Classe Tourville
Les frégates de classe Tourville sont des bâtiments de lutte anti sous-marine de la Marine française. Le nom Tourville est donné en l'honneur d'Anne Hilarion de Costentin de Tourville, vice-amiral et maréchal de France du XVIIe siècle.
Classe Tourville | |
La frégate ASM Tourville le 14 juillet 2007 à Saint-Malo. | |
Caractéristiques techniques | |
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Type | Frégate |
Longueur | 152,75 m |
Maître-bau | 48,80 m |
Tirant d'eau | 6,80 m |
Déplacement | 4 580 t et 6 100 t à pleine charge |
Propulsion | 2 groupes turbines à vapeur Rateau à double réduction 4 chaudières multitubulaires, dissymétriques à chauffe automatique, timbrées à 45 kg/cm2 et surchauffe à 450 °C 2 hélices à pales fixes |
Puissance | 58 000 chevaux |
Vitesse | 32 nœuds (59,3 km/h) |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 1 système Crotale EDIR - 8 missiles sur rampe + 18 en réserve 2 canons de 100 mm modèle 1968 qui portent le nom de "Soleil Royal" et "Barfleur" [Quoi ?] 2 affûts de 20mm F2 4 affûts pour mitrailleuses de 12.7mm 6 rampes de missiles anti-navires Exocet MM38 1 système Malafon : 1 sur rampe - 12 en réserve 2 berceaux lance torpilles anti-sous-marines L5 autoguidées 10 torpilles anti-sous-marines L5 mod 4 |
Rayon d’action | 1 900 nautiques à 30 nœuds, 4 500 nautiques à 18 nœuds |
Autres caractéristiques | |
Électronique | 1 radar de veille Surface DRBV 51B 1 radar de veille Air DRBV 26A 1 radar de conduite de tir DRBC 32D 2 radar de navigation DRBN 34 1 sonar de coque DUBV 23 1 flûte ETBF DSBV 62C 1 sonar remorqué DSBX 1 1 dispositif d'alerte torpille Syva 1 brouilleur ARBB 32 1 intercepteur radar ARBR 16 2 lance-leurres Syllex SENIT 3 SEAO/OPSMER Liaisons HF, UHF, VHF et SHF ; Syracuse 2; Inmarsat Liaison 11 |
Équipage | 24 officiers 160 officiers mariniers 115 quartiers maîtres et matelots |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale |
Période de construction |
1970-1977 |
Période de service | 1975-2013 |
Navires construits | 3 |
Navires désarmés | 3 |
modifier |
Présentation
modifierOrigines
modifierMise sur cale à Lorient le 22 mars 1968, l'Aconit (D609) ou corvette C65 est admise au service actif le 30 mars 1973[1].
Ce programme de cinq corvettes répond à l'accroissement des performances des sous-marins dans les années 1960. La C65 est construite autour de deux systèmes novateurs au développement récent : le sonar remorqué actif DUBV43 et le missile porte-torpilles Malafon. Ces équipements la font considérer comme l'ultime évolution des escorteurs d'escadre de la classe T 47 spécialisés dans la lutte anti-sous-marine. Les performances de vitesse n’ont pas le niveau souhaité et la mise au point de la propulsion est longue et laborieuse[2].
Le programme s'arrête à la première unité. La conception de navires anti-sous-marins océaniques est totalement repensée et porte désormais le nom de C67 puis F67 type Tourville.
Descriptif
modifierLa classe Tourville est désignée comme frégate anti-sous-marine type F 67. Ces frégates de premier rang sont spécialisées dans la lutte anti-sous-marine (ASM). Elles embarquent un hélicoptère ASM Lynx et le missile porte-torpille Malafon, ce dernier étant débarqué lors d'une des modernisations des navires entre 1994 et 1996. Les F 67 sont équipées de moyens de lutte anti-navires (missiles Exocet) et anti-aérienne (missile Crotale, canon de 100 mm, 2 affûts de 20 mm F2 et 4 affûts pour mitrailleuses de 12,7 mm).
Le Tourville et le De Grasse ont subi entre 1994 et 1996 des modernisations importantes comportant le débarquement du système Malafon et l'installation du "SLASM" (Système de Lutte Anti-Sous-Marine), un système de détection multistatique.
