Charles de Bouville

conseiller du roi Charles V

Charles de Bouville (° après 1297), était un chevalier de la famille de Bouville et l'un des conseillers du roi Charles V, dont il fut également chambellan.

Charles de Bouville
Seigneur de Saint-Vrain
Naissance après 1297
Décès
Grenoble
Origine Beauce, France
Allégeance Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Grade Chevalier
Commandement Gouverneur du Dauphiné (1371-1385)
Autres fonctions Ambassadeur à la Diète de Francfort (1379)
Chambellan de Charles V
Famille Famille de Bouville
Fils de Hugues III

Emblème
Armes de Bouville :
d'argent à la fasce de gueules
chargée de 3 annelets d'or

La famille de Bouville est éteinte et elle n'est pas à confondre avec des familles homonymes encore subsistantes.

Biographie

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Charles de Bouville est nommé Gouverneur du Dauphiné par le roi Charles le Sage peu après [1] pour un salaire de 2.000 florins par an[2]. Son travail principal[3] est d'affirmer la primauté du royaume de France dans sa province et auprès de ses voisins, le Comté de Savoie et le Comtat Venaissin des papes d'Avignon, dépendant tous deux du Saint-Empire romain germanique.

Dans cette optique, il intervient en 1374 dans les relations tendues entre la Savoie et le Marquisat de Saluces en soutenant le marquis Frédéric. En échange de cette protection, celui-ci rend l'hommage au Dauphin le , rendant inopérantes les visées de la Savoie pour quelques années[4].

Le gouverneur et l'inquisition contre les Vaudois

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Réprimés à Lyon à la fin du XIIe siècle, les Vaudois se sont réfugiés dans les vallées des deux versants des Alpes où ils sont restés généralement discrets. Malgré tout, les persécutions vont recommencer au début du XIVe siècle, notamment à partir de 1348, avec la mise en place d'un tribunal de l'Inquisition en Avignon[5].

Grégoire XI se plaint auprès de Bouville, le , de son peu d'empressement à aider l'Inquisition contre les Vaudois. Une seconde plainte sera plus menaçante[6] et le pape prie le les archevêques de construire des prisons pour les hérétiques et de subvenir aux finances du tribunal de l'inquisition d'Avignon. Un mois après, le pape annonce à l'inquisiteur Borrel[7] de quelles sommes il dispose pour officier contre les hérétiques[8].

Les procédés de Borrel en tant qu'inquisiteur ne laissent pas la population indifférente : une plainte est déposée contre lui pour "abus de pouvoir, exactions et extorsions". Le , une enquête est diligentée par Pierre d'Estaing, évêque d'Ostie, mais reste sans résultat[9].

Entretemps, Bouville doit aider l'Inquisition. Il désigne en 1377 Antoine Ruchier, châtelain de La Valpute, pour assister Borrel dans l'Embrunais où la répression va durer jusqu'en 1396, avec exécutions capitales, bûchers et noyades[10]. Le , c'est vers Valcluson que Bouville demande à son bailli de Briançon, Arthaud d'Arces, d'envoyer Antoine Ruchier contre les Vaudois : l'expédition se soldera par quelques exécutions capitales[11].

Le lieutenant du Dauphin au vicariat d'Arles

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À Noël 1377, à l'occasion d'un pèlerinage en France à Saint-Denis, L'empereur Charles IV rencontre à Paris le son neveu Charles le Sage et concède à son petit-neveu le Dauphin son autorité sur des terres dauphinoises et une partie de la Provence[12], à titre viager[13]. Le dauphin Charles confie le la lieutenance de ce vicariat du royaume d'Arles à son gouverneur du Dauphiné, Bouville.

Ce nouveau pouvoir permet à Bouville de se mêler des affaires du comte de Valentinois et Diois, Louis de Poitiers. Le comte, désireux d'établir sa suprématie sur la coseigneurie de Montélimar, s'est emparé fin 1377 des fortifications d'Hugues Adhémar de La Garde dans cette ville. Hugues, avec le renfort de son cousin Giraud Adhémar de Grignan, fait appel à Bouville et le , à l'occasion des États du Dauphiné à Grenoble, Bouville signifie le placement de ces deux Adhémar, coseigneurs de Montélimar, sous la sauvegarde delphinale[14]. Fin , une fois nommé lieutenant du vicaire d'Arles, Bouville fait placer sur les châteaux de La Garde et Grignan les armes de l'Empire et du Dauphiné[15].

