Claude-Antoine Prieur-Duvernois
Claude-Antoine Prieur-Duvernois dit « Prieur de la Côte d'Or », né le à Auxonne (Côte-d'Or), mort célibataire le à Dijon, est un officier du génie qui exerça des responsabilités considérables au cours de la Révolution française. Il est l'un des cofondateurs de l'École polytechnique. Il a fait adopter le système métrique.
Prieur de la Côte d'Or | |
Claude-Antoine Prieur-Duvernois | |
Fonctions | |
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Député de la Législative | |
– (1 an et 19 jours) |
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Circonscription | Côte-d'Or |
Gouvernement | Première République |
Groupe politique | Montagnards |
Député de la convention | |
– (3 ans, 1 mois et 21 jours) |
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Circonscription | Côte-d'Or |
Député au Conseil des Cinq-Cents | |
– (2 ans, 7 mois et 4 jours) |
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Circonscription | Côte-d'Or |
Membre du Comité de salut public | |
– (1 an, 1 mois et 22 jours) |
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Président de la Convention nationale | |
– (15 jours) |
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Groupe politique | Montagne |
Prédécesseur | Lazare Carnot |
Successeur | Maximilien de Robespierre |
Biographie | |
Date de naissance | à Auxonne |
Date de décès | (à 68 ans) |
Résidence | Côte-d'Or |
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Biographie
modifierIl est le fils unique de Noël Antoine Prieur, « receveur des finances du bailliage de Dole » et d'Anne Millot.
Par son aïeul maternel Jacques Millot de la Craye, il est parent du chimiste Guyton de Morveau qui appuie sa demande d'entrée dans l’École royale du génie de Mézières[1]. Il devient officier du génie militaire. Il se fait connaître par d'importants travaux scientifiques avant la Révolution.
Il est élu député de la Côte-d'Or à l'Assemblée législative (1791), il paraît peu à la tribune et travaille beaucoup dans les comités.
Il est réélu député à la Convention en 1792. Il vote la mort du roi, écarte l'appel au peuple et refuse le sursis. En tant que représentant en mission, il fait des tournées d'inspection technique à l’Armée du Rhin et dans les ports, de Lorient à Dunkerque[2]. Il se trouve à Caen lors de la proscription des Girondins (2 juin 1793) et est retenu comme otage au château de Caen. La débâcle fédéraliste de Vernon (13 juillet 1793) lui rend la liberté.
Dès son retour à Paris, il devient membre du Comité de salut public (14 août 1793). Après Louis Antoine Léon de Saint-Just, il était le plus jeune membre de ce Comité. Il s'entoure d'une élite de savants et de techniciens. En étroite collaboration avec Lazare Carnot, il se consacre entièrement à l'organisation des fabrications de guerre : armements, hôpitaux et récupération du salpêtre pour la fabrication de la poudre à canon.
Il participe avec Lazare Carnot, Gaspard Monge, Jacques-Élie Lamblardie et quelques autres à la création de l'École polytechnique. Pendant 5 ans, de 1793 à 1798, il protège efficacement la nouvelle École contre plusieurs attaques politiques, ce que confirme l'historien et biographe de Prieur, Georges Bouchard : « Nous croyons donc que, en toute équité, on doit attribuer à Monge le mérite d'avoir fondé l'École, à Prieur celui d'avoir permis à cette institution de survivre aux attaques dont elle était l'objet[3]. »
Épargné par les Thermidoriens, il échappe de justesse à l'arrestation en mai 1795. Il fait adopter l'unification du système métrique et l'usage du calcul décimal.
Il est élu au Conseil des Cinq-Cents où il siége jusqu'à mars 1798.
Après le 18 brumaire an VIII (), il se retire de la vie publique. Il fonde à Dijon une manufacture de papiers peints, ce qui lui permet de vivre paisiblement en gagnant largement sa vie.
Il est créé comte d'empire en 1808, en même temps que les autres fondateurs de l'École polytechnique[4].
En 1811, il prend sa retraite de l'armée avec le grade de chef de brigade[5] (colonel) confirmé par Napoléon pendant les 100 jours de 1815[6]. Il s'installe à Lyon, où il dirige une imprimerie et mène une vie de « bourgeois de province »[7]. En 1813, Guyton de Morveau le choisit pour aider son épouse et exécuteur testamentaire à classer ses archives et sa bibliothèque avant de les remettre à ses héritiers[8].
Éloigné de la politique, Prieur n'est pas inquiété à la Restauration quand la plupart des régicides sont bannis.
Il meurt à l'âge de soixante-huit ans, célibataire et sans descendance, et est enterré au Cimetière des Péjoces.
