Chronologie du droit du travail en France

Le droit du travail en France s’est construit progressivement depuis la Révolution française, en réponse aux évolutions économiques, sociales et politiques. Ce domaine du droit régit les relations entre employeurs et salariés, conciliant protection des travailleurs et liberté d’entreprendre. Cette chronologie retrace les grandes étapes de son développement.

Révolution française et 19e siècle : Les débuts

modifier
  • En 1791, Loi Le Chapelier : supprime les corporations et interdit les coalitions ouvrières et patronales, marquant un retour à une liberté individuelle dans le cadre économique.
  • En 1803, Livret d'ouvrier : instauré sous Napoléon Bonaparte, il oblige les ouvriers à détenir un livret signé par leur employeur, limitant leur mobilité professionnelle.
  • En 1806, Loi du 18 mars 1806 : Création des conseils de prud'hommes pour régler les différends du travail. Les ouvriers n’y sont pas admis. Premier conseil des prud'hommes à Lyon.

20e siècle : L’émergence des droits collectifs et sociaux

modifier
  • En 1919, Journée de 8 heures : Introduction de la limitation de la durée quotidienne du travail.
  • En 1919, Loi sur les conventions collectives : les conventions collectives sont définies par une première loi du 25 mars 1919 qui affirme leur suprématie sur le contrat de travail individuel2
  • En 1936, Accords de Matignon : Sous le Front populaire, adoption de deux semaines de congés payés et extension des conventions collectives.
  • En 1946, création de la médecine du travail obligatoire : la médecine du travail a été instituée en France par la loi du 11 octobre 1946, adoptée dans le cadre de la reconstruction et de l'amélioration des conditions de travail après la Seconde Guerre mondiale. Elle a rendu obligatoire l'organisation d'un service médical du travail dans les entreprises, afin d'assurer la surveillance de la santé des salariés et de prévenir les risques liés à leur activité professionnelle. Elle visait principalement à lutter contre les maladies professionnelles et à améliorer la sécurité au travail.
  • En 1956, loi sur la 3eme semaine de congés payés : un accord en date du 15 septembre 1955 entre la direction de la Régie nationale des usines Renault et les syndicats prévoit une troisième semaine de congés payés. Guy Mollet investi président du conseil par une majorité de Front Républicain, met à l’ordre du jour la généralisation de cette mesure. La loi votée à l’unanimité à l'Assemblée nationale est promulguée le 27 mars 1956[1].
  • En 1968, Accords de Grenelle : Suite aux événements de mai 68, augmentation du SMIG de 35 % et reconnaissance de droits syndicaux élargis dans l’entreprise.
  • En 1972, loi relative à l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes : tout employeur est tenu d'assurer, pour un même travail ou pour un travail de valeur égale, l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes.
  • En 1982, Loi Auroux 1 : la première loi, celle du 4 août 1982 instaure un droit d’expression des salariés sur leurs conditions de travail tout en encadrant le pouvoir disciplinaire de l’employeur et du réglement intérieur. Elle interdit la discrimination en fonction de ses opinions politique ou de ses activités syndicales ou de ses convictions religieuses.
  • En 1982, Loi Auroux 2 : la loi du 28 octobre 1982 étend le rôle économique du comité d’entreprise avec un suivi par le CE de la marche économique de l’entreprise et l’obligation patronale de verser au CE un budget de fonctionnement égal à 0,2 % de la masse salariale.
  • En 1982, Loi Auroux 3 : La loi du 13 novembre 1982 introduit une obligation de négocier tant au niveau de la branche que de l’entreprise dans certains domaines et selon une périodicité définie par la loi.
  • En 1982, Loi Auroux 4 : la loi du 23 décembre 1982 crée les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
  • En 1983, Loi Roudy du 13 juillet 1983 sur la parité : elle transpose la directive européenne. La loi réaffirme le principe de l’égalité dans tout le champ professionnel (recrutement, rémunération, promotion ou formation). Elle précise et modifie les dispositions législatives de 1972 et de 1975 en supprimant la notion de "motif légitime" d’une quelconque discrimination et en définissant la notion de "valeur égale".
  • En 1999, Loi Aubry : Passage à la durée légale de travail hebdomadaire de 35 heures.

21e siècle

modifier
  • En 2004, Loi relative à la journée de solidarité : Introduit une journée de travail non rémunérée pour les salariés, en réponse à la canicule de 2003 qui avait révélé des lacunes dans la prise en charge des personnes vulnérables.
  • En 2014, Loi du 29 mars 2014 : loi qui prévoit notamment que les entreprises d’au moins 1 000 salariés (celles entrant dans le champ du congé de reclassement) doivent rechercher un repreneur en cas de projet de fermeture d’un établissement.
  • En 2015, Loi relative au dialogue social et à l'emploi (ou loi Rebsamen) : Elle a pour objectif principal de simplifier et renforcer le dialogue social dans les entreprises, notamment en regroupant les institutions représentatives du personnel, en renforçant la parité femmes-hommes et en simplification les obligations de l'employeur.
  • En 2017, Ordonnances Macron : Réforme en profondeur le Code du travail, notamment en plafonnant les indemnités prud’homales et en facilitant les ruptures conventionnelles collectives.
  • En 2024, Loi sur les congés payés en cas de maladie : Garantit le droit à l’acquisition de congés payés durant une période d’incapacité de travail pour raison médicale.

Références

modifier

Articles connexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • Du silence à la parole : Une histoire du droit du travail des années 1830 à nos jours, de Le Goff Jacques 4e édition revue et augmentée, EAN : 9782753577565

Liens externes

modifier