En réaction, le comte Louis fait saisir plusieurs possession d'Hugues Adhémar en Valdaine. Bouville convoque le comte à Grenoble et envoie à Montélimar un commissaire, Hugues des Aures[16] et un sergent d'armes, Jean d'Acher : ils seront accueillis le par des insultes. Le comte de Valentinois arrive à Grenoble le en protestant contre cet empiètement du Dauphiné sur ses affaires provençales mais finira par rendre à Bouville son hommage dû au Dauphin pour ses terres en territoire delphinal[17].

Le gouverneur va alors accentuer progressivement ses pressions sur le comte[18], à tel point que Louis de Poitiers finira en 1391 par proposer au roi de France de lui céder ses comtés à sa mort contre une forte somme et l'assurance de ne plus voir le gouverneur Bouville empiéter sur ses prérogatives[19].

En tant que lieutenant du vicaire impérial, Bouville fait son entrée à Vienne à Noël 1378 et, malgré une plainte des Viennois auprès du roi, y installe Enguerrand d'Eudin[20] pour tenir la ville[21]. Cette prise de position militaire[22] met Bouville en conflit direct avec l'archevêque de Vienne, jusque-là détenteur de l'autorité impériale. Malgré une ferme opposition des Viennois[23], Bouville et Enguerrand d'Eudin parviennent à maintenir l'ordre et prennent possession au nom du Dauphin, vicaire de l'empereur, du château de Pipet qui domine la ville[24].

Bretons et Anglais, retour des Routiers

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Les conflits autour de la Reine Jeanne en Provence et entre factions rivales en Italie, en Savoie et en Languedoc, entre 1368 et 1374, laissent de nombreuses troupes démobilisées dans la vallée du Rhône. En 1374, Charles de Bouville tente de se débarrasser de ces Bretons en proposant au pape de les employer à la reconquête des domaines pontificaux en Italie. Les Bretons, sous les ordres d’Olivier du Guesclin, frère du connétable, consentent à partir mais choisissent une route par Saint-Nazaire-en-Royans puis le Diois par la montagne[25]. Arrivés devant Die le , ils demandent des vivres et essuient un refus du chevalier Odet de Villars[26]. La ville, garnie d'épaisses murailles romaines, est défendue par Villars secondé de Guillaume de Lers[27] et du seigneur de Bressin[28]. Les Bretons entament un semblant de siège et ravagent les faubourgs durant 16 jours[29] puis acceptent finalement de lever le camp contre 3.000 florins[30]. Les Routiers prennent ensuite par Châtillon en direction du Trièves, dans le diocèse de Die (Drôme) où ils vont séjourner de à mi , incendiant notamment la ville de Mens[31].

Si Bouville ne peut empêcher le passage des Bretons, il n'en reste pas inactif pour autant et organise la défense du territoire à partir des villes fortifiées. Entre 1374 et 1376, il confie Grenoble à Geoffroy de Clermont, seigneur de Clermont, le Viennois à Hugues de Commiers aidé par le bailli de Vienne Artaud, seigneur de Chandieu, Romans au damoiseau Guillonet de Loras, La Mure à Antoine de la Tour, seigneur de Vinay et le Briançonnais à son bailli Renaud Alleman[32]. Il s'entend également avec la Savoie pour faire signer le par le comte Vert un traité d'extradition de criminels afin d'empêcher les routiers de se mettre à l'abri en passant la frontière[32]. Bouville organise également la défense des marches orientales du Dauphiné en faisant améliorer ou construire des fortifications[33].

Une nouvelle levée d'impôts destinés à débarrasser la province des compagnies de routiers en 1378 est mal reçue par les populations dauphinoises[34]. Les pays se plaignent, notamment l'Oisans qui délègue quelques députés porter ses plaintes auprès du roi. Bouville profite de leur passage par Grenoble pour les faire arrêter. Immédiatement, l'évêque de Grenoble, Rodolphe de Chissé, décide de se servir de cet épisode pour saper l'autorité de ce gouverneur trop autoritaire à son goût et prend parti contre lui, sans soulever l'enthousiasme de la population[35]. De son côté, le gouverneur rend visite au nouveau pape en Avignon avant de rejoindre Paris, et de là l'Allemagne[36]. Il laisse avant son départ à son lieutenant Jean Paviot la charge d'assurer la sécurité de Romans[37]. À son retour, il lui faudra s'occuper de régler d'épineuses questions grenobloises.

