Charles Viénot de Vaublanc

général français

Charles III Viénot de Vaublanc, seigneur de Mimande et de Vaublanc, est un maréchal de camp français né le [1] à Beaune et mort le dans cette même ville [2].

 Charles Viénot de Vaublanc
Naissance
Beaune
Décès (à 83 ans)
Beaune
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Infanterie
Grade Maréchal de camp
Années de service 17421792
Commandement Lieutenant-colonel du Régiment de La Sarre
Conflits Campagne de Flandre (1744-1748)
Campagne d'Allemagne (1757-1762)
Faits d'armes Retraite de Cassel (1760)
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Autres fonctions Administrateur honoraire de l'Hôtel-dieu de Beaune
Famille Famille Viénot de Vaublanc

Emblème
Armoiries de la famille Viénot de Vaublanc

Biographie

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Il est le fils de Charles II Viénot de Vaublanc, demeurant à Beaune et Philiberte de Jannel[3]. Il épouse le 29 janvier 1753 en la paroisse Saint-Martin de Beaune Marguerite Bonguelet, fille d’Étienne Bonguelet seigneur de Beauvoisin, avocat au Parlement de Dijon[4].

En 1755, à la mort de son père, il hérite les seigneuries de Mimande et Vaublanc dépendants de la baronnie de Chagny en Bourgogne.

Dayre de Mailhol écrit : « Le titre d’administrateur honoraire de l’Hôtel-Dieu de Beaune est créé pour lui en 1774, ainsi qu’en fait foi une lettre du duc de Clermont-Tonnerre, patron de cet hôpital »[5].

Enthousiasmé par la cause américaine, il envoie plusieurs de ses poèmes sur les États-Unis à Benjamin Franklin lors du séjour en France de ce dernier[6] , [7].

En 1789, il figure parmi les nobles qui ont pris part à l'assemblée de la noblesse en vue d'élire des députés aux États généraux pour le bailliage de Dijon[8]. Il fait partie des rédacteurs du cahier de doléance de cette même assemblée.

En 1793, sous la Terreur, ses biens sont saisis en vertu de la loi du 17 Frimaire an II[9]. En effet, il se trouve, que son unique fils Jacques-Henri, est un émigré qui a trouvé refuge en Angleterre puis au Portugal. Il est néanmoins relaxé selon les lois du 9 Floréal an III (28 avril 1795) et du 20 Floréal an IV (9 mai 1796)[9].

Il meurt en 1804 à Beaune.

Carrière militaire

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Drapeau représentant le régiment de la Sarre
 
Le duc de La Rochefoucauld supérieur et ami de Charles de Vaublanc

Avec son jeune frère Vivant-François, Charles s'engage dans l'armée en 1742 et devient lieutenant en second puis lieutenant au régiment de Navarre en avril et juillet. Il participe à la Guerre de Succession d'Autriche où il est blessé à la bataille de Dettingen en 1743. Capitaine en 1746, il est fait chevalier de Saint-Louis en 1757 et est nommé major le 5 avril 1759[10].

Il prend part à la bataille de Hastenbeck du 26 juillet 1757[5].

Lors de la prise de la ville de Cassel par les troupes françaises en février 1760, il a la charge de la vieille ville et de la basse[11],[12],[13]. . Aussitôt après la ville est assiégée par les troupes du comte de la Lippe de Buckburg. Vaublanc doit alors mener, faute d'officiers valides, une retraite considérée comme exemplaire de la ville fin mars 1760[14].

Il est affecté au régiment d'infanterie de la Sarre[15] dont il devient lieutenant-colonel le 15 avril 1763[10]. Colonel en 1767, il est nommé brigadier d'infanterie le 22 janvier 1769[4]. Son supérieur est alors le duc de La Rochefoucauld avec qui il se lie d'amitié [16].

Il est décrit comme un « Officier de la plus grande distinction, il joint a beaucoup d’activité et d’intelligence une grande fermeté, et il fait remplir aux soldats et aux officiers leur devoir avec autant de gaieté que d’exactitude. »[17],[n 1],[18]

De 1776 à 1782, il tient successivement garnison à Metz, à Rouen et à Lille. Son neveu,Vincent-Marie Viénot de Vaublanc affecté dans son régiment brosse un portrait de Charles de Vaublanc : « Arrivé à Metz, je fus logé dans le pavillon des officiers supérieurs, sur la grande place. Ma chambre était vis-à-vis de mon oncle. Je trouvai en lui un bon parent, mais d'une excessive sévérité. Sa figure, son air, ses paroles, tout était sévère en lui. Il avait la réputation d'un bon officier. Dans la guerre de sept ans, un combat très chaud, à Cassel, vit périr ou blesser dangereusement presque tous les officiers supérieurs de la brigade de Navarre. Mon oncle, major de ce régiment, eut le commandement, et fit une retraite qui fut regardée comme une très belle action militaire; elle fit sa réputation. Il avait l'esprit vif et hardi. Au camp de Compiègne, sous Louis XV, il avait loué un superbe cheval de manège pour les derniers jours. Lorsqu'il défilait devant le roi, à la tête du régiment, le cheval eut peur de la musique et recula. Mon oncle s'écria d'une voix forte : "Comment ! pour mes vingt louis par jour tu ne me laisseras pas saluer le roi mon maître ! ".En même temps il lui enfonça les éperons dans le flanc et le fit partir. Ce mot fit fortune ; on le répétait dans le camp, et le soir même le roi le lui rappela. Il était grand joueur d'échecs et de trictrac, et, aux états de Bourgogne, il faisait toujours la partie du prince de Condé, gouverneur de la province et président des états. »[19]

Nommé maréchal de camp le 1er mars 1780[1] ,[20], il est admis à la retraite en 1792 après 50 ans de services dont 18 de campagne au sein de l'armée[5].

