Chastelet
Le Chastelet[1] du Gué de Jacob est appelé aussi Bayt al-Ahzan[2] ou Metzad Ateret[3]. Cette forteresse de Terre Sainte a été érigée par les Templiers entre octobre 1178 et mars 1179 afin de défendre le passage sur le Jourdain, dit "gué de Jacob" (latin : Vadum Iacob), situé à 500 m au nord-est.
Forteresse de Chastelet | ||
Fin construction | 1178 | |
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Coordonnées | 33° 00′ 16″ nord, 35° 37′ 40″ est | |
Pays | Israël | |
Géolocalisation sur la carte : Israël
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Description
modifierL'enceinte du Chastelet était rectangulaire. Les murs, très épais[4], étaient d’une « hauteur convenable » (ad convenientem altitudinem). Le récit du siège, dans certaines chroniques, semble attester l’existence d’un réduit sur le front ouest. La forteresse disposait d’une citerne, si vaste que les musulmans y jetèrent les corps des Templiers, Turcoples et ouvriers tués sans pouvoir l’emplir complètement. De récentes fouilles ont permis de retrouver la base des murs arasés dont les pierres sont d’une taille impressionnante[5].
Sièges
modifierAprès avoir tenté de monnayer son démantèlement, Saladin fit le siège du Chastelet le 27 mai 1179, mais se heurta à une farouche résistance de la part de la garnison[5].
Quelques mois plus tard, après sa victoire sur les Francs à Marj Ayoun, Saladin monta une seconde expédition contre le Chastelet. Arrivé devant le gué le 24 août 1179, il fit creuser une sape sous une tour de l'enceinte dont l'incendie provoqua l'effondrement de la muraille, le 28 août. Les musulmans purent s'emparer de la forteresse au cours de la nuit. Saladin ordonna la destruction complète de l'ouvrage[5].
La garnison se composait de quatre-vingt chevaliers avec leur écuyers, quinze sergents commandant chacun cinquante hommes, ainsi qu’un certain nombre d’artisans, charpentiers, forgerons, maçons et maîtres d’armes ; sans oublier une centaine d’esclaves/prisonniers musulmans. On peut donc estimer que la forteresse contenait près de mille hommes ; les sources musulmanes avancent le chiffre de sept cents prisonniers[6],[7].
Notes et références
modifier- Un châtelet (chastelet) sert à protéger un poste, un défilé, un pont mais il ne possède pas, comme le château, des bâtiments d'habitation et de plaisance ; le châtelet n'est pas une résidence seigneuriale. C'est donc sa destination secondaire, et non son importance, qui en fait un diminutif du château (c.f. Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, , « Châtelet ».)
- Bayt al-Ahzan, en arabe : bayt al-ʾaḥzān, بيت الاحزان, « maison de la tristesse »
- Metsad `Ateret, en hébreu : מצד עתרת
- D'après les chroniques arabes, la muraille dépassait dix coudées, soit à peu près cinq mètres.
- « le Chastellet du Gué de Jacob Forteresse des Templiers », sur Non nobis Domine non nobis sed Nomini Tuo da gloriam (consulté le ).
- Ce qui implique qu'environ 300 défenseurs ont été tués.
- « Chastellet - Forteresses d'Orient », sur orient-latin.com (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Liste des forteresses templières orientales
- Bataille du gué de Jacob en 1157
- Bataille du gué de Jacob en 1179
Liens externes
modifier- Maxime Goepp, Benjamin Saintamon, « Chastellet (Israël) :: Royaume de Jérusalem », sur « Forteresses d'Orient »
Bibliographie
modifier- Alain Demurger, Chevaliers du Christ : les ordres religieux-militaires au Moyen âge (XIe – XVIe siècle), Seuil, , 407 p. (ISBN 978-2-02-049888-3, présentation en ligne)