Une nouvelle compagnie de Routiers, désignée Bretons ou Anglais, descend à nouveau la vallée du Rhône en direction de la Provence en 1381. Après un siège rapide, ils enlèvent le château de Soyons et s'y installent pour lancer des raids sur la région. Une nouvelle levée d'impôts permet à Bouville de financer une forme d'ost à partir des nobles du territoire afin de sécuriser la rive gauche du Rhône, frontière du Dauphiné[38]. Cette "force de dissuasion" lui permet, avec l'aide du maréchal de Clisson[39], de leur faire quitter la forteresse. Les Anglais rejoignent l'Italie en passant par le Gapençais[32].

L'ambassade de Francfort

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Carte historique du grand schisme d’Occident.
  • États reconnaissant le pape de Rome
  • États reconnaissant le pape d'Avignon
  • États ayant changé d'obédience durant le schisme
Note : cette carte contient des inexactitudes historiques, concernant notamment les frontières du royaume de France entre Dauphiné et Savoie.

Cette ambassade prend place dans le contexte des débuts du Grand Schisme d'Occident, lorsque la succession de Grégoire XI donna lieu fin 1378 à une scission entre Rome (qui a élu Urbain VI en avril) et Avignon (élection à Fondi de Clément VII en septembre). L'Europe est alors partagée en deux obédiences distinctes autour de la France qui soutient Clément VII et de l'Angleterre qui soutient Urbain VI[40]. Profitant de la succession de l'empereur germanique, le roi de France décide d'envoyer une ambassade en Allemagne, à la Diète de Francfort, avec plusieurs missions.

Composée d'Aimery de Maignac (évêque de Paris), Jean de Bournazel[41] et Charles de Bouville, en tant que lieutenant du vicaire impérial[42], l'ambassade prend la route courant . Elle a pour missions : - de négocier le mariage de Catherine (1378-1388), fille de Charles le Sage, avec Robert Pipan, fils de Robert de Bavière[43] et d'établir par ce biais une alliance contre l'Angleterre avec le duc de Juliers et ses fils. Ce traité, rédigé le à Francfort, sera signé le suivant à Aix-la-Chapelle[44]. - de gagner l'empereur germanique et les Grands électeurs à la cause du pape Clément[45]. De ce point de vue, l'accueil réservé aux Français par la majorité[46] est glacial[47] et Venceslas démontre son soutien à Urbain VI par une lettre du [48]. Cette ambassade se solde par un demi-succès et ses membres rentrent en France avant début [49].

Pressions sur l'évêque de Grenoble

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Comme à Vienne, la prise de fonction de Bouville sans formes ni concessions heurte les sensibilités des habitants de Grenoble et de leur évêque, Rodolphe de Chissé[50], d'autant que celui-ci vient de passer près de dix ans à établir ses prérogatives face à un chapitre cathédral habitué à une certaine autonomie[51] et qu'il a obtenu en [52] la confirmation de ses droits seigneuriaux temporels sur Grenoble par l'empereur[53]. En outre, Bouville arrive dans un contexte tendu entre l'évêque et le Conseil delphinal au sujet du partage d'une rente entre ces deux juridictions[54]. Enfin, ce climat tendu entre évêque et Conseil s'est encore accentué lors de la résolution début 1371, par ce dernier, d'un conflit entre le baron de Sassenage et le Chapitre sur la possession du château de Bouquéron[55].

Lors du séjour des Bretons dans le diocèse de Die (1374-1375), les nobles de Grenoble se rassemblent pour prévenir une attaque et la ville se tient informée des ravages en Trièves. Pour renforcer les fortifications grenobloises, Bouville fait appliquer fermement les impôts décidés dans ce but[56] et les Grenoblois commencent la muraille devant englober à terme le couvent des Dominicains[57]. Le gouverneur demande également une aide volontaire des Grenoblois pour financer les campagnes royales contre l'Angleterre : les nobles y souscrivent le , suivis le surlendemain par les consuls. La même année commencent les travaux d'endiguement du Drac dont le tracé va provoquer un conflit de clochers qui remonte à la cour[58] : le , Bouville est chargé de superviser la reprise des travaux[59].

Les levées d'impôts successives destinées à financer la résistance aux compagnies de Bretons (voire à acheter leur départ) sont très mal vécues[60]. De même, l'implication grandissante du gouverneur dans les affaires internes de Grenoble irrite l'évêque[61] : la tension monte d'un cran quand le châtelain de Grenoble, Domengin de Loupy[62], obtient du pape que le clergé grenoblois participe au financement des murailles de la ville[63]. Mais le prélat atteint son point d'ébullition lorsqu'en tant que lieutenant du vicaire d'Arles, Bouville demande l'hommage de Chissé début 1378. La même année, après avoir lancé des travaux d'amélioration du palais delphinal[64], Bouville part en visite en Avignon à l'occasion de l'installation du pape Clément, puis rejoint l'ambassade de Francfort[65]. En son absence vont se déclencher à Grenoble plusieurs exactions contre les clercs de l'évêque[66].

Il semble que la querelle prenne naissance à partir de problèmes de juridiction répétés entre l'officialité de l'évêque et le chancelier du gouverneur, Robert Cordelier. L'un de ces conflits dégénère et le châtelain Domengin de Loupy fait emprisonner les clercs réfractaires de l'officialité dans un château des environs puis, voulant libérer un détenu de l'official, pénètre armes au poing dans le palais épiscopal avec ses gens et le met à sac. Il s'ensuit une véritable émeute, que le châtelain réprime en arrêtant, de préférence, les soutiens de l'évêque[67]. La violence entre les deux partis se poursuit dans les jours qui suivent et Chissé se réfugie hors du Dauphiné, à Chambéry[68]. Durant ces quelques jours, l'official échappe à deux tentatives d'assassinat et quitte Grenoble pour rejoindre son évêque en Savoie (il désignera Cordelier et Loupy comme commanditaires) ; le chanoine Étienne Chion[69], procureur fiscal de l'official, est attaqué dans la rue par un soudard "à la solde du gouverneur" et ne doit la vie qu'à l'intervention du maréchal du Dauphiné, Pierre de Saint-Geoire ; François Cypre, moine du prieuré de Saint-Laurent, est agressé par un garde du gouverneur qui lui coupe le poing[70].

Informé de ces faits, Rodolphe de Chissé rédige depuis Chambéry une plainte que le chanoine Jean Reymond va présenter au roi le  : le chancelier Cordelier et le châtelain de Grenoble y sont accusés, ainsi que Bouville[71], qui aurait spéculé sur le grain en 1374, détourné les impôts levés contre les Routiers, se serait enfui en Avignon au lieu de les combattre[72] et aurait lié amitié avec eux[73] ; l'arrestation des députés de l'Oisans est citée et Chissé ajoute que les gens de Bouville, sans valeur ni dignité, contreviennent au fonctionnement des tribunaux, obligeant plusieurs magistrats à la fuite[74]. Bouville est accusé en outre d'avoir abusé de femmes mariées et rossé un mari récalcitrant, et d'être enfin l'auteur de la séquestration d'une jeune fille, sans laisser ses parents ou son avocat Pierre Gallin la visiter, le , avant de la violer en compagnie[75].

Malgré l'extrême gravité des faits, la plainte n'aboutit pas[76] et Bouville est confirmé à son poste de gouverneur par le conseil de régence de Charles VI. Entre-temps, il est rentré dans sa province au printemps 1379 et va désavouer puis châtier ses officiers les plus compromis[77]. Il rappelle ensuite l'évêque Chissé qui consent à revenir dans sa ville épiscopale, mais acceptera bientôt son transfert en Tarentaise, en 1380. François de Conzié, son successeur, est camérier du pape Clément VII en Avignon et résidera rarement à Grenoble[78].

Cet éloignement permet à Bouville d'accentuer sa pression envers les pouvoirs temporels du siège épiscopal[79] et de conclure enfin avec l'évêque un accord au sujet de la soulte de sa tenure d'Herbeys[80]. Cet accord semble sceller l'entente entre évêque et gouverneur. Lorsque, ayant en 1381 fait murer pour raisons de sécurité la porte permettant au chanoines un accès direct à la campagne au travers de l'enceinte[81], Bouville se trouve en conflit avec le doyen du Chapitre, Hugues de Commiers, c'est Conzié qui va intervenir pour éteindre la querelle [82]. Lorsque Bouville transmet en Avignon une demande pour supprimer une église ruinée en 1382 c'est Conzié qui lui donne satisfaction en dépêchant son vicaire général Étienne du Pont, prieur de Notre-Dame-de-Commiers et Pierre Cassard, prieur de La Mure[83]. L'entente entre le gouverneur, lieutenant du vicaire d'Arles et la cour pontificale va également aider Bouville à influer en 1383 sur les événements qui opposent à nouveau les Gapençais et leur évêque, Jacques Artaud[84]. Ses successeurs continueront cette action contre les pouvoirs temporels des évêques.

Vie familiale

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Charles est le cadet des fils issus du mariage en 1293 de Marie de Chambly et Hugues de Bouville, chambellan de Philippe le Bel et protecteur de Jean le Posthume[85]. Son frère aîné, Guillaume Haguenier, est mort en captivité aux mains des Anglais en 1359 ; Jean, le suivant, renonce à son héritage[86] et c'est à Charles qu'incombe la succession de son père.