Le Lycée Polyvalent Prieur de la Côte d’Or situé à Auxonne est nommé ainsi en hommage à Claude-Antoine Prieur-Duvernois.
Notes
modifier- Clémence Peyrot et Olivier Azzola, « Les archives de/sur Guyton à l’École polytechnique », Bulletin de la Sabix [En ligne], 60 | 2017, mis en ligne le 27 juillet 2018, consulté le 18 avril 2020. URL : http://journals.openedition.org/sabix/2148
- Ses rapports d'inspection ainsi que ceux qu'il rédigea en 1794 lors d'inspections de l'Armée du Nord sont conservés aux Archives nationales sous les cotes AB XIX 4268 et 4269 (voir la notice dans la salle des inventaires virtuelle).
- Georges Bouchard, Un organisateur de la Victoire : Prieur de la Côte d'Or, membre du Comité de Salut Public, Paris, R. Clavreuil, , p. 285.
- Gaspard Monge, Joseph-Louis Lagrange, Antoine-François Fourcroy et Claude-Louis Berthollet ont été anoblis en même temps. Lazare Carnot refusa le titre de comte en 1808 et l'accepta en 1815. Louis-Bernard Guyton-Morveau s'est plaint d'avoir été oublié sur la liste et fut anobli par la suite. Voir : « Guyton de Morveau », sur Sabix
- D’après Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A.Robert et G.Cougny).
- Emmanuel GRISON, « CLAUDE ANTOINE PRIEUR », Bulletin de la Sabix, no 23, (lire en ligne)
- Francine Masson, « LE FONDS U.A.P. - PRIEUR DE LA COTE D'OR », Bulletin de la SABIX, no 8, (lire en ligne)
- Patrice Bret, « Les archives personnelles de Guyton de Morveau », Bulletin de la Sabix, no 60, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Paul Gaffarel, Prieur de la Côte-d'Or, Dijon, Librairie Noury, 1900, 354 p., [lire en ligne].
- Paul Destray, Notes sur Prieur de la Côte d'Or et sa famille, extrait des Mémoires de la Société bourguignonne de géographie et d'histoire, t. 26, pagination factice 274 à 285, Dijon, Imprimerie Eugène Jacquot, 1910.
- Paul Arbelet, « La jeunesse de Prieur de la Côte d'Or », Revue du dix-huitième siècle, Paris, Hachette, 1918.
- Paul Arbelet, « Prieur de la Côte d'Or, Ministre des munitions », Revue politique et littéraire, revue bleue, no 1, p. 14-18, Paris, 1918, lire en ligne.
- Paul Arbelet, « Prieur de la Côte d'Or. Révélations sur le Comité de salut public (fragments) », Revue politique et littéraire, revue bleue, no 1, p. 18-19, Paris, 1918, lire en ligne.
- Paul Arbelet, « Prieur de la Côte d'Or. Révélations sur le Comité de salut public II », Revue politique et littéraire, revue bleue, no 3, p. 76-80, Paris, 1918, lire en ligne.
- Georges Bouchard, Un organisateur de la victoire, Prieur de la Côte-d'Or, membre du Comité de salut public, Paris, Librairie Clavreuil, , 476 p. (présentation en ligne).
- Nicole et Jean Dhombres, Naissance d'un nouveau pouvoir : sciences et savants en France, 1793-1824, Paris, Payot, 1989, [compte rendu en ligne].
- Emmanuel Grison, Prieur de la Côte d'Or (1763-1832), Dijon, 1991.
- Camille Richard, Le Comité de Salut public et les fabrications de guerre sous la Terreur, Paris, F. Rieder et cie, 1921.
- Claude Speranza, La science & l'arsenal ou Quelques aspects de l'héritage historique du Lycée Prieur de la Côte-d'Or relatifs aux sciences et aux techniques du Siècle des Lumières, Association Auxonne-Patrimoine, 1998.
- Emmanuel Grison, « Claude-Antoine Prieur », Bulletin de la SABIX, no 23, [lire en ligne]. Voir aussi Prieur et les attaques contre l'École polytechnique, Bulletin de la SABIX no 8.
- Claudine Billoux, « Le fonds « Prieur de la Côte d'Or » ou les tribulations d'un « Trésor » ... Archivistique - Quelques acquisitions récentes de pièces d’archives par la SABIX et la Bibliothèque de l'École polytechnique », Bulletin de la SABIX, no 8, 1991, [lire en ligne].
- « Claude-Antoine Prieur-Duvernois », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
Articles connexes
modifierLiens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :