Charnier soviétique de Mednoïe
Le charnier soviétique de Mednoïe, près de Tver en Russie (Kalinine à l'époque soviétique) reçut les corps de 6 314 policiers et gardes frontières polonais capturés en 1939 et assassinés au printemps 1940 par le NKVD sur l'ordre du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique à la prison d'Ostachkov, sur la route de Tver à Leningrad [1].
Histoire
modifierKozelsk, Starobelsk et le monastère Nilov d'Ostachkov furent les trois camps de concentration soviétiques où furent regroupés les prisonniers polonais capturés par l'Armée rouge, après le partage de la Pologne entre Staline et Hitler. Staline se réserva les gradés, une fois l'invasion conjointe de la Pologne réalisée dans le cadre du pacte germano-soviétique.
Sur la suggestion de Beria, Staline et le comité central du PCUS décidèrent l'élimination de 25 700 prisonniers de guerre.
Ceux d'entre eux envoyés à Kalinine, actuellement Tver, et qui venaient généralement d'Ostachkov, furent exécutés dans les locaux du NKVD par Vassili Mikhaïlovitch Blokhine, un des principaux tueurs de la Grande Terreur. « Il avait aussi exécuté des milliers d'ouvriers et de paysans, éliminés dans le plus grand secret. Il portait une casquette de cuir, un tablier et des gants longs pour se protéger du sang »[1],[2].
Les assassinats furent conduits dans un local insonorisé de la prison, au rythme de 250 par nuit pendant près d'un mois, sauf pour les fêtes du premier mai.
Les fosses furent partiellement fouillées en 1991, à l'époque de la dislocation de l'Union soviétique et de la reconnaissance par les nouvelles autorités russes de la responsabilité de Staline dans le massacre de Katyn.
Un mémorial a été construit par les Polonais, qui en ont seuls la gestion et l'entretien, selon un accord bilatéral entre la Pologne et la Russie. Des services religieux y sont organisés par les associations mémorielles polonaises.
Un musée historique a été ouvert en ville en 2005.
En dehors du site de Mednoïe et de celui de Katyń, près de Smolensk, en Russie près de la frontière avec la Biélorussie, on trouve les corps de militaires et de fonctionnaires polonais notamment en Ukraine au charnier soviétique de Piatykhatky, à côté de Kharkiv et à celui de Bykivnia près de Kiev.
Références
modifier- Timothy Snyder- Terres de sang -nrf - Gallimard 2012
- http://www.istpravda.com.ua/digest/2010/10/21/581/- résume la carrière de tueur soviétique de Blokhine connu pour avoir tué de sa main le maréchal Toutachevski et bien d'autres dignitaires du régime. Au total 20 000 personnes furent assassinées de sa main.
Articles connexes
modifier- Vinnytsia
- Katyń
- Kourapaty, près de Minsk, en Biélorussie
- Svirlag
- Cimetière mémorial de Levachovo et Toksovo près de Saint-Pétersbourg
- Dem'ianiv Laz (en) en Ukraine
- Polygone de Boutovo près de Moscou
- Sandarmokh (en russe : Сандармох) en Carélie
- Charnier soviétique de Vinnytsia
- Charnier soviétique de Piatykhatky
- Vassili Mikhaïlovitch Blokhine