Il épouse Isabeau du Mez († 1396) et mourra sans descendance à La Côte-Saint-André. Il sera inhumé dans une chapelle[87] de l'église Saint-André de Grenoble[2], en accord avec les dispositions de son testament validé par le Conseil delphinal le en présence de son vieux compagnon le chevalier Jean Paviot[88]. Il avait déjà, en 1380, donné la seigneurie de Saint-Vrain l'Escorcy à l'Église[89].

Malgré les rumeurs sur son enrichissement personnel[90], la tradition veut que « quand il mourut en Dauphiné on ne lui trouva que 800 francs qui furent dépensés en obsèques »[89].

À sa mort le Conseil delphinal ordonnera que son seau soit rompu (le ) et assurera l'intérim pendant quelques mois[2], jusqu'à la nomination de son successeur Enguerrand d'Eudin.

Notes et références

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  1. Roman 1887, p. 9.
  2. a b et c Allard 1704, p. 169.
  3. Dans ses travaux "secondaires", on notera pour mémoire l'Ordonnance du 19 janvier 1375 faisant interdiction aux roturiers de chasser sans permission, excepté le loup et le renard (Boissieu 1731a, p. 211-212).
  4. Chorier 1672, p. 367. Les hostilités reprendront dès janvier 1385.
  5. Cassien et Debelle 1837, p. 50.
  6. Max 1914, p. 78.
  7. François Borrelli, frère cordelier natif de Gap, lettré et collègue de Nicolas Eymerich, nommé par la cour d'Avignon Grand inquisiteur de la Foi dans les provinces d'Aix, Arles, Vienne et Embrun avec mission de réprimer l'hérésie vaudoise : Gautier 1844, p. 148.
  8. Ce financement sur injonction papale va se reproduire le 7 octobre 1375, puis le 15 août 1376 (Max 1914, p. 65-66).
  9. Max 1914, p. 202. La mort de l'évêque en novembre 1377 n'a pas dû aider au déroulement de l'enquête.
  10. Max 1914, p. 80. Borrel intervient notamment à Freissinières, l'Argentière et Vallouise, faisant environ 230 morts sur le bûcher, dont des femmes et des filles : Gautier 1844, p. 148.
  11. Max 1914, p. 81.
  12. Les seigneuries comtales des diocèses de Valence et de Die sont concernées par ce vicariat (Chorier 1672, p. 369).
  13. Selon Chevalier 1897, p. 384, cet accord est conclu le 7 janvier.
  14. Chevalier 1897, p. 383. Le gouverneur est-il informé des intentions de l'empereur ? Le vicariat ne sera confié au dauphin Charles qu'un bon mois plus tard.
  15. Chevalier 1897, p. 384-385. Cette mission est confiée au bailli des Baronnies, Renaud de Rémond, et au chevalier Amédée de la Motte (Chorier 1672, p. 373).
  16. Hugues des Aures est lieutenant de Renaud de Rémond (Chorier 1672, p. 374).
  17. Chevalier 1897, p. 385-387.
  18. Bouville recevra à nouveau l'hommage de Louis de Poitiers, au nom du roi-dauphin, le 8 juin 1381 (Chevalier 1897, p. 399-401).
  19. Chevalier 1897, p. 399-401.
  20. Qui est alors sénéchal de Beaucaire et deviendra gouverneur de Dauphiné fin 1385.
  21. Chorier 1672, p. 370.
  22. Prise de position qui contrevient à quelques immunités et franchises de la ville (Boys 1837, p. 376).
  23. Les échevins de Vienne ne prêteront enfin l'hommage à Bouville que vers 1380-1381 et le feront jusqu'en 1400 (Chorier 1672, p. 375).
  24. Pfister 1837, p. 422.
  25. Chevalier 1896, p. 270 et résumé dans Chorier 1672, p. 367.
  26. Fils de Jean et cousin germain d'Humbert VII de Thoire.
  27. D'une famille dioise portant d'azur au sautoir d'or cantonné en chef d'un croissant de même et aux autres cantons de trois roses d'argent qui s'est illustrée contre les armées anglaises au XVe siècle (Gariel 1864, p. 19).
  28. Famille de Grolée, seigneurs de Bressieux ?
  29. Chevalier 1896, p. 272-273, dont le bourg des Peloux qui ne sera pas reconstruit.
  30. Chevalier 1896, p. 271.
  31. Chevalier 1896, p. 272.
  32. a b et c Chorier 1672, p. 368.
