Directeur de la photographie

responsable de la prise de vues dans un tournage
(Redirigé depuis Chef opérateur)

Le directeur de la photographie, nommé aussi chef opérateur et directeur photo[1], est responsable, durant le tournage d'un film, de la prise de vues. En France, il est parfois nommé familièrement dir-phot, chef op' ou encore DP (pour « director of photography » en anglais).

Directeur de la photographie
Le directeur de la photographie Gunnar Fischer, à gauche derrière la caméra, éclaire Maj-Britt Nilsson, sous le regard d'Ingmar Bergman, à droite avec le béret, pour L'Attente des femmes en 1952.
Présentation
Forme féminine
Directrice de la photographie
Codes
IDEO (France)
ROME (France)
L1505

Fonction

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En collaboration étroite avec le réalisateur, il conçoit l'esthétique de l'éclairage. Il dirige l'équipe d'électriciens-éclairagistes, celle-ci plaçant les projecteurs et accessoires selon ses directives. En accord avec le réalisateur, il assure la lumière.

 
Éclairage d'une façade new-yorkaise sous la houlette d'un directeur de la photographie.

Le directeur de la photographie est assisté par des chefs de poste :

  • Dans le domaine de la caméra, d'un cadreur, lui-même assisté d'un premier assistant opérateur, dit « pointeur » (chargé de faire le point) ;
  • Dans le domaine de la lumière ou éclairage, d'un chef électricien chargé de la mise en place des installations d'éclairage ;
  • Dans le domaine de la machinerie, d'un chef machiniste qui supervise l'installation de la caméra aussi bien communément que dans des endroits difficiles, et la mise en œuvre des mouvements de caméra de type travellings et grues, à l'exception de l'utilisation d'un Steadicam.

Le remplacement des caméras argentiques par les caméras numériques a fait apparaître d'autres postes d'assistants, notamment pour la gestion des supports numériques. L'ingénieur de la vision ou « DIT » (en anglais : Digital Imaging Technician), est spécialiste technique des formats numériques et sert d'intermédiaire entre le laboratoire (numérique) et le tournage. Il est chargé de la fournitures de rushes transcodés sur le plateau et du contrôle qualité des numérisations.

À la finalisation du film, en postproduction, le directeur de la photographie supervise également, avec le réalisateur, l'étalonnage des images du film.

En France, les directeurs de la photographie se sont regroupés dans l'Association française des directeurs de la photographie cinématographique (AFC), similaire à l'ASC aux États-Unis, ou à la British Society of Cinematographers (BSC) au Royaume-Uni. Au Québec, ils sont représentés par l'AQTIS 514 IATSE.

Directeur de la photographie et chef opérateur

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Les termes directeur de la photographie et chef opérateur sont souvent employés de manière interchangeable, bien que leurs origines historiques et leurs usages varient selon les contextes culturels et les époques.

Le terme directeur de la photographie (traduction littérale du terme américain director of photography, abrégé en DP ou DOP) est apparu à Hollywood dans les années 30, à une époque où le cinéma devenait une industrie majeure avec des équipes de tournage de plus en plus spécialisées. Le rôle du directeur de la photographie a été formalisé comme celui du principal responsable de l'esthétique visuelle d'un film, en collaboration avec le réalisateur. Il est chargé de superviser la lumière, le cadrage, les mouvements de caméra, et l’ensemble des choix techniques en lien avec l’image. Ce titre est aujourd'hui largement utilisé dans le cinéma anglophone et s'est internationalisé avec l'expansion du modèle hollywoodien.

En France, le terme chef opérateur s'est popularisé pendant les années 60, notamment au cours de la Nouvelle Vague. Cette période a marqué une rupture avec les conventions du cinéma classique, et de nombreux réalisateurs et chefs opérateurs ont cherché à réinventer les codes esthétiques et narratifs du cinéma. Le chef opérateur, comme Raoul Coutard qui collabora avec Jean-Luc Godard, jouait un rôle clé dans cette recherche d'innovation visuelle. Le terme met l'accent sur une approche à la fois technique et créative, mais le rôle reste fondamentalement le même que celui du directeur de la photographie : garantir la cohérence et la qualité visuelle de l'œuvre.

Aujourd’hui en France, pour privilégier l’usage d’un terme à l’autre, il est généralement admis qu’un chef opérateur touche à la caméra et peut potentiellement être en charge de superviser la gestion du matériel image sur le tournage, tandis que le directeur de la photographie délègue cette tâche au cadreur, en se focalisant uniquement sur la vision artistique et l’éclairage. Cependant, ces distinctions ne sont pas officielles et leur signification peut varier d’un projet à l’autre.

Il est crucial de noter qu’il n’existe jamais de situation sur un tournage où l’on aurait à la fois un directeur de la photographie et un chef opérateur. Ces deux termes, bien que différents d'un point de vue historique et géographique, désignent la même fonction, et la présence des deux titres sur une même production n’aurait ainsi aucun sens. L’usage de l’un ou de l’autre dépend simplement du contexte, mais il s’agit toujours de la personne responsable de l'image, en charge des choix artistiques et techniques qui façonnent l’apparence visuelle d’un film.

Formation

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En France

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La formation à ce métier est assurée par quatre établissements publics d'enseignement supérieur : l'École Louis-Lumière, la Fémis, l'ESAV et la CinéFabrique. Il y a aussi de nombreuses écoles privées qui préparent à ce métier : le Conservatoire libre du cinéma français (CLCF), l'École supérieure d'études cinématographiques (ESEC), l'École supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA), l'Institut international de l'image et du son (3iS), l'École internationale de création audiovisuelle et de réalisation (EICAR), etc.

Ces formations sont accessibles aussi aux titulaires d'un BTS « Métiers de l'audiovisuel », option « Métiers de l'image », dont le cursus technique est principalement axé sur les métiers de la télévision (cadreur, assistant vidéo, ingénieur de la vision…).

En Belgique

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Les écoles belges les plus renommées sont l'Institut national supérieur des arts du spectacle (INSAS), l'Institut des arts de diffusion (IAD), ou encore l'Institut national de radioélectricité et cinématographie (INRACI). Leurs cours sont suivis par de nombreux étudiants étrangers, dont des Français.

Personnalités notables

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Quelques exemples de grands directeurs de la photographie :

Notes et références

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  1. suivant la nomenclature officielle de l'annexe 8 des ASSEDICAnnexe 8 des ASSEDIC : liste des fonctions

Voir aussi

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Articles connexes

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Marc Salomon, Sculpteurs de lumières. Les directeurs de la photographie, BiFi, 2000
  • Priska Morrissey, Les As de la manivelle, Éditions de l’AFRHC, 2022

Liens externes

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