Après seulement 24 ans de service, en 1999, le Duguay-Trouin a été désarmé prématurément. Sacrifié le premier par la Marine parce qu'il était le seul à ne pas posséder le Système de lutte anti sous-marine (SLASM) qui comprend un sonar remorqué basse fréquence avec un poisson de 10 t et un dispositif d'alerte torpille. Un grave incendie en 1983, le navire faillit connaître une fin prématurée en raison d'un important incendie qui se déclara à la machine et qui se propagea par les câbles électriques. Il fut maîtrisé de justesse.. La politique de diminution de bâtiments de la marine nationale auront conduit à sa fin.
SLASM
modifierLe SLASM (Système de Lutte Anti-Sous-Marine) est un système de détection multistatique. Celui-ci consiste, pour un bâtiment de lutte ASM qui émet au sonar, à “partager” le retour d’écho avec un autre senseur (navire, bouée, sous-marin), ce qui permet de mieux situer le sous-marin adverse. Ce mode de détection nécessite l’utilisation de sonars très basse fréquence. Ces sonars, les premiers du genre, avaient de lourds calculateurs dédiés et souffraient d’une faible puissance de calcul. Ainsi, il fallait douze heures de travail à un supercalculateur pour analyser dix minutes d’émissions à basse fréquence[3].
Navires de la classe Tourville
modifierNom | no | Mise sur cales | Mise à l'eau | Mise en service | Désarmée | Destination |
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Tourville | D610 | Cimetière de Landévennec (2012-2014) ; Brise-lames à Lanvéoc-Poulmic depuis 2014. | ||||
Duguay-Trouin | D611 | Brise-lames à Lanvéoc-Poulmic (1999-2014) ; Cimetière de Landévennec (2014-2020) ; Démantelé à Gand (2020-2021). | ||||
De Grasse | D612 | Cimetière de Landévennec (2013-2014) ; Brise-lames à Lanvéoc-Poulmic depuis 2014. |
Remplacement
modifierLe De Grasse a été désarmé en 2013. Les premières frégates FREMM ont pris la suite des frégates de la classe Tourville, d'abord l'Aquitaine, puis la Normandie.
Les noms de la classe Tourville devraient être réutilisés pour les sous-marins de la classe Suffren.
Galerie
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Le De Grasse vue de 3/4 avant.
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Le De Grasse vue de 3/4 arrière.
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Le De Grasse ; sonar remorqué à immersion variable et poisson bien visibles.
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La passerelle du De Grasse
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Le De Grasse, à Portsmouth, pour le Festival international de la mer (25 août 2001).
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Le Tourville. Les superstructures avant (la passerelle, la mature, les radeaux de sauvetage et les missiles Exocet MM 38).
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Le Tourville ; transfert de courrier sur la plage avant.
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Le Tourville ; tourelle de 100 mm, bloc passerelle et mature.
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L'avant du Tourville arborant le grand pavois, amarré à quai.
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L'arrière du Tourville à quai. Remarquez son cul en tableau permettant la mise à l'eau du poisson du sonar remorqué.
Références
modifier- Herrou 1997 : p. 50-51 ; Feron 2002 : p. 67-68 ; Chant 2014 : p. 206-207
- Ireland 1984 : p. 27 ; Feron 2002
- « La Marine en pointe dans la lutte ASM », sur TTU, (consulté le )
Bibliographie
modifier- Ireland 1984 : Bernard Ireland, Navies of the West, Hippocrene Books, Incorporated, 1984, (ISBN 0882549774 et 9780882549774), 192 p.
- Herrou 1997 : Christian Herrou, Les navires de guerre. l'Union européenne, Marines Editions, juin 1997, (ISBN 2909675300 et 978-2909675305), 256 p.
- Feron 2002 : Luc Féron, 100 ans de Marine Française, Croiseurs, Garde-côtes, Marine Magazine, Hors-série n° 2, septembre 2002, 83 p.
- Moulin et Maurand 2008 : Jean Moulin et Patrick Maurand, Les frégates anti-sous-marines, Marines Éditions, 2008, 185 p.
- Chant 2014 : Christopher Chant, A Compendium of Armaments and Military Hardware, Routledge Revivals, 2014, (ISBN 1134646682 et 9781134646685), 578 p.
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
- Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)