  33. Il accorde ainsi à Pierre d'Ambel, le 20 juin 1376, la construction à Saint-Firmin en Valgaudemar la construction d'un château : voir Villages du Valgaudemar.
  34. Chorier 1672, p. 367.
  35. Chissé, qui tente aussi d'établir son pouvoir temporel, est sans doute aussi impopulaire que Bouville (Cassien et Debelle 1837, p. 49).
  36. Chissé prend note de ce départ et s'en servira pour accuser Bouville de couardise face aux Routiers (Boys 1837, p. 376).
  37. Chorier 1672, p. 375. Jean Paviot est chevalier bachelier issu de Picardie ; il a accompagné Bouville en 1372 et s'installe à Vaulnaveys en Dauphiné. Armes d'azur au griffon d'argent empêché d'une bande de gueules chargée de trois étoiles d'or (Gariel 1864, p. 311-312).
  38. Valbonnais 1722, p. 178.
  39. Olivier de Clisson ne sera nommé Connétable que quelques mois plus tard.
  40. Ce contexte est évidemment influencé par la guerre de Cent Ans. Sur le détail des obédiences : Schisme, Urbain, Clément, Avignon, Charles V, Charles VI.
  41. Il s'était fait remarquer fin 1378 en réfutant les arguments donnés en faveur de l'élection du pape Urbain VI : voir Alfred Coville, La vie intellectuelle dans les domaines d'Anjou-Provence de 1380 à 1435, p. 107-108 ; il sera nommé à son retour prieur de Saint-Martin-au-Val.
  42. Ils sont accompagnés de Hugues de Lenvoisié, maître en théologie, et Jean Touppet, notaire (Valois 1896, p. 268-269). Bouville n'est pas associé à cette ambassade pour ses (faibles) qualités de diplomate, mais bien au titre du vicariat.
  43. Allard 1704, p. 169 (d'où la présence du notaire). Catherine est un bébé de quelques mois, Robert a 3 ans ½.
  44. Valois 1896, p. 268-269. Le décès de Catherine en 1388 rompt les fiançailles.
  45. D'où la présence des trois ecclésiastiques versés en droit canon.
  46. Acquise à la cause d'Urbain dès le début de la Diète, en janvier (Pfister 1837, p. 429).
  47. Ils n'échappent à l'accusation d'hérésie que grâce à la sauvegarde de l'empereur, qui a un bon souvenir de son accueil en France l'année précédente (Valois 1896, p. 270).
  48. Leroux 1882, p. 2-3.
  49. Bournazel est à Paris le 4 avril (Valois 1896, p. 269).
  50. Neveu de son prédécesseur au siège épiscopal, Jean de Chissé, il est nommé à la mort de ce dernier en 1350 et installé en 1351 (Boys 1837, p. 375).
  51. De son élection jusqu'en 1365 (Prudhomme 1888, p. 210-213). Il semble que Jean de Chissé se soit plus consacré au conseil du Dauphin qu'à la supervision de ses chanoines.
  52. Boys 1837, p. 375.
  53. Prudhomme 1888, p. 212.
  54. La rente à partager est celle d'Herbeys, que les deux partis se disputeront de 1365 jusqu'en 1380 (Prudhomme 1888, p. 213).
  55. Le Chapitre considérait ce fief comme rendable, le baron François II l'ayant acquis par sa femme (Prudhomme 1888, p. 214). Le Conseil delphinal semble ici suppléer au gouverneur Jacques de Vienne, qui quittera sa fonction quelques mois plus tard.
  56. Charles le Sage avait ordonné d'y affecter un péage à Grenoble le 15 février 1373 (Prudhomme 1888, p. 214).
  57. L'enceinte ne sera terminée qu'au milieu du XVe siècle (Prudhomme 1888, p. 215). Le couvent était situé au champ du Breuil ; une première tour de défense est construite dès 1373 (Prudhomme 1888, p. 222).
  58. Le Drac était sorti de son lit et avait baigné les murs de Grenoble. Les travaux sont confiés à l'aragonais Mathieu Pujol, capitaine de la ville, qui fait creuser un canal à Claix entre les rochers de Brion, mais les habitants des paroisses situées sur ce tracé détruisent la digue. Les consuls de Grenoble font appel au roi (Prudhomme 1888, p. 215-216).
  59. Prudhomme 1888, p. 216.
  60. Lors de la levée de 1378, Grenoble est taxée à 500 florins (Boys 1837, p. 376), ce qui constitue 1,75 kg d'or !