Décoration

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  Chevalier de Saint-Louis le 2 décembre 1757.

Sources

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  • de Montandre-Lonchamps et René Louis de Rousel, État militaire de France, (lire en ligne), p. 291
  • Camille Philippe Dayre de Mailhol, Dictionnaire historique et héraldique de la noblesse française, , p. 764, 765
  • Pajol, Les Guerres sous Louis XV, vol. 5, p. 167
  • Fonds Viénot de Vaublanc, archives de la ville de Beaune, série Z, présenté par l'archiviste Émilie Rouilly, décembre 2010.
  • Émilie Rouilly, « La page des Archives municipales de Beaune », Société d'histoire et d'archéologie de Beaune du Centre beaunois d'études historiques, no 114,‎ , p. 4 (lire en ligne).
  • Mémoires de M. le comte de Vaublanc. Extrait: (Portrait de Charles III Viénot de Vaublanc) Paris Firmin Didot, p. 62, 1857
  • Alexandre Mazas, Histoire de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, vol. 3, (lire en ligne), p. 156
  • Collection générale des décrets rendus par l'Assemblée Nationale, volume 17, Assemblée Nationale Constituante (1789 - 1791), p. 51 [10]
  • Archives Nationales cote 239AP/1 [11].

Notes et références

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  1. Dans son Journal à propos de l'année 1769, Victurnienne-Delphine-Nathalie de Mortemart rapporte:

    « Le 4, nous eûmes, à la plaine des Bouchers, l'exercice à feu des deux bataillons du régiment de la Sarre. Monsieur de Vaublanc, lieutenant-colonel, qui avait été major de Navarre et que Papa y avait placé, fit saluer Maman et lui rendre les honneurs. Il fit manœuvrer en détail et de toutes façons, et nous fit entrer dans le bataillon carré. Cet exercice fut l'un des plus complets que j'aie jamais vu. »

Références

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  1. a et b Collection générale des décrets rendus par l'Assemblée Nationale, volume 17, Assemblée Nationale Constituante (1789 - 1791), p. 51
  2. Société d'histoire, d'archéologie et de littérature de Beaune [1]
  3. François Alexandre Aubert de la Chenaye Desbois, Dictionnaire de la noblesse..., 1774, page 725.
  4. a et b Émilie Rouilly dans un article du bulletin trimestriel de janvier-février 2011 de la Société d'histoire et d'archéologie de Beaune du Centre beaunois d'études historiques 2011, p. 4
  5. a b et c Camille Philippe Dayre de Mailhol, Dictionnaire historique et héraldique de la noblesse française 1898, p. 764-765
  6. (en) Southern Literary Messenger: Devoted to Every Department, volume 5, James E. Heath, Thomas W. White, Benjamin Blake Minor, John Reuben Thompson, George William Bagby, Frank H. Alfriend, p. 178, 1839 [2]
  7. From Charles Vienot, Comte de Vaublanc: Poem (unpublished) [1780 or after] Sur Les États Unis-d’Amérique [3]
  8. La noblesse aux états de Bourgogne de 1350 à 1789, page 84, Henri Beaune, Jules d'Arbaumont, 1864. [4]
  9. a et b http://www.beaune.fr/IMG/pdf/37_Z.pdf
  10. a et b de Montandre-Lonchamps, René Louis de Roussel, État militaire de France 1766, p. 291
  11. Gaultier de Chambry
  12. Journal de la défense de Cassel par le comte de Broglie., A.J.F. de La Broue de Vareilles, p. 4, 1762 [5]
  13. Charles Pierre Victor, comte Pajol,Les guerres sous Louis XV 1881, p. 167
  14. Souvenirs, comte de Vaublanc, 1838
  15. Un merveilleux voyage: Le journal d'une enfant pendant l'été 1769, Victurnienne-Delphine-Nathalie de Mortemart, La Nuée bleue, 2006, 190 pages
  16. Archives nationales [6]
  17. Alexandre Mazas, Histoire de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, vol. 3 1861, p. 156.
  18. Un merveilleux voyage: Le journal d'une enfant pendant l'été 1769 [7] Victurnienne-Delphine-Nathalie de Mortemart, Lætitia Gigault, 2006.
  19. Mémoires de M. le comte de Vaublanc. Extrait: (Portrait de Charles III Viénot de Vaublanc) Paris Firmin Didot, p. 62, 1857 [8].
  20. Tableau historique de la noblesse , par M. le... Waroquier de Méricourt de La Mothe de Combles p. 413 [9]

Voir aussi

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