[4], sur son char M8-H Scott "Pantagruel"[5]. Ceci en raison de l'opposition des Américains à l'inclusion de militaires de couleur, même Français, dans les troupes de première ligne sous leur responsabilité. Il est ensuite présent avec son unité lors de la prise du « nid d'aigle » d'Adolf Hitler à Berchtesgaden[6]. À la fin de la guerre, il intègre l'École des officiers de Saint-Cyr Coëtquidan (promotion Victoire 1945). Il est ensuite affecté en Afrique-Occidentale française comme lieutenant, puis en Indochine, où il est blessé, puis comme capitaine en Algérie au 6e régiment de parachutistes coloniaux (aujourd'hui 6e RPIMa) jusqu'en 1959, année où il est promu commandant.

À l'indépendance de la fédération du Mali (Sénégal et Soudan, anciennement français), Claude Mademba-Sy aide à la création de l'armée de ce pays, conduisant en particulier en tant que chef de bataillon le contingent malien au Congo belge durant l'intervention de l'ONU de juillet 1960[7],[8]. Après l'éclatement de la fédération en août 1960, il commande le 9e bataillon d'infanterie de marine. Il est ensuite nommé chef d'état major de l'UAM Organisation commune africaine et malgache en 1962.

Le président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, le nomme ensuite attaché militaire en 1963 puis ambassadeur en 1966 du Congo-Kinshasa à l'Autriche, en passant par l'Italie, la Tunisie et les Nations unies. Il est aussi connu pour avoir mené avec succès la campagne contre la cristallisation depuis 1959 (revalorisation en fonction du pouvoir d'achat des pays concernés) des pensions françaises des militaires issus des anciennes colonies[9],[10]. Plus généralement, il s'efforçait de faire reconnaître le rôle des combattants des anciennes colonies françaises dans la Libération de la France et ce qu'il appelait l'indignité de leur traitement après la décolonisation. Il choisit de passer sa retraite en France, non loin de Castres et du 8e RPIMA. Il y est décédé dans le Tarn, le [11],[12].

Citation

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« Quand on est amoureux de ce pays qu’est la France, on ne comprend pas cette bassesse, cette bêtise, cette ignominie. Quand je pense que la retraite du combattant est de 433  par an et que l’on mégote alors qu’il ne reste plus que quelque 800 anciens combattants au Sénégal et près de 2 000 au Mali ! »[13]

Décorations

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Hommage

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Références

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  1. Fichier des décès de l'INSEE, précisant l"état-civil exact de l'intéressé.
  2. « Décès de Claude Mademba Sy, dernière grande figure des tirailleurs sénégalais », sur midilibre.fr (consulté le )
  3. (en) Maximilian Lakitsch, Susan Reitmair, Katja Seidel, Bellicose Entanglements 1914, the Great War as a Global War, Zürich, LIT Verlag Gmbh, , 276 p. (ISBN 978-3-643-90655-7, lire en ligne), p. 247, 248
  4. « Libération de Paris : où étaient les combattants noirs de la 2e DB ? », sur France 24, (consulté le )
  5. « Décès de Claude Mademba Sy, grande figure des tirailleurs sénégalais », sur RFI, (consulté le )
  6. (en) « Recollections of a Vagabonde: Recollection: The Liberation of Paris in August 1944 (part 2) », sur Recollections of a Vagabonde, (consulté le )
  7. « Fiche d'information de l'État Sénégal », sur Réseau de recherche sur les opérations de paix (ROP) (consulté le )
  8. « Cheikh Claude Mademba Sy - Les Français Libres », sur www.francaislibres.net (consulté le )
  9. « Claude Mademba Sy, doyen des tirailleurs sénégalais, est mort – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  10. « Pensions des anciens combattants », sur Ambassade de France au Laos (consulté le )
  11. « La mort de Claude Mademba Sy, grande figure des tirailleurs sénégalais », sur L'Opinion, (consulté le ).
  12. « Décès de Claude Mademba Sy, le « grognard » des tirailleurs sénégalais », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  13. « Derniers honneurs pour Claude Mademba-Sy, doyen des tirailleurs sénégalais », sur France 24, (consulté le )
  14. « Libération de Paris en 1944 : pourquoi Claude Mademba Sy était-il le seul soldat noir de la 2e DB ? », sur Franceinfo, (consulté le )