  61. L'évêque de Grenoble n'est pas seul dans ce cas : Bouville suit de près l'évolution de la situation entre les Gapençais et leur évêque ; les émissaires delphinaux jouent un rôle dans l'établissement de la Grande Charte de Gap le 7 mars 1378 (Gautier 1844, p. 40-41).
  62. De Laupi selon Chorier 1672, p. 371.
  63. Prudhomme 1888, p. 223.
  64. Ces travaux vont durer jusqu'en 1385 pour un budget très important, mais il faudra recommencer les réparations au début du XVe siècle (Prudhomme 1888, p. 222).
  65. L'absence de Bouville pour cette ambassade va durer de fin 1378 à avril 1379 (Valois 1896, p. 268-269).
  66. Le descriptif de ces exactions est issu d'une plainte adressée au roi de France par l'évêque de Grenoble le 11 mars 1379 (Chorier 1672, p. 371) et destinée à faire révoquer Bouville : on ne peut s'attendre dans ce contexte à une description objective des faits, d'où l'emploi du conditionnel.
  67. Il sera heureusement dissuadé de les exécuter dans la foulée.
  68. Prudhomme 1888, p. 217. Il semble que l'évêque soit lui aussi absent de Grenoble dès le début de l'embrasement.
  69. Issu d'une famille dauphinoise connue dans la région grenobloise et à Die.
  70. Prudhomme 1888, p. 218.
  71. Bouville est encore entre Aix-la-Chapelle et Paris à cette date.
  72. Prudhomme 1888, p. 216 ; Chissé ne semble pas avoir connaissance de la mission de Bouville concernant les affaires pontificales.
  73. S'agit-il d'une présentation partisane des rançons versées aux Bretons pour les pousser vers l'Italie ?
  74. Chissé cite les noms de Reymond de Theys, Jacques Barruchier, Jacques de Roignes docteur ès lois et Amédée de La Motte (Prudhomme 1888, p. 217), réfugiés en Avignon (Boys 1837, p. 377).
  75. Prudhomme 1888, p. 218. La date de février 1379 indique clairement que Chissé n'a pas connaissance de la participation de Bouville à l'ambassade de Francfort.
  76. Ce "non lieu" doit sans doute autant à la subjectivité de l'évêque qu'à la mort de Charles le Sage le 16 septembre 1380.
  77. Prudhomme 1888, p. 219. Le châtelain Domengin de Loupy disparaît de l'entourage des gouverneurs ; en revanche le chancelier Robert Cordelier sera nommé lieutenant du gouverneur Enguerrand d'Eudin.
  78. Prudhomme 1888, p. 219.
  79. En 1381 c'est le gouverneur qui fait ainsi juger pour vol le nouveau châtelain de Grenoble, Jean Argout (Prudhomme 1888, p. 220).
  80. Prudhomme 1888, p. 221.
  81. Enceinte sur laquelle les travaux se poursuivent : l'édification de la porte et de la tour de l'Isle date de 1381, une tour est construite sur le pont de l'Isère en 1381-1382, une porte est ouverte à La Perrière, en rive droite, en 1382 (Prudhomme 1888, p. 222).
  82. Chorier 1672, p. 375.
  83. Prudhomme 1888, p. 221-222 : l'église Saint-Jean de Grenoble sera bien désaffectée, mais ses ruines continueront d'orner la façade du palais delphinal jusqu'en 1562 (une nouvelle église reprendra cet hagionyme en 1965). Grenoble s'endette pour réaliser les travaux d'amélioration du palais et de l'enceinte, notamment auprès de Pierre Gay, marchand d'Embrun (Prudhomme 1888, p. 223).
  84. Le Traité de Tallard du 13 mai 1383 implique nécessairement le gouverneur du Dauphiné et le représentant du vicaire impérial : Bouville (Brun-Durand 1900, p. 36).
  85. Le rôle de son père est romancé en détail dans Les Rois maudits de Maurice Druon et les séries télévisées adaptées en 1972 et en 2005.
  86. Deux autres fils d'Hugues III, nés avant Charles, sont morts jeunes (Chesnaye 1761, p. 93).
  87. Chapelle Sainte-Marie, où sa veuve fera construire un mausolée (Prudhomme 1888, p. 223).
  88. Boissieu 1731b, p. 20.
  89. a et b Fleureau 1683, p. 612.
  90. Rumeurs largement issues de la plainte déposée par Rodolphe de Chissé en 1379 et reprises par Chorier 1672, p. 372.

