Cinéma national populaire
Le Cinéma national populaire (communément abrégé en CNP) est une société d'exploitation cinématographique française[1], créée en 1968 et disparue en 2015, qui possédait trois cinémas classés « art et essai » à Lyon : le CNP Terreaux (4 salles), le CNP Bellecour[2] (3 salles) et le CNP Odéon (1 salle).
Cinéma national populaire (CNP) | |
L'entrée du CNP Terreaux en 2011. | |
Création | |
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Disparition | |
Fondateurs | Robert Gilbert Roger Planchon |
Forme juridique | Société anonyme à conseil d'administration |
Siège social | Paris France |
Activité | Projection de films cinématographiques |
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Ces trois salles ont rouvert sous le nom de « cinéma Lumière » en 2016, incluant le cinéma La Fourmi, aussi racheté par l'institut Lumière.
Historique
modifierLe Cinéma national populaire (CNP) est fondé le par Robert Gilbert et Roger Planchon, directeur du théâtre de la Cité de Villeurbanne, devenu, en 1972, Théâtre national populaire, dont il s'inspire[3].
Dans le mouvement de démocratisation culturelle, l'objectif est alors de présenter au plus grand nombre, à travers des prix attractifs (abonnements, tarifs pour les comités d'entreprise), du cinéma d'auteur. Les premières projections proposent le film de René Allio, L'Une et l'Autre, et le documentaire des cinéastes de la Nouvelle Vague, Loin du Vietnam[3].
Sous la direction de Robert Gilbert, le CNP ferme les salles de Villeurbanne, Caluire et Vénissieux pour ouvrir trois cinémas à Lyon, dans le quartier de la Presqu'île : le CNP Terreaux (1976, quatre écrans) ; le CNP Grolée (1982, un écran; renommé CNP Odéon en 1988) ; le CNP Bellecour (1983, trois écrans).
En 1984, la société embauche le futur producteur Bruno Peyzerie comme directeur de programmation[4].
Robert Gilbert meurt en 1993, et Roger Planchon rachète ses parts, devenant PDG du CNP qui devient indépendante du TNP en 1996, sous le nom de « Cinéma national populaire », dont il détient 97 % du capital, tandis que le TNP prend la forme de SARL « Compagnie de la cité »[4],[5].
En 1998, Planchon revend pour 3,5 millions de francs les trois salles à Galeshka Moravioff, fondateur des Films sans frontière et exploitant du Bastille, à Paris, et du César et du Variétés à Marseille. Le montant de cette vente, la personnalité du nouveau propriétaire, et l'absence de garantie de l'avenir des salles créent une polémique[5],[6],[7].
Classées art et essai (pour 2009, la subvention du CNC était de 28 620 euros pour Bellecour, 12 595 euros pour l'Odéon et 12 400 euros pour les Terreaux[8]), les salles lyonnaises poursuivent leur activité pendant dix ans. Confronté à la concurrence des multiplexes, puis du Comœdia, l'Odéon, dont la programmation permet de compenser les choix plus exigeants des deux autres salles, voit sa fréquentation s'effondrer jusqu'à sa fermeture[9] à l'été 2009. L'avenir des deux autres cinémas paraît également incertain[3],[10].
En , l'institut Lumière rachète les deux cinémas restants[11],[12],[13]. Ils ferment temporairement le [14],[15] en vue de travaux de rénovation (en particulier dans le respect de la nouvelle loi sur l'accessibilité) et sont ensuite placés sous la direction de Sylvie Da Rocha[16].
Épilogue concernant Galeshka Moravioff
modifierEn , un jugement prononce l'interdiction prévue à l'article L. 653-8 du code de commerce à l'encontre de Galeshka Moravioff, pour une durée de quatre ans[17]. Il s'agit d'une « interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou indirectement, soit toute entreprise commerciale ou artisanale, toute exploitation agricole et toute personne morale, soit une ou plusieurs de celles-c »[18]. Le , la société « Bastille Saint-Antoine » de Galeshka Moravioff, qui exploite les cinémas Les Variétés et Le César à Marseille, est placée en redressement judiciaire par décision du tribunal de commerce de Paris[19],[20].
Caractéristiques techniques
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Notes et références
modifier- « CINÉMA NATIONAL POPULAIRE », sur societe.com, (consulté le ).
- CNP Bellecour
- Richard Schittly, « Avec la fin de l'Odéon, le cinéma art et essai prend un rude coup à Lyon », sur lemonde.fr, (consulté le )
- Jean-Charles Lemeunier, « Planchon veut vendre ses salles d'art et essai », l'Humanité, 23 mars 1998
- Ange-Dominique Bouzet, « « Planchon, ennemi du Lyon cinéphile », Libération, 6 mai 1998
- Non signé « Roger Planchon assigné en justice à Lyon », Tribune de Genève, 24 octobre 1998
- Ange-Dominique Bouzet « Un cinéma au rachat contesté. Le tribunal de grande instance statuera sur la vente du CNP de Lyon. », Libération, 24 septembre 1998.
- Voir la « liste des établissements classés art et essai en 2009 (après la commission d'appel) »[1] publiée par le CNC [2]
- « Au cinéma, tous les jours : entretien avec Ivan Sougy et Steve Gallepie », Site des Spectres du Cinéma, 12 novembre 2009 (page consultée le 15 décembre 2009)
- Gérald Bouchon « La dernière séance du CNP Odéon, plus vieux cinéma de Lyon » Lyon 1re, 5 septembre 2009
- « Les CNP Lyon changent de propriétaire », sur Institut Lumière, (consulté le ).
- « Lyon : l'Institut Lumière, nouveau propriétaire des cinémas CNP », sur L'Express, (consulté le ).
- « L'Institut Lumière s'offre les CNP, le cinéma feuilleton à Lyon », sur Rue89 Lyon, (consulté le ).
- Christelle Monteagudo, « CNP : le programme du week-end spécial avant la fermeture », sur Lyon Capitale, (consulté le ).
- « Lyon : dernières séances pour les CNP », sur France 3 Rhône-Alpes, (consulté le ).
- « Sylvie da Rocha, la nouvelle tête des cinémas CNP », sur Exit, (consulté le ).
- « Extrait de jugement Bodacc A n°20160188 », .
- « Article L653-8 », .
- « Cinéma : Variétés et César en redressement judiciaire », .
- « Blog des amies et partenaires du cinéma les Variétés ».
- « europa-cinemas.org/fr/cinema/f… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « europa-cinemas.org/fr/cinema/f… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
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