Annexes

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Bibliographie

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  : sources principales utilisées pour la rédaction de cet article

  • Guy Allard, Œuvres diverses : Les gouverneurs et les lieutenans généraux au gouvernement de Dauphiné, Grenoble, Jean Verdier impr., (réimpr. H. Gariel, Bibliothèque historique et littéraire du Dauphiné, t. 1, Grenoble, E. Allier impr., 1864, 489 p.) (lire en ligne), p. 155-211
  • Denis de Salvaing de Boissieu, De l'usage des fiefs et autres droits seigneuriaux, vol. 1, Grenoble, A. Faure impr., 1731a, 326 p. (lire en ligne), (Vol. I & II liés en ligne)
  • Denis de Salvaing de Boissieu, De l'usage des fiefs et autres droits seigneuriaux, vol. 2, Grenoble, A. Faure impr., 1731b, 251+74 (lire en ligne), (Vol. I & II liés en ligne)
  • Albert du Boys, Vie de saint Hugues, évêque de Grenoble : suivie... d'une notice chronologique sur les évêques de Grenoble, Paris, Débébourt, , 504 p. (lire en ligne)
  • Justin Brun-Durand, Dictionnaire biographique et biblio-iconographique de la Drôme, vol. 1 : lettre A à G, Grenoble, Librairie Dauphinoise, , 413 p. (lire en ligne)
  • Victor Cassien et Alexandre Debelle (dessinateurs), Album du Dauphiné : recueil de dessins... accompagné d'un texte historique, t. III, Grenoble, Prudhomme, , 213 p. (lire en ligne), (T. III & IV liés en ligne), « Grenoble », p. 44-80
  • Fr.-Al.-Aubert de La Chesnaye (du Bois), Dictionnaire de la noblesse : contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France..., vol. III : Bourbon - Castellan, (réimpr. Paris, Le Breton, 1771), xi-638 (lire en ligne)
  • Jules Chevalier (chanoine), Essai historique sur l’Église et la ville de Die, t. 2 : depuis l’année 1277 jusqu’en l’année 1508, Valence, J. Céas, , 618 p.
  •   Jules Chevalier (chanoine), Mémoires pour servir à l'histoire des comtés de Valentinois et de Diois, t. 1 : Les anciens comtes de Die et de Valence, les comtes de Valentinois de la maison de Poitiers, Paris, Picard, , 477 p. (lire en ligne)
  •   Nicolas Chorier, Histoire générale de Dauphiné, t. 2 : Depuis l'an M. de N.S. jusques à nos jours, Lyon, J. Thioly, , 782 p. (lire en ligne)
  • Basile Fleureau (Dom), Les antiquités de la ville et du duché d'Etampes, Paris, Coignard, (lire en ligne), (transcription en ligne : partie 3, chap. XIII : "Histoire de la baronnie de Fracheville")
  • Hyacinthe Gariel, Bibliothèque historique et littéraire du Dauphiné, t. III, Grenoble, E. Allier, , 798 p. (lire en ligne)
  • Théodore Gautier, Précis de l'histoire de Gap : suivi de Notes et éclaircissements..., Gap, A. Allier, , xv-399 (lire en ligne)
  • Alfred Leroux, Nouvelles recherches critiques sur les relations politiques de la France avec l'Allemagne de 1378 à 1461, Paris, Emile Bouillon, , VIII-368 p. (lire en ligne)
  • Jean Max, L'inquisition en Dauphiné : étude sur le développement et la répression de l'hérésie..., Paris, H. Champion, , 294 p. (lire en ligne)
  • Johann Christian von Pfister (trad. M. Paquis depuis l'Allemand), Histoire de l'Allemagne : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours..., t. 5, Paris, Beauvais éd., , 471 p. (lire en ligne)
  • Auguste Prudhomme (archiviste), Histoire de Grenoble, Grenoble, A. Atier, , 717 p. (lire en ligne)
  • Joseph Roman, « Sigillographie des gouverneurs du Dauphiné : Lu en séance du 23 février 1887 », Mémoires de la Société nationale des Antiquaires de France, Paris, SNAF, 5e série, vol. XLVIII, no VIII,‎ , p. 1-19, 4 pl. (lire en ligne)
  • Jean-Pierre Moret de Bourchenu, marquis de Valbonnais, Histoire de Dauphiné et des princes qui ont porté le nom de Dauphins : Particulièrement ceux de la troisième race..., t. 1, Genève, Fabri & Barrillot, libr., , 414-III pl. (lire en ligne)
  • Noël Valois, La France et le grand Schisme d'Occident, t. 1, Paris, Picard, , XXXI-407 p. (lire en ligne)

Liens externes

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